vendredi 5 août 2011

Du sable chaud, c'est chaud

Aussi étrange puisse-t-il vous sembler, ma dépendance à l’arnaque qu’est la météorologie est réelle. Je consulte Météomédia, merci « l’internet », plusieurs fois par jour, autant pour mes projets à court terme que pour connaître la température actuelle extérieure. Notre thermomètre de maison est au soleil et il pousse l’audace jusqu’à indiquer 25 °C en hiver, alors que dire de sa fiabilité générale de jour?

Consulter la météo me permet de sélectionner mes vêtements, de choisir ou non de m’adonner au supplice de la crème solaire, de planifier mes activités. Ce matin, dernier vendredi de mes deux courtes semaines de vacances, je « branlais sérieusement dans le manche » pour aller à la plage. Je tentais de m’autoconvaincre de toutes sortes d’absurdités, dont je vous ferai sans doute part dans les phrases qui vont suivre.

Premièrement, la météo, tout comme moi, semblait avoir un certain penchant bipolaire. Seulement dans la journée d’hier, les prévisions ont dû changer une bonne dizaine de fois. On est passé de 24 °C avec des nuages, à 28 °C ensoleillé, 34 °C avec cet emmerdeur d’humidex. Je ne savais plus à quel saint me vouer, et sachez que, pour moi, prendre une décision, si banale soit-elle, est une réelle torture.

De plus, il était passé 9 h et nous étions toujours là, en bobettes, à vaquer à notre existence, sans que rien n’annonce un réel engouement pour ce projet de « voyage ». La plage étant à plus d’une heure de route, la beauté de l’idée semblait rider à vue d’œil. Puis, avec tout ça, venait un autre combat de taille, que mangerions-nous pour dîner?

Soudainement, comme envahie d’un regain de vie, malgré mes trois heures de sommeil (je suis sortie hier, moi! Qui l’eut cru!), j’ai décidé qu’on y allait. Deux heures plus tard, nous constations avec un brin de déception que le soleil, celui qui réchauffait notre maison, n’avait pas suivi jusqu’au Lac Saint-Jean. Le ciel était blanc-gris et le vent donnait même le goût de frissonner un peu. Tant pis, le petit bisou jouerait un peu dans le sable, puis nous repartirions tôt après le dîner, composé de légumes cru, de sandwichs d’épicerie au goût douteux et de « pamage » en grain. Le fromage à lui seul était déjà signe d’une journée réussie pour notre fils. Ce serait au moins ça.

Une fois rassasiés, Martus avait du sable dans la plupart des orifices, et nous nous nous disions que le parasol oublié dans la voiture pouvait bien y rester. Soudainement, le ciel est devenu tout bleu, et le sable, tout chaud. L’espace de quelques secondes, le beau temps était apparu.

Martus a connu les petites vagues, les a craintes, les a apprivoisées et, à force de mater les jouets du petit garçon d’à côté, minuscule garçon devrais-je dire, a fini par s’en faire un copain. Félix. Étonnamment, Félix, qui semblait tellement chétif à côté du nôtre, était de presque un an son ainé. La différence de format était flagrante, tel que le démontre la photo. Cette plage est classée dans les plus belles au Québec et, maintenant, je comprends pourquoi.

Pour l’occasion, j’avais enfilé mon maillot, question de rentabiliser mon investissement, et j’avais même décidé que je ne paniquerais pas sur le soleil, et que prendre des couleurs ne me ferait pas de mal. Il faut choisir ses cancers.

Cette journée, qui semblait vouloir s’annoncer chaude, collante et ennuyante en ville, s’est transformée en journée extraordinaire. À 14 h, trois heures après notre arrivée, les signes de fatigue étaient de plus en plus inversement proportionnels à la patience du jeune homme et, moyennant une visite dans la glissade jaune, nous sommes partis « en douce ». Une fois dans la voiture, il lui a suffi d’environ trois respirations pour tomber endormi, le chapeau bien enfoncé sur les yeux. Quand il s’est réveillé une heure plus tard, nous arrivions à la maison. Il a tout de même eu la chance de voir quelques pelles mécaniques. Des « belles grosses quicaniques » selon ses dires.

Nous allons à la plage environ une fois aux trois ans et, pour Martus, c’était une première. À voir à quel point c’est féérique avec un enfant, je pense que nous y retournerons un peu plus souvent, si la météo le veut bien!

1 commentaire:

  1. Ces journées à la plage constitueront de formidables souvenirs, pour vous et pour votre enfant. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'on réalise cela... et le temps ne revient pas.

    Pour ce qui est de météomédia, c'est une dépendance dont plusieurs sont affublés, une réelle maladie. Imaginez une journée moins ensoleillée, tout aussi chaude, une plage déserte, à cause des dépendants météoroligques... quel bonheur! Ne vous privez pas de ces journées uniques, les plus belles, les plus mémorables!

    Accent Grave

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