jeudi 20 octobre 2011

Movember


Il suffit parfois de se déclarer vaincu pour ressentir un regain d’énergie. Pilant sur mon orgueil, nouveau trait de ma personnalité, j’ai décidé de ne pas me borner à mes propres limites, mes propres règles inutiles, et de profiter de cette poussée d’inspiration pour écrire du n’importe quoi, du tout à propos.

Le plus dur dans tout ça a été d’admettre que c’est ce que je fais, du n’importe quoi. Une fois ce point réglé, ne reste plus qu’à vivre avec. Maintenant que tout cela est dit, je veux parler du Movember.

S’il fut une époque où la masculinité résidait dans la pilosité, que l’homme était à son plus attirant avec du poil, il en est tout autrement en 2011, où il semble déchiré entre être ou ne pas être un homme. Heureusement, les messieurs qui le désirent ont maintenant la chance de renouer avec leur masculinité de très belle façon, pendant tout un mois, et ils peuvent mettre ça sur le dos de la cause. Novembre. Movember. C’est un jeu de mots!!

Donc, Movember, c’est une opportunité pour les hommes de porter la moustache, trait en voie de disparition depuis bien longtemps, tout en supportant la cause du cancer de la prostate (oui, il semble y avoir autre chose que le cancer du sein). J’avais une peur presque maladive de ne plus être capable de regarder mes collègues en face, parce qu’ils embarquent en masse, alors tant qu’à vivre avec ça, aussi bien embarquer moi aussi.

J’ai donc appris que, malgré le fait que j’aurais davantage tendance à amasser des fonds pour éliminer la moustache, si j’en avais une, je pouvais m’impliquer dans la cause en tant que « Mo Sista ». Ce que j’ai fait. Je fais donc partie de l’équipe de mon travail. Je peux amasser des fonds et tout ça, tout en gardant ma dignité.

Fait cocasse, une belle charte de moustache est remise avec les adhésions. Ma préférée? La « trucker », sans l’ombre d’une hésitation. Mais j’avoue que ça ne doit pas faire à tout le monde. Surtout ceux dont la pilosité est instable.

Quand on étudie le sujet plus en profondeur, on réalise qu’il pourrait être avantageux pour certains d’adhérer. En effet, ceux qui tendent à toujours oublier une dizaine de poils orphelins sous le nez auraient tout avantage à jouer le jeu, non?

Tout cela pour dire que, le Movember, c’est une façon très originale de faire sa part pour aider ceux qui sont aux prises avec ce vilain cancer. Comme je sais avec certitude que je ne l’aurai jamais, une des rares choses épargnée aux femmes, ça m’a donné le goût de faire quelque chose.

Si l’envie vous prenait de faire un don, il vous suffit de suivre ce lien : Movember, et de donner à moi… ou à mon équipe!

Merci d’avance!

dimanche 16 octobre 2011

Moment décisif

Il vient un moment, dans une vie, ou les choses semblent s’épuiser d’elles-mêmes. Tel un pain qui traîne sur le comptoir depuis deux semaines, certains concepts, intérêts, bonheurs, expirent.

Après plusieurs semaines d’écriture à faible débit, avec un contenu de qualité douteuse, j’en arrive à une conclusion. Ce blogue, tel que je l’ai imaginé, n’a plus de raison d’être.

Si ce n’était que le manque de lecteurs, ou le manque d’intérêt de ceux-ci, ce serait encore tolérable. Ce n’est pas cela. Un vide s’est créé, un trou noir, et j’ai du mal à transmettre mes histoires personnelles, mes anecdotes, mes sentiments, et même mes opinions.

Je ne pourrais affirmer hors de tout doute que cet état est permanent, mais je ressens une incapacité de m’exprimer sur ce qui me touche, comme c’était le cas dans le passé, dans cette année et demie qui s’est écoulée depuis la naissance de Toutapropos.

Je mettais beaucoup d’espoir dans ce blogue, pensant que moi, plus qu’une autre, serais capable d’intéresser des étrangers à mes histoires ennuyantes, à mes sentiments confus et imprévisibles. Je pensais que, en plus d’y trouver un certain réconfort, un soulagement, j’y développerais une certaine aptitude d’écriture. Cet engouement, cet enthousiasme ont fini par s’éteindre. S’il a brûlé à feu très doux pendant quelques semaines, la chaleur accumulée a fini de se dissiper dans les derniers jours, et il n’en reste rien.

Détruire ce blogue m’est venu à l’esprit. L’abandonner tel quel aussi. Par contre, je ne veux pas détruire tous ces mots, qui ont déjà été beaux, à mon esprit, pas tout de suite. Je ne veux pas non plus le laisser décrépir et se faire oublier. Il me reste donc encore une dernière option, quelque chose à essayer avant de tirer ma révérence.

En y repensant bien, mes meilleurs textes, ceux que j’ai eu le plus de plaisir à écrire, à relire, sont des billets qui critiquent des choses. Je me donne donc pour objectif, dans les semaines, les mois à venir, de convertir mon blogue en critique. Selon ce que je vivrai, je pourrai me prononcer sur des restos, des films, des émissions, et tout autre événement qui peut donner place à une opinion.

Dans les prochaines semaines, je ferai un bilan de mes billets passés, et je mettrai en lien tous les billets critiques que j’ai écrits, si peu nombreux soient-ils, afin de vous prouver que c’est ce que j’ai fait de mieux, malgré ma grande volonté de me démarquer en tant « qu’écrivaine » de qualité.

Si jamais vous avez des suggestions de films, d’émission, ou de n’importe quoi qui peut amener une critique humoristique, vos suggestions seront la nourriture de mon âme, mon inspiration. Je m’engage même à aller contre mes principes et à piler sur mon orgueil s’il le faut.

Je prévois m’attaquer à des sujets pour enfant sous peu, puisque je suis dans le bain, mais j’élargirai mon spectre au fil du temps. Et je changerai mon image de blogue quand je serai branchée sur mon nouveau thème.

D’ici là, au plaisir!

mercredi 12 octobre 2011

Malaise

Je me confesse, je suis de nature mal à l’aise. C’est comme ça, dès qu’on se fout de la gueule de quelqu’un, que j’entends des insolences téléphoniques, que quelqu’un fait une blague douteuse et que personne ne rit, je suis ennuyée pour la personne concernée. Je porte la croix des autres, mais sans que le poids sur leurs épaules ne s’allège.

Si seulement ce malaise perpétuel s’arrêtait là, ce serait encore endurable, car je m’éloigne de ce genre de situation. Là où ça devient insupportable, c’est lorsqu’une émission de télévision dans sa totalité représente un malaise. Avant que l’envie ne vous prenne de me suggérer de ne simplement pas regarder lesdites émissions, sachez que j’y avais pensé moi-même, mais que je ne suis pas seule chez moi, et que la télé l’est, elle, et que certaines publicités échappent à notre contrôle.

Il y a les faciles, comme Occupation Double. Pour être parfaitement honnête, je n’en ai vu qu’une courte annonce, entre deux scènes atroces de piètre cinéma (Star Wars Episode 2), faite de corps « parfaits » et de DB (douche bags). Je peux également dire qu’il y a une Christina, parce qu’elle « vient d’ici » et qu’un collègue l’a dans ses « amis » Facebook. Sinon, c’est tout. Mais la pub a suffi à me rendre mal à l’aise. Heureusement, ma séance annuelle d’écoute de TVA est passée, donc on ne m’y reprendra plus. Considérons cela comme une « erreur de parcours ».

Sinon, je me suis retrouvée, bien malgré moi je le jure, à regarder Opération Séduction, à V télé. Ouf. Je n’ai rien d’autre à dire. Ouf. Ouf, et re-ouf. Eurk et ouache pourraient également être des termes acceptables. Mais non, vous savez que j’ai autre chose à dire. Qui a-t-il de mieux, toutes possibilités universelles confondues, que de subir une rencontre [pathétique] entre un pompier supra DB, tatoué de barioles noires aléatoires sur un bras entier, avec un atroce accent qu’ont beaucoup de gens « cool » de la ville, et une fille très bien, mais qui ne cesse de se faire poser des questions sans contenu et sans but par ledit pompier qui l’aurait voulue bien plus « hot ». Et il lui a conseillé de ne pas le choisir, au final. J’imagine qu’elle n’était pas suffisamment pâmée. J’en ai sauté des bouts parce que sérieusement, quand on se sent de trop dans son propre salon, il est temps d’aller se passer la soie dentaire. Maintenant, c’est réglé et discuté, il n’est plus question que je me tape une telle atrocité. Au pire, je reprendrai le sommeil manquant.

Quand on peut s’en tirer aussi facilement, c’est bien. Mais quand la plus grande source de malaise, tous univers confondus, provient de la réponse à la question suivante : « Martus, qu’est-ce que tu veux regarder en buvant ton gros lait jaune? », que peut-on réellement y faire? Il aime ça, lui, Dino Dan. Il adore les dinosaures. Je vous mets dans le contexte. Un petit garçon âgé entre 8 et 12 ans, rousselé et toujours vêtu d’un haut jaune et d’un bas beige, peu importe la saison, est un fan fini des dinosaures. Il les connait tous, les aime, fait partager sa passion à ses amis de classe, parce qu’il en a, étonnant, et tous le vénèrent, l’encouragent, le suivent.

Ce n’est pas tout. Dan, puisque c’est son nom, ne se contente pas de trainer son cahier de notes illustré par nul autre que lui, contenant tous les modèles de dinos, prêt à le brandir dès qu’on requiert une explication dinosienne, il VOIT des dinos partout. Il pratique des dino-expériences, qu’il compile dans son dino-enregistreur, et tient ses livres. Il va dans le garage chercher quelque chose, entend un son bizarre et dit, soudainement : « Mais qu’est-ce que c’est? On dirait un bébé dinosaure?!?!? ». En effet, c’était un bébé tricératops. Pourquoi pas? Et puis-je insister sur le fait que les émissions canadiennes n’ont pas suffisamment de budget pour des effets spéciaux dignes de ce nom.

Personne d’autre que lui ne les voit, les dinos. Quand il en parle, personne ne semble s’inquiéter, le contredire, douter. Sa mère semble même à l’aise avec l’idée. Il n’est jamais question de rencontre hebdomadaire avec un spécialiste. Mais il n’y a pas de père, dans cette histoire, ça doit être ça, la clé. On ne peut pas en vouloir à un petit qui n’a pas de père.

Le pire du pire dans tout ça, c’est qu’il a des amis. Je m’imagine, il y a vingt ans, faisant une fixation sur les dinosaures, à écoeurer le peuple avec ça, à faire tous mes travaux sur les dinos, à porter des macarons, à toujours avoir la main en l’air avec un air de « je sais tout ». Je n’aurais plus une dent dans la bouche, et je jouerais sans doute à World of Warcraft, dans le sous-sol de chez mes parents, passé trente ans, avec des amis « internationaux », parce que je joue « online » et bien des amis Facebook, mais pas un que j’ai déjà vu. À moins que j’aie un ami qui prend ses décisions avec des dés de Donjon & dragons.

Dino-Dan = MALAISE. Le pire, je me suis tapé six épisodes ce soir, parce qu’il voulait écouter ça. Quelle bonne idée de lui permettre de regarder la télé après le souper, et il veut « m’asseoir Y toi, Maman ». J’aimais ça, sa passe Pororo. Poby était pas mal trop doux, mais au moins, ils avaient l’excuse d’être des dessins animés. Au pire, je peux toujours mettre ça sur le dos de la postsynchro, avouez que c’est souvent ça le problème…

lundi 3 octobre 2011

Il y a des soirs comme ça

Si la journée a été belle, et même la soirée, en partie, il a suffit de quelques petites choses plates pour scraper ce quelconque lundi.



Après une journée de travail chargée, et sans grand rebondissement, c'était soirée pool. Le deuxième, pour être précise. Après ledit pool, on mangeait, puis on retournait gentiment chacun chez soi. Jusque là, tout était ok. Puis, au retour à la maison, j'ai eu la chance de flatter le dos de mon petit bisou, qui ne dormait pas encore, à 21 h, et qui me faisait des "king d'oeil", consistant à fermer simultanément les deux yeux très fort, en souriant à belles dents.



C'est après que ça a foiré. J'ai réalisé que, je n'ai plus vingt ans. Les "hot chicken" avec frites à 8 h le soir, c'est presque dangereux. Je me demande si je dormirai.



Puis, le clou de la soirée, une enveloppe de l'OIQ à mon nom : J'aurai le plaisir d'être l'hôtesse d'une inspection professionnelle. J'ai rempli, il y a plus de six mois, un document ayant la possibilité de m'en exempter, mais semblerait-il que je n'ai pas donné ma meilleure performance. Pire encore, je suis tenue par la loi d'afficher mon permis d'ingénieure au travail et, il est justement en train de se faire encadrer chez DeSerre. Super.



Là, je suis en beau fusil, et je passe mon temps à roter. Chic et fun. Voilà.



Puisque j'ai la naïveté de croire au destin, je me dirai que cette soirée en est une de test. Ouais, c'est ça. Et c'est fini la bouffe cheap après les heures normales. BUUUUUUUURP!

dimanche 2 octobre 2011

Le syndrome du souffre-douleur, ou l’aptitude à attirer les coups...

Le souffre-douleurisme, ou l’étonnante tendance d’une personne à attirer les coups, les railleries, et à éloigner les amis, va au-delà de la tendance populaire, de la rumeur, de l’entraînement social, de l’effet de foule. Bien sûr, dans un même village, ou un quartier, les gens se parlent, se suivent, s’encouragent, et il est fort tentant de croire que c’est l’effet de foule qui fait d’une personne un souffre-douleur, un mouton noir. Pourtant, il n’en est rien.

Changez la victime de milieu, de ville, de province, de planète, et vous risquez de constater, avec effroi et perplexité, que cette personne ne s’en trouve pas mieux. Si ce n’est pas pire. En effet, quoi de mieux que l’impression prématurée de s’en sortir pour ajouter de l’arrogance à une colère refoulée? Résultat, le souffre-douleur veut prouver dans son nouveau milieu qu’il n’a pas la guigne, et a tout simplement l’air encore plus confortable pour les jointures que dans son ancien habitat.

Non, cet état de chose ne s’applique pas seulement au souffre-douleur. On entend beaucoup parler des femmes battues, qui tendent à toujours retomber dans le même panneau, et à remplacer un batteur par un autre. J’ai aussi déjà connu une femme qui finissait toujours par se retrouver en couple avec des camionneurs, malgré tous ses efforts pour s’en sortir, et à détester sa vie, seule à la maison avec un conjoint courailleux aux quatre coins de l’univers.

Constat, il semblerait que tout cela soit une question d’attitude. La femme battue n’attirerait pas les batteurs de femme, mais ferait plutôt sortir le côté violent de l’homme. En considérant que cette information est exacte, et en traitant le cas de la femme de camionneur comme un cas inexpliqué, à moins d’un changement radical de ma part, je suis vouée à me faire « flusher » pour le reste de l’éternité.

D’aussi loin que je me rappelle, les gens n’ont jamais vraiment cru bon tenir leurs promesses « sans importance » avec moi. Je suis donc le souffre-douleur des promesses, la femme battue des propositions de sortie annulées. Conclusion, malgré mon changement d’attitude, ma confiance, mon désir de ne plus douter, j’ai eu tort. J’ai cru que ça s’améliorerait avec le temps, mais non, c’est comme ça, point final.

Historiquement, j’ai presque toujours été « flushée » par des filles. Sauf un collègue qui a osé me délaisser deux fois pour aller dîner, même après que je lui aie fait promettre, la deuxième fois, de ne pas m’abandonner. Sinon, c’est presque exclusivement un trouble que j’ai avec les femmes. La solution serait de n’avoir que des hommes pour amis. Malheureusement, l’amitié homme-femme n’existe pas. C’est donc un problème sans solution.

J’aurais envie de faire le même coup à quelqu’un, une bonne fois, pour en ressentir la satisfaction. Il y a forcément un certain plaisir à y retirer, puisque ça revient sans cesse. Pourtant, j’en suis incapable. Pourquoi? Parce que, même si ce n’est qu’une vulgaire séance de magasinage, un café, une marche, il se peut que la personne aie des sentiments, qu’elle aie besoin d’une oreille, de compagnie, de se changer les idées ou seulement de se divertir. Il se peut aussi qu’elle ait seulement envie de croire que les gens ont encore un minimum d’intérêt envers la race humaine.

Sur toutes ces bonnes paroles, bonne soirée.