Je suis une accro finie de la langue française, mais, ces derniers temps, seuls les titres en anglais savent combler mon esprit. Nous nous en accommoderons tous, n’est-ce pas?
Comme ce blogue est très personnel et que je parle beaucoup de ma vie palpitante, vous savez sans doute, depuis le temps, que je travaille dans un domaine non traditionnel. Dans une entreprise manufacturière d’équipements industriels de traitement de l’aluminium en fusion. Entre autres.
Les filles sont rares, nous sommes deux dans la salle à dessin mécanique. L’autre, qui est très gentille, en passant, est comme je rêve d’être : introvertie et invisible. À chacune sa chance. Ce sera sans doute dans une autre vie. Les autres filles sont majoritairement dans la section administration du bureau. Classique.
Aujourd’hui, contrairement à mes habitudes, je me suis retrouvée à discuter avec l’une d’entre elles, que j’aime beaucoup, pendant les deux pauses de la journée.
Au matin, on a parlé de vêtements, parce qu’elle, appelons là Maggie, juste pour lui donner un nom, m’a avoué qu’aimait bien ce que je portais, un haut sans bretelle fleuri à volants. Et moi de rétorquer : « J’ai d’ailleurs été étonnée de ne pas te voir avec » (parce que c’est arrivé quelques fois) et la conversation s’est animée vite, décourageant mes amis de pause habituels, qui n’en avaient sérieusement rien à battre.
Dans l’après-midi, Maggie était encore à mes côtés, et s’est mise à complimenter mon vernis à ongles sur les orteils. S’en est alors suivi une riche conversation sur le vernis à ongles, la moche mode actuelle et les grandeurs de jeans du Garage, qui semblaient disproportionnées. Quand un collègue s’est approché de nous deux, comme pour s’intégrer, les autres, de l’autre côté, l’ont vite tiré de ce mauvais pas. C’était tordant.
Étrangement, comme je ne parle jamais de ce type de sujet, surtout pas au travail, j’étais mal à l’aise. Mais la réaction de mes comparses était tellement drôle que je ne pouvais pas m’en empêcher. C’était bizarre, on aurait dit qu’ils s’étonnaient que je sois une fille. Il y en a même un qui a osé dire que j’avais un œil sur Maggie. Hey, le clown, ce n’est pas parce que tu veux coucher avec elle que je pense nécessairement comme toi. Je suis une fille, tu sais! Et non, je ne suis pas convaincue qu’il faut avoir essayé pour affirmer qu’on n’est pas lesbienne!
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