mercredi 9 juin 2010

Gros cave cherche grosse conne

Grosse journée aujourd’hui. Après une courte nuit (par ma faute, j’ai pris 2 heures pour m’endormir), un levé chaotique (j’avais encore oublié d’assembler les couches et j’en avais besoin pour la garderie), un déjeuner pris à grande vitesse (essayez donc de manger une rôtie au beurre d’amande rapidement, ça colle dans la gorge) et un départ en trombe vers la garderie et vers le bureau de mon chum, je devais me faire une beauté parce que je rencontrais des gens pour un éventuel travail.

Immédiatement après ladite rencontre, je suis allée rejoindre un très bon ami, question de prendre des nouvelles et de garder contact. Il avait choisi le resto, ce qui est très rare (il m’impose normalement cette lourde tâche), un resto asiatique, vietnamien je crois. Je suis donc descendue sur la Racine (la « Main ») et me suis stationnée au premier emplacement disponible (limité à 90 minutes). Je ne peux jamais m’empêcher de me demander si je vais me retrouver avec une contravention à mon retour.

Comme je suis un peu « étourdie » et que je n’ai aucun, mais alors là aucun sens de l’orientation, je suis partie dans la mauvaise direction. Heureusement, j’ai rencontré mon ami et lui ai fait croire que j’allais le rejoindre… Nous nous sommes dirigés ensemble vers le resto et avons laissé soin à la serveuse de nous pointer du bras (entre deux balancements de queue de cheval) la table qu’elle nous offrait. En voyant la minuscule table pour deux à côté d’une autre table tout aussi minuscule mais occupée par deux hommes fin trentaine ou plus (selon l’état de conservation), j’ai grimacé (car ma bulle englobait facilement les deux tables) mais je me suis conduite en gente dame et j’ai avalé mes préjugés. Je n’aurais pas dû car ça a gâché mon dîner.

Une fois bien installée, j’ai tenté d’entreprendre une conversation, question de m’informer sur le travail, la vie, les enfants. Sitôt cette démarche entreprise, les deux hommes d’à côté, et tout spécialement le plus gros des deux, se sont mis à parler. Hurler plutôt. Ils avaient dû faire une pose lors de notre arrivée. Ils parlaient fort, mais fort, il était impossible de se parler. J’aurais bien voulu jaser de choses plus privées avec mon ami, mais j’aurais dû hurler moi aussi, et j’ai préféré me garder une petite gêne. Des plans pour qu’ils se taisent d’un coup et que je hurle une absurdité que tout le monde aurait entendue.

Comme si ce n’était pas déjà suffisamment désagréable, une femme qu’ils semblaient connaître est entrée dans le restaurant. Elle est donc venue les embrasser à leur table en parlant tout aussi fort qu’eux. Le problème est que j’ai eu son fessier à 6 pouces de mon assiette et beaucoup trop proche de ma tête pendant tout le reste de mon repas. Et que dire du volume. Homme veut prouver à femme qu’il est chef!

Les vieux ont tendance à dire que nous, les jeunes, n’avons pas de manières. Ce que je constate avec les années c’est que, la pire génération de mal élevés (pas tous!) est constitués de gens plus vieux que moi (35 et plus) et plus jeunes (25 et moins). Un gros colon qui parle fort et une femme qui trouve acceptable de mettre ses fesses dans mon assiette. Et je n’ai rien dit. Nous sommes trop polis en plus.

À notre sortie, j’ai dit à mon ami que je trouvais dommage qu’on n’ait pas pu se parler plus. C’est là qu’il m’a demandé si j’avais entendu les propos du gros cave. Non, j’essaie de me mêler de mes affaires, ai-je répondu. Et c’est là qu’il m’a raconté l’anecdote. Avant que la femme ne vienne les voir, le petit a montré la photo d’une femme à son comparse, photo qui devait venir d’une agence de rencontre. Le gros s’est alors exclamé, très fort (je me demande encore comment j’ai pu ne pas entendre) : « Wow! Ça ça doit sucer en tabarnak! »

Wow. Je ne sais pas quoi dire. Dans un restaurant sur l’heure de pointe, il lâche une insanité pareille. Dieu merci, je ne l’ai pas entendu de vive voix, je n’aurais pas pu garder ça pour moi. Je ne sais pas ce que j’aurais dit mais j’aurais trouvé quelque chose.

Heureusement que mon « entrevue » s’était bien déroulée parce que je serais sans doute sortie de ce dîner en pleurant. C’est plutôt en me disant que j’étais chanceuse d’être une personne respectable que j’ai laissé mon ami. La prochaine fois, je trouverai un endroit plus calme!

1 commentaire:

  1. J'avoue que "Wow! Ça ça doit sucer en tabarnak!", à part si on consulte un prospectus sur l'injection de silicone dans les lèvres... ça n'a pas sa place, et encore.

    "Mmmm je dirais pas non à lui faire la conversation ou autre" aurait été plus subtil, plus approprié et surtout... plus élégant.

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