mardi 17 avril 2012

Procédurite aigüe


Dans un enchaînement d’événements tout à fait hétéroclite, il faut bien mettre un peu de piquant dans sa vie professionnelle, il s’est avéré que j’ai eu affaire avec la fonction publique des deux gouvernements dans la même semaine, et sans aucun lien avec mes impôts.

Premièrement, pour assurer une certaine cohérence avec moi-même et avec mon non-désir de voyager, j’avais une demande de passeport remplie qui traînait chez moi depuis septembre, dans le fichier « à traiter cette semaine » de l’armoire de classement finement organisée par mon chum. Puisque l’entreprise qui m’emploie fait affaire avec le monde entier, pour vendre ses machines polluantes à toutes ces usines polluantes, vilaine, on m’avait conseillé de me préparer.

Sans doute par crainte de me retrouver malgré moi seule, pour une période indéterminée, dans un pays dont je ne parle pas la langue et où le fluxxxx sans fin est non seulement envisageable, mais inévitable, je laissais traîner la chose. Jusqu’à ce qu’on me dise que ma présence serait peut-être requise à Newcastle, en Angleterre, peut-être la semaine même, pour quelques jours.

Ça se revire de bord assez vite, une fille qui veut. Par contre, ne réussit pas qui veut. Nous étions vendredi midi. Après m’être rendue en catastrophe au bureau des passeports, la madame, qui avait la main lourde sur l’étampe Annulé/Cancelled, en a sacré un grand coup dans toutes les pages que j’avais si minutieusement remplies. Quoi? Simple erreur de date.

Le lundi suivant, donc, après avoir couru après mon répondant et tout le tralala, je parvenais enfin à compléter ma demande, en règle, jusqu’à ce que, malheur, je sois née à Calgary. Non pas que l’Ouest canadien soit un vilain endroit, loin de là, mais lorsque le Directeur de l’état civil, entité provinciale, émet un certificat de naissance pour un étranger, moi, et qu’il omet d’écrire à côté de la ville « étrangère » le nom de la province, ça confond les esprits libres.

Calgary, Québec? Vraiment. J’admets que ça aurait pu être une réelle source de confusion, considérant que certains noms de villes peuvent s’avérer populaires, comme Newcastle par exemple, qu’on retrouve quinze fois aux États-Unis, trois fois au Royaume-Uni et même une fois au Canada.  Par contre, un peu de jugeote, ça n’aurait fait de mal à personne.

Sans refuser ma demande, on m’a tout de même fortement suggéré de faire une demande de correction. J’ai donc appelé, puisque le site web ne mentionnait pas mon cas, vu son excentricité. Là, on m’a dit d’envoyer le certificat original par la poste, et qu’on corrigerait la chose. Euh… Pourquoi ne pas simplement m’en envoyer une nouvelle copie, dans laquelle tous les sceptiques ne pourraient être confondus, mentionnant dans la clarté la plus divine que Calgary est en Alberta?

Non. Évidemment. Sans cela, où tous ces fonctionnaires gouvernementaux trouveraient-ils de quoi justifier leur existence en tant qu’êtres humains salariés, grassement payés par nos impôts? Nulle part, sans doute.

Puisque les plus belles histoires sont celles qui ont une fin, il s’est avéré que je n’irai pas en Angleterre, finalement. Mais jeudi, croyez-moi que j’irai le chercher, mon premier passeport, qu’ils sont parvenus à produire en quatre jours, pour 30 $ de plus.

Bonne fin de soirée.

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