mardi 20 juillet 2010

Pu capable...

Pour ceux qui ne sauraient détecter les choses de la vie, comprendre les indices, je suis une femme. Ce faisant, il m’arrive d’avoir des manques ou des surplus d’hormones, qui me rendent plus réceptive à toutes les sources d’impatience de ce monde. En fait, pour être très honnête, je ne suis pas particulièrement hormonale. Il serait plus juste d’affirmer que j’ai une opinion. En général. Sur tout. Sur rien. J’aime commenter les choses. J’aime user de tous les moyens possibles pour élaborer des phrases, utiliser les mots que je connais. Je suis comme ça. Si j’étais à la recherche de l’âme sœur, ce qui n’est absolument pas le cas, ce serait mon paragraphe d’introduction sur un site de rencontre.

Ces derniers temps, j’ai entretenu toute une gamme d’émotions. Des événements tel que : perte d’emploi, grossesse, mariage, accouchement, allaitement, congé, recherche de garderie, entrevues, retour au travail, m’ont permis d’accumuler toutes sortes de frustrations. Aujourd’hui, maintenant, « at this very moment », j’ai envie de vous en partager quelques unes.

Je ne suis pas une couche-tard. J’aime être dans mon lit vers les 10 h 30, peu importe le jour de la semaine. Mon fils se lève à 6 h, donc j’aime bien avoir plus que les fonctions vitales pour entreprendre mes journées. C’est l’été, il fait chaud, je n’ai pas de climatiseur, nous dormons donc les fenêtres bien grandes ouvertes, ayant toujours espoir de créer un courant d’air. Fouillez-moi pourquoi, ces derniers temps, un groupe de jeunes champions en Scooters passent à toute vitesse sur leur engin de malheur, qui fait exactement le même son qu’un taille-bordure, après 11 h. Leur présence ne suffisant pas à donner envie de tuer, ils en profitent pour klaxonner à la longueur de notre rue. Quand ils passent de jour, ils font ça silencieusement. Pu capable.

Je travaille dans le parc industriel de la ville où j’habite. Mon bureau est situé tout au fond de la rue. Dernier bâtiment à droite. Le premier commerce à gauche pour sa part, au coin du boulevard et de la rue en question, est un Tim Hortons. Tous les matins, les gens se massent (se regroupent, disons) pour aller se chercher un café et Dieu sait quelle autre cochonnerie, et comme c’est populaire, il y a une file d’attente. Nous sommes en région, les automobilistes sont égoïstes alors ils occupent la largeur de la rue, comme si le Tim Hortons était le seul établissement de cette rue et que toutes les autres infrastructures de cette rue servaient à rendre crédible leur « Tim » bien aimé. Je perds donc des précieuses minutes, et beaucoup de patience, à attendre que la fille en charge du service au volant fasse son travail. Ouache.

Le Québec est vieillissant, c’est bien connu. Les gens sont donc de plus en plus vieux et « autonomes » plus longtemps. Ils exigent donc le maintien de leur permis de conduire. C’EST UNE MAUVAISE IDÉE. En plus, les vieux trouvent que les voitures compactes ne sont pas confortables alors ils s’acharnent sur les bateaux roulants, dont la suspension fait étrangement penser à un lit d’eau (qui a encore un lit d’eau?). C’EST AUSSI UNE MAUVAISE IDÉE, VOUS N’ÊTES PAS CAPABLES DE VOUS STATIONNER.

Les chiens sont à la mode. Tout comme les tentes-roulottes et les caravanes (mini van?). Je ne suis pas type chien. Je ne les déteste pas [tous] et il m’arrive même de m’en faire des amis. Là où j’ai un problème, c’est quand le chien fait ce qu’il veut. Quand je prends une marche, ce n’est pas pour avoir un nez de chien qui me sent le fond de culotte ou qui lèche le visage de mon fils, c’est pour le plaisir de prendre une marche. Je m’en fiche qu’il soit tout doux et qu’il soit « bon » des enfants. Si je voulais un chien, j’en aurais un. Et je ne mentionne même pas ceux dont le chien n’est pas en laisse. Ni les chiens qui aboient toute la nuit. Ni les maîtres qui laissent leurs crottes choir partout. Tout le monde a des droits mais les devoirs, on s’en torche! Je me suis emportée, pardonnez-moi.

Je suis encore jeune. Même pas encore trente ans. Par contre, quand je me présente à l’épicerie ou dans un dépanneur et que je me fais tutoyer à grand coup de « tu veux tu quek chose d’aut? », ça me « crosse » les nerfs. Je n’ai pas de complexe de supériorité, j’aime traiter les gens d’égal à égal. Je les vouvoie tous. Alors un ti-cul de seize ans qui me parle comme s’il était mon petit frère, ça me gosse. Je n’ai pas de petit frère. Je n’ai même pas de frère.

Finalement, la semaine dernière, en une seule soirée, j’ai eu deux appels de sollicitation, un de Bell et l’autre d’une entreprise de système d’alarme. N’ayant pas la langue dans ma poche, j’ai clairement mais poliment exprimé mon manque d’intérêt. Croyez-le ou non, dans les deux cas, il fallu que je leur dise, et je cite : « Je n’ai pas envie de vous parler madame, je raccroche, j’ai une vie. » pour avoir la paix. Elles insistaient. Je sais que c’est leur travail mais c’en était tout simplement trop pour moi.

Qui sait, peut-être y aura-t-il une suite?

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