Trente-quatre jours depuis mon
dernier billet. Si je ne m’abuse, c’est ma plus longue pause. Pourquoi? Parce
que. Parce que je devenais trop politique et plus assez drôle. Ou encore plus
drôle du tout. J’avais envie de crier ma rage contre tous les incompris à qui
nous devons tout. Toujours est-il que ce soir, pathétiquement, je suis seule à
la maison, et vu ma déception, j’ai décidé de faire plein de choses que j’aime
pour apprécier davantage ce moment de solitude. Tellement que je me suis même
rendue jusqu’à faire des choses que je me suis toujours interdites dans le
contexte. Regarder Hugh Grant se déhancher devant des madames en retour d’âge (Music
and Lyrics) n’était pas interdit, mais le dessert et le café « boosté »
(Grand Marnier) ne sont certainement pas des pratiques permises en solitaire… L’alcool
et le sucre sont des plaisirs sociaux… Pour moi du moins.
Bon, ce n’est pas comme si je me
buvais en solo souvent. Mais tant qu’à déraper, pourquoi pas ajotuer un
biscotti triple chocolat beaucoup trop gros? Je devrais peut-être aller m’acheter
des cigarettes tant qu’à y être… Quoique commencer à fumer à trente ans, ce
serait vraiment un acte inintelligent. Si c’est votre cas et que vous avez
envie de me le dire, sachez que je vous dirai que vous êtes sous-intelligent.
Je m’assume.
Nous sommes donc en décembre
depuis ce matin, ce matin où je me suis réveillée à 5 h pour ne jamais me
rendormir. Mon fils lui, relax, a filé jusqu’à 8 h. Et moi j’ai attendu ma
mort jusqu’à ce qu’elle n’arrive jamais. Parlant de mon fils, il a dit quelque
chose de tout à fait intelligent ce matin. C’est fou que, à trois ans, il soit
déjà tellement moins con que bien des adultes que j’ai connu. Alors qu’il ne se
pouvait plus de dire « une avion », avec tous ces adjectifs féminins
à haute teneur en nausée tels que belle, grosse et blanche, je lui ai encore et
encore répété qu’on dit « un avion ». Sans hésiter, il m’a dit,
mignon comme toujours, « Maman, on a juste à dire que c’est une fusée ».
Vendu. Un point pour Marcus et zéro pour plein de monde.
Donc décembre, depuis ce matin.
Demain, ce sera sapin et décorations. Inévitablement, chaque année, je me
requestionne sur la valeur réelle de Noël. C’est commercial, couteux, infernal,
engraissant, fatiguant, exaspérant. Mais encore? Moi, j’aime ça. Mine de rien,
je suis une personne de traditions. Routine, tranquillité, risque minimum, confort
absolu. C’est tout moi. J’aime donc l’image de Noël que je connais. Gros
souper, plein de cadeaux et de l’alcool à tous les jours. Peu mais souvent.
Chacun son idée. Aujourd’hui, j’ai fait des bricolages de Noël. Avec mon fils.
Ou plutôt pendant que mon fils testait la technique dangereuse d’utilisation
des ciseaux et faisait des petits bouts de papier partout. J’aime ça faire des
bricolages. Je suis bonne. J’ai fait un beau bonhomme de neige. C’était génial.
Lui, il a étalé le matériel. Les avantages d’avoir trois ans. Et demi dans
quatre jours.
Pour Noël, je compte acheter une
grue à cedit fils. Il aime ça lui, de la machinerie. Un jour, quelqu’un m’a dit
que c’était un crime contre l’humanité d’acheter des objets aussi clichés à un
enfant, tout comme peindre les chambres de filles en rose/mauve et les chambres
de garçon en bleu. Ça ne fait que perpétuer les clichés. Conversation que j’ai
d’ailleurs eue avec un collègue qui s’inquiétait que sa belle-mère achète un
jeu équestre à son fils, parce que ça fait un peu gai. Il était comme gêné de
penser comme ça. Moi je suis tellement d’accord. J’étais vraiment soulagée
quand mon fils a démontré une attirance pour la machinerie. C’est comme ça.
Pourtant, je ne lui ai rien imposé, au cas où. J’aurais accepté. Mais oui, je
suis un être humain abominable. Ne me demandez pas ce qui me dérange dans tout
ça, je ne saurai pas quoi répondre.
Bon, c’est tout pour cette fois.
Un jour on m’a dit que pour être inspiré, il fallait écrire. Ce soir, c’était
vraiment un balbutiement. L’inspiration me reviendra. Sûrement. Je m’apprête à
faire un genre de compilation de mes meilleurs écrits, ça me permettra sans
doute de me souvenir à quel point j’ai du talent. Dit-elle sans conviction.
Pour vous prouver à quel point j’ai de la volonté, j’ai écrit deux billets ce
soir. Celui-ci est le meilleur. Imaginez l’autre... parce que vous ne le lirez
jamais.
Joyeuses fêtes.
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