Jour du souvenir, reporté. En fait, c’était hier, le 11 novembre, mais pour les rares entreprises chez qui c’est férié, c’est aujourd’hui. Je travaille pour l’une d’elle. Chanceuse? Je ne sais pas, j’y pense encore. Aujourd’hui, faute de me souvenir ce pour quoi je suis en congé, je me suis rappelé ce que c’était qu’être à la maison, seule avec mon fils, toute une journée.
Il y a maintenant cinq petits mois (ou longs mois, c’est selon) que je suis de retour à la réalité économique de notre siècle, donc que je travaille. Je ne vous mentirai pas, c’est complètement fou de travailler à temps complet avec un enfant (et j’en veux d’autres), mais c’est comme ça. De 16 h à 19 h, c’est la course. Je cuisine, on soupe, on donne le bain, on joue, on rit, puis c’est l’heure du dodo pour le petit. Ensuite, c’est café et « éfouérage » sur le divan pour s’abrutir devant la télé, et écrire.
Maintenant, mon fils n’est plus ce qu’il était il y a cinq mois. Il ne marche pas (il a marché pendant quelques temps, mais ça ne va plus assez vite), il court sans arrêt et il dit des mots. Tous plus mignons les uns que les autres. Je vous ai déjà parlé des papignes, mais il y a aussi « Tatat » (Monsieur Patate) et « Tatam » (pour hippopotame). En quoi ces mots lui sont-ils utiles? Je n’en sais fichtrement rien, tout ce que je sais c’est que je lui nomme tout ce qui est dans les livres et dans la maison, mais que c’est lui qui choisit lesquels sont « disables ». Je vous épargne le reste.
C’était magique ce matin. Alors qu’il mangeait sa collation, j’ai décidé de lui dire que je l’aimais, mais sur un ton accusateur. Lui, il l’a trouvée très drôle, celle-là. Je répétais encore et encore : « Je t’aime! » et lui, répondait en hurlant « Tèteigne!!! » (je t’aime) et en riant. J’en avais les larmes aux yeux. J’ai même eu droit à un bisou baveux plein de morceaux de Shreddies (céréales) mous. C’est fou à quel point le « manger mou » et mélangé ne nous dérange plus avec un jeune enfant.
Toujours est-il que, il dort présentement, et je me suis rendue compte qu’il y avait de la graine au pied carré sur le plancher! Ouf. Et du poil aussi. Des graines, du poil, mais qu’ai-je donc fait de ma soirée d’hier? Rien, justement, sauf peut-être regarder le match de hockey. Je n’ai certainement pas torché la maison. Et ça parait!
Mais pourquoi donc dire « torcher » plutôt que « faire mon ménage »? Excellente question. La réponse le sera tout autant, promis. « Faire mon ménage » a une sonorité un peu trop gentille, enthousiaste à mon oreille. « Mon », en plus, laisse entendre que je le fais presque par plaisir. Ce qui n’est pas le cas. « Torcher », par contre, rend justice à l’ampleur que la tâche a dans ma tête.
Tout à l’heure, alors que je torchais un peu, regroupant les surprenants tas de poils, graines et croquettes de chats, j’ai pensé au concept de « grand ménage ». Ma mère commençait à en parler deux mois avant de le faire. Deux par année, un avant l’hiver, un avant l’été. Malgré tout, ce concept ne m’a jamais collé à la peau. J’entretiens à mesure. En grande partie grâce à ma femme de ménage. Jamais je n’irais jusqu’à sacrifier des précieuses fins de semaines pour torcher dans tous les racoins de la maison!
L’image mentale que vous vous faites de ma maison doit être absolument dégoûtante. Pourtant, je vous jure, ce n’est vraiment pas si pire! En fait, je fonctionne par court-circuit. Quand je pète un plomb parce que j’en ai marre de voir telle ou telle pièce (ou garde-robe, ou armoire) sens dessus dessous, je règle le cas. Ainsi, la maison n’est jamais toute propre en même temps mais c’est moins long.
Mine de rien, pendant que j’écrivais, ou plutôt que je réfléchissais à ce que j’écris, j’ai « ramassé » le coin de bureau. En fait, j’ai trouvé un panier vide dans lequel j’ai « sacré » tous les papiers qui trainaient. En réalité, ce n’est pas plus propre mais au moins, ça en a l’air!
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