lundi 23 avril 2012

Jean Charest, ce boute-en-train


Diantre! On a fait une blague. N’étant moi-même pas une adepte de la libéralité, il serait fort tentant de croire que mes yeux se seraient révulsés à la simple mention du premier ministre. Eh non. Mon fils lui aurait dit, tout naïvement : « Maman, c’est une grosse blague ». Moi, personnellement, je l’ai trouvée tout à fait drôle et appropriée, même avant que polémique il y ait. Imaginez donc ce que j’en ai pensé après que j’aie lu et entendu la présidente de la FEUQ s’en offusquer… on aurait dit qu’elle était encore plus drôle. Ça fait du bien de se marrer un peu.

Après avoir ri, parce qu’il faut bien se redresser ensuite, j’ai lu le reste de l’article et la citation suivante m’a frappée : « Faire des blagues sur le dos des étudiants, c'est franchement insultant! ». Je me pensais intelligente. Eh non. J’ai beau chercher, je ne trouve pas l’insulte dans la blague. La revoici entière.

« Le Salon Plan Nord est déjà très populaire, les gens courent de partout pour rentrer », a lancé à la blague le premier ministre. « Ceux qui frappaient à la porte ce matin, on pourrait leur offrir un emploi... dans le Nord, autant que possible ».

J’étais très forte en compréhension de texte pourtant, tous degrés de scolarité confondus (eh oui, je suis allée à l’école, et relativement longtemps). Est-ce moi qui suis trop tolérante quand on me fait des blagues douteuses, ou suis-je tout simplement trop à droite pour avoir des émotions?

Dans ma douche, tout à l’heure, j’ai fait un parallèle intéressant. Je peux vous expliquer pourquoi je suis à ce point de droite (surpris?). C’est purement scientifique. On ne peut y échapper. Les gens de droite sont là pour équilibrer la société, pour modérer les gauchistes qui, si on les laissait aller, interdiraient le développement des ressources, les voitures, le maquillage, et toute autre nécessité (réelle ou non) de la vie. Comme les émotions et la raison. La droite est la raison. Quand la gauche dérape, elle la ramène. Malheureusement, l’inverse est aussi vrai. Par contre, j’aime l’idée de prendre position et, fait surprenant, ma raison gagne souvent.

Dans le même ordre d’idée, la semaine dernière, l’animateur du midi de Radio X, que trop de gens appellent radio poubelle, à tort, avait Martine Desjardins en entrevue téléphonique. Elle piaillait qu’un diplôme universitaire était la nouvelle norme et que tout le monde se devait d’en avoir un. Encore là, je me pensais intelligente, mais je ne comprenais pas. Puis, plus tard, alors que je circulais dans ma polluante voiture dans la basse ville, j’ai compris. Il y avait un genre de gars qui marchait sur le trottoir. Il portait des vêtements usés, laids, et avait les cheveux sales et moches.

J’ai porté un jugement vilain, qui va comme suit : « Lui, il est certainement pour la grève ». En le dépassant, j’ai vu qu’il portait un carré rouge. Illumination. Il est convaincu que tout le monde doit avoir un diplôme universitaire, c’est certain. Une coiffeuse, ça ne sert à rien, de toute évidence. Le mécanicien automobile non plus. Et c’est là que c’est devenu encore plus clair.

La grève est à son apogée dans les grandes villes, dont Chicoutimi ne fait pas partie. Citons Montréal, puisque c’est la plus populeuse. À Montréal, il n’est pas nécessaire d’avoir une voiture. À Montréal, on peut lutter contre les usines, les milieux industriels, parce que l’argent, il est là, sans qu’on sache d’où il vient. L’exploitation des ressources est un concept abstrait, inutile et diabolique. C’est bien beau la culture, les finances, le divertissement, mais avez-vous oublié qui paie pour tout ça? Quand vous vous élevez contre un barrage, que vous condamnez les grandes entreprises, prenez-vous cinq minutes pour monter un plan d’affaires dans lequel le Québec n’exploite pas ses ressources et où tout le monde mange à sa faim?

Bon, je m’égare un tout petit peu, je refoule depuis longtemps. Mais quand je vous entends pleurer sur des peanuts, oui des peanuts, pas des arachides, parce que 90¢ par jour, on s’entend que ce n’est RIEN, je ne peux m’empêcher de penser aux 160 employés de Novelis qui se retrouvent sans emploi le premier août prochain. Ça, c’est un vrai drame. Des gens qui se retrouvent sans rien, sans même une explication. Et puis, tant qu’à refouler, Marc Maltais, qui s’en va traiter son employeur de faiseur de génocides, avec un s, est-ce qu’ils pourraient le foutre dehors. Mais non, il est syndiqué. Pourquoi les syndiqués ont le droit de voler, détruire, dormir au travail, et ce, sans jamais se faire chicaner?

Bon, je suis hors de contrôle. Je vais me coucher.

1 commentaire:

  1. C'est intéressant.

    Vous me semblez avoir une bien curieuse et très concise définition du mot "scientifique" outre-Atlantique.

    Mais peut-être ne suis-je pas assez au fait des procédés scientifiques et des méthodologies de raisonnement en vigueur dans le domaine scientifique.
    C'est très intéressant dans la mesure où de mon point de vue, j'ai toujours pensé que seul les vraies "gens de gauche" étaient réellement les "intellectuelles".
    Les gens de droite ne restant à jamais que des nombrilistes ploutocrates tout au plus expert-comptables, ne sachant que reproduire bêtement et machinalement des schémas prés-mâchés et ingurgités durant leurs études ; schémas axés sur l'individualisme et la compétition, incapable d’élever leur pensée au niveau du collectivisme et de l'intérêt général.

    Votre blogue respire l'aigreur, la peur et le mépris.

    Continuez, c'est exquis :)

    Un crétin "passionné", fermement de gauche.

    RépondreSupprimer