samedi 19 mai 2012

Misogyne


Suite à un enchaînement d’événements plus ou moins (moins que plus) agréable, il est devenu fort à propos de raisonner sur les différences entre la misogynie et le sexisme. À mon sens, pour moi qui vis dans une société « évoluée », le sexisme était un mythe, une rumeur, une légende. La misogynie quant à elle était une légère tare sociale, de faible conséquence. Pourtant, à ma grande surprise, la misogynie n’est rien de moins qu’une des deux formes de sexisme, soit la haine contre les femmes (l’autre étant la haine contre les hommes : la misandrie). Ce n’est donc pas moins pire, mais tout à fait du sexisme.

On devrait tous savoir, même ceux qui pratiquent activement la chose, que toute forme de discrimination est non souhaitable, et carrément stupide. Les noirs ont eu leur lot de souffrance, et ça roule encore. Sans vouloir justifier la chose, il est plus aisé de l’expliquer du fait que les noirs étaient minoritaires dans les pays de blancs, et que les blancs ont disjoncté, un genre de Power Trip, qui a collé.

Puis, quand l’homosexualité est devenue plus affichée, plus socialement répandue, il y a eu comme un dégoût collectif. Les gens ont eu peur, c’était différent, « anormal », relativement rare et inexplicable. Ça persiste encore, surtout en région. C’est malheureux, mais ça achève, la génération qui rebute a passé ses meilleures années.

Mais haïr les femmes, voyons! Chaque être humain sur terre est sorti d’une femme. Les femmes ne sont pas minoritaires en nombre, et chaque peuple en a plein. Même les Chinois, qui les ont éliminées à la naissance pendant longtemps, et qui le font peut-être encore, sont en train de réaliser leur erreur. Les femmes ont des aptitudes dans certaines tâches que les hommes n'ont pas, soit, et l’inverse est aussi vrai, et elles ont tous les désagréments physiques du monde à la  naissance, mais ça ne devrait que les rendre plus fortes et honorables.

En lisant sur la misogynie, j’ai appris et réalisé des choses. Sans le faire exprès, j’ai moi-même des propos misogynes. Je vais dès lors corriger le tir. Des expressions telles que  « Se faire fourrer » sont misogynes. Si on tente d’insulter quelqu’un en lui disant d’aller se faire enculer, on sous-entend donc que se faire enculer est une action « passive donc inférieure », procédée par une personne « active donc supérieure ». Toute personne dont la fonction sexuelle est réceptacliste (j’adore mon nouveau mot) serait donc inférieure à celle qui pénètre. À moins de s’accessoiriser en ce sens, la femme est donc forcément inférieure à l’homme, tout comme le gai qui reçoit.

Tout ce blabla pour dire que j’ai été victime de propos sexistes. Pour la deuxième fois, provenant de la même personne. On ne me les a pas dits de vive voix, mais on me les a reportés, les deux fois.

On a dit de moi que je devais être ramenée à mon  « niveau de femelle ». Je sais que la personne qui a vomi ces propos est bien plus malheureuse que moi dans le contexte. Je sais que c’est lui le pire dans tous ça, parce que je suis hiérarchiquement supérieure à lui et qu’il devra « m’obéir »dans le futur. Mais je ne pensais jamais ressentir un jour la douleur de la discrimination. Je ne pensais pas que ça faisait si mal.

Une personne qui se dissocie de la société par choix doit assumer de tels comportements à son endroit. Mais la race, le sexe, l'orientation sexuelle, la maladie, la classe sociale (pour les enfants et personnes inaptes au travail) ne devraient jamais creuser ce genre de fossé.

Savoir qu’on avait dit cela m’a fait mal. Savoir que la conséquence encourue suite à ces propos n’en est pas vraiment une m'a profondément dérangée, et me dérange encore. Mais la simple idée qu’il ait pu se défendre en disant : « Voyons, c’est juste un commentaire, et je peux bien dire ce que je veux », et qu’on l’ait cru, me rend carrément malade. Mais on vit dans un monde où la liberté d’expression a le plein pouvoir surtout le reste. Et la folie aussi. Sans blague, j’ose croire que personne n'a jamais été blanchi d’avoir discriminé quelqu’un sous prétexte qu’il a le droit de s’exprimer.

À partir de maintenant, je dirai que je me suis faite « avoir ». En plus d’être moins vulgaire, je n’encouragerai plus le « sexe fort ». Remarquez que je pourrais ne plus jamais me faire avoir et ça ferait quand même. Bonne soirée.


1 commentaire:

  1. La personne qui a reporté de tels propos a aussi son tort. Ceux qui ont entendu ces propos devraient eux-mêmes corriger l'interlocuteur au lieu de répéter la chose.

    Il faut être fait solide en ce bas monde. Vous êtes en droit d'exiger un certain respect. Personne n'est payé pour insulter les autres.

    Je vous soutiens dans vos pensées mais aussi dans vos droits.

    Grand-Langue

    RépondreSupprimer