lundi 29 août 2011

Aimer

Si le français, la langue, à ne pas confondre avec un quelconque Européen de là-bas, la minuscule en fait foi, tend à être une langue beaucoup plus romantique et riche que l’anglais, la faille est large et profonde lorsqu’il s’agit d’amour.

En effet, comment un mot si lourd, si profond en signification peut-il servir pour signifier à la fois l’appréciation d’un animal de compagnie, d’un aliment, d’un objet et d’une personne?

J’aime mes chats, j’aime ma maison, j’aime mon travail, j’aime l’avocat, le fruit, j’aime écrire, j’aime cuisiner, j’aime manger, j’aime marcher, j’aime dormir la fenêtre ouverte à l’automne et qu’il se mette à faire un froid glacial en pleine nuit, j’aime me maquiller, c’est toujours le démaquillage le problème, j’aime la bière, le chocolat, les Mini-Wheat, mais est-ce vraiment le même genre d’amour que j’ai pour des gens? Utiliser le même mot pour qualifier à la fois mon appréciation générale d’une pizza et l’amour que je porte à mon fils et à mon mari me rend perplexe.

L’anglais est une langue facile, instinctive, d’affaires, presque « bon marché », mais eux, au moins, ils peuvent faire la différence entre apprécier et aimer. On peut dire qu’on « love my cat », mais quand on ose affirmer cela, c’est parce qu’on n’ira jamais le faire « endormir » parce qu’il perd son poil. Quand on « love », c’est plus profond, plus viscéral que quand on « like ». Prenez seulement Facebook. Le bouton « Like » se traduit par « Aimer ». C’est pour ça que mon Facebook est en anglais. Je ne peux concevoir « d’aimer » lire que Chose est « Soulager d’avoir finie sa semaine de travaille ».

Pour signifier qu’on « like » quelqu’un dans notre belle langue, on peut toujours dire qu’on l’apprécie, mais c’est un terme plutôt prétentieux pour un usage quotidien. Pour faire plus familier, il faut en faire une locution. On peut alors dire qu’on « aime bien » ou, ti-peuple-Québec, on dit qu’on « n’haït pas » ladite personne.

Pour ce qui est d’une activité, comme le jogging disons, j’affirme « aimer » cela. Ce n’est pas faux. Par contre, je ne me jetterais pas sous un train par amour de la course. Le jogging est une activité que j’apprécie et qui me procure un certain sentiment de puissance et de liberté. Mais je « like a lot » plus que je « love ». Pour me faciliter la vie, et celle des autres, je dis que « j’aime courir ».

Sans vouloir berner qui que ce soit, je me confesse, j’utilise à outrance le mot « aimer ». Je ne suis pas mieux que les autres et, pour être parfaitement honnête, mon français parlé est très décevant par sa familiarité, mais si un mot commun existait pour « like », je réserverais mon « amour » pour ce qui me fait réellement quelque chose en-dedans, pas pour un goût agréable en bouche.

vendredi 26 août 2011

La vie sait

S’il fut une saga, elle est terminée. S’il est une chose que j’ai apprise dans les dernières années, par sagesse, c’est que la vie sait où elle va. Si nous, parfois, on est un peu perdu et désemparé, ou plutôt confus, face à certaines situations, quand la vie se sent généreuse, elle se charge elle-même de tracer la voie, sans que nous ayons à nous compromettre ou nous forcer. Malheureusement, ce n’est pas toujours comme ça.

Suite à ma bulle au cerveau qui m’envoyait suivre un cours de français à l’université, j’ai décidé d’aller m’inscrire. C’est donc une Moi chambranlante et incertaine qui s’est présentée au département de lettres de l’établissement d’enseignement en question. J’étais « all-in » pour m’inscrire, jusqu’à ce qu’on me dise que j’aurais des frais pour une inscription tardive, et un délai d’inscription qui me priverait sans doute du premier cours de la session.

Je dis toujours que j’ai des opinions tranchées, mais qu’avec de bons arguments, on peut toujours me faire changer d’idée. J’ai pris ça comme un report à une date ultérieure. Voilà. Point de cours pour moi à la session d’automne. On se reprendra à la session d’hiver!

Sur une autre note, je suis passée chez la tatoueuse pour lui annoncer que je reportais la date de mon rendez-vous pour LE tatouage. La date approchait à grands pas et, de mon côté, je n’étais toujours pas convaincue d’aimer les dessins qu’elle me présentait. Alors que je lui annonçais la chose, elle m’a sorti LE dessin, l’original, celui qui m’avait fait tomber en amour avec les hiboux il y a de cela plusieurs années… Nous l’avions cherché dans ses livres, mais il était disparu. Aujourd’hui, il était réapparu, juste pour moi. Et ainsi ce sera, deux mois plus tard que prévu, le 3 novembre. Au fond, je n’aurai pas à me cacher des quelques rayons chauds du soleil qu’il reste et j’aurai le temps de me faire à l’idée, et peut-être de parler à mon patron. Ou peut-être pas. C’est mon bras.

Finalement, ce fut une journée productive. Je me sens plus légère, maintenant. Et vous savez quoi, je vais pouvoir faire du yoga. Ne reste plus qu’à chercher où. Ça, c’est de la tranche de vie. On fera de la littérature une autre fois.

mardi 23 août 2011

Des bulles...

Être dans sa bulle. Se la faire péter. Avoir quelqu’un dedans. Avoir une bulle au cerveau.

Je viens tout juste d’en avoir une. Petite, rien de majeur. Rien que le temps ne guérira pas. J’ai eu une envie folle de me payer un cours à l’université. Un cours de rédaction. Ma bulle s’est gonflée, gonflée, gonflée… jusqu’à ce que j’aille constater avec désarroi que les cours de lettres sont aussi chers que les cours de génie. Je ne m’attendais pas réellement à une différence, mais disons que j’espérais.

C’est dans les 300 $. Dans la première moitié. J’ai tellement déchanté en voyant le prix que j’ai tout fermé, oubliant presque instantanément le montant et le titre du cours en question. On m’aurait appris à faire de belles phrases, à bien choisir mes temps de verbe, à choisir des bons mots. Vous n’avez même pas idée à quel point je rêve d’un tel cours depuis longtemps. Surtout un lundi soir de 19 h à 22 h.

Paradoxalement, ma raison, la chienne, vient toujours me ramener les deux pieds sur terre. Au fond, à part mieux écrire, ça ne me donnerait concrètement pas grand-chose de faire ce cours. Et je risquerais par le fait même d’être déçue, advenant le cas où le prof serait moche. Mais le français, c’est créatif, éclaté, artistique… les artistes ne sont jamais moches, hein?

En plus, il faut payer toutes sortes d’autres trucs quand on va à l’université. La vignette de stationnement, entre autres et les documents de support. C’est tout de même plein de dollars de plus. Non, ça y est, à force de calculer et de m’approcher tranquillement du 500 $, je reviens à la raison. De toute façon, mes insignifiances auraient-elles réellement plus de charme si je faisais des phrases littérairement correctes? Sans doute pas.

Sur ce, bonne soirée.

jeudi 18 août 2011

Un mauvais coton

Il m'aurait été relativement facile d'aller chercher sur "l'internet" la provenance de cette expression, mais je préfère la décortiquer moi-même, au gré de mon inspiration :

"Filer un mauvais coton"

On utilise beaucoup "filer" en tant qu'anglicisme, pour dire qu'on "feel", ou pas. Filer un mauvais coton, c'est ne pas "feeler". Coïncidence? Quoique je n'y crois pas vraiment.

J'imagine que filer du coton, c'est prendre des mottes de coton et le "twister" manuellement sur un genre de tour, comme le faisait sans doute la Belle au bois dormant, avant de se piquer, et faire des pelotes avec, ou des balles, pour ceux que le mot pelote dit trop vite rendrait mal à l'aise.

J'imagine que filer un bon coton rendait automatiquement la fileuse heureuse, parce qu'on s'entend pour dire que c'était fort probablement une femme, tandis que filer un coton de merde, ça devait mettre en rogne, en beau fusil, en furie sale, en cr***.

Oui, je pense que "filer un mauvais coton", c'est avoir le même air que la fileuse qui avait ramassé une mauvaise "batch".


mardi 16 août 2011

It’s a Girl!

Je suis une accro finie de la langue française, mais, ces derniers temps, seuls les titres en anglais savent combler mon esprit. Nous nous en accommoderons tous, n’est-ce pas?

Comme ce blogue est très personnel et que je parle beaucoup de ma vie palpitante, vous savez sans doute, depuis le temps, que je travaille dans un domaine non traditionnel. Dans une entreprise manufacturière d’équipements industriels de traitement de l’aluminium en fusion. Entre autres.

Les filles sont rares, nous sommes deux dans la salle à dessin mécanique. L’autre, qui est très gentille, en passant, est comme je rêve d’être : introvertie et invisible. À chacune sa chance. Ce sera sans doute dans une autre vie. Les autres filles sont majoritairement dans la section administration du bureau. Classique.

Aujourd’hui, contrairement à mes habitudes, je me suis retrouvée à discuter avec l’une d’entre elles, que j’aime beaucoup, pendant les deux pauses de la journée.

Au matin, on a parlé de vêtements, parce qu’elle, appelons là Maggie, juste pour lui donner un nom, m’a avoué qu’aimait bien ce que je portais, un haut sans bretelle fleuri à volants. Et moi de rétorquer : « J’ai d’ailleurs été étonnée de ne pas te voir avec » (parce que c’est arrivé quelques fois) et la conversation s’est animée vite, décourageant mes amis de pause habituels, qui n’en avaient sérieusement rien à battre.

Dans l’après-midi, Maggie était encore à mes côtés, et s’est mise à complimenter mon vernis à ongles sur les orteils. S’en est alors suivi une riche conversation sur le vernis à ongles, la moche mode actuelle et les grandeurs de jeans du Garage, qui semblaient disproportionnées. Quand un collègue s’est approché de nous deux, comme pour s’intégrer, les autres, de l’autre côté, l’ont vite tiré de ce mauvais pas. C’était tordant.

Étrangement, comme je ne parle jamais de ce type de sujet, surtout pas au travail, j’étais mal à l’aise. Mais la réaction de mes comparses était tellement drôle que je ne pouvais pas m’en empêcher. C’était bizarre, on aurait dit qu’ils s’étonnaient que je sois une fille. Il y en a même un qui a osé dire que j’avais un œil sur Maggie. Hey, le clown, ce n’est pas parce que tu veux coucher avec elle que je pense nécessairement comme toi. Je suis une fille, tu sais! Et non, je ne suis pas convaincue qu’il faut avoir essayé pour affirmer qu’on n’est pas lesbienne!

dimanche 14 août 2011

Too much information

C’était il y a environ deux mois, mi-juin je dirais, période intense de déménagements, et les deux maisons d’en face étaient à vendre. Comme vous le savez déjà, les voisins de biais sont LES Chinois, puisque je leur ai déjà dédié un billet « Les Chinois passent la tondeuse ».

Pour ce qui est des autres nouveaux voisins, ceux directement en face, j’ai eu droit à tout le processus d’achat puisque j’étais à la maison à toutes leurs visites (visites, inspections, rénovations). À chaque fois qu’ils sont arrivés, je me suis dit la même chose : « On dirait des Arabes ». Bon, le terme est péjoratif (encore) et tellement mal utilisé, mais on comprend tous ce que ça signifie. Les deux, ainsi que leur petite fille avaient le teint relativement foncé et les cheveux très foncés et frisés. Mais on s’entendra pour dire qu’à Chicoutimi, dans un quartier résidentiel très ordinaire, les chances d’avoir des voisins chinois et arabes sont minces, voir nulles. Je répète, ici, la population est blanche et francophone, à un pourcentage surprenant. Je pourrais aussi ajouter colonne et inculte, mais c’est une autre histoire, et c’est difficile à déceler au premier coup d’œil.

Toujours est-il que les voisins en question ont finalement emménagé, et qu’ils sont officiellement mes voisins et que je doute fort qu’ils soient arabes, à moins que les papas (grands-papas) arabes aient un Harley (tout comme leur femme d’ailleurs) et qu’ils aient une supra raie de plombier quand ils refont la toiture. J’ai donc relégué les voisins d’en face à « les voisins d’en face qui ont un petit air arabe, sans plus ».

Pendant les vacances, nous nous sommes rendu compte qu’une des deux voitures desdits voisins était « disparue » et que la femme semblait seule, l’homme et le bébé s’étant volatilisés en même temps que la voiture. Je ne suis pas aussi curieuse que cela, d’habitude, mais cela, combiné à l’air déprimé de la voisine d’en face, m’a un peu affligée. Nous nous faisions toutes sortes de scénarios depuis la constatation de la disparition jusqu’à ce que, environ trois semaines plus tard,soit hier, la voiture, le voisin et le bébé réapparaissent.

Soudainement, mon chum a dit : « Et si le gars était vraiment arabe et qu’il était allé voir sa famille avec sa fille, et que la femme était restée à cause de sa garderie? » À l’instant précis où je répondais : « On ne le saura jamais », mon cerveau s’est mis à fonctionner vite vite vite et je me suis élancée sur l’ordinateur.

Deux minutes plus tard, je m’exclamais : « Je le savais qu’il était arabe », après avoir trouvé son nom à partir de son adresse sur le site des pages jaunes et, après avoir dit : « Comment ça se fait qu’il n’est pas prof à l’UQAC s’il est arabe? », parce qu’après un bac en génie, je sais qu’ils y sont tous (au département de génie, d’ailleurs) et qu’il n’est pas assez bien habillé le matin pour être prof à l’université, je tapais son nom bizarre dans Facebook pour découvrir qu’il a des amis de Chicoutimi (donc que c’est bien lui) et pour ensuite découvrir, grâce à LinkedIn, qu’il fait une maîtrise en génie électrique à l’UQAC.

Est-ce que vous réalisez, outre le fait que j’ai eu beaucoup raison, juste que je n’avais pas considéré qu’un Arabe pouvait être avec une Saguenéenne, à quel point j’en sais trop? Je me sens d’ailleurs très sale d’avoir trouvé tout ça. Je suis vraiment une voisine abominable. Je fouine dans la vie de mes voisins. Je pense à ça, je devrais peut-être aller voir ce que font les Chinois?

jeudi 11 août 2011

Agence de rencontre

Parfois certaines idées nous viennent sans qu’on sache pourquoi, ni comment (comment ça parfois?), et justement, alors que je redonnais vie à mon deuxième blogue, qui est en fait mon premier si on se place d’un point de vue chronologique, et comme ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas écrit dessus, j’ai « simulé » un texte d’agence de rencontre. Pour vous mettre en contexte, c’est un blogue de sport donc il est fort peu probable que je me sois décrite physiquement, en fait, ce n’était que des idioties, mais je ne trouve pas l’idée méchante.

Dès que je tombe malencontreusement sur une publicité télévision de site de rencontre comme eHarmony ou n’importe quelle autre dont j’ignore le nom, je vois tous ces beaux humains, parfaits, aux dents blanches et aux vêtements dernier cri, qui sourient bêtement, je me demande quel genre de conneries ils peuvent bien écrire dans leur texte d’introduction.

Est-ce que ce serait drôle que j’en simule un même si je ne cherche personne? Pensez-vous que les gens mettent leurs défauts là-dessus? Et si je les mettais, moi?

Femme fin vingtaine, cheveux châtain terne et yeux verts bizarre qui, selon l’angle et la lumière, semblent parfois être de la même couleur que les cheveux. Grandeur moyenne, taille moyenne, grandeur de pieds moyenne, il ne reste jamais rien de beaux quand il y a des soldes.

Incapable de me coiffer, j’aime me laisser croire que les cheveux tout croches, c’est MON genre.

Bas de la bedaine « slaque » parce que gros bébé, mon maillot n’est pas mon ami, mais je n’aime pas me baigner alors je fais avec.

Dents droites au naturel, je tends à faire une certaine fixation sur les dents des autres ainsi que toutes les particules qui peuvent s’y loger. À en être tache. Je passe la soie dentaire tous les jours, et j’en suis fière (plus de mon assiduité que du fait lui-même).

J’aime les chats et que trouve que le chien est un animal à haut potentiel d’être con.

Je ris comme une enfant quand j’entends des blagues ou anecdotes de type pipi-caca et à un certain niveau d’hilarité, il m’arrive même de faire le cochon. En public. Les gars du bureau sont bons pour ça.

Je suis routinière presque maladive et des produits pour le corps, j’en utilise en quantité surprenante.

Je trouve que la viande de porc cuite pue, ce qui fait que je suis incapable d’en manger réchauffé.

Si jamais ça vous tente, laissez-moi un message!

lundi 8 août 2011

Nous avons créé un monstre

Si un jour on m’avait dit qu’il était préférable d’utiliser la locution « trop petit pour… » plutôt que « trop gros pour… », j’aurais fait tout ce qui est en mon pouvoir pour le mettre en pratique. J’ai une vilaine manie de « dénigrer », sans le vouloir, ce qui est gros. Voyez, je suis encore péjorative. Je ne sais pas vraiment quel terme utiliser pour que ça sonne bien. J’aime bien « oversized », mais encore là, c’est relativement péjoratif. Tous les termes qui désignent un débordement, une surcapacité, une lourdeur excessive sont obligatoirement méchants.

Je ne suis pas volontairement odieuse, je vis simplement dans la même société que vous tous. Depuis que j’ai un enfant, j’utilise beaucoup de superlatifs et de mots d’exagération tels que : énorme, minuscule, gigantesque, très très, pour qu’il comprenne bien les dimensions. Qu’il sache que petit, c’est plus petit que moyen, et que moyen, c’est plus petit que gros. Du même coup, énorme est plus gros que gros et, gigantesque, encore plus.

Ce soir, alors qu’on mettait Martus au lit, et qu’il était particulièrement gentil et facile (merci garderie), on lui a un peu parlé de sa journée de demain, et il en a profité pour nous dire qu’aujourd’hui, il s’était glissé dans la glissade verte. Ensuite, son papa lui a demandé si le monsieur de la garderie s’était glissé, lui aussi. Martus a dit que oui. Ensuite, Papa a renchéri avec Madame garderie et là, il s’est mis à rire, avec un air coquin, avant de répondre : « Ben non, est trop grosse ».

SCANDALE!!! Le scandale vient-il du fait que Martus ait dit cette énormité, ou que Papa ait éclaté de rire, puissamment, à en manquer de souffle, sans même se cacher un peu. J’ai moi-même échappé un petit rire nerveux, je m’en confesse, mais j’ai immédiatement rectifié le tir et me suis reprise, afin de faire de la discipline avec le grand.

À l’instant où je tricote toutes ces phrases, juste pour vous, mes quinze visiteurs quotidiens, je me questionne réellement sur les conséquences de ma propre phobie sur mon fils. Cet événement est mineur, et risque de ne pas se reproduire, en public, et de ne jamais causer de tort et de blesser quelqu’un, parce que je vais faire le nécessaire. J’aurais dû lui inculquer que la boîte était trop petite pour y mettre le ballon, et non que le ballon était trop gros. C’est un peu comme le concept du verre à moitié vide ou à moitié plein. Trop gros est négatif.

Je n’aurais jamais pensé qu’un enfant de deux ans pouvait dire une telle chose. Le pire dans tout ça c’est que, pour lui, elle est parfaite, madame garderie, juste un peu trop grosse pour la glissade.

dimanche 7 août 2011

This is the end...

"Si les bonnes choses ne finissaient pas, on ne saurait même plus qu'elles sont bonnes". C'est le titre que j'aurais voulu mettre, s'il n'avait pas été si long.

C’est comme ça, tout ce qui commence doit finir, idéalement. En effet, nous sommes dimanche soir et, demain, c’est retour au travail, après deux courtes longues semaines de vacances.

Courtes parce que des vacances, c’est toujours trop court. On s’habitue à se lever à 8 h le matin, à prendre tout son temps pour manger, attendre que le café coule, à faire des crêpes et du pain doré, à errer en bobettes dans la maison. J’aime ça, moi, errer en bobettes dans la maison. Avec une camisole, on s’entend. C’est un peu comme la fin de semaine, sauf qu’on n’a pas systématiquement une épicerie et des milliards de commissions plates à faire.

Longues parce que, figurez-vous donc, chers amis, que la discipline d’un jeune homme en plein « terrible two », c’est intense. Qui dit « vacances » dit également « siestes courtes, ou sautées », et qui dit cela, dit enfant qui subit son existence, tout en la faisant subir à ses parents.

Je suis donc prête à retourner au travail demain. Mes vacances se terminent de façon zen et harmonieuse, en excellente compagnie, à vous écrire. N’est-ce pas super? Martus semble aussi prêt à retourner à la vie « normale ». Il quémande ses amis depuis une semaine, deux même, et a recommencé à se réveiller tôt hier matin. Tout se place comme il se doit.

Pour ma part, malgré ma rigueur à l’entraînement, nous avons couru environ six fois, ce qui est très bien, j’ai un peu exagéré sur les calories liquides. Le café glacé de McDo a été ma plus grande faille, et la bière. Et les brownies. Pourtant, je n’ai pas poussé la note tant que ça, du côté des quantités, mais le simple fait de manger à la maison semble avoir joué contre moi. Le travail saura remettre les choses en place. Mon chum s’est lui-même qualifié de « baquet », ce qui est un peu exagéré, quand même, mais qui m’assure un certain soutien pour les semaines à venir.

Ah, j’oubliais deux activités notables pendant nos vacances, nous sommes allés voir des grues GUAY, grâce au conjoint de ma tante, qui est grutier, et nous avons pu, mon fils et moi, contempler un homme au travail dans sa « pépine », pour creuset un trottoir. Si Martus avait à établir un top trois, il y aurait ces deux activités, et la plage. Pour ma part, j’enlèverais la « pépine », mais j’avoue que j’ai bien aimé les grues.

Finalement, demain, je sais que ce sera le zoo dans la maison, j’ai bien beau vouloir tout préparer, je sais qu’il sera difficile de pousser notre fils à se dépêcher, à déjeuner, quoique c’est mieux depuis que j’ai concédé les Mini-wheat (ça pourrait être pire), que je ne me rappellerai plus ma routine matinale, quoi mettre dans les lunchs, comment me maquiller, si je me maquille. Puis, mardi, ce sera mieux et, mercredi, on aura déjà oublié qu’on était en vacances. Heureusement que c’est comme ça parce que, au fond, la nostalgie, ça ruine le moral.

Vivement demain, qu’on s’y remette.

vendredi 5 août 2011

Du sable chaud, c'est chaud

Aussi étrange puisse-t-il vous sembler, ma dépendance à l’arnaque qu’est la météorologie est réelle. Je consulte Météomédia, merci « l’internet », plusieurs fois par jour, autant pour mes projets à court terme que pour connaître la température actuelle extérieure. Notre thermomètre de maison est au soleil et il pousse l’audace jusqu’à indiquer 25 °C en hiver, alors que dire de sa fiabilité générale de jour?

Consulter la météo me permet de sélectionner mes vêtements, de choisir ou non de m’adonner au supplice de la crème solaire, de planifier mes activités. Ce matin, dernier vendredi de mes deux courtes semaines de vacances, je « branlais sérieusement dans le manche » pour aller à la plage. Je tentais de m’autoconvaincre de toutes sortes d’absurdités, dont je vous ferai sans doute part dans les phrases qui vont suivre.

Premièrement, la météo, tout comme moi, semblait avoir un certain penchant bipolaire. Seulement dans la journée d’hier, les prévisions ont dû changer une bonne dizaine de fois. On est passé de 24 °C avec des nuages, à 28 °C ensoleillé, 34 °C avec cet emmerdeur d’humidex. Je ne savais plus à quel saint me vouer, et sachez que, pour moi, prendre une décision, si banale soit-elle, est une réelle torture.

De plus, il était passé 9 h et nous étions toujours là, en bobettes, à vaquer à notre existence, sans que rien n’annonce un réel engouement pour ce projet de « voyage ». La plage étant à plus d’une heure de route, la beauté de l’idée semblait rider à vue d’œil. Puis, avec tout ça, venait un autre combat de taille, que mangerions-nous pour dîner?

Soudainement, comme envahie d’un regain de vie, malgré mes trois heures de sommeil (je suis sortie hier, moi! Qui l’eut cru!), j’ai décidé qu’on y allait. Deux heures plus tard, nous constations avec un brin de déception que le soleil, celui qui réchauffait notre maison, n’avait pas suivi jusqu’au Lac Saint-Jean. Le ciel était blanc-gris et le vent donnait même le goût de frissonner un peu. Tant pis, le petit bisou jouerait un peu dans le sable, puis nous repartirions tôt après le dîner, composé de légumes cru, de sandwichs d’épicerie au goût douteux et de « pamage » en grain. Le fromage à lui seul était déjà signe d’une journée réussie pour notre fils. Ce serait au moins ça.

Une fois rassasiés, Martus avait du sable dans la plupart des orifices, et nous nous nous disions que le parasol oublié dans la voiture pouvait bien y rester. Soudainement, le ciel est devenu tout bleu, et le sable, tout chaud. L’espace de quelques secondes, le beau temps était apparu.

Martus a connu les petites vagues, les a craintes, les a apprivoisées et, à force de mater les jouets du petit garçon d’à côté, minuscule garçon devrais-je dire, a fini par s’en faire un copain. Félix. Étonnamment, Félix, qui semblait tellement chétif à côté du nôtre, était de presque un an son ainé. La différence de format était flagrante, tel que le démontre la photo. Cette plage est classée dans les plus belles au Québec et, maintenant, je comprends pourquoi.

Pour l’occasion, j’avais enfilé mon maillot, question de rentabiliser mon investissement, et j’avais même décidé que je ne paniquerais pas sur le soleil, et que prendre des couleurs ne me ferait pas de mal. Il faut choisir ses cancers.

Cette journée, qui semblait vouloir s’annoncer chaude, collante et ennuyante en ville, s’est transformée en journée extraordinaire. À 14 h, trois heures après notre arrivée, les signes de fatigue étaient de plus en plus inversement proportionnels à la patience du jeune homme et, moyennant une visite dans la glissade jaune, nous sommes partis « en douce ». Une fois dans la voiture, il lui a suffi d’environ trois respirations pour tomber endormi, le chapeau bien enfoncé sur les yeux. Quand il s’est réveillé une heure plus tard, nous arrivions à la maison. Il a tout de même eu la chance de voir quelques pelles mécaniques. Des « belles grosses quicaniques » selon ses dires.

Nous allons à la plage environ une fois aux trois ans et, pour Martus, c’était une première. À voir à quel point c’est féérique avec un enfant, je pense que nous y retournerons un peu plus souvent, si la météo le veut bien!

mercredi 3 août 2011

Quebec Kong météo

Voyage express à Québec, la ville, avant-hier, dans la région appelée, à tort, la capitale nationale, pour aller magasiner un peu et pour exister ailleurs qu’au Saguenay. Le but? Voir phrases précédentes. Les vacances vont bon train, il n’en reste plus que jeudi et vendredi, plus la fin de semaine.

Nous sommes donc allés magasiner à Place Sainte-Foy, de loin mon centre commercial favori. La raison? Le Simons. Puis l’ambiance générale de la place. Je n’achète pas vraiment ailleurs, mais nous le parcourons quelques fois d’un bout à l’autre, avant d’aller se convaincre que les gens sont moches dans les deux autres mails et qu’il y a beaucoup trop de monde. Mon magasinage s’est bien déroulé malgré tout. Pas un record d’efficacité, mais acceptable. De plus, alors que j’errais, avec mon amoureux, en ne regardant que très peu où j’allais, on m’a hélée. Oui, moi! Je rencontre jamais des gens que je connais dans ma ville, mais semblerait-il qu’à Québec, oui!

Sous le regard ébahi de mon chum, qui dévisageait sans gêne celui qui me hélait, j’ai découvert Louis, nom fictif. J’ai déjà mentionné Louis, un collègue de travail, ici sur mon blogue. Il est jeune et vulgaire, et a déjà prétendu que je pourrais être sa mère. Mais il est tout à fait adorable. Je l’aime bien, mais il n’était pas censé être là, à cet instant, ce jour-là, ce qui fait que je n’avais strictement rien à lui dire. C’est la vie.

Après le dîner, nous nous sommes dirigés vers le Vieux-Québec, sans doute pour goûter le Québec touristique dans ce qu’il a de mieux à offrir. Après avoir « viraillé » pendant de longues minutes dans l’espoir de trouver un stationnement, nous avons fini par poser nos pénates à un endroit parfait. Le jeune homme qui a dit « ça fera 9 $ » dans un français québécois impeccable était de loin le plus beau mâle local que j’ai vu. Si j’avais su ça avant de repartir pour la maison, je l’aurais sans doute regardé quelques secondes de plus.

Ce qui a suivi nous a tous deux frappés. La Chine avait envahi Québec. L’idée de venir dans la capitale provinciale semblait soudainement un peu moins bonne. Ceux qui n’étaient pas Chinois étaient Italiens, Espagnols, Étasuniens, pour ce que je sais reconnaître. Afin de rectifier le sentiment de racisme qui se dégage de ce texte, je tiens à vous répéter que je ne suis aucunement raciste, seulement très saguenéenne et facilement impressionnable. Pourtant, avec mes nouveaux voisins Chinois, j’aurais dû être prête. Impossible, il y en avait trop.

Puis, il y a eu les gens laids. Il y a des gens qui, de deux choses l’une, n’ont pas de fierté, ou pas de goût. Ce voyage, malgré le mal que j’en dis, fut une journée agréable. Nous étions là, tous les deux, à nous scandaliser des gens bizarres, comme dans le temps, sans avoir à utiliser des termes détournés pour dire les vraies choses, parce que le petit garçon était chez ses grands-parents. Je me suis demandé pendant une longue période pourquoi tous ces touristes avaient choisi Québec pour se divertir.

Je ne sais pas si c’est mon manque d’intérêt général pour les lieux historiques ou mon agoraphobie naissante qui m’ont fait cet effet, mais moi, si j’avais eu à choisir une destination vacances pour des longues vacances, d’au moins quelques dodos, je n’aurais jamais choisi le Québec, peu importe son secteur. Faut croire que je n’ai pas l’esprit ouvert. Quelle affirmation surprenante? En fait, je me demande sérieusement si je serais apte à jouer la touriste. Ce sera à découvrir, ou non.

Tant qu’à faire dans la surprise, je dois vous avouer qu’une chose m’a vraiment impressionnée dans mon « voyage ». J’avais entendu parler d’un genre de tornade qui était passée dans la réserve faunique des Laurentides, au kilomètre 113, et on disait que c’était ahurissant. Je me demandais bien ce qui pouvait être si étonnant. Quand mon chum m’a réveillée, deux kilomètres avant, pour que j’aie le temps de replacer mes yeux devant leur orbites, je regrettais de lui avoir demandé de me tirer de mon cocon.

Cependant, quand j’ai constaté l’étendue des ravages, la quantité d’arbres coupés francs à mi-tronc, et la trainée sur plusieurs centaines de pieds, mon cœur s’est serré d’un coup. Malgré nos hivers glaciaux et nos étés décevants et courts, je me disais toujours que vivre au Saguenay, ça aurait toujours l’avantage de ne pas être météorologiquement risqué. On a bien déjà eu un 38,5 °C et quelques -60 °C avec le vent, mais sinon, tout était relativement confortant. Ah, mon père a déjà été surpris par une mini-tornade sur le bord du Saguenay, mais ses bras lui avaient suffi à le tenir sur le plancher des vaches, par l’entremise du poteau sur lequel il se balançait.

La tornade du Parc, elle, était d’un tout autre calibre. Une voiture s’est envolée pour retomber sur son toit. Ça, ça me fait peur. Avant-hier, je n’avais pas VRAIMENT peur des gros nuages noirs. Maintenant, oui. Si on m’avait dit que mon courage s’effriterait avec l’âge, j’en aurais acheté une plus grande quantité. Finalement, ce billet, c’est vraiment n’importe quoi.

lundi 1 août 2011

Toupette

Par chez nous, il y a un endroit qu’on appelle le minizoo. En fait, c’est un centre d’interprétation de la faune. C’est à Falardeau. Si le nom vous est inconnu, pas de panique. Disons simplement que c’est loin d’être une métropole.

Falardeau, là où les VTT sont rois et où les tee-shirts aux manches coupées et trop courts sont monnaie courante. Paradis des lacs à pêches et des chalets, là où les dépanneurs font des chiffres d’affaires de fou en bière et en essence et où, ma foi, les locaux ont l’air un peu… ruraux. Bref, je ne marcherais pas le long de la route en fin de journée parce que, dans les petites places comme ça, quand on est trop chaud pour marcher, on prend sa voiture.

Toujours est-il que, on m’avait dit que c’était extraordinaire comme endroit. Ouais, quand même. Les animaux sont presque tous des rescapés, puisque c’est la mission première du centre, et les enclos sont relativement petits, alors on est quasi assurés de voir les vedettes.

Les aigles à tête blanche m’ont impressionnée, plus que les porcs-épics, disons, tout comme les couguars et les bisons. Les bisons, outre leur taille impressionnante, m’ont assommée par l’intensité de leur odeur corporelle. Dieu que je suis princesse. Je deviens de pire en pire, plus je vieillis.

J’ai été plus que saisie d’apprendre qu’un des couguars avait été « sauvé » par l’acharnement du propriétaire du centre, qui a monté les enchères en sachant que la pauvre bête était convoitée par un riche sans cervelle qui souhaitait l’acheter pour la chasse sportive. Il l’aurait lâché sur son immense terrain pour ensuite le tuer par plaisir. Est-ce vraiment plus sain que tuer un être humain? J’y réfléchis encore.

Ensuite, il y a eu la cage du vison, où on nous a bien mis en garde de ne pas nous y mettre les doigts, car la bête est peut-être petite, mais elle sait se servir de ses dents. Idem pour les martres, cousines du vison.

Puis, il y a eu les lamas. Je vous jure que celui avec le « toupette » avait tout un air! On pouvait donner de la moulée de carton à ces derniers. Tout comme les prochains sur la liste, les minichevaux, les chèvres et les ânes, dont un sympathique âne à toupette. On nous a mis en garde, seuls les adultes pouvaient nourrir les plus grosses bêbêtes, mais c’était absolument sans danger.

Je suis une bonne mère, j’ai nourri. Savez-vous quoi? Ça « snap » en écoeurant un âne à toupette, également connu sous le nom « criss d’âne ». Vous trouvez que votre épluche-doigt fonctionne plus ou moins bien, l’âne à toupette fait un travail remarquable. De plus, il réussit, d’une seule mordée, à atteindre le premier tiers de l’avant-bras et une pelure d’index. Impressionnant.

En conclusion : Je déteste les ânes.