Sans réfléchir, je laisse aller mes doigts sur le clavier.
Les mots se succèdent à un rythme fou.
Le claquement des touches qui reviennent à leur place après avoir accompli leur fonction première est une douce musique dans la maison silencieuse, où seul le ronronnement de la ventilation se fait entendre, séquentiellement. Pourtant, rien n’apparait sur l’écran. Des mots, oui, mais rien derrière. Que sont les mots s’ils ne font ni mal ni bien? Rien de plus que des lettres alignées les unes près des autres.
Ces mots, vides, nuls, mal agencés, ne tiennent pas la route. Dès qu’ils apparaissent et que des yeux s’y attardent, les miens, l’annulaire droit vient frapper vigoureusement sur LA touche, celle qui veille hypocritement sur toutes les lettres, les menaçant à tout instant de les faire disparaitre. Et c’est précisément ce qui arrive. Les lettres, les mots, les phrases et même les paragraphes disparaissent plus vite qu’ils ne sont apparus, ne laissant derrière eux qu’une pensée amère, un sentiment de vide.
Je parle trop pour finalement, ne rien dire. Cette fois, rien n’y fait. C’est tout.
Tu vois? Tu y arrives. Il suffisait de t'en donner la peine.
RépondreSupprimerC'est un joli billet, à mes yeux. Une détresse que je connais que trop bien...