lundi 28 mai 2012

Les travers de la loi 78


À quoi bon instaurer une loi, avec des « conséquences », si lesdites conséquences ne sont finalement qu’un petit rien tout nu? écrit-elle, aux prises avec un hoquet violent et douloureux. Allez savoir.

Pour ma part, et assoyez-vous avant de lire, je trouve la loi 78 un peu abusive, et surtout très vague. En fait, je suis en train de lire la loi et je me rends compte que la section que je trouve exagérée n’y est plus. Je ne suis donc plus en désaccord. Pardonnez-moi.

Ceci étant dit, toutes ces semi-nouvelles concernant le conflit étudiant me font haïr tout ce qui ressemble à un média. Même Facebook, que je prenais la peine de consulter de temps en temps, question de lire toutes ces inutilités qui sont quotidiennement publiées, me pue légèrement au nez. C’est ça, ou encore la persistante odeur de fumier qui embaume la ville ces derniers temps.

J’aurais envie d’aller manifester contre les carrés rouges. Je ne le ferai pas, par contre, parce que le jour, je suis trop occupée à faire rouler l’économie et le soir, je suis trop occupée à jouer à moitié mon rôle de femelle, me contentant de remplir les estomacs. Mon fils l’a dit : « C’est Papa qui fait la vaisselle Maman ». Une fois que tout le monde a mangé, que la vaisselle est propre, le petit aussi, qu’on a joué avec une (ou plusieurs) des mille versions de Flash McQueen, et que le petit est au lit, je pourrais. Oui, je pourrais ramasser ma « gang » de gens straight, normaux, contribuables et propres et aller beugler plus fort que les carrés rouges, mais… Vous voyez bien que ça n’a pas de sens. Je suis une militante du sens et tout ça n’en a aucun.

Parlons-en donc du sens. J’ai une question, très pertinente, et j’aimerais qu’on y réponde. S’il vous plaît. Comment se fait-il que des étudiants puissent faire la grève? Je coche sur ce point, mais ce sera ainsi tant que je ne comprendrai pas. Les syndicats sont des ramassis de gens qui travaillent et qui sont régis par une convention collective, dans laquelle il est (sans doute) écrit qu’ils ont le droit de faire la grève. Ils paient (souvent malgré eux) ledit syndicat et doivent (souvent de force) soutenir la cause (qu’elle en soit une ou non). Soit. Ils sont au courant. Ils ont consciemment choisi un travail syndiqué.

Mais les pauvres étudiants, ceux qui entrent à l’université dans le but d’en sortir avec un diplôme et de gagner leur vie avec, qu’ont-ils fait pour mériter ça. Ici, ils ont été chanceux. Personne n’a perdu sa session. Mais tous ceux pour qui c’est le cas, POURQUOI?!!

Parfois, il m’arrive de tenter de me mettre dans leur peau et je me vois, les yeux injectés de sang, prête à arracher des ganses de chanvre et à lancer des bérets de laine organique ou recyclée au bout de mes bras. Je jurerais sans doute dans le décor, à péter un câble en plein milieu du festival du pas-propre, mais je lutterais vraiment pour mon point. Ou non. Probablement pas en fait. La liberté d’expression est un concept abstrait, et elle n’est invoquée que par ceux dont les actes sont illégaux et qui « luttent pour une cause ». Les gens comme moi n’invoquent pas la liberté d’expression. Non, les gens comme ont des responsabilités sociales, professionnelles et familiales, et c’est ce qui les retient de faire des conneries en foule.

Ce faisant, il se fait tard et évidemment, je travaille demain. Et c’est tant mieux.

1 commentaire:

  1. Le gouvernement calcule, il vous connait! Nous sommes nombeux à penser de cette façon dans cette affaire. Lui qui trainait à la queue dans les sondages est maintenant à égalité avec le PQ. Pas encore la situation idéale mais c'est mieux qu'avant. Il pourrait être réélu! ce gouvernement sait aussi que vous allez voter, il compte là-dessus.

    Les étudiants? Faut savoir desquels on parle. Hier j'ai écouté une émission radio française qui traitait du sujet... en profondeur. Au moins 20 étudiants furent interrogés. Ceux en faveur de la grève étaient en sociologie, en histoire (j'aime l'histoire), en lettres, quelques-uns en droit et à peu près tous étaient à l'UQUAM. Inutile d'en dire plus. Certains affirmaient que cette grève comportait plus de matière qu'une session!

    Ceux qui ne sont pas aux études et qui se joignent à eux souhaitent faire tomber Charest. Je ne comprends pas bien car des élections étaient en vue et le parti Libéral aurait eu beaucoup de difficulté à se faire élire.

    Une chatte en perdrait ses chatons.

    Grand-Langue

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