jeudi 27 décembre 2012

Sexe insolite


Le temps des fêtes est haut en couleur. Je suis une personne routinière et fondamentalement coincée. C’est la vie. Disons plutôt que j’ai des principes propres à moi-même. Le temps des fêtes me perturbe à différents niveaux. Je mange peu chez moi, ce qui fait que mes bananes mûrissent sur le comptoir pendant que mon pain moisit dans l’armoire, et moi je rêve de manger ma rôtie beurre d’arachides et banane… alors qu’on m’attend ailleurs.

Nous sommes allés à un party de « bureau » chez le patron de mon chum récemment, le 22 décembre, et nous étions tous ramollis dans le salon, étendus de notre long sur les genres de popoches avec des petites boules dedans qui font qu’on s’endort si on se penche trop et on jasait, de tout et de rien. Nous étions une dizaine.

Tout à coup, celui qui est un animateur né et qui aime capter l’attention des foules s’est mis à parler d’une émission qu’il avait regardée à 5 h le matin même dans son lit, et parlait de gens qui ont une sexualité insolite. Parmi eux, il y avait cet homme paraplégique qui avait des orgasmes en se faisant tâter le pouce. Bon. Il serre la main avec le même membre qui lui procure sa satisfaction sexuelle, mais c’est mieux que rien.

De fil en aiguille, alors que notre amuseur de foule s’émoustillait de plus en plus dans son sujet, il en est venu à nous avouer qu’une fille qu’il connaissait pratiquait la zoophilie. Sur le coup, ça m’a révulsée, et je me suis dit qu’il ne se perdrait pas dans les détails et qu’il finirait par dire qu’il n’en dirait pas plus… mais non. Je préférais ne pas pousser la conversation, parce que je suis une fille imaginative et je déteste avoir ce genre d’images en tête, parce qu’elles collent. Je m’attendais à ce que les autres se scandalisent comme moi et exigent un changement de sujet, mais non.

Au final, on a su que la fille avait commencé ça très jeune quand ses parents quittaient la maison, le classique avec le beurre d’arachides, mais pas sur la rôtie, et nous avons fini par savoir que quand elle se mettait à quatre pattes par terre, le chien savait tout à fait comment gérer la situation. Vous avez raison, j’aurais pu me lever et aller discuter avec les autres dans la cuisine, mais quelque part je voulais tellement que ce ne soit pas vrai que je suis restée. À hurler mentalement tous mes arguments pourquoi c’était n’importe quoi.

Au plus fort du scandale, mon scandale personnel, parce que j’étais la seule à en souffrir, le bouffon s’est mis à dire qu’il trouvait ça génial si elle était à l’aise là-dedans, qu’il n’y avait pas de mal à ça. Euh? Vraiment? Et la fille était en couple, mais l’homme n’est pas au courant. Imaginez la scène : il arrive à la maison pendant que sa princesse se fait monter par le chien. L’émotion qui vient à un homme lorsqu’il réalise que son pénis trempe dans le même trou que celui d’un chien doit être fabuleuse. Imaginez seulement l’odeur. Un chien, même propre, ça pue. Si j’étais l’homme en question, je préfèrerais grandement trouver ma femme en train de se faire monter par un autre homme.

Ou encore, la femme vient de se faire lécher passionnément l’entrejambe par le chien, le conjoint humain arrive et a envie d’en faire autant, cinq minutes après, va-t-elle lui dire : « Attend, je vais aller me laver un peu, le chien y a déjà passé dix minutes? » Ça y est. J’écris tout ça et je suis profondément dégoûtée. Partant du principe que la loi 160 interdit la zoophilie au Canada, je pense que je ne suis pas si folle d’être si dégoûtée.

Même si le chien aime ça, ça ne signifie pas que c’est correct. C’EST DÉGUEULASSE! En conclusion, ce que cette histoire prouve, c’est que du monde fucké, il y en a vraiment partout, et que le fait d’avoir l’air normal ne garantit rien. Et Dieu sait que notre conteur a insisté sur le fait que la fille était belle, intelligente, professionnelle et parfaite. NON! Elle baise des chiens!! Bon. Bonne nuit. Et pardonnez-moi si ça vous a dégoûté. 

jeudi 20 décembre 2012

En rétrospective


Puisque ce billet se trouve à être le 252e que je publie, je me suis dit qu’il serait bon de faire une rétrospective, notamment pour donner la chance à mes nouveaux lecteurs, s’il en est, de lire ce que j’ai fait de mieux, sans avoir à se taper inutilement les tranches de vie qui ont démodé avant même d’être lues.

Oui, j’ai produit, au fil des mois, de vrais bijoux. Mon style n’est pas très littéraire, j’en conviens, mais c’est le mieux alors autant l’exploiter comme il se doit. Je suis passée par une foule de cycles émotionnels depuis, et c’est ce qui donne une « richesse » à ce que j’écris.

En faisant ce tri, j’ai constaté que mes meilleurs écrits ont eu lieu dans la première année de mon blogue, tout comme les pires, mais que la baisse de débit a inévitablement entraîné une baisse de qualité…

Si vous n’en avez qu’un à lire, je vous suggèrerais LME 1 : Introduction 

Sur ce, n’hésitez pas à les lire et à les commenter, même s’ils sont vieux.

Voici donc mes suggestions :

Pour mes moments déprime intense, j’ai été capable de faire de la littérature de dépression :

L’imposture  Pas pire celui-là



Humour animalier :

Vie de mouche Vraiment bon!
Air de mort Corde et instructions pour les nœuds en sus.
Question de survie La suite de l’autre…

Réseaux sociaux et Facebook, surtout


Un poème! Mon seul, je crois!Le temps, cet instable

Humour, tout simplement :



Délire!

La minute éducative (LME), série de billets humoristiques sur toutes sortes de sujets :

LME 1 : Introduction
LME 2 : Lechat 









dimanche 16 décembre 2012

N'est stupide que la stupidité


Il nous arrive (sans doute) tous de dire à un moment où à un autre qu’on vient de voir la chose la plus stupide de toute notre vie. Et on le pense, sur le coup. Puis, plus tard, on voit autre chose de stupide, plus ou moins que la dernière fois, et on le redit. Chaque fois, ça nous semble être tout particulièrement con.

Je me souviens avoir vu mon voisin d’en face tondre son gazon en shorts, en babouches avec sa fille d’un an et demi assise par terre vraiment trop proche de la tondeuse, et je me suis dit que c’était hautement stupide de sa part.

Mardi dernier, mon chum s’est fait prendre dans un barrage routier pour vérifier l’alcool au volant au retour du hockey, à 22 h et des poussières. Mardi soir. Vendredi soir, en pleine soirée de partys de bureau les plus arrosés les uns que les autres, rien. Il n’est pas si stupide de ne pas rencontrer de barrage un vendredi soir, mais d’en voir un un mardi soir, ça l’est.

Certains Français qui pensent qu’au Québec, on vit dans des tipis et qu’on a tous une hache de guerre familiale aussi, c’est quand même assez stupide. Stupide drôle/pathétique, mais tout de même stupide.

La tuerie dans l’école primaire, qui a eu lieu vendredi matin dernier, et qui a envoyé à la morgue vingt minis que leurs parents avaient laissé partir naïvement, sans se douter que l’école pouvait les tuer, ce n’est pas stupide. C’est profondément troublant et ça fait paniquer. Moi, je suis incapable d’en parler. Ma gorge se noue et mes yeux se remplissent de larmes.

Ce qui est stupide par contre, c’est la réaction d’un groupe de craqués mentaux antihomosexuel, la Westboro Baptist Church. « The Westboro Baptist Church, the home of the 'God Hates Fags Church' has released a sickening video to explain how that 'God Sent the Shooter' to kill children at a Connecticut school because of the state's acceptance of same-sex marriage. »

En gros, si je comprends bien, et je n’aime pas ce que je comprends, c’est que ce groupe de malades qui se sont dit que c’était Dieu qui avait envoyé le tueur pour lancer un message à cet état qui cautionne le mariage gai. Ces enfants, et les adultes aussi, DEVAIENT mourir parce que les États-Unis sont partis dans la mauvaise voie. Euh… Y’a quelqu’un dans le costume? Youhou!!

Les gens en font des innocenteries au nom de Dieu. J’ai tendance à respecter la foi et à comprendre que ceux qui croient comblent un besoin et sont heureux là-dedans. J’ai un secret à vous dire, si votre Dieu vous dit des affaires qui n’ont pas de bon sens, C’EST UN PIÈGE. Ah, je vois, quand votre Dieu est trop présent dans votre vie, vous ne faites plus la différence entre le bon sens et la stupidité…

Les États-Unis, c’est vraiment un enfer sur terre. Les gens qui brûlent un drapeau étasunien peuvent se faire enfermer, mais il n’y a aucun problème à donner des pancartes pleines de paroles horribles aux enfants et à aller écoeurer les gens en deuil.

On fait tout un drame avec un sein à la télé, mais tout le monde a le droit d’avoir son arme, et les groupes de défense de ce droit sacré ne sont pas traités en trous-de-cul. Je ne comprends rien. Au final, c’est peut-être moi qui suis stupide.

mardi 11 décembre 2012

La minute éducative 8 : Survivre à la première tempête blanche de l’année


Si cette affirmation peut sembler anodine ou sans « punch » pour certains, ceux des grands centres par exemple, je vous assure qu’ici, dans le presque Nord, où les gens conduisent comme ils le peuvent, ou plutôt comme ils le sentent, ça fait moins péjoratif, c’est quelque chose.

Oui, la planète se réchauffe, mais un fait demeure, nous serons aux prises avec une satanée première tempête pendant plusieurs années encore. Autant tenter de s’y préparer, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Premièrement, il est impératif de s’entendre sur la définition de tempête. Il s’agit ici de volume de neige, oui, mais aussi de la façon dont la neige tombe. Il faut du vent en quantité pour dire que c’est une tempête. Sinon, c’est une bonne « bordée ». Donc, si par votre fenêtre de bureau vous voyez la neige tomber par en haut, à l’horizontale et en tourbillon pendant plusieurs heures d’affilée, vous pouvez dire que c’est une tempête, à condition que la neige tombe vraiment du ciel, et non des toits.

Si la tempête est en cours à votre arrivée au travail, et que vous prévoyez repartir seulement en fin de journée, sachez qu’une pelle de voiture de qualité au moins moyenne est un achat à considérer, surtout si vous êtes un homme. En effet, même si dans votre propre fenêtre, les autos des autres vous semblent exemptes de neige, il serait préférable de ne pas vous y fier, ou au moins de regarder comme il faut, parce que la tempête a ça de spécial que la neige se cache contre certaines surfaces. En sortant au soir venu, vous pourriez constater avec désarroi que votre voiture s’est emmitouflée confortablement de tous les côtés sauf un, et c’est malheureusement le dessus, ce qui veut dire que le dessous est aussi rempli à pleine capacité, et que seuls les bons vieux « 4 x 4 » aiment s’y faire prendre, pas votre compacte.

Une fois ladite situation constatée, en vous souhaitant à la fois de ne pas être un homme ET de ne pas être le dernier à quitter le bureau, vous pourrez faire pitié et vous faire aider si vous êtes une femme ou sortir votre pelle au moins de qualité moyenne si vous êtes un homme. Quitter le bureau tôt (et être une femme) peut même être bénéfique au point que quelqu’un pellette à votre place et que quelqu’un d’autre vous pousse pendant que vous tentez de vous sortir de votre bourbier. Si c’est le cas, prenez au moins la peine de sortir de votre voiture pour remercier les gens. Si jamais ce geste d’appréciation vous vaut de rester pris une fois de plus, ils seront toujours là et comprendront que vous avez voulu bien faire, et vous aideront une deuxième fois. Pas plus.

Une fois le bureau loin derrière, vous verrez que seules les artères extrêmement principales ont été entretenues convenablement et que non, les gens ne sont pas prêts à affronter la neige, même si tous savaient qu’elle arrivait. Vous resterez plus longtemps que de coutume aux feux de circulation, mais ça fait partie des joies de l’hiver. Vous comprendrez pourquoi quand vous vous préparerez à arrêter à un feu rouge imminent, mais qu’un bref regard dans votre rétroviseur vous convaincra de continuer d’avancer, au risque de vous faite emboutir par un gros « pickup » qui se pensait meilleur que lui-même. À cause de vous, qui serez passé sur une « rouge » pour sauver votre peau, les autres devront attendre plus longtemps sur leur coin. Et c’est une roue qui tourne.

Tant que vous circulerez sur les rues principales, tout ira relativement bien. Par contre, vous êtes au Saguenay et vous n’habitez pas sur une artère alors vous devrez inévitablement vous engager dans un quartier et vous vous souviendrez à cet instant précis de la vision de votre maire du déneigement en cas de chute importante de neige. Si ça se trouve, en plus de devoir engager votre Civic au ras du sol dans une rue où le tapis de neige excède l’espace entre le dessous de votre véhicule et la rue, vous aurez peut-être aussi à négocier avec un groupe de gens qui attendent au milieu de la rue, dans le seul espace où vous étiez certain que votre véhicule ne se serait pas enlisé, vous forçant ainsi à vous élancer dans la « grosse neige », afin de ne pas laisser le derrière de la voiture dépasser sur le boulevard, en proie aux camions chargés qui roulent trop vite. Soyez indulgents, il se peut que ces gens soient en mode urgence parce que leur véhicule est également coincé quelque part. Collez-vous à cette idée parce qu’aujourd’hui, l’idée de voyager « vert » par des conditions pareilles vous enragera plus qu’autrement, et que vous n’aimeriez pas mourir pour quelqu’un qui aurait pu se trouver ailleurs qu’en pleine rue.

Finalement, vous vous rendrez sans doute à destination sain et sauf, mais en constatant malheureusement que votre déneigeur, si bien intentionné et payé soit-il, ne peut pas empêcher la neige de revenir à toute vitesse dans votre entrée fraîchement déneigée. Hop, quelques coups de pelles et vous pourrez enfin vous dire que pour ce soir, c’en est fait de la tempête!

dimanche 9 décembre 2012

Lendemain de party de Noël, à genoux devant la toilette…


Ne serait-il pas tentant de penser que je me serais soulée bien comme il faut, jusqu’à m’en revirer le système? Pourtant, il n’en est rien. J’ai bien bu, abusé même, ce qui est inhabituel, mais le tout est passé sans heurts dans mon système. Un party génial, le meilleur depuis bien des années. Excluant le souper.

Que fais-je donc à genoux devant la toilette? Ne pensez point mal, car le seul aspect « sexuel » de cette activité fut la position soumise. Sinon, je ne faisais que torcher. Mais pourquoi donc suis-je restée si longtemps en position de faiblesse? C’est parce qu’il s’est produit quelque chose d’inhabituel dans ma salle de bain. J’ai trouvé un gros cerne jaune sur la porcelaine qui se trouve derrière le banc, espace qui ne devrait jamais rencontrer d’urine si tous ceux qui s’y soulagent s’assoyaient. Je me permets donc de penser que quelqu’un a jugé que ma toilette ne valait pas mieux qu’un urinoir et s’est permis de jaillir partout. Hmmmm.

Un jour, dans le passé, et c’était d’ailleurs une veille de Noël, j’ai eu cette discussion avec quelqu’un. Je ne saurais dire comment c’est venu sur le sujet, mais on a parlé de qui s’assoyait ou pas pour « pisser » et tout à coup, j’ai « appris » que les gars qui s’assoient ne sont pas virils. « Pisser » debout est donc une marque de virilité absolue?

Moi qui pensais que la virilité servait à impressionner les femelles dans le but de les engrosser, mais il me semble que voir son mâle en train d’uriner n’est pas nécessairement un acte désirable. Reste encore la virilité qui sert à prouver aux autres mâles que tu es un vrai mâle, mais les seules fois où (j’espère) les hommes urinent en public, il y a des urinoirs, alors en quoi, dites-vous, s’asseoir pour uriner dans une maison privée, la porte fermée, manque-t-il de virilité?

L’homme PEUT uriner debout, il n’en a pas l’obligation. C’est vraiment pratique dehors et quand c’est sale, mais dans une maison. Il est aussi pratique de se moucher comme un joueur de hockey, c’est-à-dire en bouchant une narine et en soufflant violemment par l’autre. Mais c’est loin d’être chic et ça va où ça veut. Comme votre pipi quand vous êtes debout, Messieurs. Et ne tentez pas de m’endormir, ça éclabousse TOUJOURS.

Étant une femme, je trouve que l’aspect « chaise » de la toilette n’a que des avantages, dans les mêmes conditions que cité précédemment. J’avoue que je préférerais faire ça debout dans les toilettes publiques, mais Dieu (bien sûr) en a voulu autrement.

Toujours est-il que chez moi, au diable la virilité, les hommes s’assoient. Mon chum trouvait ça dégoûtant d’imposer ça à sa mère alors il a décidé ça tout seul. Je ne suis donc pas la vilaine qui lui a imposé. C’est comme ça. Je l’obligerais pour tout le monde, mais je me verrais mal dire aux gens, quand ils me demandent l’emplacement de la salle de bain : « Ah! Assieds-toi pour pisser parce que je n’aime pas vraiment essuyer la pisse des autres. Je suis obligée de prendre des essuie-tout et ce n’est pas bon pour l’environnement. D’autant plus que si jamais ça éclabousse de tous les côtés, il se peut que je ne le voie pas et cette idée me dégoûte à fond. Oui, ta pisse m’écoeure. Mon banc est propre parce que personne ne pisse dessus, alors étampe-toi les fesses dessus sans crainte. »

Si mon conjoint n’avait pour marque de virilité que cet aspect, outre de ne pas être en couple avec lui, je l’obligerais à laver la toilette, le côté du bain et l’armoire tous les jours. Il le ferait pendant une semaine et après, il s’assoirait parce qu’un homme qui torche, c’est encore moins viril qu’un homme qui pisse assis.

Bonne soirée.



mercredi 5 décembre 2012

Quand Facebook fait la morale


La vie est ainsi faite, il y a des choses qui ne semblent exister avec pour unique but de nous pourrir la vie. Parfois, ces choses sont des personnes. Ou des événements.

Facebook, par exemple, est une source d’irritants continue. Facile, me criez-vous, hors de vous, il suffit de faire un petit ménage dans nos « amis » et hop, le problème est réglé! Ou la version douce (ou fif, ça dépend du point de vue), les « cacher », comme ça ils ne nous embêtent plus avec leurs « posts » insignifiants tout en ignorant qu’ils sont insignifiants. Vrai. Mais certains « amis » sont comme certains collègues, c’est-à-dire qu’ils nous emmerdent, mais nous apportent quand même plus de bon que de mauvais. Mais leur temps est compté…

Élaborons un peu. C’est malheureux si les gens visés me lisent. Allô! Toujours est-il que ma relation avec les médias sociaux, Facebook exclusivement, est de type « utilitaire ». Bien sûr, je vais fouiner dans la vie « privée » des gens, de gens que je n’ai même jamais vus, mais dont on m’a déjà parlé, ou pas, mais en général, je ne fais que consulter le mur, et « poster » mes billets de blogue. Je publie des photos par-ci par-là, mais rien de régulier. Plus maintenant, disons.

Quand je consulte Facebook donc, c’est dans un but de divertissement, et non dans un but de moralisation profonde et de déprime instantanée. Photos d’enfants sous-nourris ou exploités et d’animaux torturés, textes moralisateurs sur les pauvres intellectuels floués et incompris… Non merci. Je comprends (vaguement) le pourquoi, je sais que Facebook permet une visibilité intéressante, mais quand même. Diffusez votre musique, des spectacles à venir, vos textes, vos coups de cœur, vos photos, vos exploits et même vos tranches de vie trop longues et inappropriées, au pire, mais pas de la déprime en pot.

Non, je ne me mets pas des œillères, je ne vis pas dans une bulle de verre. La société telle qu’elle est nous moralise par tous les moyens, soit en nous quémandant perpétuellement de l’argent pour toutes les causes du monde dans des endroits aussi emmerdants qu’à l’épicerie, soit en imposant des photos de femmes battues sur les tables de la salle à manger du travail encore pour nous quêter, en nous méprisant chaque jour parce qu’on ne covoiture pas, ou même en nous quêtant sur les coins de rue. Je sais ce qui se passe dans le monde dans une certaine mesure. Dans la mesure que je choisis.

Encore là, je l’écris, je le pense, mais je me demande jusqu’à quel point j’ai raison. La preuve que je ne suis pas de si mauvaise foi. Par contre, quand je vais au restaurant, je m’attends à passer un moment agréable, même chose si j’allais au cinéma, chose que je ne fais pas. Il est donc normal que je m’attende à voir des choses agréables quand je vais sur Facebook. Je porte des lunettes roses? Ben oui, et alors?

Bonne soirée!

lundi 3 décembre 2012

La minute éducative 7 : Magasiner sur « les Internet »


Depuis que mon coloc de bureau m’a dit que sa copine « panique » quand quelqu’un dit « Les Internet », j’ai juste envie de le dire sans cesse. Le piège avec cela c’est qu’on le dit à la blague pendant un temps, en utilisant le terme avec une parcimonie relative, et puis la fréquence augmente peu à peu jusqu’à ce que le vrai terme soit remplacé et qu’on finisse par avoir l’air attardé (surtout aux yeux des jeunes qui croient qu’on pense réellement que c’est ça le mot) parce qu’on ne s’entend même plus le dire.

C’est le temps des fêtes, le festival du méchant capitaliste et à go, tout le monde dépense! Mon conjoint et moi on se fait une « poche » de Noël, dix thèmes, un cadeau pour chaque thème. La méthode facile? Les magasins virtuels, diantre! Ça n’a l’air de rien, mais c’est tout un sport, le magasinage sur Internet! Voyons un peu comment ça se passe.

Premièrement, pour acheter quelque chose, il faut au moins avoir une idée, un point de départ. Non, pas un point, un mot. C’est la clé avec le web. Les mots. Et idéalement, il faut les connaître dans les deux langues parce que se limiter au français, c’est comme… limitatif. Or donc, un mot. Plus il est précis, plus on risque de trouver ce qu’on cherche, ou de ne surtout pas le trouver.

Disons par exemple que dans nos dix thèmes on ait « Écolo ». On se fait mentalement une liste de mots clés tels que « vert, green, eco-friendly ». Ensuite, on les cherche, avec « gift » dans la phrase parce que sinon, ça n’a pas de fin. Ni de début d’ailleurs. Tout à coup, on trouve des choses. Quand tous les « dons » qui sont soi-disant des cadeaux pour la planète sont éliminés du tri et qu’on finit vraiment par trouver un site qui a des « gogosses » écolos, on soupire, et on est tenté de commencer tout de suite à regarder tous les items à vendre. C’est un piège!!!

La première chose à faire est de trouver la section qui parle des frais de transport, et qui mentionne s’ils envoient au Canada. N’allez pas croire que je me suis déjà monté un « panier » tout plein de choses les plus géniales les unes que les autres, pour me rendre compte juste au moment de cracher le blé que ça coûtait un demi-million de dollars en transport ou pire, qu’ils livreront « bientôt » au Canada. Mais je ne voudrais pas que ça vous arrive.

Si jamais vous ne trouvez pas l’information, ou plus choquant encore, qu’on vous demande de créer un compte pour l’obtenir, sachez que c’est une trappe! Fuyez pauvres fous, fuyez! Vous allez trouver mieux ailleurs, et ailleurs, on vous permettra de vous enregistrer au moment de payer seulement, et on vous aura dit le secret (le prix de « shipping »). Ils vous permettront peut-être même de ne pas vous enregistrer et d’acheter quand même. Ne vous fiez jamais à ceux qui veulent trop en savoir avant que vous soyez certain de ce que vous êtes en train de faire.

Un autre truc, quand vous trouvez quelque chose de vraiment trop intense que vous voulez vraiment trop acheter, allez fureter un peu ailleurs, question de voir si l’herbe n’est pas un peu plus verte sous d’autres cieux. J’ai économisé de précieux dollars comme ça. Attention par contre au vilain transport. Parfois, c’est la moitié du prix d’ailleurs, mais au total, avec les taxes, le transport et peut-être les douanes (surprise!), ça peut aisément égaler ou même dépasser le prix du même item acheté chez Canadian Tire…

Finalement, pour avoir une expérience heureuse d’achats sur Internet, il faut avoir du temps et de la patience. On peut trouver des merveilles, mais on peut aussi se faire entuber juste comme il faut.

Pour ceux qui auraient l’envie folle de me réprimander sur mon item « écolo », sachez aussi que je ne compte pas l’acheter sur Internet parce que même moi je sais que l’avion, ce n’est pas très écolo comme type de transport pour une « bébelle ». On a une règle pour ce thème, acheter régional.

Bon temps des fêtes à tous!

samedi 1 décembre 2012

Noël, les clichés, etc.


Trente-quatre jours depuis mon dernier billet. Si je ne m’abuse, c’est ma plus longue pause. Pourquoi? Parce que. Parce que je devenais trop politique et plus assez drôle. Ou encore plus drôle du tout. J’avais envie de crier ma rage contre tous les incompris à qui nous devons tout. Toujours est-il que ce soir, pathétiquement, je suis seule à la maison, et vu ma déception, j’ai décidé de faire plein de choses que j’aime pour apprécier davantage ce moment de solitude. Tellement que je me suis même rendue jusqu’à faire des choses que je me suis toujours interdites dans le contexte. Regarder Hugh Grant se déhancher devant des madames en retour d’âge (Music and Lyrics) n’était pas interdit, mais le dessert et le café « boosté » (Grand Marnier) ne sont certainement pas des pratiques permises en solitaire… L’alcool et le sucre sont des plaisirs sociaux… Pour moi du moins.

Bon, ce n’est pas comme si je me buvais en solo souvent. Mais tant qu’à déraper, pourquoi pas ajotuer un biscotti triple chocolat beaucoup trop gros? Je devrais peut-être aller m’acheter des cigarettes tant qu’à y être… Quoique commencer à fumer à trente ans, ce serait vraiment un acte inintelligent. Si c’est votre cas et que vous avez envie de me le dire, sachez que je vous dirai que vous êtes sous-intelligent. Je m’assume.

Nous sommes donc en décembre depuis ce matin, ce matin où je me suis réveillée à 5 h pour ne jamais me rendormir. Mon fils lui, relax, a filé jusqu’à 8 h. Et moi j’ai attendu ma mort jusqu’à ce qu’elle n’arrive jamais. Parlant de mon fils, il a dit quelque chose de tout à fait intelligent ce matin. C’est fou que, à trois ans, il soit déjà tellement moins con que bien des adultes que j’ai connu. Alors qu’il ne se pouvait plus de dire « une avion », avec tous ces adjectifs féminins à haute teneur en nausée tels que belle, grosse et blanche, je lui ai encore et encore répété qu’on dit « un avion ». Sans hésiter, il m’a dit, mignon comme toujours, « Maman, on a juste à dire que c’est une fusée ». Vendu. Un point pour Marcus et zéro pour plein de monde.

Donc décembre, depuis ce matin. Demain, ce sera sapin et décorations. Inévitablement, chaque année, je me requestionne sur la valeur réelle de Noël. C’est commercial, couteux, infernal, engraissant, fatiguant, exaspérant. Mais encore? Moi, j’aime ça. Mine de rien, je suis une personne de traditions. Routine, tranquillité, risque minimum, confort absolu. C’est tout moi. J’aime donc l’image de Noël que je connais. Gros souper, plein de cadeaux et de l’alcool à tous les jours. Peu mais souvent. Chacun son idée. Aujourd’hui, j’ai fait des bricolages de Noël. Avec mon fils. Ou plutôt pendant que mon fils testait la technique dangereuse d’utilisation des ciseaux et faisait des petits bouts de papier partout. J’aime ça faire des bricolages. Je suis bonne. J’ai fait un beau bonhomme de neige. C’était génial. Lui, il a étalé le matériel. Les avantages d’avoir trois ans. Et demi dans quatre jours.

Pour Noël, je compte acheter une grue à cedit fils. Il aime ça lui, de la machinerie. Un jour, quelqu’un m’a dit que c’était un crime contre l’humanité d’acheter des objets aussi clichés à un enfant, tout comme peindre les chambres de filles en rose/mauve et les chambres de garçon en bleu. Ça ne fait que perpétuer les clichés. Conversation que j’ai d’ailleurs eue avec un collègue qui s’inquiétait que sa belle-mère achète un jeu équestre à son fils, parce que ça fait un peu gai. Il était comme gêné de penser comme ça. Moi je suis tellement d’accord. J’étais vraiment soulagée quand mon fils a démontré une attirance pour la machinerie. C’est comme ça. Pourtant, je ne lui ai rien imposé, au cas où. J’aurais accepté. Mais oui, je suis un être humain abominable. Ne me demandez pas ce qui me dérange dans tout ça, je ne saurai pas quoi répondre.

Bon, c’est tout pour cette fois. Un jour on m’a dit que pour être inspiré, il fallait écrire. Ce soir, c’était vraiment un balbutiement. L’inspiration me reviendra. Sûrement. Je m’apprête à faire un genre de compilation de mes meilleurs écrits, ça me permettra sans doute de me souvenir à quel point j’ai du talent. Dit-elle sans conviction. Pour vous prouver à quel point j’ai de la volonté, j’ai écrit deux billets ce soir. Celui-ci est le meilleur. Imaginez l’autre... parce que vous ne le lirez jamais.

Joyeuses fêtes.

dimanche 28 octobre 2012

Comme un cheveu sur la soupe...


Pendant un souper en amoureux au restaurant, en train de déguster une incroyable soupe à l’oignon à la bière, en pleine discussion profonde et personnelle, un malaise nous a frappé de plein fouet. Cet être humain, dont l’existence nous est brutalement rappelée dès qu’on l’aperçoit, pour qui nul d’entre nous n’a jamais démontré un quelconque intérêt, a cru bon arrêter jaser.

Je ne dis pas, si je l’avais fixé alors qu’il passait près de ma table et qu’il s’était senti obligé d’être poli, ou que mon chum avait fait de même… Mais non. Nous étions bien occupés à vivre sans lui, heureux d’être.

Reconstitution :

Mon chum, en train de manger un pogo de luxe.

Moi, occupée à me brûler le bord de la bouche avec mon exquise soupe.

Lui : « Salut vous autres!! » (beaucoup trop enthousiaste)

Nous : « Salut » (inintéressés et impatients)

Lui : « Souper de club social de bureau ».

Moi : [On s’en torche un peu] Ah, c’est toi ça la réservation de 40.

Mon chum : « Ben nous autres on est deux ».

Lui : Collé à notre table, sans rien dire d’autre, à ne pas s’en aller.

Moi : [OK bye. Je ne t’aime pas. Ta vie ne m’intéresse pas. Tu ne vois pas que tu déranges. Pourquoi tu colles. Vais-je devoir être méchante et te demander si tes amis te rejettent? Regarde-moi bien la face, est-ce que j’ai l’air contente/à l’aise/enthousiaste/sympathique? Tu vois bien que non. Alors BYE!]

Mon chum : Ne parle pas plus que moi, ne le regarde pas, mange. Me lance des regards crampés de rire.

Moi : Je casse mes croûtons dans ma soupe question de les humecter un peu. C’est vraiment des super croûtons qui refusent d’absorber le liquide. Je lève les yeux. Il est toujours là. [DÉGAGE!!]

Puis, devant toutes ses secondes utilisées à des fins nébuleuses, il a fini par partir. Nous ne nous rappelons pas s’il a dit bonsoir en s’en allant. Toutes ces secondes où la vie sans lui s’est arrêtée, c’était un peu comme être privé d’air…

Fin de la reconstitution.

Peut-être ne puis-je pas comprendre parce que je ne suis pas si sociable et que je n’ai jamais voulu être socialement impliquée, que ce soit à l’école, au travail, même dans la famille? Moi, quand je vois des gens que je connais au restaurant, je me baisse les yeux et je prie pour qu’ils ne m’aient pas vue. Si j’échoue, je me contente d’un sourire et d’un signe de tête, dans le cas où c’est quelqu’un que j’apprécie, ou d’un roulement d’yeux et d’un haut-le-cœur dans le cas contraire. Si je rencontre quelqu’un dans la salle de bain, je peux peut-être échanger quelques banalités, tout en me souvenant que je suis accompagnée par quelqu’un qui sèche à la table. Jamais je n’oserais m’approcher de la table de quelqu’un, à moins qu’on m’y invite et même là, je risquerais de faire semblant de ne pas entendre et de me pousser.

C’est un autre symptôme du capitalisme, je suppose. Fuir les communes et traîner sa petite bulle partout. J’adore l’idée.

Pour finir, je viens tout juste d’envoyer mon texte pour le prix de la nouvelle Radio-Canada. Je pense que c’est mon meilleur jusqu’à maintenant. Pas trop simple, psychodépressif à souhait, avec des belles grandes phrases pleines d’adjectifs, comme je les aime. J’ai hâte que les finalistes soient connus, soit pour en faire partie, soit pour la publier. Bonne soirée!

mardi 23 octobre 2012

Quelques moyens faciles de faire fuir les gens...


Aussi bien intentionnés puissions-nous être, ou les autres, il peut s’avérer utile, voir essentiel, d’avoir en main quelques subterfuges pour faire fuir les gens, pour moult raisons, valables ou non. L’utilisation de ces manigances doit cependant se faire avec parcimonie et intelligence.

Si on décide, par exemple, de faire fuir les gens en se dotant d’une haleine fétide, judicieux mélange de café, haleine de matin et, pourquoi pas de l’ail des dents non brossées du souper de la veille, il faut garder en tête que la méthode fera assurément fuir plusieurs personnes, mais qu’il restera toujours une partie de la population qui n’est aucunement incommodée par les odeurs. Il peut aussi y avoir un effet pervers, au sens que les gens « attrapés » s’en souviendront et qu’ils resteront toujours prudents. Résumons en disant que l’auditoire touché peut être inutilement vaste et votre réputation, lourdement empestée. Sans compter qu’en ce qui concerne les odeurs, les gens sont généralement hypocrites, ils n’oseront jamais vous dire que vous puez.

Ceci peut s’avérer différent dans le cas où la solution retenue serait de péter en public. Certains s’en iront, par malaise sans doute, mais la plupart resteront, et vous taquineront. Cela ne s’arrêtera pas là. Non seulement ils vous taquineront, mais ils en parleront à ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre ce moment, et ça finira par sortir publiquement dans un événement d’envergure, de type party de Noël. Pour les gens qui sont moins à l’aise avec leur corps, c’est peut-être un choix douteux.

Il est aussi possible de la jouer psychologique. Pour ce faire, les possibilités sont presque infinies. Parler de vos malheurs, répéter qu’on se trouve gros/laid/incompétent, parler contre les autres, avoir un air de bœuf/cochon/animal-de-votre-choix, ne pas réfléchir avant de « grêler/ramasser/torcher » quelqu’un. En général, les gens vous fuiront. Certains auront la réaction inverse et voudront absolument entendre vos bitcheries au sujet des autres et les plaignards se sentiront interpellés et vous colleront aux basques afin d’échanger sur le sujet. C’est plutôt 50-50 alors le risque est grand et votre réputation peut être affectée.

Finalement, un moyen simple, efficace, temporaire. Il vous suffit, dès que vous entrez en contact avec une personne, de préférence plusieurs simultanément, vous leur dites avec un air verdâtre mi-exaspéré : « Mon enfant/chum a vomi toute la nuit et s’est levé avec une diarrhée sous pression ce matin ». C’est un succès instantané. Outre vous reprocher votre présence au travail, les gens, en plus d’être tellement compatissants, vous laisseront la paix et vous pardonneront dès qu’ils auront la preuve tangible que votre malade est rétabli et que vous n’avez pas été infecté. Sachez que s’ils s’informent de votre santé, vous pouvez toujours le prendre gentiment, mais ce n’est qu’à titre informatif afin de déterminer votre potentiel infectieux. J’ai testé une version douce de celle-ci ce matin et je vous jure que c’est un « hit » assuré!

En me souhaitant que mon petit bonhomme s’en remette, bonne soirée. Et pour les moins habitués, ce texte est bourré de sarcasme.

mercredi 26 septembre 2012

Méchants riches, bons pauvres


Aujourd’hui, on m’a catégorisée d’extrémiste de droite à la blague, plus ou moins sérieusement. Suis-je une extrémiste de droite? Bien sûr que non! Quelle sottise! Je ne suis absolument pas contre l’immigration, il nous faut bien des scientifiques compétents au pays et nous sommes bien trop paresseux ici, et je ne suis absolument pas contre l’avortement. Disons que je suis de la droite fiscale.

Il serait par contre tout à fait approprié de dire que je suis absolument anti-gauchiste (synonyme de la droite québécoise). Les pensées de gauches sont tellement plaintives et pleines de rancœur envers la société. TELLEMENT. Il y a une sorte de courant de pensée jaloux et paranoïaque pour tout ce qui produit de l’argent. À mort les capitalistes! Construisons une société pure et pauvre où les gens seront tous pauvres et où ils s’aimeront tous parce qu’ils ne s’envieront pas.

Bien sûr, vous me voyez tous aller. C’est écrit dans le ciel que je vais péter un câble contre le beau projet du PQ de taxer les méchants riches. On entend dire que si les riches sont trop taxés, ils voudront s’en aller ailleurs au Canada. Certains s’en offusquent. Pour ma part, si j’avais une quelconque chance de gagner ce montant d’argent annuellement quelque part dans ma vie, je considérerais définitivement foutre le camp ailleurs au Canada. Pourquoi travailler pour les autres, à ce point? Je perds déjà près de la moitié de mon salaire pour ces autres, je ne vois pas en quoi je leur en devrais encore plus.

Quand j’entends des idioties du genre, je finis toujours par me dire qu’il y a forcément quelque chose que je ne comprends pas, parce que c’est tellement con! Les gens de la gaugauche optimiste qui sont contre les vilains fortunés, est-ce qu’ils comprennent que l’économie de la province dépend de ceux qui font de l’argent? De moi aussi parce que de l’impôt, j’en paie en saint-siffleux. Non, ce n’est pas la culture qui fait vivre un peuple. On a tous besoin de manger et de se loger. Certains ont la chance de se payer ça tout seuls, d’autres ont la chance d’avoir les contribuables pour les aider, d’autres ont le culot de se faire vivre par l’état. Dans tous les cas, quelqu’un doit débourser de l’argent, et si ce n’est pas le nécessiteux, ce sont tous ceux qui ne le sont pas (nécessiteux).

Les gens qui font beaucoup d’argent ne sont pas tous des voleurs. Les paradis fiscaux existent, c’est vrai, mais ce n’est pas si commun. Les gens gagnent des sous généralement parce qu’ils offrent des produits et services, et qu’ils font travailler d’autres gens. On appelle ça faire rouler l’économie. La réalité de l’île de Montréal ne représente pas tout le Québec. You know? Ça prend quelques illuminés, mais pas trop. L’industrie du cinéma et de l’art abstrait, ça ne rapporte pas assez pour tous nous faire vivre. Les faire vivre. Disons.

Étrangement, les gens qui démonisent les vilains méchants pas gentils riches, ils sont trop souvent hors système. Quelqu’un qui fait des études éternelles, qui bénéficie de l’aide sociale ou qui quête les gens d’une quelconque façon ne paie pas d’impôt. Je n’ai jamais compris pourquoi les impôts n’étaient pas prélevés selon un pourcentage unique, à partir de 10 000 de revenu annuel.

En fait, ça devrait même diminuer avec la richesse. Il ne faudrait pas oublier que quelqu’un qui gagne la modique somme de 500 000 dollars par année, s’il payait ne serait-ce que 20 % d’impôt, donnerait tout de même 100 000 beaux dollars à l’état. Pas mauvais. La personne qui se contente de 20 000 $ par an ne donnerait que 4 000 $, ce qui est vraiment peu. Et quelqu’un qui gagnerait un maigre, mais confortable 50 000 $ paierait tout de même 10 000 $ d’impôt. Mais on manquerait immanquablement d’argent au Québec, parce qu’on ressent toujours le besoin d’augmenter l’impôt des gens qui travaillent et les services augmentent vaguement.

Non seulement le fait de vouloir augmenter davantage l’argent prélevé aux gens qui gagnent plus de 130 000 $ est con, mais il faut en plus qu’ils remontent au premier janvier 2012. Parlez-moi donc d’une dépense que personne n’a prévue. C’est du vol. Voyons Pauline! Réveille! Les riches font vivre le Québec. Youhou!!!! Et en plus 130 000 $, ce n’est pas tant que ça. Nos « riches » sont tellement moins riches qu’ailleurs! En tout cas, il faut croire que je ne suis pas une fille jalouse parce que je ne serai jamais « riche », et pourtant je ne leur en veux pas d’avoir de l’argent.

Bon, c’est ça. Dire que je m’enlignais pour faire un billet sur Occupation Double. Mais après mon choc nerveux d’avoir découvert que non seulement ça existe encore, mais les gens l’écoutent, j’ai comme manqué d’idées. Quand je pense à « OD », je deviens complètement vide d’esprit. Étrange non? Peut-être que ça me reviendra.

mercredi 19 septembre 2012

Face à la mort


Les gens meurent, c’est bien connu. Pourtant, chaque fois que la mort d’un proche frappe, je saisis. Il est vrai que la mort est un passage oblige qui mène vers l’inconnu, ou rien selon les croyances personnelles de chacun, mais il demeure intéressant de constater à quel point ce phénomène est déstabilisant, du moins pour moi.

J’ai un problème avec la mort, puisque je ne sais pas où ça mène, mais là où le malaise est plus grand, c’est que j’ai vraiment du mal à saisir la convention sociale autour de la mort dans notre culture. Ou encore, je la saisis tout à fait et je la trouve inadéquate. Poche serait aussi un terme acceptable. Préférable même.

Je ne comprends pas pourquoi on s’acharne à maintenir les gens beaux alors qu’ils sont morts. Le mot « mort » vous choque? Loin de m’en excuser, je vous invite à lire ce billet, déjà vieux de deux ans, mais tiré de ma meilleure année. Toujours est-il que si c’était moi qui décidais ce que les gens font, une fois morts, ce serait tout simple : on les brûle, on les met dans un beau petit contenant moulé dans le métal de notre choix, on fait une petite « fête » où on oublie les mauvais côtés du défunt (mort) et ensuite, chacun vit son deuil sainement à sa manière, selon sa relation avec la mort et avec le mort. Pas de niaisage de le mettre dans le frigo, de le vider, de le re-remplir, de le maquiller comme on peut et de l’exposer.

Chaque fois dans ma carrière de visiteuse de salon funéraire, j’ai été traumatisée par le mort. Non, il ne se ressemble jamais. Il a le teint gris ou jaune, les joues renfoncées et les lèvres cireuses. Je ne critique en rien les embaumeurs, c’est tout le principe qui me déstabilise. Je préférerais seulement me souvenir du mort à l’époque où ladite mort n’était qu’à l’état de projet.

Nous avons un nouveau mort dans la famille. C’est tout récent et je suis sous le choc. C’était l’oncle de mon chum et nous avions travaillé ensemble un été entier, il y a dix ans. C’était un passionné de plein air, chasse et pêche. Il aimait Chibougamau, c’est bien pour dire. Un jour il a eu mal au ventre, mais sa journée de plein air ne pouvait attendre. Il s’est avéré plus tard qu’après une suite d’événements, il est mort.

Tout à l’heure, je l’ai trouvé con d’avoir ignoré sa santé pour faire quelque chose qui pouvait attendre. On sait tous, maintenant, que « S’il avait… » (c’est déjà trop tard). Après avoir fait mijoter la réflexion, je réalise qu’au fond, la simple idée pour lui de rester immobile à la maison représentait une sorte de mort. Alors il a vécu fidèlement à lui-même, et ce jusqu’au bout.

La famille de mon chum, c’est ma famille. J’ai de la peine. L’idée de savoir qu’il est mort « heureux » ne diminue pas cette peine. Par contre, le simple fait d’avoir relativisé ce que je lui « reprochais » m’a apaisée. C’était ma réalité à moi, de préférer ma santé au reste. La sienne était différente, et personne ne peut dire qui avait raison. Heureusement, il avait choisi ce qui se rapproche le plus de ma vision de la mort. Je pourrai admirer son urne. L’image dans ma tête sera belle et ne me rappellera pas sa mort.

Finalement, je n’ai pas écrit ce billet dans le but d’avoir une tonne de condoléances ni de réconfort. C’est quand même assez loin de moi pour bien aller. Et n’allez pas croire que ce texte se veut un avis de décès (fiche de mort?). Ce n’est qu’une façon pour moi de vous partager mon malaise face à la mort.

mercredi 5 septembre 2012

Le bonheur est dans les attentes


Mon patron me répète souvent cette phrase, dès que je suis déçue de quelqu’un ou de quelque chose. Par contre, je ne suis pas tout à fait en accord avec la formulation. Chaque fois, j’aurais le goût de lui dire que c’est confus, mais au fond, je comprends le message, et si je le corrigeais, il me dirait encore qu’il n’est qu’un simple technicien, que je ne dois pas avoir de si hautes attentes (et là je me fâcherais). Pour ma part, je dirais plutôt « Le bonheur dépend des attentes » ou mieux « N’aie pas d’attentes et tu ne seras jamais déçu ».

Toujours est-il que les élections m’ont déçue. Je savais que Pauline réaliserait son coup et qu’elle gagnerait le titre de première première ministre du Québec. Je savais aussi que le premier ministre sortant serait éjecté et que Legault n’y serait pas. Hier, j’ai vraiment compris que notre système électoral est merdique et que, finalement, un vote proportionnel ne bénéficierait peut-être pas uniquement aux vraies gens de la Vraie Ville (Montréal).

Là où j’ai vraiment été désappointée, c’est de voir que tout compte fait, les élections ne sont qu’un vulgaire concours de popularité ou tout le monde se torche des compétences et des vrais problèmes de notre province. L’économie va mal, on élit le seul parti qui n’a pas de plan économique solide, et dont les dépenses n’ont pas de limites. Les priorités sont du gros n’importe quoi.

J’ai été un peu étonnée que l’honorable Gaétan Barrette n’ait pas gagné sa lutte, mais là où j’ai vraiment eu un choc, c’est quand Léo Bureau-Blouin a été élu, devant Maud Cohen. WHAT?!?!?!  Bon, vous êtes sans doute plusieurs à ignorer qui est Maud Cohen, et ce n’est pas SI terrible, mais cela reste le meilleur exemple que les élections, ce n’est pas vraiment mieux que l’émission poche à V Télé que mon chum syntonise parfois pour me faire sortir de mes gonds et dont j’oublie le nom… Ah, Opération Séduction.

À l’époque où les coffres de notre province sont à sec, ou presque, et où les infrastructures de toutes parts veulent s’effondrer, on choisit un député de 20 ans qui s’est rendu célèbre dans la bataille contre l’augmentation des frais de scolarité, plutôt que l’ancienne présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Pourquoi pas? Allez! On se ferme les yeux et on traverse le boulevard à 7 h 30 le matin.

Je suis irritable aujourd’hui. C’est une journée comme ça, faut-il croire. J’aurais envie de crier en pleine face à certaines personnes leurs stupidités.

 « Arrête donc de boire du Pepsi Diète, tu vois bien que tu es gros quand même! Bois de l’eau! »

« Tu pues l’humidité! Je veux bien croire que c’est écolo de venir travailler en vélo, mais tu pollues notre environnement de travail et rends les gens agressifs. »

« Michel! Parle moins fort! JM est à cinq pouces de ta face et moi, je m’en torche de votre conversation! » (Nous sommes deux à partager un bureau commun).

« La première fois que vous avez ri de moi en jupe de madame avec mes bottes à cap et mes bas qui dépassent, c’était presque cute, mais après un an et demi, ça fera. »

« Denis, si tu n’as pas l’intention de me regarder en haut du nombril quand tu me salues, passe ton tour. Et puis, tant qu’à y être, si c’est mon cul que tu veux regarder, attends donc que je sois passée et organise-toi pour que je ne te voie pas. Quand tu me fixes à la hauteur des fesses, mais de devant, ça me rend mal à l’aise. En fait, quand tu es là, je suis mal à l’aise. »

Des fois, j’aurais le goût de prendre le même ton exaspéré qu’Homer quand il crie « Les vendeurs de tapis qui font payer les échantillons… J’les haïs TELLEMENT!! »

Bon, demain est une autre journée. Ça ira mieux. Bonne nuit.

jeudi 30 août 2012

Quand je me fais romancière


Pour la troisième année consécutive, Dieu que le temps passe vite, septembre marque pour moi l’ouverture du prix de la nouvelle de Radio-Canada. Contrairement aux deux années passées, je n’avais encore rien d’entrepris à l’annonce de l’ouverture, il y a de cela trois jours.

Bien de l’eau a coulé depuis, puisque la nouvelle est écrite depuis hier. Et là, je commence à douter. N’allez pas croire que je me pense auteure, loin de là. Je n’aborde jamais ce concours dans l’optique d’empocher les 6000 $ et de voir ma nouvelle publiée dans le magazine d’Air Canada, mais avouez que ça fait rêver. J’aimerais ressentir la poussée d’adrénaline d’apprendre que je suis finaliste. Ce serait déjà tellement euphorisant! 

Mais au fond de moi, je ne me crois pas réellement capable d’en arriver là, ce qui constitue une barrière en soi. Les gens qui gagnent le grand prix, l’une des quatre mentions spéciales ou les vingt-cinq finalistes dont la nouvelle est publiée sur le site sont de vrais auteurs, des artistes. Pas des filles trop cartésiennes qui entretiennent leur écriture par un blogue de tranches de vie avec 3.5 lecteurs.

Les anecdotes, ça fait rire, mais ça ne charme pas les juges des prix littéraires de Radio-Canada. Et mon idée, mon histoire, je l’aimais, et j’y croyais, jusqu’à ce que je me dise que je n’étais pas de calibre. Tout à coup, je ne connais plus assez de mots, je ne sais plus faire de phrases, et j’ai du mal à conjuguer mes verbes dans le bon temps. Sans compter que le concours est sélectif. On ne doit pas être trop fou, trop violent, trop coquin, il faut être assez. En général, je ne suis jamais assez. Je suis toujours trop. Doute, quand tu nous tiens (il était bon ce billet). Comme si ma vie allait changer avec ce concours.

Les autres années, j’ai dû choisir parmi mes nouvelles. Cette année, j’avais UNE idée. Et je ne l’aime plus. C’est un drame bien banal, vous dites-vous? Vous n’avez pas tort. Mais si on part du principe qu’écrire est mon seul passe-temps, la seule activité qui m’a suivie au fil des années, ma passion, ne pas aimer mon « morceau concours » est un cauchemar. Heureusement, les cauchemars finissent par finir. Il suffit peut-être de quelques jours de repos. Je me laisse la longue fin de semaine sans même y penser, puis j’y reviendrai mardi. Un regard nouveau me ferait du bien, n’est-ce pas?

En attendant, vous êtes là. Et merci d’ailleurs.

dimanche 26 août 2012

Le 4 septembre, je m’abstiendrai de voter parce que...


Je vaux au moins 20 $ de l’heure, j’ai un gros V8 qui me coûtera au moins 20 $ d’essence et j’en donne déjà suffisamment au gouvernement.

Je n’adhère pas au système électoral actuel, qui n’a selon moi aucun sens. Ma façon de le contester est de m’abstenir.

Je ne comprends rien à la politique, et cela ne m’intéresse pas. Si j’ai le temps, j’irai voter, mais je ne sacrifierai rien d’intéressant pour le faire et tout est plus intéressant qu’aller voter.

Le système est pourri, tout comme les politiciens qui le garnissent. Pas question de voter.

Je n’ai jamais « gagné » mes élections, c’est donc la preuve que mon vote ne sert à rien. Pourquoi y perdre un temps précieux alors?

Les gros partis se ressemblent tous, et les petits partis n’ont aucune chance de l’emporter.

Les partis forts sont capitalistes et le capitalisme, c’est mal. J’aurais voté Québec Solidaire, mais Françoise David était maquillée lors du débat et je suis déçue.

Mon chat va vomir, ça va me distraire, et je vais oublier d’y aller.

Tous mes lecteurs qui me connaissent ont compris dès le premier énoncé que je divaguais. Pour les autres, qui se sont laissé prendre, sachez que depuis les douze années de mon droit de vote, je n’ai raté aucune élection. Mais j’ai annulé une fois, et je n’en suis pas fière. Dire que c’est peut-être ma faute si Jean Charest est au pouvoir. Chaque autre fois, je me suis renseignée sur les partis, question de voter intelligemment, et j’ai voté selon mes convictions profondes.

Si vous êtes citoyen du Québec et que vous pensez sérieusement ne pas voter, ou annuler votre vote, sachez que je vous trouve très con. Ou conne. Par contre, j’ai comme l’impression que la question du vote a peut-être évolué dans les dernières semaines, quand les étudiants contre la grève se sont décidés à voter et que miraculeusement, ils ont gagné. N’en faut-il pas plus pour réaliser que chaque vote compte, et qu’on peut réellement faire la différence? Wow, je m’émeus moi-même.


mardi 21 août 2012

L'impatience en quatre versions


Notre maison a grand besoin de rénovations et, puisque l’argent est fait pour être dépensé, nous magasinons des items tels que briques, revêtement, planchers, fenêtres. Nous attendons d’ailleurs une soumission pour des fenêtres, la totale, d’une entreprise en particulier. Alors que les trois autres soumissionnaires nous ont donné ladite soumission moins de douze heures après les avoir rencontrés, eux, appelons-les LL, errent encore dans l’au-delà. J’ai téléphoné ce soir, espérant leur parler, ou du moins laisser un message. Si j’avais pu, voilà ce que ça aurait pu donner.

La polie qui n’ose pas exister : Bonjour Madame. Nous nous sommes rencontrés récemment pour une soumission de fenêtres et vous nous aviez promis notre prix mercredi. Demain sera un nouveau mercredi et il me semble que ce serait la journée idéale pour nous envoyer le prix. Merci de nous revenir là-dessus rapidement.

La détournée : Bonjour Madame, nous sommes récemment allés vous visiter pour un prix de fenêtres. Comme il s’est écoulé près de deux semaines depuis notre rencontre, ce doit être une erreur de courriel. Je vous redonne donc mon adresse et j’espère la soumission demain.

La bitch : Madame, nous sommes allés vous rencontrer pour une soumission de fenêtres jeudi il y a près de deux semaines. Après nous avoir dit que vous étiez adjointe administrative et que vous nous dépanniez pendant que votre vendeur était allé dîner, je vous ai trouvée fendante. Mais vous aviez le droit de ne pas avoir l’air d’une simple vendeuse. Puis, vous nous avez dit, non pas sans constamment regarder les alertes et textos sur votre iPhone, que vos fenêtres étaient beaucoup plus chères, mais hautement supérieures aux autres. Finalement, quand vous vous êtes exaspérée d’avoir tellement de travail et de ne pas être capable de nous donner un prix avant le mercredi suivant, soit il y a une semaine, je vous ai trouvée totalement hypersensible. Maintenant que nous n’avons toujours pas le prix, je commence à penser que je n’étais pas de votre niveau et que vous considérez seulement les gens avec des grosses maisons. Ce faisant, je pense qu’on va se contenter de la qualité inférieure alors ne perdez plus votre temps là-dessus.

L’extrême : Quand notre entrepreneur nous a dit que vos fenêtres torchaient vraiment plus que les autres, mais que le service était pourri, je n’aurais jamais imaginé que vous étiez capable de prendre plus d’une semaine pour faire une soumission de fenêtres. Je trouvais que votre gros cul circulait mal au travers du mobilier, mais je ne pensais pas qu’il vous ralentissait en plus. Vous auriez au moins pu attendre d’avoir le contrat avant de commencer à être cons. Les autres font peut-être des moins bonnes fenêtres que vous, mais ils auront toujours la qualité d’avoir envie de nous en vendre.

Malheureusement, le message enregistré disait que cette boîte vocale ne prenait pas les messages. J’ai donc tout vécu ça dans ma tête. Et je vais laisser mon chum appeler parce que les deux dernières versions étaient mes favorites, et je trouve que je les ai un peu trop pratiquées.

Vous pouvez me suivre sur Facebook!

vendredi 17 août 2012

Le maire de Saguenay – un si gros problème au Québec?


Alerte au scandale, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, est un activiste religieux, et raciste du même coup. Exit tous les problèmes de la province, tuons Jean Tremblay.

Le parti libéral du Québec veut augmenter le montant offert pour les festivités du 375 anniversaire de la ville de Montréal de beaucoup de millions de dollars, et alors? Dans la fonction publique, on engage des adjoints aux adjointes des adjoints, pour combler à la fois leur incompétence et un profond vide moral, il n’y a rien là! On continue d’offrir des régimes de retraite à cotisation déterminée et garantie dans toutes les sphères publiques, aux frais de toute la province, alors que l’économie va mal, mais encore? Les élections en cours délaissent toute la province pour charmer la Grande Ville de Montréal, parce que c’est tout ce qu’il y a au Québec. Semble-t-il.

Pourquoi se tracasser avec tout cela, alors que Paul Arcand fait du journalisme opportuniste en fabriquant un scandale?

Oui, c’était de la merde. Jean Tremblay s’est réellement mis le pied dans la bouche en débordant sur la présence de candidats multiethnique dans la politique provinciale. Il n’avait certainement pas à attaquer personnellement une députée de par ses origines. C’était inapproprié, exagéré et irréfléchi. Mais entre vous et moi, Paul Arcand n’est-il pas un journaliste sérieux, réputé pour ses entrevues de qualité et son intelligence? Comment se fait-il alors qu’il se soit rabaissé à cela?

Demander à Jean Tremblay, maire reconnu pour son éternel combat pro-religion, qui s’est mis dans le trouble pour garder son crucifix et sa prière à l’Hôtel de ville, ce qu’il pense de la laïcité? C’est comme demander à Régis Labeaume comment il s’est senti après que les Trashers ne soient pas allés à Québec. Dans un cas du genre, mon patron me dirait : « Tu me poses une réponse? » Oui, Paul Arcand a posé une réponse à Jean Tremblay. Il s’est servi de lui pour créer une fausse nouvelle. Comme si le Québec, tout particulièrement la ville Sainte de Montréal (c’est de circonstance), seule vraie ville au Québec, en avait quelque chose à cirer de Jean Tremblay. Jusqu’à ce qu’il « attaque » le multiculturalisme, réalité qui, ça en surprendra certains, n’existe que dans une toute petite région du Québec, mais si densément peuplée.

Monsieur le maire a dit, sans doute comme le vétéran journaliste le souhaitait, ce qu’il fallait pour révolter le « peuple » québécois, c’est-à-dire blesser les Montréalais, ou ceux qui rêvent d’en être. Bad Jean Tremblay.

Le maire d’ici, malgré son extravagance et ses propos extrémistes et épouvantables aura toujours ça de plus que les autres, avec son compatriote Labeaume, il a confiance en lui, et en ses croyances, ce qui fait que, d’une élection à l’autre, il revient. Il ne ressent pas, comme la plupart des politiciens québécois le besoin de faire la pute pour se faire élire.

À tous ceux qui se questionnent à savoir pourquoi il reste maire malgré son effervescence médiatique controversée, je vais vous le dire. Jean Tremblay est un gestionnaire accompli. Ses comptes sont parfaitement gérés, il tient ses promesses et limite les dépenses, tout en ne coupant pas sur la qualité des services offerts. La ville de Saguenay est l’une des villes les mieux gérées au Québec. Pensez-vous que les citoyens préfèrent une belle qualité de vie et une gestion publique saine, ou encore un maire ouvert d’esprit tel que Gérald Tremblay (qui est sans doute beaucoup moins raciste)? Je viens de vous poser une réponse.

Bonne fin de semaine.

mardi 14 août 2012

Quand l’amitié capitule



Depuis longtemps, voir toujours, et c’en est à se demander si ce n’est pas propre à la nature humaine, je recherche l’amitié. Petite, ce concept demeurait flou. Je changeais de meilleure amie au gré du vent (en fait, comme je n’étais pas très – du tout – populaire, je prenais ce qui passait). Chaque nouvelle année scolaire, quelqu’un de nouveau faisait surface. Puis la distance, ou le temps, nous séparait. Pourtant, j’habitais un village de trois mille habitants alors il aurait été facile, naturel même, que rien ne nous sépare.

Longtemps, je n’ai pas remarqué ce qui se jouait. Puisque les années ne m’aidaient pas du tout côté popularité, je pensais que j’étais une pas bonne, une looser. Trop intelligente pour la ligue. Et suiveuse par détresse.

Ensuite, je me suis mise à envier les « vraies meilleures amies ». À treize ans, je l’ai trouvée. Marie-Hélène. C’était le match parfait. Elle était vraie et se foutait bien de ce que tous les autres avant avaient dit, ou pensé de moi. Ensemble on chantait, on se racontait des histoires d’ado et on existait, tout simplement. Et elle était aussi intelligente que moi. Deux longues années où nous nous appelions le soir (faute d’internet) et où j’allais dormir chez elle les fins de semaine, et elle aussi. Puis, ce qui a été une des plus grandes peines « d’amour » de ma vie est arrivé. Elle est déménagée. Pas si loin. À cinquante kilomètres de chez moi. Elle a changé d’école. À quinze ans, on ne conduit pas et, en région, les autobus de ville ne font pas ça. Peu à peu, on s’est perdues. Elle a changé de mode de vie, moi j’ai sombré dans ma déprime. Je n’ai jamais retrouvé d’amitié féminine de ce calibre ensuite. J’ai plein d’hommes que j’adore dans ma vie, mais ce n’est pas pareil. Le « besoin » n’est pas comblé.

Les années ont encore passé et j’en ai voulu à toutes mes amies passées d’avoir été connes, de m’avoir abandonnée, d’avoir été trop populaires, de sortir dans les bars (alors que je déteste tant cela). Puis j’ai fini par comprendre. Je suis tout à fait incapable de maintenir une amitié féminine. Je ne fais pratiquement aucune activité. Je suis bornée, explosive, brutale. Les conversations de fille ne m’attirent que très rarement, et pour de courtes durées seulement. Je me tanne. Comment est-il possible que je sois proche d’une amie, si je m’en lasse? C’est insensé. Voilà. Mon père enfile les amis un après l’autre. Il les lasse. Moi, c’est un peu l’inverse. C’est moi qui décroche. Ou qui ne décroche pas, justement. Je n’appelle pas, et je réponds rarement. Allez cultiver quelque chose avec ça. J’attends que mes tomates poussent, mais je me contente de regarder le petit sac de graines sur le comptoir. Mais je les veux pourtant!

Ou bien je ne sais pas comment ça marche. Dans les deux cas, ce n’est pas fort. Au même titre que je peins comme une artiste, mais que je n’aime pas ça. Même chose pour le dessin. C’en est à se demander si c’est curable, ou même si je veux guérir. Je voudrais tellement être L’amie de quelqu’un. Mais en même temps, je ne sais pas quoi faire.

Le pire est que ce n’est même pas de la lâcheté. On dirait davantage de l’incompétence. Je suis incompétente pour être amie avec une fille. Disons plutôt une femme, j’ai trente ans, quand même. Oh mon Dieu! Quel désastre! Sur ce surprenant et déprimant constat, allez donc savoir pourquoi je vous ai raconté tout ça. Si vous êtes là.

lundi 13 août 2012

Pauline Marois veut couper dans le gras?



S’il est encore quelques gens qui daignent me lire, malgré ma grande irrégularité et le récent vide inspirationnel, je suppose que celles-ci commencent à connaître ma position générale concernant la société, la politique, le travail, la vie quoi.

Ce faisant, je ne suis tout à fait pas du tout (c’est peu dire) péquiste, souverainiste, indépendantiste, Maroitiste. Pauline Marois, je la trouve prétentieuse, hautaine, et bien trop superficielle pour être à la tête d’un parti qui vogue entre le centre et la gauche. J’ai d’ailleurs lu l’article qui lui est consacré dans le dernier numéro de l’Actualité et, quoique très intéressant, ça ne fait pas tomber amoureux de la dame. Mais ça ne lui enlève rien non plus. Elle n’est pas pire ni mieux que les autres. Elle a au moins l’avantage d’admettre que la coquetterie est acceptable. Et je ne vise aucune femme à moustache quand j’écris ces mots.

Quand la nouvelle de madame Marois, qui a commenté l’obésité de monsieur Barrette, m’est accidentellement tombée dans l’oreille et sous les yeux simultanément, je n’ai pu m’empêcher d’éclater de rire. J’étais l’équivalent d’une inconsolable, mais pour ceux qui rient.

Puis, s'en est suivi la polémique. Alors que moi, pauvre utopiste que je suis, pensais que le scandale était enfin mis au jour, c’est-à-dire que le ministre de la Santé n’avait pas la « shape » de l’emploi, il n’en était rien. On accusait Marois d’avoir été méchante. WHAT!!!

Bon, il faut qu’on parle. Les amis, et les autres, je vous explique mon point. Je ne prétends pas que mon explication s’applique à toutes les situations, mais pour les choses importantes, ça marche souvent.

Je ne laisserais pas mon enfant dans une garderie où on maltraite les enfants. Je ne voudrais pas d’un entraîneur privé qui s’essoufflerait à monter un escalier d’un étage. Je ne voudrais pas d’une planificatrice financière à qui l’argent brûle les doigts. Je ne voudrais pas d’un dentiste avec une palette portée manquante. Je ne veux pas d’un ministre de la santé obèse. Il ne s’agit peut-être que de qualité perçue, mais il ne faut pas sous-estimer cet élément, qui aide grandement à la première impression.

Voilà. Et pour une fois, pour autre chose que les vêtements et les foulards, j’étais d’accord avec Pauline. Je trouve seulement terrible que le Québec tout entier l’ait obligée à ne pas tenir son bout.

Je ne vois pas pourquoi quelqu’un pour qui vivre au quotidien semble être un acte du Saint-Esprit devrait gérer la santé d’un peuple. Dire que moi, si j’étais puissante (et vous devinerez pourquoi je ne le suis pas, du tout), je ferais payer aux obèses, aux fumeurs, aux alcooliques, aux dangers routiers qui se sont fait prendre plusieurs fois en excès de vitesse, aux sexuellement infectés plus d’une fois, une partie de leur traitement en cas de cancer, de pontages, de pilules et de cirrhose. À ce que je sache, ce sont toutes des déviances par choix.

L’obésité génétique est beaucoup trop rare pour être citée en excuse. Je ne dis pas que les gros sont gros par choix, et je ne parle pas ici des légers surplus de poids, mais de l’obésité, des gens qui n’entrent pas dans les chaises publiques, qui doivent prendre deux sièges en avion, mais j’insiste sur le fait qu’ils le restent selon leur propre volonté, et comme je suis capitaliste, je trouve injuste de payer. Mais je m’éloigne du débat principal.

J’ai failli aimer madame Marois, parce qu’elle se tassait un tout petit peu à droite avec de tels propos, mais j’ai dû me rendre à l’évidence que, désirant à tout prix être la femme d’un peuple (qui refuse de l’aimer), elle se doit de céder à la tendance populaire. Pendant ce temps, puisque je ne suis qu’une simple blogueuse, je n’ai pas à coller aux fesses de personne, et je peux suivre mon propre chemin.

jeudi 9 août 2012

Mes vacances, ça et là...

Trois longues et courtes semaines se sont presque entièrement écoulées depuis le début des vacances, qui s’achèveront demain, ou encore lundi, dépendamment si on considère la fin de semaine comme faisant ou non partie des vacances. Puis, vingt-cinq journées depuis mon dernier billet, dont je ne me souviens plus le titre, ni le sujet. Il faut croire que je m’essouffle, ainsi que mon inspiration, autrefois pétillante.

Pendant ces vacances ma foi, tout à fait palpitantes et reposantes, il s’en est passé et dit, des choses.

Entendu en voiture, toutes fenêtres ouvertes alors que nous attendions à un feu rouge juste en face du centre commercial : « On s’en va magasiner à l’Aubainerie », dit-il à une connaissance en voiture à côté de lui, coiffé de son casque à l’allure du terrifiant motard, sur son bruyant Harley-Davidson. Wouh!

Vu et entendu dans mon sous-sol : « Tiens mon Gadlé (le chat), fais de l’exercice, t’en as besoin », déclara-t-il (mon fils de trois ans) en déposant ledit Gadlé sur l’exerciseur elliptique. Mignon.

Puis il y a eu (et il a encore) les Jeux olympiques, qui savent à chaque fois me coller sur mon divan. Mes favoris : le volleyball, intérieur et de plage, Usain Bolt, la gymnastique des hommes sur la barre, le heptathlon et sans doute autre chose, mais je ne me rappelle pas.

Ce que j’ai détesté : Le vélo intérieur avec leur horrible casque pointu, la nage synchronisée (elles me font peur avec leur maquillage leur pince-nez et leurs cheveux), la poutre et le plongeon, à cause de tous les « wow » de la commentatrice destinés à des plongeurs canadiens pour des notes moins que moyennes et pour tous les « hisch » destinés aux autres, sans raison.

Comme je suis fière d’être canadienne, j’aime les Jeux olympiques et je trouve ça beau de voir tous ces athlètes fiers de représenter leur pays. Tout comme le fait que certaines races sont faites pour certains sports, et d’autres pas du tout. La preuve que tout le monde n’est pas fait pour être égal/pareil.

Pendant mes vacances, j’ai découvert le « padding board » (merci Mélissa), et tous les muscles que ça nous permet de découvrir. Je me suis baignée, incroyable. Aussi incroyable que cette température sichaude et ensoleillée pendant deux semaines complètes. On a fini par faire la danse de la pluie parce que le gazon commençait à prendre la teinte du soleil. Nous aurions peut-être dû être un peu moins intenses.

Comme toute bonne chose a une fin, ce qui rend le tout beau, d’ailleurs, il faut que ça finisse, et je pense que c’est le but de la troisième semaine. On se remet des deux premières semaines et quand on réalise à quel point on est bien en vacances, les étudiants recommencent à niaiser sur la grève et on réalise que c’est le temps de retourner travailler pour leur payer leurs études. BORING. On y reviendra (ou non) dans un futur billet, si futur billet il y a. J’ai tellement de belles choses (sarcasme) à dire à ce sujet.

Sur ce, à tous ceux que ça concerne, bon retour au travail, et à bientôt, on l’espère.

dimanche 15 juillet 2012

La bataille des égoïsmes


Ça s’est passé un dimanche matin. Ce matin en fait. C’était un matin étrange. Tout était bizarre. Premièrement, je m’étais levée passé 7 h, ce qui est douteux, en soi, et la nuit avait été torride. Torride dans le sens qu’il faisait 28.5 °C au coucher dans la chambre, et qu’il en faisait à peine un de moins au lever. Une de ces nuits où le ronron du ventilateur, ainsi que la douce brise qu’il nous offre, nous permettent de tenir le coup.

J’étais donc à la pharmacie afin d’acheter une nouvelle crème solaire pour le visage, puisque la mienne m’avait lâchée la veille, après que je l’aie oubliée dans la voiture en plein soleil à une température de four, et j’avais tous mes achats en main, attendant (im)patiemment à la caisse afin de payer et de partir trouver mes hommes qui cuisaient dans la voiture, avant de se rendre au chalet.

J’étais troisième dans la ligne. J’avais en main la crème solaire FPS 45 pour le visage que j’avais eu tant de mal à trouver dans cet immense magasin, un frisbee orange et un ensemble de sceau, pelle, tamis, arrosoir et mini moule vert fluo en forme de homard de Caillou.

Devant moi, une jeune femme au derrière généreux et aux emplettes très révélatrices, soit du Tempra, de l’Advil pour bébé, de l’Hydrasense, de l’onguent de zinc, deux boîtes de préparation pour nourrisson en poudre et un fer plat. Il ne fallait pas un diplôme en sociologie pour comprendre qu’elle avait un bébé malade qui l’attendait quelque part, tout en étant soucieuse de son apparence. On ne va pas à la pharmacie un dimanche matin à 10 h, tirée à quatre épingles pour acheter tout ça parce qu’on en a envie. Il y a toujours un petit quelque chose derrière.

Devant elle, il y avait le classique vieux tout croche avec sa canne, qui faisait vérifier ses gratteux, tout en ayant pris soin d’acheter LE portefeuille dont le prix est inexistant. Le pauvre jeune homme de la caisse a dû appeler un quelconque Dieu dans l’au-delà pour qu’il lui transmette la sainte révélation, pour en arriver à la conclusion que ledit portefeuille avait un prix. Puis, il a décidé de se reprendre un ordre de gratteux, choisissant entre autres celui dont il n’en restait qu’un seul exemplaire, caché derrière un gratteux plus grand. Prend le ti, prend le ti pas, ça a fini par faire.

Et moi et la jeune maman de soupirer en chœur, comme si nous venions tout juste d’être admises au paradis, après une semaine de tests psychométriques. Alors que le jeune caissier s’attaquait à la commande de ladite maman, un autre vieux est descendu du ciel, sans doute pour se venger de quelqu’un comme lui, et il a chuchoté au caissier : « Heille ti gars…tssss tssss. J’ai acheté tzzzz tzzz tzzz et tzzz tzzz tzzz » tout en brandissant un rasoir Mach 3 et une boîte de lames, tellement 2001.

J’avais retenu toutes mes mauvaises pensées du premier vieux, me disant que c’était dimanche, qu’il faisait beau et que la fin de semaine c’est fait pour relaxer, mais là, c’était un peu trop. Le caissier était jeune et naïf, il ne voulait pas être impoli, mais moi, je ne travaille pas chez Jean Coutu, et que j’en vois juste un me dire que je suis impolie. « C’est pas comme s’il y avait une file et qu’on n’avait pas déjà assez attendu après notre mort comme ça. » Le petit jeune a dû avoir peur de moi parce qu’il a mis le vieux de côté et a passé nos commandes. Et là, la jeune maman et moi on a connecté. Quelques secondes à peine. Avant de disparaître, chacune dans notre univers.

On pensait tous les quatre que notre existence était plus importance que celle des autres. Avec du recul, le premier vieux avait gagné son droit d’exister, parce qu’il était arrivé en premier. Il avait cependant été égoïste en ne s’excusant pas d’être si lent et en ne se souciant pas des autres êtres humains autour de lui. Le deuxième vieux avait été égoïste en se pensant trop important pour faire la file, malgré une antiurgence, et en tentant de dépasser tout le monde. Moi, j’ai été égoïste en brimant leur droit d’exister et en les détestant si fort, tout en n’étant pas en train de satisfaire de vrais besoins non plus. La seule qui aurait pu se permettre d’être égoïste, elle a patienté gentiment, sans parler et en espérant que ça finirait. Au fond, c’est pour elle que j’ai fait ça. Je suis vraiment une fille correcte.

Au fond, tout le monde est égoïste dans ce genre de situation. On veut tous avoir le meilleur service, avoir la sainte paix et sacrer notre camp au plus vite, en échangeant un minimum de mots avec ceux qui nous entourent. Par contre, il est intéressant de constater que la loi du plus grand nombre semble s’appliquer. En effet, les deux vieux n’ont pas été là en même temps, donc la jeune maman et avons toujours été en majorité, désirant ardemment poursuivre notre vie, ailleurs, alors qu’eux, égoïstement, se disaient qu’ils étaient plus importants que nous, et que les jeunes peuvent bien attendre, puisqu’ils ont toute la vie devant eux. Alors qu’eux, au fond, n’ont que ça à faire, attendre. Mais c’est mon égoïsme qui parle. Un fait demeure, cependant, face au deuxième vieux, c’est nous qui avons gagné! Pensez-vous que je serai comme ça, à cet âge? Peu importe, j’ai toute ma vie pour y penser.