dimanche 29 avril 2012

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1 – Mignon

Marcus (mon fils de presque trois ans, alors que je le réprimandais légèrement, à table) : T’es belle Maman!

Moi : Ah! T’es manipulateur!

Marcus : Oui! Je suis malade!

Conclusion : Est-ce qu’un enfant de moins de trois ans peut réellement comprendre le sens du mot « manipulateur »? Sinon, comment se fait-il qu’il l’ait associé au fait qu’il est malade? Est-ce un hasard?

Si oui, est-ce que je devrais m’inquiéter de tout ce qui est à venir?

2 – Pathétique

En attendant à la caisse du Costco, dans un état semi-végétatif, dû à une fatigue sans fin et à un rhume latent, la caissière et son emballeuse se sont surenthousiasmées à la vue de la boîte de beignes Krispy Creme du monsieur qui me précédait. La caissière, une femme dans la cinquantaine avancée, ou dans une quarantaine difficile, lâchait, dans toutes ses déclinaisons possibles, l’ironie selon laquelle ces beignes sont « pas bons ». Sans cesse. Unstoppable. Puis c’est arrivé : « Ça, une c’est trop, trois c’est pas assez ». Veuillez noter qu’ici, au Saguenay, le mot beigne est féminin. Puis elle a expliqué, à l’attention de sa comparse, qui a osé un « ça n’a pas de sens ton affaire », qu’il valait mieux ne pas manger un seul beigne, parce qu’il est ensuite impossible de s’arrêter, mais dans un français beaucoup plus régional.

Elle est même allée jusqu’à chercher un regard approbateur et compréhensif de ma part. FAIL. Dédain et mépris. Puis elle l’a répété deux ou trois fois encore, alors que le monsieur était parti, et que c’était à mon tour de vivre ce malaise. Puis elle a ENCORE poussé plus loin en disant, toujours sous le regard admiratif de la jeune emballeuse un peu enveloppée, elle aussi (ahahahah), « C’est comme la bière, une c’est trop, dix c’est pas assez ». Là j’ai soupiré, dit merci puis me suis sauvée, la tête en ébullition.

Est-ce réellement propre à l’humain, de devoir se priver des bonnes choses parce qu’il est incapable de se contrôler? Oui, j’ai déjà trop mangé, trop bu, trop fêté. Mais j’étais jeune et folle. Je pensais que ça faisait partie de l’évolution, qu’en vieillissant, on devenait plus sage, et que l’équilibre était une étape obligatoire de la vie. Faut croire que non. Et je suis bien contente de constater ma sagesse. Je mérite mon beau hibou, que j’ai fait tatouer sur mon épaule il y a deux semaines.

Sur ce, il est temps pour moi de reprendre un peu de sommeil.

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