Dans un enchaînement d’événements
tout à fait hétéroclite, il faut bien mettre un peu de piquant dans sa vie
professionnelle, il s’est avéré que j’ai eu affaire avec la fonction publique
des deux gouvernements dans la même semaine, et sans aucun lien avec mes
impôts.
Premièrement, pour assurer une
certaine cohérence avec moi-même et avec mon non-désir de voyager, j’avais une
demande de passeport remplie qui traînait chez moi depuis septembre, dans le
fichier « à traiter cette semaine » de l’armoire de classement
finement organisée par mon chum. Puisque l’entreprise qui m’emploie fait
affaire avec le monde entier, pour vendre ses machines polluantes à toutes ces
usines polluantes, vilaine, on m’avait conseillé de me préparer.
Sans doute par crainte de me
retrouver malgré moi seule, pour une période indéterminée, dans un pays dont je
ne parle pas la langue et où le fluxxxx sans fin est non seulement envisageable,
mais inévitable, je laissais traîner la chose. Jusqu’à ce qu’on me dise que ma
présence serait peut-être requise à Newcastle, en Angleterre, peut-être la
semaine même, pour quelques jours.
Ça se revire de bord assez vite,
une fille qui veut. Par contre, ne réussit pas qui veut. Nous étions vendredi midi.
Après m’être rendue en catastrophe au bureau des passeports, la madame, qui
avait la main lourde sur l’étampe Annulé/Cancelled, en a sacré un grand coup
dans toutes les pages que j’avais si minutieusement remplies. Quoi? Simple
erreur de date.
Le lundi suivant, donc, après
avoir couru après mon répondant et tout le tralala, je parvenais enfin à
compléter ma demande, en règle, jusqu’à ce que, malheur, je sois née à Calgary.
Non pas que l’Ouest canadien soit un vilain endroit, loin de là, mais lorsque
le Directeur de l’état civil, entité provinciale, émet un certificat de
naissance pour un étranger, moi, et qu’il omet d’écrire à côté de la ville « étrangère »
le nom de la province, ça confond les esprits libres.
Calgary, Québec? Vraiment. J’admets
que ça aurait pu être une réelle source de confusion, considérant que certains
noms de villes peuvent s’avérer populaires, comme Newcastle par exemple, qu’on
retrouve quinze fois aux États-Unis, trois fois au Royaume-Uni et même une fois
au Canada. Par contre, un peu de jugeote,
ça n’aurait fait de mal à personne.
Sans refuser ma demande, on m’a
tout de même fortement suggéré de faire une demande de correction. J’ai donc
appelé, puisque le site web ne mentionnait pas mon cas, vu son excentricité.
Là, on m’a dit d’envoyer le certificat original par la poste, et qu’on
corrigerait la chose. Euh… Pourquoi ne pas simplement m’en envoyer une nouvelle
copie, dans laquelle tous les sceptiques ne pourraient être confondus,
mentionnant dans la clarté la plus divine que Calgary est en Alberta?
Non. Évidemment. Sans cela, où
tous ces fonctionnaires gouvernementaux trouveraient-ils de quoi justifier leur
existence en tant qu’êtres humains salariés, grassement payés par nos impôts?
Nulle part, sans doute.
Puisque les plus belles histoires
sont celles qui ont une fin, il s’est avéré que je n’irai pas en Angleterre,
finalement. Mais jeudi, croyez-moi que j’irai le chercher, mon premier
passeport, qu’ils sont parvenus à produire en quatre jours, pour 30 $ de
plus.
Bonne fin de soirée.
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