Ma mère me dit constamment, à toutes les sauces : Sois positive. À première vue, on voudrait tous suivre le maître en se disant, être positif c’est toujours payant! FAUX!!! Je vous jure, à chaque fois que j’ai un défi à relever, une « épreuve » à traverser, je commence toujours ma réflexion en me disant que c’est fois, c’est certain, je vais rester positive et tout ira bien. Mais le vent tourne toujours.
La semaine dernière, vendredi pour être plus précis, j’ai eu un appel surprenant. Un bon ami qui m’appelait pour dire qu’il s’ennuyait et qu’il faudrait bien « faire quelque chose à un moment donné » (comprendre : se faire un souper). Déconnectée que je suis, je n’ai même pas trouvé bizarre qu’il m’appelle en plein vendredi sur les heures d’affaires pour me parler à moi plutôt qu’à mon homme.
Quand j’ai perdu mon emploi, en janvier 2009, j’ai jugé, pendant plusieurs mois, tous ces gens qui arpentaient les centres commerciaux (sans bébé ni l’âge de la retraire) toute la journée. Qu’ils travaillent, me disais-je intérieurement! Une personne NORMALE travaille forcément du lundi au vendredi de 8 h à 17 h. Maintenant, près d’un an et demi plus tard, je ne sais jamais l’heure qu’il est ni quel jour on est. Autre temps, autres mœurs.
Toujours est-il que j’ai fini par dire à l’ami en question qu’il serait mieux de régler la date avec mon chum parce que moi je n’ai aucune contre-indication, vu que je ne travaille pas. Et c’est là qu’il m’a dit : Tu n’as pas trouvé de job? Parfait, je te passe mon boss! Je n’ai même pas eu le temps de prendre une respiration que j’étais en ligne avec ce dernier. Il m’a posé quelques questions pour finalement me planifier une entrevue pour le mardi matin suivant. Nous sommes mardi après-midi.
Entre vendredi et aujourd’hui, le sommeil a légèrement fait défaut. Pas seulement à cause de l’entrevue en question mais en raison d’une foule d’événements, dont la présence d’un petit garçon dans ma vie. Pourtant, malgré cette « angoisse », j’avais réussi à maintenir mon niveau de positivisme à un niveau plus qu’acceptable. J’ai fait l’entrevue. J’ai été tout à fait moi-même. Je me suis dit qu’en jouant la carte de l’honnêteté, personne n’aurait de mauvaise surprise. Je me suis également dit que ce n’était pas grave que je ne décroche pas cet emploi parce qu’au fond, je ne les avais même pas approchés!
Dans les faits, il n’en est rien. Je le voulais ce poste. Vraiment. J’ai donné tout ce que j’avais dans cette entrevue mais je sais, grâce au langage corporel de celui qui a mené l’entrevue, qu’il ne m’a pas senti apte à occuper ce poste. Il a douté de mes capacités. J’aurai des nouvelles d’ici la fin de la semaine, officiellement. Mais je suis certaine que je ne serai pas retenue. Je suis négative, non? En effet. Mais contrairement à ma mère, je ne pense pas qu’être négatif soit mauvais. En fait, je pense que cette négativité est en fait une manière pour moi de me protéger.
Si j’avais quitté paisiblement l’entreprise ce matin en me disant que c’était dans la poche et que ce n’était qu’une question de temps, en appelant tous mes proches pour leur dire que « je torche » en entrevue, ça aurait été très positif. J’aurais démontré une belle confiance en moi. « Watch Out » la dépression lors de l’annonce du pas d’embauche! C’est justement ça le problème avec ce positivisme que tous prônent sans retenue. Il fait prendre des solides débarques aux gens.
J’ai ramassé une de mes amies récemment qui étaient certaine d’avoir un emploi alors que c’est une de ses copines qui l’a eu. Pas facile. On se croit bien fort jusqu’à ce que tout nous foire dans la figure. C’est précisément pour cette raison qu’il faut être très réaliste à tendance défaitiste. De cette façon, même quand on a une confiance inébranlable en nos capacités, il est mieux de s’autodétruire que de se louanger. Si j’apprends que je suis embauchée, je serai comme une enfant à Noël.
La morale de cette histoire? Y a-t-il une morale. Attendez que j’y pense. Oui, il y a une morale. Lorsqu’on est sans emploi depuis longtemps, qu’on en est à notre cinquième entrevue et que tout le monde nous aime, mais pas assez pour nous engager, notre estime est fragile en siffleux. Fin de l’histoire.
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