Les vacances sont terminées.
Aussi bien dire que l’été aussi. C’était bien. J’aime les vacances. On se lève
passé 7 h, on reste en pyjama jusqu’à pas d’heure et on peut boire de
l’alcool tous les jours. Ce que je considère « boire beaucoup » est
pourtant la consommation régulière de bien des gens. Au plus, ce fut deux
bières dans une même journée. Mais ce fut fini en même temps que l’été. Il ne
faudrait pas en faire une habitude quand même.
L’alcool est
« overrated ». Oui, c’est bon. Je suis d’accord. Comme le chocolat.
Et les chips. Et sans doute l’héroïne à voir ce que certains s’infligent pour
en avoir. Je n’arrive cependant pas à comprendre que des gens dont tellement
de gens proches s’autorisent à boire des dizaines de bières chaque
semaine, même chaque jour et ce, passé 25 ans. C’est cher, ça fait
engraisser et ça affecte le jugement.
Toujours est-il que les gens
boivent trop. Malgré tous ces imbéciles qui se sont encore fait prendre
« en boisson » au volant de leur bagnole, il y a tous ces autres
idiots qui se disent que pour eux, c’est différent. Eux, ils savent
« chauffer ». Eux, ils ne se feront pas « pogner ». Eux,
ils sont donc bons. C’est sans doute le même virus que ceux qui pensent que
l’herpès, ce n’est pas une vraie maladie qui s’attrape par le sexe, et que les
bébés ça ne se conçoit pas dans un « one-night », surtout quand on ne
connaît pas le gars/la fille.
C’est donc avec horreur et dégoût
que le Saguenay-Lac-Saint-Jean au grand complet s’est réveillé dimanche matin, à
cause d’un grand champion de la bouteille. Pourquoi se contenter de trop
boire tranquille dans son garage quand on peut sortir en pickup dans le rang à 20 h 45
et aller tuer une famille complète entre deux dépassements illégaux à 150 km/h?
POURQUOI? Pourquoi pas? On ne sait plus. Ils disent jamais deux sans trois, le
trois fait le mois, trois petits chats, trois petits chats. Lui, c’était sa
troisième balloune. On ose croire qu’il n’a pas appris après une, ni après
deux.
J’en viens même à me demander
s’il a seulement pensé que c’était stupide de prendre son véhicule de la mort.
Sûrement pas. À jeun, on a un peu de génie. On prend quelques bières et hop,
notre petit cerveau s’embrouille. On coupait le dessert? Après quelques
verres : « Donne-moi en donc un GROS MORCEAU!! Pis shoot donc
le sac de chips avec! ». On peut donc assumer que « Je ne conduirai
jamais chaud » se transformera en « Vroum vroum!!! » sans aucun
scrupule.
J’osions croire que le gars
plaidera coupable et qu’il croupira en prison. Ce serait un candidat idéal à la
peine de mort, mais c’est illégal alors plutôt que de combattre le feu par le
feu, il faudrait qu’il soit enfermé. Croire que lui retirer son permis et lui
interdire de boire puisse fonctionner, c’est un peu comme penser qu’un
pédophile n’approchera pas une cour d’école parce qu’on le lui a interdit.
Chaque fois que j’entends une
nouvelle pareille, je crains de connaître l’identité du tueur, parce que
tellement de gens de mon entourage pourraient avoir commis ce crime. Nous
vivons présentement les soubresauts de cette haine collective qui nous habite et
qui alimente les conversations mieux que n’importe quelle température depuis
dimanche. L’effet Guy Turcotte se fait sentir. Nous avons tous peur du jugement
dernier, qui ne saura que trop se faire attendre, et nous le méprisons déjà
parce que ce ne sera certainement pas assez. De toute façon, qu’est-ce qui peut
suffire à apaiser la mort inutile d’une innocente famille, dont la plus grande
erreur aura été de s’en retourner à la maison à cette heure-là, plutôt que
quinze minutes avant?
Ce douloureux billet arrive 13
jours avant le premier anniversaire du tristement célèbre Ce soir je tue mablonde. J’ai été insultée de toutes parts suite à ce texte, mais tout porte à
croire que les gens n’ont pas compris. De toute façon, quelle que soit votre
relation avec l’alcool, que vous l’aimiez d’un amour profond ou que vous la
méprisiez de tout votre être, l’excès rend con et personne ne sait boire une
fois cette limite atteinte, parce que votre jugement a « punché out »,
et c’est le « shift » de la témérité et de l’abrutisme qui commence.
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