jeudi 20 janvier 2011

La minute éducative 4 : Faire l’épicerie

Quoique certaines personnes militent activement contre l’épicerie en temps qu’action (et non magasin), c’est-à-dire en temps qu’activité récurrente, soit hebdomadaire ou bimensuelle, on ne peut nier qu’une grosse partie de la population s’adonne à cette activité de façon régulière.

Si, à une époque, j’ai aimé la chose d’un amour pur et profond, notre relation a changé depuis. De « chasse aux trésors pour éveiller les sens », le viraillage dans les allées s’est métamorphosé en rage à la poignée (du panier) et à la frustration contre la non-pertinence de ne pas avoir casé la pâte de tomate juste à côté des tomates. Voici donc quelques trucs pour arriver à faire l’épicerie tout en conservant un minimum de joie de vivre.

En premier lieu, vous devez décider d’un plan d’action général, et ce avant même de planifier l’excursion. Vous devez choisir parmi les options suivantes :

1. J’achète ce qui me tente

2. Je fais ce que je peux de mieux avec le moins cher possible

Dans le premier cas, vous pouvez dire au jeune homme pas assez habillé avec les gros cheveux et le chapeau de vous faire grâce du Publisac, vous n’en avez rien à battre. Ainsi, vous n’avez qu’à faire un tour rapide des armoires et du frigo, et tant qu’à y être, profitez-en donc pour vous débarrasser de la crème vieille de trois mois, du céleri mou et de la lime qui a déjà été verte. Ah, vous avez oublié un vieux raisin qui, sans vous en avertir, s’était échappé du sac, un jour. Ensuite, prenez un crayon et un bout de papier pour noter ce qui manque. Si vous êtes de type planifié, vous pouvez même élaborer un menu pour la semaine et baser votre liste là-dessus.

Dans le deuxième cas, installez-vous confortablement avec les circulaires des supermarchés que vous aimez, car il est important de se respecter là-dedans, et notez les spéciaux qui vous intéressent. Faites-en un menu et compléter la liste.

Maintenant, que vous soyez riche et capricieux ou raisonnable et économe, vous devez vous y rendre (épargnez-moi l’épicerie par internet, ici, on parle des gens qui se déplacent). Une fois arrivés sur place, sortez vos sacs réutilisables, pour éviter la mort par brûlement de la rétine que pourrait vous infliger la caissière si vous répondez « Non » à « Avez-vous vos sacs? » et pénétrez. Selon votre choix de magasin, vous serez peut-être accueillis par un « Bonjour, bienvenue chez XXXX » électronique. Bienvenue.

Si votre liste est bien faite, en supposant qu’elle n’est pas restée sur la table de la cuisine ou dans la voiture, elle devrait suivre l’ordre des rangées. Il ne vous reste qu’à circuler, liste en main, et à mettre les objets dans le panier (il fallait en prendre un). Si, comme moi, vous ne daignez pas sortir la liste de vos poches (quand elle n’est pas sur la table de la cuisine), vous risquez de revenir en arrière plus souvent qu’à votre tour. Même chose si c’est écrit de façon aléatoire.

Ah, j’ai omis la préparation mentale. La préparation mentale est aussi importante que les sacs, c’est une question de survie. Vous devrez, tout au long de votre parcours, gérer les obstacles et contretemps avec un calme quasi absolu. Répétez après moi : « Je ne donnerai pas un coup de panier dans le dos de la femme qui réfléchit au succès de son mariage en plein milieu de la rangée ». « Je n’étranglerai pas le père dépassé qui laisse hurler son enfant parce qu’il est trop occupé à déchiffrer la liste que sa femme lui a donnée. Sa blonde, pardon, le mariage est démodé. ». Selon votre expérience personnelle, il peut être intéressant de compiler vos propres slogans.

Une fois que tout est complété, que vous êtes revenus une demi-douzaine de fois dans les fruits et légumes parce que vous vous êtes dit « Je vais m’en souvenir en les voyant », mais que vous n’avez pas vu, vous pouvez passer à la caisse. Selon votre choix de supermarché, on vous emballera vos achats, ou non. On vous demandera si vous avez vos sacs, la carte promotionnelle et peut-être même si ça vous tente de faire un don pour Dieu sait quoi. Dans les trois cas, un « Non » peut entrainer le sentiment de n’être qu’une merde. Ne vous en faites pas, quand vous arriverez à la maison et que vous constaterez que vous avez oublié quelque chose, votre culpabilité s’envolera.

10 commentaires:

  1. Que faire quand on y va à l'heure de pointe des "ti-vieux" ? Comment rester zen et calme ?

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  2. J'aime encore ça faire l'épicerie. J'espère que je perdrai pas ça...
    Mais sinon, j'ai bien ri. Car oui, y'a ben du monde qui se pense seul lorsqu'ils font leur épicerie !

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  3. J'aimerais mieux faire l'épicerie bien assis dans un motorisé à 3 ou 4 roues (foutu sciatique oblige) mais comme les allées sont déjà pas très large, j'ai pas envie de faire reculer la ligée de paniers devant moi...

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  4. *Lignée... S'cusez-moi !

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  5. "Je vais m'en souvenir en les voyant" hahaha! Le problème c'est qu'on les voit jamais!
    Est-ce que je suis seule à me faire regarder comme si j'arrivais d'une autre planète, lorsque je reviens dans les fruits et légumes avec un panier plein à ras bord? Revenir dans les fruits et légumes quand on a déjà visité le surgelé?!!

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  6. Non, je te confirme que je fais ça tout le temps.

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  7. As-tu déjà, par mégarde, utilisé une ''vieille liste''?! J'aime faire l'épicerie seule OU avec ma mère. C'est con, là, mais on se fait du fun c'est incroyable: On s'arrose à grand coup de salade, on se 'bat' avec des gros poissons congelés, on met des trucs dégueulasses dans le panier de l'autre... tiens donc, j'ai hâte d'aller à l'épicerie là!!

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  8. Euh... Ma mère et moi, on se chicanait toujours quand je faisais l'épicerie avec elle. Maintenant, c'est mon petit Bisou qui est drôle. Il nomme ce qu'il connait et fait des beaux yeux aux madames. Les mêmes madames qui brettent dans les rangées.

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  9. awww!! Ben c'est une belle expérience en fin de compte!!! Le mien est à l'âge de faire des niaiseries assez humiliantes merci... J'ai des flash, là...

    Comme la fois que je me suis faite attaqué par des jouets/toutous de chien qui 'r'volaient' par-dessus les rangées... ou le coup de bat en foam que j'ai reçu derrière la tête et qu'un client m'en a tendu un afin que je rendre la pareil... hahahahahah!

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