lundi 27 juin 2011

J’aime, j’aime pas, etc.

En général, j’aime bien garder les bonnes nouvelles pour la fin, mais aujourd’hui, je sens que j’ai envie/besoin de piquant, alors je fais tout à l’envers

J’aime…

L’énervement qui précède un événement qu’un attend avec enthousiasme. Ça fait tellement longtemps que ça ne m’est pas arrivé, outre pour une cochonnerie achetée sur internet et qui tarde à arriver par la poste. Vendredi, on s’en va à Tadoussac, pas d’enfants, avec un couple d’amis. Si la météo nous aime, nous ferons du kayak avec les baleines.

Les cosmétiques. Avez-vous vu la face d’une militante du Québec solidaire, Manon Massé? Le parti milite pour la surtaxer les cosmétiques, parce que ça réduit la femme à un niveau inférieur à l’homme. Sans blague, elle a une barbe de trois jours. C’est facile d’être contre les gens beaux, ou propres, au pire, quand on a cette allure-là.

Courir. C’est nouveau, que j’aime ça, mais avec mon nouveau partenaire, ça a changé ma vie. Bon, je perds ma domination totale avec le temps, mais quand il m’aura rattrapée, il me restera toujours la possibilité de m’améliorer pour le suivre.

Le dessert. Parfois, je réussis à moins en manger. Parfois, je ne réussis pas. Là.

Je n’aime pas

Les mauvaises blagues sur mon intelligence. Je deviens agressive et insupportable.

Les gens qui se croient tellement important qu’ils se foutent bien de faire mal aux, à un point démesuré, à condition qu’eux soient satisfaits. La nouvelle société est de plus en plus peuplée de ce genre de trous de culs.

Les filles sans doute « chaudaillent » qui errent dans les rues et qui rient comme des pures connes, à fond de décibels, comme s’il était midi, alors qu’il est 11 h 30 le mardi soir.

Avoir le rhume. Je bouche généralement de la narine droite, et je perds ma joie de vivre.

Faire garder mon fils quand je suis en congé. Je me sens indigne et j’ai l’impression de me débarrasser de lui. Mais je veux tellement aller faire du kayak avec les baleines…

Le café qui goûte mauvais. Le Tim Hortons, entre autres, mais aussi celui de la maison ce matin. Nous utilisions le filtre réutilisable parce que j’étais trop paresseuse pour acheter des nouveaux filtres en papier. Après un mois de délicieux café, les filtres en papier, ça goûte la chnoute.

C’est étrange...

Aujourd’hui, il m’est arrivé à quelques reprises d’écrire le mot « sec » et d’interchanger le « c » de la fin avec sa voisine de gauche. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit lorsque je l’ai écrit, la phrase précédant celle-ci. Parfois, l’impact est plutôt mineur, mais quand on veut faire réfléchir quelqu’un en lui disant qu’il est sec (damn, encore) et qu’on lui dit plutôt qu’il est sex, ça change le sens considérablement. Dans la même veine, il m’arrive parfois, quand j’écris le mot « amis », que mes doigts s’emballent un peu trop à gauche et que le combo « mi » devienne « nu ». Comme je suis assez « premier niveau » dans mon humour, je me trouve bien drôle.

Je suis restée exposée au soleil mal crémée ce midi et, grâce à mon chandail avec le dos à demi à l’air, j’ai un coup de soleil presque rond de deux pouces de diamètre, et un autre grand comme un deux dollars. Chic.

Bon, c’est déjà bien. Je reprends vite. Au plaisir!

mercredi 22 juin 2011

Je suis toujours vivante

Mon inspiration est en vacances. Je pourrais vous ennuyer avec une foule de sujets inintéressants, mais je me contenterai de pas grand-chose.

Aujourd’hui, un collègue m’a dit, après avoir vu une photo du gâteau de fête Lego de mon fils sur Facebook, « Il est beau ton gâteau ». J’étais flattée. Jusqu’à ce qu’il dise « C’est dommage que ce soit un gâteau au tofu avec du glaçage au houmous ».

Pour ceux qui n’auraient jamais eu le loisir de prendre connaissance de ce billet, NON, JE NE SUIS PAS GRANO. Mon gâteau, il était fait de deux livres de beurre, cinq tasses de farine, quatre tasses de sucre, huit œufs, du lait, de la vanille et les autres ingrédients nécessaires à la réaction chimique. Ah, et beaucoup de colorant, ce qui n’est pas grano du tout.

Je mange des légumineuses, du pain de blé et des légumes, et je suis grano. Et le stagiaire « cool » de 22 ans, à qui on en donnerait volontiers 16, maximum, qui a cru que mon gâteau était vraiment fait de tofu et de houmous. Du bon glaçage aux pois chiches et à l’ail pour un enfant de deux ans. Pas fou. Je pense qu’on a affaire à un adolescent qui ne sait pas ce qu’est le houmous. Toujours est-il que j’en suis à me demander si je vais leur faire du dessert ultra pas grano pour leur prouver quelque chose, ou assumer que j’ai l’air grano. Ne répondez pas.

On a une paire de nouveaux voisins. Les Chinois, j’en ai déjà parlé, et les autres. Aujourd’hui, alors que tous étaient dehors, mon chum a manifesté l’envie de me partager un de ses commentaires, mais à l’intérieur de la maison, parce que ça n’avait apparemment pas de bon sens. Il y a eu un délai, puisque notre fils a des exigences très spécifiques sur le trajet qu’il emprunte entre la voiture et la maison, mais j’ai fini par avoir droit à : « Je pense que les agents immobiliers (je sais que ce n’est pas le terme exact, mais je m’en fiche) étaient de connivence pour s’assurer que tu resterais la plus belle et la plus mince de notre rue », en référence aux nouvelles voisines. Ça m’a bien fait rire.

Sur ce, je vous quitte pour aller perdre mon temps sur internet.

mardi 14 juin 2011

Le syndrome de Dieu

Pros dans l’art de briser le moment, de tuer l’ambiance, de détruire le moral des troupes, de raconter des anecdotes dont on se torche, de toujours se mettre le nez dans ce qui ne les regardent pas, ces gens, appelons-les les gourous de Dieu, puisqu’au fond, ils en savent bien plus que Lui, sont partout.

Je porte fièrement quelques maladies mentales légères, socialement acceptables, dont celle qui nous intéresse aujourd’hui, la large bulle à trois faces. On a tous une bulle, nous devrions, du moins, qui nous permet d’avoir une certaine intimité, d’être confortable en public. Pour certains, cette bulle est élastique, moulante même, et laisse aisément place aux rapprochements, désirés ou non. Pour ma part, ma bulle est obèse, morbide même, et est munie d’un détecteur de présence humaine sur la face arrière, dans un rayon assez grand, ce qui m’empêche, psychologiquement et physiquement d’être dos à un groupe de face (position communément appelée « dans le milieu » d’un groupe). J’essaie, j’essaie, mais je ne suis pas capable. Tout comme je suis incapable d’être « trappée » dans un coin où des gens m’encerclent. Même de bons amis. Outre mon mari et mon fils, personne ne peut.

Parmi les autres particularités de ma bulle, il y a le fait qu’elle est adaptative. Elle sait détecter les esprits psychologiquement malveillants, et je fige en leur présence, telle une perdrix, afin d’éviter qu’ils n’aient le goût de me parler. Les gourous de Dieu agissent de façon instantanée sur ma bulle adaptative. Lorsque mon camouflage n’a pas fonctionné, que le gourou a senti ma présence, qu’il m’a vue et que, pire encore, il a envie de me parler, je passe en mode « condescendance ». Pas fine, pas intéressée, pas de service, comme dirait ma grand-mère. Si le gourou en présence est disciple du sarcasme, il tend à se rétracter et à se sauver, faute de bonne volonté de ma part, mais sinon, ce qui est trop souvent le cas, il reste là à accepter mes « Ah ouiiiiiiiiiiii… », « pas sérieux » et mon absence d’intérêt comme s’il était un roi de la scène.

Les gourous de Dieu ne sont jamais « méchants », mais ils ne sont pas sympathiques non plus. Peu importe le sujet, le petit bonheur qu’on veut partager, la bonne nouvelle, la découverte, ils ont tout vu, tout goûté, tout touché et Eux-mêmes savent à quel point ils ont les sens plus aiguisés que tout le monde. C’était plus beau, meilleur et plus doux. Un d’entre eux, un jour, m’a même remise à ma place à propos d’accouchement et de menstruations. Il connaissait ça, lui.

Il y a un de ces gourous à mon travail. Hier, il a mangé à côté de moi. Dans MA bulle. À une époque, je l’aurais gossé jusqu’à ce qu’un de nous deux meure au bout de ses souffrances. Hier, je me suis sauvée, je ne lui ai même pas laissé le temps de m’entendre parler. J’ai acheté la paix « pas cher pas cher ». J’ai eu l’air antisociale et impolie, sans plus.

J’ai un oncle du genre. Il a environ cinq « pas de diplôme », d’études abandonnées parce qu’il en savait plus que le professeur. Ces gens-là m’écoeurent. Le pire dans tout ça, c’est que si vous êtes un de ces gourous, vous ne vous reconnaissez sans doute même pas dans ces lignes. Étrangement, il semble n’y avoir aucune solution. Quelqu’un à une idée?

samedi 4 juin 2011

Apocalypse...

Apocalypse

Ce mot, par sa simple existence, évoque la chaleur, le feu, l’air irrespirable. On entend des cris, des pleurs, des bombes qui explosent, des coups de feu. Et si cette vision de la fin du monde était fausse? Si en fait, la fin du monde était plutôt lente et sournoise, si elle se manifestait, soudainement dans les espaces verts, les forêts pures, si on ne la voyait pas? S’il suffisait d’un insecte petit, quasi invisible, semblable à un grain de beauté pour tous les presbytes de ce monde?

Dans les pays chauds, les insectes peuvent donner la mort. On se contente de notre climat nordique en se disant, pour se consoler plus qu’autre chose, qu’au moins, nos petites bestioles sont inoffensives, qu’elles ne jouent que sur notre patience. Et si, tout à coup, nous perdions cette pureté, cette sécurité, que se passerait-il? Que ferions-nous si demain matin, on apprenait qu’on peut endommager notre système nerveux en se faisant parasiter par une tique si petite qu’on la voit à peine?

Avec la peur de l’apocalypse vient inévitablement l’exagération, la panique, la naissance de nouvelles maladies mentales.

En effet, on peut découvrir une tique sur le ventre de notre enfant un après-midi, par hasard, et se rendre compte qu’elle y est peut-être depuis des jours. Puis, on se fait dire, trois fois plutôt qu’une, qu’une tique, ça ne s’attaque pas aux humains. Pourtant, on l’a bien vue, et elle ressemble étrangement à la photo de tique sur internet. Vient ensuite la recherche sur le plus grand réseau de terreur ayant jamais existé, on y trouve facilement et rapidement la peur que l’on cherchait. Une fois cette peur installée, on cherche du réconfort par les moyens disponibles. On répand la nouvelle, on se bourre, on se croit.

Ensuite, il se peut, étrangement, qu’on ait un accès à la vilaine médecine à deux vitesses. On se vante bien d’être contre, quand tout va pour le mieux, mais on s’en sert pour s’autocalmer. Finalement, la médecine trouve les bons mots pour nous réconforter puis on attend la suite. On regarde la minuscule tique, si petite, se balader à la va-comme-elle-le-peut, dans son petit contenant de plastique avec « tique » écrit en rouge à deux endroits. Elle existe, mi-brune, mi-grise, avec ses minuscules pattes rouges. On a peine à s’imaginer que cette bestiole pourrait réellement représenter un danger, qu’elle pourrait rendre notre bébé malade.

On y a cru, pendant un temps et, soudainement, on se sent con. Demain, on ira confier cet être vivant, s’il l’est encore, au pathologiste de l’hôpital pour qu’il puisse constater, ou non, le danger, s’il en est. Cet insecte, qui a migré chez nous récemment, pourrait, si toutes les étoiles étaient parfaitement alignées, poser un danger réel. La morsure rouge pourrait devenir une plaque, et s’étendre. Il pourrait y avoir fièvre, frissons, douleurs. En écrivant ces mots, j’ai peine à croire que j’y ai réellement cru, plus tôt aujourd’hui. Si je dois me présenter moi-même pour remettre la bête, j’aurai honte. La personne qui la recevra prendra le bocal de plastique, déjà petit, et cherchera des yeux son contenu. Je me confondrai en excuses, croyant que si jamais l’ennemi n’est même pas une tique, finalement, je me serai préparée à passer pour folle.

À suivre.