Ça puir! dit Jacquouille la
Fripouille, fidèle escuyer de Godefroy le hardi, comte de Montmirail, après s’être
écrasé le nez sur le bitume, et d’avoir constaté ladite puanteur (Référence :
Les visiteurs ).
Mon nez, avec lequel j’ai une
relation amour-haine, vu son acuité, me surprend chaque jour en détectant les
pires comme les meilleures odeurs, notamment dans le cadre de mes fonctions
professionnelles. Avec les années, j’ai acquis un répertoire olfactif (peu) enviable
qui me permet une fois de plus de démontrer ma mésadaptation sociale.
Si certaines odeurs désagréables
sont tolérables, certaines autres me rendent presque malade. Voici donc le
portrait d’une journée ordinaire, selon ma proéminence nasale :
Le classique creton-swing. Moins
populaire chez les bureaucrates que dans les ateliers ou usines, il laisse
toujours un arrière-goût désagréable à quiconque suit et sent. Comme son nom l’indique,
c’est un mélange finement dosé de sueur et de viande cuite, qu’on a
affectueusement appelé « creton-swing », « on » étant
moi-même.
Le rot métallique. Typique de
tout aliment contenant de l’aspartame, l’odeur de métal taponné est subtile,
mais présente dans les éructations matinales d’un certain collègue, dont la
consommation de Pepsi diète dépasse l’entendement. Pourquoi boire de l’eau
alors qu’on peut alimenter les préjugés comme quoi la liqueur diète rend gros,
et roter dans la face du monde à 7 h 30 le matin?
Huile de bison. S’approcher trop
près du dessous de bras d’un collègue qui a eu chaud, en fin d’après-midi, et
qui commence à sentir l’homme, ça va. C’est la vie et, quand on sort prendre l’air
sur l’heure du dîner et qu’il fait 28 °C dehors, ça peut arriver qu’on « dégage »
un peu. Les antisudorifiques et désodorisants ont leurs limites. Par contre, embaumer
tout un étage d’une persistante odeur de bison, qui laisse tous les autres
participants pantois, en avant-midi, l’hiver, c’est autre chose. Un truc facile
à suivre, les gars, avant de mettre un chandail pour une deuxième fois sans l’avoir
lavé, demandez à votre femme de le sentir. S’il pue déjà, ça ne fera qu’empirer.
Le pourrissement. Personne ne
sent bon de la bouche en se levant le matin. Ça passe généralement lorsqu’on
mange, ou après un bon brossage de dents, quoique ce dernier n’est pas garanti.
Après un café non plus. Café-cigarette, on n’en parle pas. La mauvaise haleine
est un concept auquel je n’adhère pas. Ça m’arrive parfois, très rarement,
généralement après un café, et je me sens, donc je prends les moyens
nécessaires pour enrayer l’épidémie. Pourtant, je suis convaincue que ce n’est
pas si terrible senti de l’extérieur. Par contre, répandre son arôme dans une
pièce entière, et déborder jusque dans le couloir, c’est intense. Et c’est un
fait vécu. Je déteste mon nez.
La dernière, mais non la moindre,
la fragrance « humidité ». Née d’un mauvais séchage des vêtements ou
de la serviette de douche, elle prend toute sa maturité à mesure que l’item
imprégné se refait laver, et mal resécher. Se déclinant de la douce, mais
désagréable bruine à la concentration maximale, elle permet à quelques
personnes de mon entourage de ne pas passer inaperçues. Par contre, je ne suis
pas encore assez exercée pour dire lequel est lequel lorsque ladite puanteur
daigne me chatouiller les narines.
Bon, je vais me laver, puisqu'on en parle.
Je vous comprends tellement. J'ai droit à la combinaison café-cigarette à chaque jour au travail mais ce que je trouve encore plus pénible c'est l'odeur de parfum cheap aspergé sans retenue. J'ai déjà changé de place dans le métro parce que je commençais à avoir mal à la tête.
RépondreSupprimerCourage! hihi
Chantal
Vous avez sûrement lu Le Parfum de Süskind? Est-ce un nouveau chapitre?
RépondreSupprimerMoi j'aime les odeurs, toutes, sans exceptions. Mon habitation jouxte une terre et quand on y étend du fumier, j'ouvre les fenêtres! Il n'y a pas de mauvais parfums, c'est culturel.
Grand-Langue