mardi 1 décembre 2015

Café!

Outre ma négligence envers mon blogue, le point marquant des dernières années est mon amour passionnel en constante évolution pour le café. Nous avons récemment fait un voyage de craqués mentaux à Toronto, qui consistait notamment à aller boire du café chez notre torréfacteur préféré et à se ramener deux chatons pure race que personne n’ose trouver mignons.

Notre amour du café, donc, semblait dater de plusieurs années, sans doute de l’achat de notre machine à espresso, quelque part autour de 2007. À l’époque, nous allions nous acheter du café que nous pensions bon et régional et nous le dégustions. Au fil des ans, je me suis plutôt habituée au goût amer et indéfinissable de ce café, qui était en quelque sorte réconfortant. L’humain semble s’habituer à tout, n’est-ce pas?

Un jour, il y a de cela moins de trois ans, j’ai bu un délicieux café dans une tasse très ordinaire, noir, offert par un ami. Il n’avait pas ce goût bizarre que j’avais appris à accepter, dans une certaine mesure, qui me forçait à cesser de respirer par le nez en fin de gorgée… Et c’est là que tout a commencé. C’est là que j’ai été frappée de folie. Je me suis mise à désirer du bon café. Ce qu’on ne sait pas ne fait pas mal, mais dès qu’on sait que le mauvais café n’est que du mauvais café, et qu’on peut avoir mieux… on s’y met.

Depuis, nous achetons du café frais torréfié à Toronto, nous l’extrayons, peu importe la méthode, dans le respect, en pesant et en minutant l’opération, et nous dégustons… tant que le café est bon. Nous avons donc osé faire un voyage à Toronto, où ma mission principale était de boire du café Pilot, chez Pilot.

Du café PARTOUT!!!
  
Si seulement vous m’aviez vu, pauvre de moi, les yeux brillants comme si j’avais été une petite fille de trois ans dans un château de princesse gigantesque… je suppose. J’avais du mal à m’exprimer. En gros, j’étais folle comme de la marde un balai. Nous étions au Tasting Bar de Pilot Coffee Roasters, et nous dégustions le Tasting Menu. Rien que du café. Zéro food. Entrée d’espresso de notre choix (Elevens), plat de résistance de « pourover » de Mercedes Gesha et dessin de « carbonated cold brew » de Kilenso. Une folle dans une poche.

La caféine, c’est comme n’importe quoi, il faut se limiter. C’est bien certain qu’après un trois services de café, après avoir marché plus d’une heure pour s’y rendre aux grands vents, ça faisait beaucoup dans mon petit corps. Nous étions comme des chats surstimulés avec les pupilles excessivement dilatées. Pour se calmer, au retour, nous sommes passés dans un autre Pilot (il y en a quatre, il ne nous en a manqué qu’un…) et nous sommes pris à manger et un délicieux cappucino pour emporter.

Bon, l’excès de caféine dans mon système a légèrement gâché le reste de cette journée, et j’ai dû me coucher pour m’en remettre, mais secrètement, mon objectif pour Toronto était complètement atteint. Tout ce que je voulais, c’était vivre l’expérience Pilot. C’était fait. Ne restait qu’à se rendre dans le nord pour les chats le lendemain. Au pire, j’aurais un peu mal au ventre… mais non. Je m’en suis remise.

Je viens de recommander du café, Pilot bien sûr, parce que mes sacs achetés à Toronto sont presque vides. J’avais envie de vous partager mes photos du Tasting bar… si vous saviez comme c’était génial. Je suppose que c’est un peu comme un festival de bières ou de vin pour ceux qui trouvent vraiment que ça goûte bon et non pas pour l’effet. Enjoy!


 
Espresso!

 Pourover!

 
Cold brew Guiness style!

mardi 8 septembre 2015

Manal

Peut-on tout dire sur internet? Poser la question, c’est y répondre, je sais. Pour ceux qui douteraient, la réponse c’est « non ». Je ne suis pas de type groupie, mais quand j’aime, j’ai tendance à aimer profondément. Ici, aimer profondément ne signifie pas perdre tout sens critique et suivre l’être aimé, le regard vide et l’esprit mou, non, j’aime admirativement. J’ai un faible pour les mots, et ceux qui s’en servent pour dire des choses intelligentes, que je sois d’accord ou pas, ont un avantage majeur pour me charmer, et je ne parle pas ici du charme qui mène à la chambre à coucher, mais du charme qui impose le respect. Sachez écrire et je risque de vous aimer un peu plus.

Parmi mes petits points faibles, il y a Manal Drissi. J’ai appris son nom il y a deux minutes environ, mais je la connaissais sous le nom de « Montée de lait » à cause de son très populaire blogue sur les réalités de la maternité. À peu près tout ce que j’aurais voulu hurler dans les oreilles du peuple concernant la vie de mère, elle l’a fait. Qui donc m’écoutera si je radote? Je me suis donc contentée de la lire. Je ne savais pas qu’elle était issue d’une culture hors Québec jusqu’au jour où je l’ai su (n’est-ce pas?). Peut-être parce que je me torche fiche éperdument d’où viennent les gens, ou peut-être que c’est davantage le fait d’être con socialement incompétent qui tend à m’énerver, je ne me suis jamais intéressée à ses origines. Quand j’ai su, j’ai juste dit « ah, c’est pour ça qu’elle a un beau teint ». Fin.

Quand j’aime, je n’aime pas trop qu’on attaque la personne aimée pour des raisons stupides discutables. J’avais entendu entre les branches l’histoire de Marie-Chantal Toupin qui avait ri de la fille qui s’est tuée en Go-Kart à cause de sa burqa. Marie-Chantal, c’est pas ma préférée. Je n’aime pas sa musique, je n’aime pas son accent, et je trouve qu’elle a les opinions de certains membres de ma famille, qui habitent souvent des trous villages du Québec qui feraient lever le sourcil à bien des pure laine de par leur simple existence. Malgré tout, je me sacre en général de son existence. La réplique de Manal a Marie-Chantal, que je viens à peine de lire m’a sidérée. Si j’aime la littérature, ça ne veut pas dire qu’un sacre bien placé ne fait pas de bien. Si j’avais eu le bagage culturel et le talent pour pondre ce genre de réponse, je pense que j’aurais accumulé assez de fierté pour finir ma vie. (Je vous ai dit que j’étais fan.)

Ce qui m’a encore plus sidérée, c’est quand j’ai vu passer dans mon fil Facebook aujourd’hui certains commentaires que Manal a reçu suite à sa réponse, qui était somme toute fucking polie pour quelqu’un qui tentait de défendre une attaque à grand coup de préjugés même pas camouflés derrière un cerveau. En fait, certains commentaires mériteraient probablement action pour diffamation, mais à voir le français des gens qui ont osé, ce serait plus qu’étonnant qu’ils aient les moyens de se payer une poursuite.



À une autre époque, les gens profitaient des tribunes radiophoniques pour se tester, pour oser envoyer chier promener les gens, suffisait de changer son nom, et c’était pas mal réglé. Maintenant, avec la popularité sans cesse grandissante des « internet », et avec les générations pré-technologies qui ont finalement compris comment ça marche Facebook, le phénomène s’est amplifié. Moi, je parle pour moi seulement, quand j’écris quelque chose sur un réseau social, ben je réfléchis, et j’assume que si c’est mal interprété ou pas trop gentil, ça peut avoir des répercussions et là, je décide de le faire ou pas, en connaissance de cause. Mais ça, c’est moi. Mais tous ces gens qui ont traité Manal de vache ou de retardée mentale, euh… YOUHOU? YA QUELQU’UN DANS LA CABINE? Traiter quelqu’un de vache, c’est pas gentil. Surtout quand on a été limite pour l’écrire et qu’on est limite pour comprendre le sujet d’origine de la discussion.

Je ne me prononcerai pas sur les guerres de religion, on sait tous où ça mène, et pour ma part, un évangéliste trop convaincu, c’est aussi épeurant qu’un musulman trop convaincu. Par contre, dire à une femme qu’elle est un « déchet peut-être humain » parce qu’elle a des origines musulmanes, religion comme une autre (avec ses extrémistes qui sont bruyants ces temps-ci) ben c’est too fucking much intense. « Les québécois sont intelligents eux et non des ostie de voilées ». Ah, ben oui. Vous êtes vraiment intelligente, Madame. Dieu sait (celui de votre choix, je m’en contre-torche) que porter un voile, ça atteint directement le Q.I. des gens que ça choque.


En résumé, et sachez qu’un vomi de mots du genre ne se résume pas aussi facilement qu’il n’y parait, l’ère des « internets » a rendu cons les gens, leur a donné un tel complexe de « j’ai le droit de dire toutes les stupidités que je pense parce que le monde s’ouvre à moi, même si je suis bouché raide et zéro ouvert d’esprit, » que c’est presque devenu hors de contrôle. Moi, je ne laisserais pas ça comme ça, si j’étais elle. Mais en même temps, elle fera quoi, parce qu’au final, les gens qui radotent ce genre de niaiserie ont le temps que nous n’avons pas de le faire. Ils finiront bien par mourir de toute façon. En espérant qu’il n’y en aura pas trop d’autres qui suivront. Sache, Manal, que je t’admire, et que je ne suis pas la seule. Courage.

mercredi 5 août 2015

Défi d'écriture - Les truites

Petit défi d'écriture sympathique avec un pote. "Heille salut, on se fait un défi d'écriture ok? 30 minutes, un sujet, pis on écrit". Ok. Un autre pote pour pondre un sujet : Les truites

1. Ma version : Les truites

La maison était pleine de cochonneries de toutes les sortes. Armand était un ramasseux. On aurait peut-être pu appeler ça des collections, mais tout était tellement n’importe comment qu’il aurait été difficile de caractériser la collection en question. De plus, ça aurait été un peu comme donner le droit à tous les ramasseux de cochonneries de les garder parce qu’une collection, on ne peut pas jeter ça. Jeannine était d’ailleurs partie à cause de ça. Une de ces nuits, elle s’était enfargée dans un renard empaillé qui s’était mystérieusement retrouvé de son côté du lit et la chute avait été brutale. Mâchoire fracturée, jaquette déchirée. Jeannine était en beau fusil, tellement qu’elle avait acculé Armand au pied du mur. « Tu sors tes maudites cochonneries de la maison, ou c’est moi qui pars Armand. »

Armand n’était jamais allé au marché de sa vie, et n’avait jamais non plus fait à manger. Pourtant, il avait montré la porte à Jeannine sans hésitation. Et elle était partie. Il n’aurait pas dû la laisser partir parce que depuis ce jour-là, il n’était plus heureux. Sa joie de vivre était partie en même temps que Jeannine. Certains auraient pu penser que c’était parce que la maison sentait le pas propre, comme Armand d’ailleurs parce que t’as ben beau te laver tous les jours, mais sans savon et sans serviette propre, ça cultive l’odeur de pas propre. Mais non, Armand ne se formalisait pas de cette odeur. C’est à peine s’il l’avait remarquée de toute façon.

Jeannine, même si elle les haïssait ses cochonneries, elles savaient où elles étaient. Chaque fois qu’il en cherchait une en particulier, il criait « Jeannine! » et il poursuivait : « As-tu vu le vieil enjoliveur Toyota que j’ai ramassé dans le rang 6? ». Et là Jeannine répondait, toujours avec la bonne réponse : « Sour la vanité dans la chambre de bain Armand, c’est toi qui l’a mis là ». Et là Armand allait voir, et l’enjoliveur était là. Chaque fois, il se disait « Une chance que je l’ai ma Jeannine, parce que je perdrais mon beau stock ». Mais quand Jeannine l’avait fait choisir, il avait oublié que ça ne servait pas à grand-chose de garder son stock sans Jeannine pour le trouver.

Il y avait des piles partout, mais Armand avait quand même ses morceaux préférés. Ça, c’était presque une collection. Il les aimait d’amour. Mais depuis que Jeannine était partie, il ne les trouvait plus. À tout moment, il criait « Jeannine! », mais Jeannine ne répondait pas, et il se souvenait qu’elle était partie. Elle avait fait ses valises, et elle était partie. Il était remonté du sous-sol, et elle n’était plus là. Sur le moment, il avait été content, il n’aurait plus peur à ses affaires, mais aujourd’hui, sa collection lui manquait. Et Armand ne savait pas comment chercher et ça le rendait vraiment très anxieux. Il avait bien pensé appeler Jeannine, mais il ne savait pas où Jeannine était partie.

Quand il était anxieux comme ça, le seul moyen pour Armand de se calmer, c’était d’aller faire un tour au dépôt sec. Il connaissait le petit gars et il le laissait fouiller dans les conteneurs. Il trouvait plein de nouvelles cochonneries et ça le rendait content. Armand a mis sa casquette, et il est parti au dépôt sec.


Une fois rendu là-bas, il a fait comme d’habitude. Il est allé voir le petit gars pour lui demander s’il y avait des petits trésors d’arrivés. Le petit gars avait un drôle d’air. Il était comme gêné. Il a dirigé Armand vers le conteneur numéro 4, celui au fond à droite. Armand se demandait bien pourquoi le petit gars avait un drôle d’air. Une fois le nez dans le conteneur numéro 4, Armand est tombé sur les genoux. Son pauvre cœur était en train de s’arrêter. Elles étaient toutes là. Toutes ses belles truites musicales, dans le fond du conteneur, toutes déchiquetées, le bouton arraché. Et Armand est tombé raide mort dans le conteneur, avec ses 124 truites musicales.

2. Version du Pote : Les truites

Je déteste les truites, enfin c’est ce que je crois. J’ai le souvenir d’une de ces coquines aux yeux globuleux cuisinée à la perfection dans une poêle ardente baignée de beurre, d’oignons et de piments. J’étais jeune mais elle était bonne, fraîche et croustillante. Mireille (c’était le nom de la truite il me semble) ne goûtait pas le poisson. C’était peut-être le beurre, c’était assurément le beurre. Parce que du poisson, ça goûte toujours le poisson. Toujours.

Pour ce qui est de Mireille, l’autre Mireille, je n’ai pas eu la chance de goûter.

Mais ça c’est une autre histoire.

En cette période post-junkalyptique, manger de la bonne graisse sale et délicieuse est aussi respectable que de manger le chien du voisin. Si tu manges un cheesburger avec des frites, t’es un bandit. Si tu t’enfiles une poutine régulière extra fromage et saucisses c’est que t’es un nazi. Pour être une bonne personne, il faut bien manger. Bien manger ça veut dire entre autre manger du poison (tous les poisons incluant les sacrements de sushis), et manger du poison veut dire manger de la truite. Je veux bien faire l’effort de faire plaisir à tous les apôtres de la santé, mais la truite que je vais manger elle va venir avec une demi-livre de beurre. C’est toujours ben plus que dans mon quart de livre fromage? Deux semaines à manger de la truite tous les jours et je meurs, pas le moindre doute.

Fait la cuire sans beurre ta truite? Ostie non! JAMAIS! Je préfère encore mourir tout de suite. Vous mangeriez Mireille si vous saviez qu’elle goûtait le poisson? Ben c’est ça, moi non plus.

Tous les jours on tente de me convertir mais je refuse, je refuse de troquer mon quart de poulet, ma pizza, mon nachos, mon gros steak pervers et juteux pour une damnée truite, encore plus si c’est du restant de truite en sushi.

Du restant de truite…non mais.

Ha et puis wai, poisson ça s’écrit poison bon.

Pensez-y…


mardi 4 août 2015

Précieux alcool, toi qui rend con


Les vacances sont terminées. Aussi bien dire que l’été aussi. C’était bien. J’aime les vacances. On se lève passé 7 h, on reste en pyjama jusqu’à pas d’heure et on peut boire de l’alcool tous les jours. Ce que je considère « boire beaucoup » est pourtant la consommation régulière de bien des gens. Au plus, ce fut deux bières dans une même journée. Mais ce fut fini en même temps que l’été. Il ne faudrait pas en faire une habitude quand même.

L’alcool est « overrated ». Oui, c’est bon. Je suis d’accord. Comme le chocolat. Et les chips. Et sans doute l’héroïne à voir ce que certains s’infligent pour en avoir. Je n’arrive cependant pas à comprendre que des gens dont tellement de gens proches s’autorisent à boire des dizaines de bières chaque semaine, même chaque jour et ce, passé 25 ans. C’est cher, ça fait engraisser et ça affecte le jugement.

Toujours est-il que les gens boivent trop. Malgré tous ces imbéciles qui se sont encore fait prendre « en boisson » au volant de leur bagnole, il y a tous ces autres idiots qui se disent que pour eux, c’est différent. Eux, ils savent « chauffer ». Eux, ils ne se feront pas « pogner ». Eux, ils sont donc bons. C’est sans doute le même virus que ceux qui pensent que l’herpès, ce n’est pas une vraie maladie qui s’attrape par le sexe, et que les bébés ça ne se conçoit pas dans un « one-night », surtout quand on ne connaît pas le gars/la fille.

C’est donc avec horreur et dégoût que le Saguenay-Lac-Saint-Jean au grand complet s’est réveillé dimanche matin, à cause d’un grand champion de la bouteille. Pourquoi se contenter de trop boire tranquille dans son garage quand on peut sortir en pickup dans le rang à 20 h 45 et aller tuer une famille complète entre deux dépassements illégaux à 150 km/h? POURQUOI? Pourquoi pas? On ne sait plus. Ils disent jamais deux sans trois, le trois fait le mois, trois petits chats, trois petits chats. Lui, c’était sa troisième balloune. On ose croire qu’il n’a pas appris après une, ni après deux.

J’en viens même à me demander s’il a seulement pensé que c’était stupide de prendre son véhicule de la mort. Sûrement pas. À jeun, on a un peu de génie. On prend quelques bières et hop, notre petit cerveau s’embrouille. On coupait le dessert? Après quelques verres : « Donne-moi en donc un GROS MORCEAU!!  Pis shoot donc le sac de chips avec! ». On peut donc assumer que « Je ne conduirai jamais chaud » se transformera en « Vroum vroum!!! » sans aucun scrupule.

J’osions croire que le gars plaidera coupable et qu’il croupira en prison. Ce serait un candidat idéal à la peine de mort, mais c’est illégal alors plutôt que de combattre le feu par le feu, il faudrait qu’il soit enfermé. Croire que lui retirer son permis et lui interdire de boire puisse fonctionner, c’est un peu comme penser qu’un pédophile n’approchera pas une cour d’école parce qu’on le lui a interdit.

Chaque fois que j’entends une nouvelle pareille, je crains de connaître l’identité du tueur, parce que tellement de gens de mon entourage pourraient avoir commis ce crime. Nous vivons présentement les soubresauts de cette haine collective qui nous habite et qui alimente les conversations mieux que n’importe quelle température depuis dimanche. L’effet Guy Turcotte se fait sentir. Nous avons tous peur du jugement dernier, qui ne saura que trop se faire attendre, et nous le méprisons déjà parce que ce ne sera certainement pas assez. De toute façon, qu’est-ce qui peut suffire à apaiser la mort inutile d’une innocente famille, dont la plus grande erreur aura été de s’en retourner à la maison à cette heure-là, plutôt que quinze minutes avant?

Ce douloureux billet arrive 13 jours avant le premier anniversaire du tristement célèbre Ce soir je tue mablonde. J’ai été insultée de toutes parts suite à ce texte, mais tout porte à croire que les gens n’ont pas compris. De toute façon, quelle que soit votre relation avec l’alcool, que vous l’aimiez d’un amour profond ou que vous la méprisiez de tout votre être, l’excès rend con et personne ne sait boire une fois cette limite atteinte, parce que votre jugement a « punché out », et c’est le « shift » de la témérité et de l’abrutisme qui commence.

Pour lire la nouvelle, cliquez ici

jeudi 23 juillet 2015

Le deuil honteux

À deux ans, j’étais déjà une folle aux chats. J’en ramassais sur la rue jusqu’à ce que ma mère m’en offre finalement un pour mes six ans. C’était au printemps 1988. Frimousse. Ce n’est que quinze ans plus tard que nous avons osé l’univers du chat de race. Donc, de 2003 à ce jour, malgré deux appartements et trois maisons ainsi que deux enfants, nous n’avons fait que cultiver notre amour des félins.

Nous avons accueilli notre premier abyssin Mao en 2003, pour le voir mourir en 2006 d’une maladie féline qui a causé une insuffisance rénale mortelle. Sa sœur Rikku était avec nous depuis moins d’un an quand il est mort nous a quittés. Peu après sa mort, nous avons accueilli notre fou-comme-de-la-marde bengal. Rikku, notre belle et tellement gentille Rikku, arrivée en 2005, s’est avérée être un chat extraordinaire. Une si belle personnalité. Gentille comme pas une. Gloutonne un brin. Ronronnante à souhait. Un chat parfait qui savait toujours donner un « headbutt » quand il le fallait. Jusqu’à hier. Mercredi le 22 juillet 2015. Ce que nous croyions être une classique crise de stress parce que nous faisions du ménage dans les boîtes au sous-sol s’est avéré être une insuffisance rénale de niveau 4. Grossièrement, ses reins ont lâché et tout ce qui s’offrait à elle, c’était de l’acharnement thérapeutique. Des pilules, des injections, des pilules, des pilules et des pilules. Et si vous ne le savez pas, les chats n’aiment pas les pilules. Rikounette, qui ne mordait même pas quand on la forçait, mordait quand on tentait de la soigner. Le stress l’aurait tuée. Nous avons donc choisi à sa place.

Pendant des années, j’ai un peu caché mon amour des chats parce que vous savez comme moi que les chats, c’est poche. On a le droit d’en avoir, mais socialement, c’est mieux de s’en foutre. Vos amis, vos proches, vos collègues devraient préférablement ne pas savoir à quel point vous aimez vos bestioles félines. Un chien, c’est bien, parce que ça peut prendre des marches avec vous et que ça se soumet obéit tandis que le chat vous domine est hypocrite, c’est bien connu. Dans la vie de tous les jours, c’est vivable de cacher cette dépendance. Très même. Jusqu’au jour où une de vos bestioles tombe malade, ou qu’elle meurt. Là, ça devient plus difficile à cacher. Surtout si vous décidez de vous le faire tatouer quelque part. Là, carrément, vous êtes la risée. Aussi bien vous assumer.

Ma cocotte est morte hier. Juste à l’écrire, mon estomac se resserre et mes yeux se remplissent de larmes. J’ai de la peine. J’ai osé parlé de son état à un peu n'importe en pensant que c’était bénin, qu’elle ressortirait de chez le vétérinaire avec une prescription de 100 $ nous laissant croire qu’elle voulait seulement gâcher notre budget de vacances. J’aurais alors écrit un billet hilarant sur les maudits propriétaires de chien qui ne respectent rien d’autre que leur ego avec leur tannant de chien qui sniffe les cages des chats dans la salle réservée aux chats, mais dont on se torche parce qu’avoir un chien, c’est comme un gros pickup Dodge RAM 2500, ça annule toute loi et tout bon sens. Finalement, j’apprenais que ses reins avaient décrété une grève et qu’elle nous l’avait bien caché, la coquine.

Mais si quelqu’un me demande « Pis ton minou? » quand je reviendrai des vacances, j’aurai le motton, et j’aurai du mal à répondre. Et je voudrai retenir ledit motton parce que c’est qui le cave qui pleure un chat, à part un enfant, mettons?

On ne peut pas éclater en sanglots devant les gens pour un chat. Il y aura toujours quelqu’un pour juger que le cancer de sa grand-mère ou que son iPhone échappé dans la toilette est bien plus important que mon ti-mine. Et pourtant, ET POURTANT, si vous saviez comme mon chat passe bien avant les problèmes des autres dans mon petit moi. Mais comme nous sommes des adultes supposément intelligents et instruits, et qu’il y a l’État islamique et la famine en Afrique, et les canicules en Europe, et les feux de forêt dans l’Ouest, un chat qui meurt, c’est rien qu’un animal con qui dégage. Et j’étais déjà un peu fofolle de l’avoir payée si cher et prise en Ontario. Probablement qu’un bâtard à 20 $ m’en aurait donné plus, tsé.


Je me fais des scénarios, n’est-ce pas? Je m’invente des choses que personne n’a encore dites. You are so fucking right folks. Mais si on se souvient du titre, qui résumait bien ma pensée, mes chats sont les êtres vivants dont j’ai le plus pleuré la mort. Et là, même à l’écrire, sans personne pour me toiser et me faire la grimace du « Tu me niaises » en face de moi, j’ai honte. J’ai honte parce que c’est juste un chat, mais que ce chat, je l’aimais comme un humain. Je ne dirai pas que la vie est injuste parce que c’est la vie, justement. Mais pour l’instant, je dois vivre les étapes du deuil. Selon le site Soutien psy en ligne (http://www.soutien-psy-en-ligne.fr/blog/etapes-deuil/), je suis présentement entre les étapes 3 – Colère et 4 – Marchandage. 

À suivre donc.

jeudi 2 juillet 2015

Des mots, des mots

Être parent vient avec une quantité infinie de responsabilités, allant d'éviter que son poupon déboule les escaliers (plus de deux fois) jusqu'à insister sur l'importance. de l'honnêteté, en passant par la transmission d'un langage à la fois convivial et suffisamment élaboré pour que la progéniture soit apte à exprimer ses besoins/désirs de façon claire.

Je suis une femme intelligente, j'ai le verbe facile, je suis capable d'agencer les mots de belle façon... Sur le point du langage parlé courant, je l'échappe parfois (constamment). Ciel que je suis vulgaire. Et je ne sacre même pas, vous imaginez!

J'insiste sur l'utilisation de termes corrects, comme asseoir plutôt "qu'assir" ou poivron plutôt que piment, mais s'il faut que je m'exclame sans réfléchir, je lâche sans gêne un "what the fuck" ou un "shit de marde". Pas de chance à prendre, ce dernier est scatologiquement bilingue.

J'essaie, j'essaie. Je suis d'ailleurs en train de roder " zutten de fluten", et ça vient tranquillement. Mais c'est léger. Pour une coulisse de yogourt sur le chandail ou un mini-wheat broyé sous le pied, ça peut aller, mais pour les cas de force majeure, comme l'incrustation d'un Lego 1 x 1 sous la plante du pied ou des fragments de crotte sous les ongles suite à un changement de couche musclé, c'est trop peu. Mais entre le ridicule "zutten de fluten" et les trop gras "shit de marde, fuck de shit, chienne-truie, ou saloperie de merde" il doit bien y avoir quelque chose, non?

En attendant de trouver les bons mots, je vais continuer de travailler à réfléchir avant de parler et qui sait, je trouverai peut-être la clé de la sagesse.

mardi 16 juin 2015

Un blogue pornographique, et pourquoi pas?

Il se peut parfois, pour lâcher prise pendant quelques minutes après un avant-midi d’enfer, et avant un après-midi du même acabit, que je trouve refuge dans les bras du « Web », comme il faisait si bon l’appeler « back in the days ».

Aujourd’hui, prise d’un élan de narcissisme, j’ai eu envie de lire mes textes là, tout de suite. Parce que je me trouve bonne (des fois) et que j’ai vraiment plusieurs chefs-d’œuvre à mon actif. Parfois même, je me trouve tellement incroyable que je me relis et que j’ai l’impression que ce n’est même pas de moi.

Je cliquette sur mon clavier pour aller sur mon blogue, et là, PAF! Refus d’accès. Sur MON blogue, sous prétexte que la catégorie « Web Pornography » n’est pas autorisée… Euh… C’est que, voyez-vous, je raconte ma vie çà et là, et parfois, je crée un tout petit scandale, mais c’est à peu près tout. Rien de pire, v’voyez? Et là, je suis traitée comme une perverse qui écrit de la « porn ». Niiiiiiice! Mes collègues seront fous comme des balais!



J’ai bien écrit un texte une fois qui parlait de lesbiennes, et un autre qui parlait de sexe insolite… mais si mes souvenirs sont bons, il n’y avait point de photos compromettantes ou de termes inappropriés. Donc, dans ma « checklist » de vie, je pourrai au moins dire que j’ai été  « propriétaire » d’un site relié à de la porn. MA-LA-DE.


Pour vrai, j’ai des contacts et j’entends bien les soudoyer pour régler cette injustice parce que si c’est plus cocasse qu’autre chose, ça reste quand même chiant tannant. Je devrais peut-être faire davantage attention à mon langage… des fois que je me ferais bloquer parce que la catégorie « Web scatology » n’est pas autorisée… Et ceux qui me connaissent savent que moi, des propos scatos, c’est dans ma palette d’humour. Toutes mes excuses à ceux qui me pensaient plus mature que ça. 

lundi 11 mai 2015

Comment ça se passe dans ma tête – le steak

Ce serait vraiment bon un steak. C’est mignon une vache, dommage que ce soit si bon. C’est sûrement ce que se disent les végétariens, que les animaux sont trop beaux pour être mangés. Est-ce que c’est vraiment mieux de manger des œufs et du lait? Je me demande si les végétaliens trouvent que les végétariens sont des faux militants. Dans le fond, ils ont raison de dire que l’élevage de viande est un non-sens. C’est incroyable de penser que la surface de champs qui ne sert qu’à nourrir et loger les vaches pourrait servir à nourrir les gens qui meurent de faim partout dans le monde. En même temps, ça contribuerait sûrement à aggraver encore plus la surpopulation.

Plus on est, plus on pollue. Pourquoi les villes n’obligent pas les gens à composter? C’est tellement facile et ça réduirait le volume dans les dépotoirs. En plus, du compost, c’est vraiment pratique pour le jardin. Mais je ne voudrais pas du compost provenant d’une autre ville, parce que je ne veux pas de leurs perce-oreilles, il y en a peu ici, et c’est bien comme ça. C’est vraiment dégueulasse des perce-oreilles.


Je me demande quand le gars des fourmis va passer traiter le terrain. Est-ce que je devrais lui parler de l’écureuil qui squatte la remise? On verra si la cage Havahart (MD) va réussir à l’attraper humanitairement (ce n’est pas moi, c’est la traduction sur la boîte). Est-ce que c’est de la cruauté d’attraper un écureuil et d’aller le porter 10 km plus loin pour qu’il arrêter de manger le plastique dans la remise? Je me demande ce que les militants pour les droits des animaux en penseraient. Quoique ce n’est pas comme si je le mangeais. Ça ne doit pas être très bon un écureuil, pas comme une vache mettons. Je mangerais un bon steak.

lundi 4 mai 2015

ToutaPropos critique : When Everything Feels Like the Movies (Raziel Reid, 2015)

C’était un soir quelconque, le mari jouait de la musique avec ses potes (comprendre : mes collègues) et moi, je pliais du linge. Des paniers et des paniers. CBC One à l’oreille, parce que la télé, on fait vite le tour, et que je pratiquais mon anglais. C’était une émission de lecture. On débattait de trois livres. Chaque lecteur débattait pour son protégé. Le livre cité en titre était du groupe et je l’ai voulu. Là. Tout de suite. Maintenant.

Toute de bonne conscience vêtue, je me suis rendue chez Archambault dans les jours suivants, pour me faire dire que non seulement ils ne l’avaient pas, mais que ce n’était pas non plus dans leurs plans. Aux grands maux les grands remèdes : Amazon.

Après réception, l’objet sacré a patienté sur ma table de nuit, le temps que je vienne [enfin] à bout de Le grand Quoi, livre que j’ai trainé pendant de [trop] longs mois. Une fois le Quoi terminé, je l’ai mariné un peu, parce que le deuil était tout de même réel, mais léger. Puis, ce fut le moment. J’étais prête.

Puisque When Everything Feels Like the Movies est en version originale anglaise, je savais pensais que j’aurais plus de mal à me plonger dans l’histoire. J’ai commencé, quelques pages à peine, puis j’ai dormi. Le lendemain, je l’ai traîné au travail. Tout le monde m’a dérangée dans ma lecture. Puis, j’ai lu à chaque occasion, même si c’était seulement quelques secondes, jusqu’à ce que je le finisse.

Le livre est court, à peine 171 pages. C’est de la littérature jeunesse et les principaux acteurs sont à l’école secondaire. Je ne pense pas constituer le public cible. Pourtant, pourtant. Chaque séance de lecture s’est terminé plusieurs pages après ma cible, et chaque fois, j’y ai pensé plus longtemps que ce que j’en avais lu. Je suis devenue obsédée, littéralement. J’y pensais partout. Dans la voiture, dans la douche, au travail pendant les pauses, et je n’avais plus envie de voir personne, seulement de lire. Je pensais à Jude. Je pense encore à Jude.

Quoique passionnée, l’épopée fut courte. Moins d’une semaine. Pas plus de quatre ou cinq jours. Pour une mère qui travaille et qui se couche tôt, c’est relativement court. Si l’histoire me rendait sérieusement inconfortable — le sujet est dérangeant , ce fut la porte ouverte pour un sentiment nouveau. J’ai découvert ce qu’était le « book hangover ». J’ai passé plus de 24 heures sur le choc d’avoir terminé. Une fois que c’est fini, c’est fini. Je ne pourrai plus jamais le découvrir à nouveau. Pourtant, je ne pense pas que ça aurait dû être plus long, plus étoffé. L’histoire était suffisante, pleine, complète. J’ai été secouée au point de ne pas être capable de commencer autre chose. Pour l’instant, je passe ma rage dans le café. Je suis entre deux livres, entre deux cafetières, entre deux saisons. Je devrai peut-être me pencher vers une lecture technique. Comme mon livre de « Cat Maintenance ».

Pour ceux qui aiment sortir de leur zone de confort, qui aiment se faire « challenger » sur leur ouverture d’esprit, leurs préjugés, ce livre est un incontournable. Je n’ose pas vraiment parler du contenu, si ce n’est que le personnage principal, Jude, est un adolescent homosexuel qui s’habille en femme, ou de façon très féminine. La misère est omniprésente et ça nous montre un côté que nous explorons rarement.

J’aurais voulu donner une cote sur 10, sauf que les livres jouent trop avec les émotions, et on les perçoit de façons tellement différentes selon notre état d’esprit que je n’ose pas. Je peux par contre affirmer que c’est un des livres qui m’a le plus attirée avant, pendant et après la lecture.
En conclusion, When Everything Feels Like the Movies est définitivement à lire, en anglais si vous êtes capables. Ça ne fera que le rendre plus long à lire, au pire. Sinon, j’ose croire que la traduction est en route, d’autant plus que l’auteur, Raziel Reid, est canadien.




lundi 16 février 2015

Paroles d’enfant...

Moi : On dirait qu’elle t’aime beaucoup C!

Mon fils : Ben oui Maman, c’est mon amoureuse!

Moi : Alors demain, tu vas lui dire un beau merci pour t’avoir fabriqué un si beau bracelet d’amour, ok? Et dis-lui dans l’oreille parce qu’elle ne voulait pas que les autres amis le sachent. Elle en a seulement fabriqué un pour toi.

Mon fils : Ok Maman.

Le lendemain, au retour de la maternelle…

Moi : Et puis M, as-tu dit merci à C pour le bracelet?

Mon fils : Oui, mais je l’ai cassé et elle va le réparer et me l’apporter demain. Et S-M m’a fait une menace, elle a dit qu’elle me donnerait une balle rebondissante si je lui donnais mon bracelet.

Moi : Ce n’est pas une menace chéri, c’est une proposition. Mais comment se fait-il que S-M sait que tu as un bracelet? C’est secret! L’as-tu dit à quelqu’un d’autre?

Mon fils : Non. Juste à A. Et à O.

Moi, suspicieuse : Eh bien.

Mon fils : Ah! Aussi, je l’ai présenté à ma classe… (comprendre qu’il a fait un exposé oral sur ledit bracelet).

Moi, crampée de rire : Et tu as dit que c’était C qui te l’avait donné?

Mon fils : Ben oui, pourquoi? Il fallait pas?


lundi 2 février 2015

Le G Word


Nous sommes humains et par le fait même, nous sommes faibles. Chacun ses faiblesses, c’est bien vrai, mais certaines faiblesses sont socialement populaires. Prenons la phobie des moufettes qui tiraille ma tendre moitié, elle est certes exagérée, mais avouez donc que vous vous feriez aussi petit devant cette mignonne petite bestiole à l’arôme saisissant…
 
Certains mots évoquent, dans un univers collectif, des réactions qui vont de la vague impression désagréable à la névrose psychotique. Moi par exemple. Je suis un être humain standard à tendance nauséatique. Comprendre : j’ai des nausées qui vont et viennent comme va la vie depuis aussi longtemps que je me souvienne. Même chose pour les maux de ventre. Je ne me laisse donc pas impressionner par un inconfort au milieu du corps.
 
Cependant, CEPENDANT, il suffit d’un petit vomi en fontaine dans le salon pour que ce soit la pa-pa, la pa-pa, la PANIQUE. Oui. La peur du G word. Et là, on essaie de trouver toutes les preuves du monde pour dire que c’était peut-être son souper de la veille, ou les tomates, et bla bla bla, jusqu’à ce que le bol se fasse le meilleur ami de l’homme en nous convaincant de façon irréfutable que l’enfant a bel et bien contracté la g*****. Et là, outre ma névrose psychotique à tendance gastrophobique, il y a les autres, qui soudain se tiennent loin et notre cerveau, qui nous transmet le « pas-sûr ».
 
Puis, lorsqu’on a passé plusieurs jours à se sentir pas-sûr et à dormir assis en enlaçant le bol « au cas-zoù », puisqu’on est parti vite du magasin en pensant que… (et pourtant non), la sensation de pas-sûr finit par s’estomper et on se dit que finalement, ça va mieux. Yé! Et quoi de mieux que les chiffres pour se réconforter? Période d’incubation de 30 minutes à trois jours (selon le site où on regarde) et on reste contagieux 48 heures après la disparition des symptômes. On calcule encore et encore avec des marges d’erreur et on se dit qu’on devrait être en sécurité maintenant…
 
Lundi midi, au bureau, alors qu’on n’a pas tout à fait d’appétit, hasard sans doute, on entend une collègue dire qu’elle se sent pas-sûr… On s’intéresse au sujet, mais on ne s’approche pas trop. On ne pense pas qu’on a deux enfants, dont un à l’école qui touche à tout sans se laver les mains et un autre à la garderie qui met parfois des choses dans sa bouche. On veut bien se convaincre que le grand l’a eu, qu’il ne l’aura pas deux fois, mais soudainement, on est pas-sûr nous aussi. Surtout que le petit ne l’a pas eu, lui. Et une autre collègue qui dit qu’il suffit d’être dans un rayon de 3 microscopiques petits pieds pour être exposés à la vapeur du corps pour attraper la g*****.
 
Fort de notre (re)nouveau pas-sûr , on s’écrase devant notre ordinateur et on écrit un billet pour notre blogue. Rendu là, advienne que pourra. Les jeux sont faits, puisqu’on s’est déjà approché à moins de trois pieds…
 
 

mardi 6 janvier 2015

Folie de propagande - le biscuit Sacré

Pour toutes sortes de raisons, culturelles ou par tradition, nous respectons certains rites religieux dans ma famille. Les athées diront que je suis trop croyante, ridicule, naïve, que je suis incapable de raisonner par moi-même. Les pratiquants diront que je suis une brebis égarée, une fausse chrétienne, une traîtresse. Il n’y a pas d’issue.

Je n’ose pas me qualifier de scientifique, parce que les puristes pourront dire qu’il n’en est rien. Par contre, je peux affirmer sans crainte être une personne rationnelle dotée d’une façon de pensée toute scientifique. Je crois en la science. La science, c’est la vie. Je ne crois pas en l’Immaculée Conception ni au créationnisme. Pourtant, il m’arrive de parler d’Adam et d’Ève sans nier d’emblée leur existence (s’ils ont existé, ils n’étaient certes pas les premiers et ils ne se sont certainement pas autogénérés). Je souhaite sans remords « Joyeux Noël » et je mets sans honte une crèche (Fisher Price) sous mon sapin (elle se promène dans toute la maison, mais elle est parfois sous le sapin).

Pourtant, lors de mes cours de préparation au mariage (religieux), je n’ai jamais été capable d’accepter l’idée folle d’admettre que je me mariais à trois avec Dieu. Ben non. Juste mon chum et moi. Personne d’autre. JAMAIS je n’ai dit ce que le prêtre voulait entendre parce que c’était contre mes valeurs. J’ai choisi le mariage religieux parce que culturellement parlant, ça me rejoignait. Pas la grande robe blanche à 5000 $ (140 $ sur Ebay) ou le party à 150 personnes (18 personnes le matin), juste notre petit mariage à notre goût.

Pas assez athée fondamentaliste pour dire « Non, pas question de faire ça à l’église parce que l’Église c’est la maison du mal ». Mais trop athée pour dire « Oui, je me marie à trois avec Dieu, je prie tous les jours et Dieu me guide dans toutes mes décisions courantes, sans compter que je traîne toujours ma bible dans ma sacoche ». Je sais, athée c’est athée, c’est 1 ou 0, il n’y a pas de juste milieu. On croit en Dieu, ou on n’y croit pas. Je n’y crois pas. Pas capable. Désolée. Je suis donc athée. Sauf que je ne suis pas frustrée. La mauvaise application de la religion par les représentants de l’Église ne m’a pas rendue folle furieuse. Je respecte ma propre culture. J’aime fêter Noël. J’aime fêter Pâques. Mes enfants sont baptisés. Mais non, Dieu lui-même n’est pas mon confident. Jésus non plus. Et je ne crois certainement pas que c’est pour MOI qu’Il est mort sur la croix. Boule chiite.

Ceci étant dit, je suis tout de même capable de comprendre que certaines personnes ont besoin de Dieu pour les guider dans leur vie, parce qu’eux sont incapables de se situer dans ce tourbillon, qu’ils n’arrivent pas à se faire suffisamment confiance. OK. Ça se peut. Là où je suis un peu confuse, c’est quand des gens qui sont supposément aussi scientifiques que moi, qui ont fait des études dans un domaine cartésien, qui DOIVENT savoir que la vie est apparue sur terre à la suite du Big bang, se mettent à vouer un culte démesuré à Jésus, ou à Dieu, ou à Raël, ou Cookie Monster, pourquoi pas? Soudainement, ils remettent en question la théorie de l’évolution. Puis, ils ne croient plus aux dinosaures. Ils se mettent à voir des complots partout. Et après, ils nous disent des absurdités du genre « Mes nouveaux amis m’avaient prévenue que mes anciens amis se sauveraient en voyant comme je suis heureux et bien… ». Euh… Excuse-moi, mais si tout le monde te fuit, le grand, c’est parce que t’es rendu un méchant freak peu étrange. Tes élans passionnels concernant ton nouveau guide spirituel, si ça met juste une belle petite chaleur dans ton cœur meurtri, ben sache que ça jette tout un « frette » dans ta relation avec les gens connectés!

Bon, tout ça c’est dans mon petit coco à moi. Cependant, d’ici à ce que Satan en personne viennent tous nous berner et que deux prophètes bien intentionnés envoyés par Cookie Monster pour sauver son biscuit se fassent cruellement trucider, je me fais un devoir de vous éduquer sur la propagande, et comment s’en sauver. À priori, la propagande n’est pas purement négative. En fait, selon l’Académie française, il s’agit de « toute association ou de tout organisme qui a pour but de propager certaines opinions, publiques ou sociales, et de toute action organisée en vue de répandre ou de faire prévaloir une opinion, une doctrine ». On peut donc faire une la propagande sur les bienfaits d’une alimentation saine ou de la zoothérapie. Ou encore le cross-fit, la photo, le vélo et le végétalisme. Qui peut s’en offusquer? Mais quand ça devient trop, TOO MUCH, c’est trop.

Les esprits s’échauffent lorsqu’on se met à propager des idées religieuses ou sectaires. La politique passe encore, puisque de toute façon, toute campagne politique est nourrie de propagande. « Je n’essaie point de te convertir, mais je veux que tu rencontres Cookie Monster toi aussi, je veux que tu saches comme son biscuit est merveilleux et à quel point il peut te faire du bien ». Ou la distribution de petits papiers bibliques, de cours de relations humaines, et carrément de sectes. J’essaie de comprendre ce qui me dérange autant de la propagande sociologique. Est-ce le fait que quelqu’un semble avoir échappé son cerveau entre deux chaises perdu son bon sens ou suis-je simplement jalouse écoeurée raide de ces gens qui clament leur foi, qui savent pensent que Cookie leur parle ou qu’ils peuvent réellement atteindre le biscuit divin avant tout le monde en se tuant en masse, tels des lemmings en surpopulation, avant le 36 décembre 3050?

Nous sommes en 2015. Jamais je n’aurais cru être témoin au quotidien ce genre de phénomène. Personne d’ailleurs, il suffit de regarder la réaction des gens lorsqu’un « Prie et ça ira mieux » bien senti est échappé devant eux. Ils commencent par en rire, parce qu’au Québec on peut rire de ça, puis l’horreur remplace le rictus lorsqu’ils réalisent que l’orateur croit en son discours. Si vous vivez cela, et que vous êtes hautement inconfortable, ne faites pas l’erreur de vous taire, surtout si c’est une personne que vous côtoyez régulièrement. Dites poliment (ou en spray, selon votre type de personnalité) que vous ne désirez pas inclure Cookie Monster à votre vie (de travail, de couple, tout court) et tenez-vous-y. S’ils voient que vous ne vous insurgez pas êtes réceptif, ils recommenceront. Ce n’est pas le moment d’acheter la paix. De toute façon, vous savez comme moi que toutes les guerres du monde (à peu de choses près) sont faites au nom de Dieu Cookie Monster et de Son biscuit sacré.


Alors, pour conclure cette propagande antipropagande religieuse, je vous laisse.

dimanche 4 janvier 2015

ToutaPropos critique...


Dans la folie de la maternité, il est bon de prendre du temps pour soi (tout le temps, en fait). Ce que j’ai appris ces dernières années, c’est que lire n’est pas seulement un plaisir coupable, une façon de passer le temps, c’est une OBLIGATION. J’ai longtemps clamé, avant même d’être mère (dans mon autre vie), que je « n’avais plus le temps de lire ». Juste à l’écrire, j’ai honte. Ne pas avoir le temps de lire c’est comme dire qu’on n’a pas le temps de se laver. Quelqu’un qui veut lire, juste un tout petit peu, va trouver le temps, que ce soit en allongeant les visites aux toilettes, en sacrifiant un peu l’intensité de l’entraînement ou sur les heures de lunch au travail (ou à la maison, pourquoi pas). Être maniaque de lecture ne signifie pas lire des heures chaque jour. Un peu chaque jour, c’est suffisant pour garder le feu sacré, le fil de l’histoire, et surtout mieux que rien.

De toute ma vie, je n’ai jamais été aussi occupée que je le suis présentement. Pourtant, je n’ai jamais autant lu. Bon, je ne lis pas un livre entier sur deux jours (une fois par année) en n’arrêtant que pour combler mes besoins primaires, comme je le faisais autrefois, mais j’ai toujours un livre en cours. Ce faisant, puisque l’inspiration se fait attendre pour mon blogue, et que je me déteste ne pas écrire, exagéra-t-elle, je ferai de moi-même une très pertinente critique littéraire. NON! ToutaPropos ne se transformera pas en blogue littéraire, sinon perdrai bon nombre de mes lecteurs, mais j’en insèrerai un par-ci par-là. De toute façon, à un livre par mois (et moins), vous n’aurez pas le temps de vous lasser! Je vais donner un grand coup au début, parce que j’en ai lu quelques-uns qui valaient le coup (ou vraiment pas) dans les deux dernières années (et pendant que je m’en souviens encore). Au programme pour les prochaines semaines (et en faisant la liste, je me mets en quelque sorte la tête sur la bûche) :
Le meilleur des mondes, Charlotte Lavigne, Debout les morts, Comment les Eskimos gardent les bébés au chaud, Des fleurs pour Algernon, Le maître de l’illusion, Saga, Demain, Millenium et bien d’autres, sans doute. Mais commençons par ceux-là. Et j’aurai sans doute le temps de finir le livre des (Z)imparfaites puisque ça va déjà bon train, et que j’ai du jus pour le critiquer.

Mes goûts littéraires ont grandement évolué ces cinq dernières années et j’ai doucement délaissé les suspenses vides et prévisibles au profit de livres de meilleure qualité. Je reste tout de même fidèle à certaines séries, par orgueil peut-être, ou parce que ma mère me les apporte à la maison (c’est si facile de les lire). Il y a aussi ceux que j’ai lu trois, quatre, cinq fois. Pas que je les ai tant appréciés, mais parfois, j’avais besoin de lire, et j’étais sans le livre. Mieux vaut alors relire ce qu’on a. De toute façon, je les oublie presque instantanément…

Tout ceci étant mis au clair, je vous ai préparé à ce qui s’annonce, alors sortez votre carte de bibliothèque parce que la première critique arrivera cette semaine avec le livre : Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes Charles.


À tous, bon retour des fêtes!

vendredi 2 janvier 2015

Arthur Comeau : Back sur la graisse

Un jour du mois d’août dernier, mon chum m’a dit « Heille, hier au bureau, j’ai écouté du Arthur Comeau ». Comme il a l’habitude de me parler d’artistes de métal dont je me torche assez, j’ai répondu « Who the fuck is Arthur Comeau? ». Et lui de répondre, « Ben le troisième gars de Radio Radio, celui qui mange des onions rings dans le jacuzzi… C’est vraiment hot. »

Mon chum et moi, côté musique, on ne connecte pas vraiment. Le signal passe, mais l’image frise. C’est alors avec un enthousiasme quasi excessif qu’il m’a présenté Arthur Comeau, sur l’écran 40 pouces. Je cuisinais, donc je regardais à moitié. En entendant « Number one first place, back sur la graisse », j’ai fait « WHAT? Mais qu’est-ce qu’il dit? » Et là, c’était écrit en grosses lettres sur l’écran. Ben oui, « back sur la graisse ». Comme dans graisse de gras. Avec des gros plans de friteuses et de « crâbe » cake. Et les effets spéciaux d’image qui tourne et qui se dédouble, avec des gros qui dansent. Je suis restée… pantoise. Je ne reconnaissais pas le gars cute habillé excessivement (comme dans « beaucoup trop ») propre dans Radio Radio. Il s’était transformé en… poteux. Les cheveux longs attachés en motton et en pantalons mous gris. Et la toune! Ma parole! J’ai vécu une sorte de cassure morale.

C’est resté comme ça. Le lendemain, quand je cuisinais encore le souper et que je venais de découvrir avec effroi que Kathleen était morte, j’ai dit à mon chum « Remets-nous donc Back sur la graisse, que je lui donne une deuxième chance. » Et c’était parti. J’allais devenir fan de Arthur Comeau, autrefois Alexandre Bilodeau de Radio Radio. J’ai découvert plein de choses intéressantes, entre autres que chaque fois que je ne comprends rien dans une chanson de Radio Radio, c’est parce que c’est Arthur Comeau qui chante. Et que dans sa tête, c’est… différent. La langue qu’il parle, je ne la comprends juste pas. Ce qui m'attire encore plus. Je suis généralement à côté de la track côté musique, je n’aime pas le pop, et je ne connais rien de ce qui est viral et je suis même carrément ... bornée. Pas que je fuis ce qui est « mainstream », mais la musique de bar, elle va bien dans les bars et la musique québécoise francophone, c’est réservé 24 juin... Normalement.

Plus tard, j’ai découvert (toujours grâce à mon chum) son autre vidéo « Land of the Rising Sun » et ça y était, je voulais l’album. Pas question de pirater alors j’ai commandé le paquet spécial sur Bandcamp, le CD (ben oui, un CD, j’aime ça moi) numéroté (936/1000) avec deux macarons mauves et une carte postale signée. MALADE. Une folle dans une poche. Et j’ai eu droit à des petits dessins sur mon enveloppe et même un cœur à côté de mon nom (de la part de Sam Murdock de la maison de disque P572, juste dommage que ça ne soit pas venu de l'artiste lui-même…). Depuis ce temps, et ça se compte en mois maintenant, le CD roule en boucle dans ma voiture. À part la chanson 8 qui me perturbe, je dirais que je les aime toutes à des degrés différents (et si ça se trouve, la 8 est sans doute sa préférée, faudrait lui demander).

Après avoir lu les paroles et le texte dans la pochette du CD (revenez-en, quand même), je persiste à dire que Arthur Comeau, c’est un excentrique. Sa musique est très expérimentale, et je vous mentirais en disant que c’est à la portée de tout le monde (si vous écoutez la radio populaire, que vous aimez ce qui joue dans les boutiques branchées, ou que vous jugez un artiste après seulement une écoute, c’est mieux de laisser faire). Moi, j’aime ça. Les paroles, c’est une chose, parce qu’elles sont dans un dialecte fort exotique, mais il est passionné. Et s’il passe au Saguenay, j’irai sans doute le voir. Mon garçon persiste d’ailleurs à dire qu’il veut l’inviter à sa fête de 6 ans… Comprenez que chez moi, ce n’est pas Arthur l’aventurier, mais bien Arthur Comeau qui joue, et la musique [débile] pour enfant, non merci. Voici mes enfants (1 an et 5 ans) qui regardent le vidéo Land of the Rising Sun.



Si vous êtes juste un peu ouverts d’esprit, je vous donne tout ce qu’il faut pour découvrir Arthur Comeau! 

Voici la chanson par laquelle je l'ai découvert :  Meteghan. Je dois avoir environ 10 % des vues sur cette vidéo… en 5 mois.




Pour écouter l'album au complet sur Bandcamp


Et pour découvrir la maison de disque P572 et leur façon cool d'envoyer un paquet!!