jeudi 14 octobre 2010

À chacun son drame

Partout dans le monde, des gens souffrent, des enfants ont faim, des animaux sont torturés, des gens perdent leur emploi, leur femme et bien d’autres s’entretuent pour des raisons discutables. Ces drames, me touchent ou non, selon mon état d’esprit, mais ils ne sont rien, je répète, rien, en comparaison de la tragédie qui me guette. Demain, je serai démunie, je me sentirai abandonnée, seule, triste. Demain, je vais porter ma cafetière espresso pour la faire nettoyer, et je la perds pour au moins une semaine. Et peut-être même deux fins de semaine.

Je sais, vous me comprenez, vous êtes avec moi dans cette dure épreuve, mais je souffre déjà. Depuis quelques années déjà, les mois de grossesse en moins, je bois mon délicieux bol de café au lait le soir, en regardant la télé. C’est comme ça. Nous travaillons toute la journée, le soir, on mérite bien ça, non? Avant, ce n’était qu’une formalité, que je sautais sans même y penser. Il m’arrivait même de me demander, comme ça, est-ce que j’ai envie d’un grand verre de lait, ou d’un café au lait? Et il m’arrivait parfois de prendre le lait.

Maintenant, alors que je ne suis plus enceinte (j’avais un dégoût profond du café, à cette époque, l’odeur suffisait pour m’enlever le goût de vivre), le café, MON café, a pris une tout autre saveur. En fait, ce n’est pas que du café, c’est un moment. À tous les soirs normaux qu’il m’est donné de vivre (les soirs où nous sommes là tous les deux et où il ne fait pas +1000°C), dès que le petit est couché, c’est l’heure DU café.

Alors, du lundi au dimanche, ou encore du dimanche au samedi, dites-le comme vous le voulez, à 7 h 5, environ, je mets la petite machine à « On », je l’amorce, et j’attends que la petite lumière verte s’éteigne dans un « tic » discret mais ambitieux puis je mesure avec une précision très approximative la quantité de café à mettre dans le porte-filtre et j’y vais. Je répète pour la deuxième tasse, puis, j’actionne le bouton de vapeur, et nettoie le reste pendant que ça vient. En moins de 5 minutes, après avoir fait le son de Nàzgul (non, je ne suis pas geek, mais comme tout le monde, j’ai vu la trilogie, et je me souviens du cri de ses horribles bêtes) pendant de longues secondes, deux merveilleux bols de café au lait mousseux nous attendent. N’est-ce pas exactement l’image que nous nous faisons tous du bonheur?

Ce bonheur, il était réel, jusqu’à lundi soir. Je remettais toujours le nettoyage à plus tard et soudainement, elle m’en a voulu. Aroma (beau nom hein? Facile, c’est le modèle…) a décidé que le porte-filtre bouchait. Pensez-vous qu’elle m’en veut de ne jamais l’avoir nettoyée en trois ans? Mais je l’aimmmmmmmmmme! Ah. Tant pis. J’irai demain, et ce sera fait. Pourquoi demain et pas mardi dernier? Parce que demain, c’est moi qui ai la voiture, qu’il est fort probable que je sorte du travail vers 3 h et que c’est moi la plus proche.

Avant de vous quitter, j’ai envie de vous raconter encore une chose, horriblement plate, mais qui provoque tout un tas de réactions en chaîne dans mon cerveau (j’aime que les choses aient un lien entre elles). La personne qui nettoiera ma machine (la seule dans la région) est la meilleure amie d’une collègue actuelle et elle est située dans l’ancien bureau de l’entreprise pour laquelle je travaille. Weird.

Bonne soirée!

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