lundi 26 mars 2012

Bombe puante


Ça puir! dit Jacquouille la Fripouille, fidèle escuyer de Godefroy le hardi, comte de Montmirail, après s’être écrasé le nez sur le bitume, et d’avoir constaté ladite puanteur (Référence : Les visiteurs ).

Mon nez, avec lequel j’ai une relation amour-haine, vu son acuité, me surprend chaque jour en détectant les pires comme les meilleures odeurs, notamment dans le cadre de mes fonctions professionnelles. Avec les années, j’ai acquis un répertoire olfactif (peu) enviable qui me permet une fois de plus de démontrer ma mésadaptation sociale.

Si certaines odeurs désagréables sont tolérables, certaines autres me rendent presque malade. Voici donc le portrait d’une journée ordinaire, selon ma proéminence nasale :

Le classique creton-swing. Moins populaire chez les bureaucrates que dans les ateliers ou usines, il laisse toujours un arrière-goût désagréable à quiconque suit et sent. Comme son nom l’indique, c’est un mélange finement dosé de sueur et de viande cuite, qu’on a affectueusement appelé « creton-swing », « on » étant moi-même.

Le rot métallique. Typique de tout aliment contenant de l’aspartame, l’odeur de métal taponné est subtile, mais présente dans les éructations matinales d’un certain collègue, dont la consommation de Pepsi diète dépasse l’entendement. Pourquoi boire de l’eau alors qu’on peut alimenter les préjugés comme quoi la liqueur diète rend gros, et roter dans la face du monde à 7 h 30 le matin?

Huile de bison. S’approcher trop près du dessous de bras d’un collègue qui a eu chaud, en fin d’après-midi, et qui commence à sentir l’homme, ça va. C’est la vie et, quand on sort prendre l’air sur l’heure du dîner et qu’il fait 28 °C dehors, ça peut arriver qu’on « dégage » un peu. Les antisudorifiques et désodorisants ont leurs limites. Par contre, embaumer tout un étage d’une persistante odeur de bison, qui laisse tous les autres participants pantois, en avant-midi, l’hiver, c’est autre chose. Un truc facile à suivre, les gars, avant de mettre un chandail pour une deuxième fois sans l’avoir lavé, demandez à votre femme de le sentir. S’il pue déjà, ça ne fera qu’empirer.

Le pourrissement. Personne ne sent bon de la bouche en se levant le matin. Ça passe généralement lorsqu’on mange, ou après un bon brossage de dents, quoique ce dernier n’est pas garanti. Après un café non plus. Café-cigarette, on n’en parle pas. La mauvaise haleine est un concept auquel je n’adhère pas. Ça m’arrive parfois, très rarement, généralement après un café, et je me sens, donc je prends les moyens nécessaires pour enrayer l’épidémie. Pourtant, je suis convaincue que ce n’est pas si terrible senti de l’extérieur. Par contre, répandre son arôme dans une pièce entière, et déborder jusque dans le couloir, c’est intense. Et c’est un fait vécu. Je déteste mon nez.

La dernière, mais non la moindre, la fragrance « humidité ». Née d’un mauvais séchage des vêtements ou de la serviette de douche, elle prend toute sa maturité à mesure que l’item imprégné se refait laver, et mal resécher. Se déclinant de la douce, mais désagréable bruine à la concentration maximale, elle permet à quelques personnes de mon entourage de ne pas passer inaperçues. Par contre, je ne suis pas encore assez exercée pour dire lequel est lequel lorsque ladite puanteur daigne me chatouiller les narines.

Bon, je vais me laver, puisqu'on en parle.

dimanche 25 mars 2012

Mille mercis


Ce n’est pas peu dire. En fait, dire « mille mercis » à quelqu’un qui nous a rendu service ou offert quelque chose, c’est trop peu dire.

Sans avoir la pensée magique que tout m’est dû, loin de là, je ne suis pas adepte du « merci encore », dans toutes ses déclinaisons. Dire merci une fois, sincèrement, ça me va. Que quelqu’un me remercie sincèrement, une seule fois, ça me comble. Je me pensais correcte. Je doute maintenant.

J’ai déjà mentionné ma confusion par rapport à certaines conventions sociales, dans un passé de plus en plus flou, et je réitère. Premièrement, qui décide de ces conventions? Je ne parle pas des marques de politesse de base telles que : s’il vous plaît, merci, pardon, un instant, de rien, et les autres », je pense plutôt aux règles non écrites, qui semblent être apparues subitement pour ensuite faire douter tous les non pratiquants.

Exemple, le merci. Tel que mentionné plus haut, je me contente généralement de signifier ma gratitude une seule fois, bien sentie, puis je passe à un autre appel. On m’invite à manger, je prends soin d’apporter un petit présent, par obligation bien sûr, parce que je n’adhère pas non plus à cette convention, et encore moins à celle qui nous empêche de boire le vin que nous donnons, ou recevons lors du même repas, et je remercie quand je quitte. Il m’arrive aussi de porter un toast de remerciement aux hôtes, mais c’est un comportement acquis de ma belle-famille, et je le fais par semi-obligation morale.

Là où je suis fautive, si je me fie à ce que je vois autour de moi, c’est à mon non-appel chez les hôtes pour les remercier à nouveau au lendemain de ladite invitation. Par contre, tous ceux qui le font me poussent au questionnement suivant : Qui a tort, qui a raison? Suis-je disciple de Satan si je n’appelle pas, ou plutôt si je suis prête à la canonisation en le faisant? Puis, pourquoi se fait-il que remercier une fois ne suffise pas? Je dois admettre que lorsque je rends service à quelqu’un, que ça ne me faisait pas pleinement plaisir, un deuxième remerciement est bienvenu, quoique non nécessaire, et non attendu, mais lorsque je reçois des gens à manger, ça me fait réellement plaisir, et j’aime bien qu’on en revienne.

L’émotion qui me vient, lors dudit remerciement supplémentaire, est un peu comparable à celle qui me submerge lorsque je passe après une madame qui donne du pourboire à la caissière et à l’emballeur, à l’épicerie. Je ne suis que normale, mais je passe pour gratteuse, simplement parce que le standard s’est élevé sans raison valable, juste devant moi.

Puisqu’on fait dans la gratitude, je tiens à remercier sincèrement Accent Grave pour son commentaire à mon précédent billet, qui était meilleur que le texte lui-même, et qui m’a réconfortée par rapport à ma prise de position. J’ai pleinement le droit, en tant qu’être humain doté d’une capacité de réflexion, de me positionner face à un sujet qui me touche. Si la plupart de mes textes sont neutres, et qu’ils vous plaisent, rien ne sert de m’abandonner parce que je ne pense pas comme vous. Les idées de centre ne font pas avancer la société et n’alimentent pas la discussion.

Sur ce, merci d’être là.

mercredi 21 mars 2012

Frais de scolarité - la suite

Si mes propos crus de la veille ont semblé choquer certains lecteurs, sachez tous que j’en suis fort heureuse. Non, je ne suis pas en profond manque d’attention, mais tous les débats sont positifs, dans le sens qu’ils permettent de pousser la réflexion à un niveau supérieur.

Mon opinion n’a pas changé, je suis toujours d’avis que beaucoup trop de programmes d’études universitaires ne méritent pas d’être financés. Je ne reviendrai pas là-dessus. Je trouve aussi étrange que les manifestants principaux de la présente bataille soient pour la plupart des disciples de ces mêmes programmes.

Je me suis égarée du sujet d’origine hier, l’émotion sans doute, et je trouve que je n’ai pas assez parlé de l’augmentation des frais en tant que telle. Cette hausse, elle est facilement absorbable par quiconque travaille après ses études. Fin.

En réponse aux deux commentaires que j’ai reçus, merci en passant, voici ce que j’ai à rajouter. Si je ne suis vraiment pas d’accord avec l’importance qu’a réellement la culture, c’est une question d’opinion, et je ne m’attarderai pas puisqu’il n’y aura jamais de fin, je suis complètement bornée.

Pour ce qui est de ne pas pouvoir tous être comptable ou ingénieur, soit. Je comprends. Moi-même, si j’avais suivi mes émotions, mon désir profond, je me serais lancée à l’aveugle en littérature. Ingénieure, ça fait aussi, et je m’y plais réellement. J’écris et je lis quand j’arrive chez moi. Je dessine aussi, et très bien en plus. C’est mieux comme ça. En plus, je peux me permettre d’utiliser un français bas de gamme dans mon blogue et me dire que je ne sais rien faire de mieux. (Blague). Puisque je ne sais pas trop ce que le terme « technique » englobe, je me risquerai à dire qu’il y a bien d’autres choix. Infirmière, psychologue (avec une certaine réserve), n’importe quoi en administration, design industriel, les choix sont nombreux.

Pour ce qui est de payer les cours de yoga, l’activité physique à la population, j’usais de sarcasme. Je ne suis apparemment pas libérale, et je suis plutôt capitaliste. Mon travail, mes affaires, mes choix, mon argent. Tout comme je ne voulais pas que ma mère entre dans ma chambre à l’adolescence, je ne veux pas que la société me torche. Question de principes personnels, je suppose. La société n’est pas faite pour les simples travailleurs comme moi. Je ne suis pas folle, je ne contribue pas au divertissement collectif et je suis dans la classe moyenne donc je passe mon temps à payer pour les autres.

Autre point, j’ai du mal à comprendre en quoi mon opinion ne fait que renforcer les stéréotypes. Quels stéréotypes? Je suis un antistéréotype. Vous avez sans doute raison sur un point, j’idéalise beaucoup tout ce qui est technique. Je m’assume pleinement. Nous manquons d’ailleurs cruellement de main-d’œuvre, à ceux que ça intéresse, et ceci est en grande partie dû au fait que les études techniques demandent des efforts qui vont au-delà du plaisir absolu, ce qui tend à dissuader ceux qui étudient « pour le fun ». Les résultats sont réels, mais les années que ça dure, elles peuvent sembler longues. J’imagine que j’avais une vision.

Contrairement à ce qu’il peut sembler, je n’encourage pas les études universitaires à tout prix. Pompier, policier, mécanicien, coiffeur (vous voyez, si j’encourageais les stéréotypes, j’aurais dit coiffeuse), secrétaire, cuisinier, plastreur, menuisier, ébéniste, tous des métiers qui peuvent être stimulants. Tous des contribuables aussi.

Je sais qu’une bonne partie des gens qui suivent les blogues sont aux antipodes de mes opinions, qu’ils croient aux syndicats, qu’ils encouragent la culture, le transport en commun et qu’ils pensent que le développement économique en région ne sert qu’à polluer. Pourtant, je veux encore que ces personnes me lisent, si peu nombreuses soient-elles, parce qu’il n’y a rien d’intéressant à plaire à tous, j’aime qu’on me contrarie, tant que c’est poli.

Je tenais donc à m’excuser de vous décevoir, si c’est le cas, mais je vous avertis que de temps en temps, il se peut que vous soyez choqués. C’est comme ça.

lundi 19 mars 2012

Payer pour avoir un avenir, non?

Quoi de pire pour l’humeur et l’état général que d’être bombardé d’informations sur un sujet avec lequel nos convictions font des flammèches?

Afin de ne pas sombrer dans l’exagération et de ne pas devenir l’ennemie publique numéro un, je vais opter pour la modération. Je vais centraliser mes opinions politiques, si peu fournies puissent-elles être.

Seraient-ce mes lunettes roses, ou aurais-je constaté que parmi mes semblables, le débat qui nous intéresse n’en est même pas un? Malgré toute ma bonne volonté d’être objective dans mes écrits, je dois immédiatement arrêter de me brimer, car il ne ressortira rien de ce texte vide, je ne fais qu’y aligner des mots.

Ceci étant dit, je cherche encore et encore, mais je ne trouve pas de réponse à ma question : comment se fait-il, diantre, que tous les diplômés des domaines techniques pertinents que je connais et fréquente soient en accord avec l’augmentation des frais de scolarité, moi y comprise?

Sommes-nous, mon peuple et moi, des égoïstes sans cœur qui ne se préoccupent pas des étudiants sans avenir (par leur choix) ou sommes-nous simplement réalistes?

Quel réalisme? Me hurlez-vous trop près de l’oreille, à m’en donner l’envie de vous battre. Lorsque j’avais sept ans et que j’allais chercher un deux litres de lait bleu au dépanneur, je payais avec un deux dollars en papier, et il me revenait un 10 ¢. Maintenant, quand je fais de même, il m’en coûte 3.33 $, ou quelque chose du genre. En vingt-deux ans (ouch) donc, le lait a subi une augmentation de coût de 43 %. Les exemples sont nombreux. Le salaire minimum par exemple, est tout près de 10 $ l’heure.

Main dans la main avec une ligne du temps, les produits et services ont pris du coffre, se sont remplumé du derrière. Les ingénieurs sortants gagnent 10 000 $ de plus par année que moi, il y a de cela sept ans.

Qu’en est-il donc de l’éducation? Et certains iront jusqu’à dire que l’éducation devrait être gratuite. Êtes-vous bien? « Are you high? » comme le dirait si bien cette chère Penny dans je ne sais plus lequel des excellents épisodes de Big Bang Theory. Je pense que oui…

Je sais ce que vous voulez entendre, et je vais vous le dire… Oui! Je suis d’accord avec la gratuité des études. Vous êtes tellement étonnés! Vous sentez le chien mouillé jusqu’ici et, croyez-moi, Chicoutimi, c’est loin! Je crois sincèrement que les jeunes ne devraient pas avoir à payer pour leurs études. À certaines conditions. Les voici.

Tous les programmes d’études sans avenir réel tel que les arts, lettres, sciences politiques (quel salissage du mot science), travail social, théologie, plein air, histoire et j’en passe, devraient être payants et fortement contingentés, voir limités d’accès aux enfants de familles riches qui comptent se faire vivre par leurs parents pour une période prolongée. Ces programmes, mes chers amis, ne sont que pur divertissement et culture personnelle. Pourquoi nous, simples mortels, devrions-nous payer pour que certaines personnes puissent faire chier le peuple en ayant l’air brillant dans les partys de famille, mais en ne foutant rien de concret de leur vie, et prenant un malin plaisir à détester publiquement les méchants capitalistes pollueurs et inconscients? C’est un peu comme les artistes qui sucent les ressources de l’État pour se faire vivre, mais en ne rapportant pas un clou.

Tant qu’à y être, pourquoi ne me payez-vous pas des ateliers de yoga, et pourquoi mon conjoint a-t-il dû payer de sa poche ses cours de guitare?

Le gouvernement a les priorités aux mauvaises places, certes, et l’éducation devrait préoccuper davantage. Mais personne n’arrivera à convaincre quiconque a pris en main son futur que les programmes d’étude à faible teneur en crédibilité devraient être payés par monsieur et madame tout le monde, et ne jamais rien rapporter collectivement. Je serais curieuse de savoir combien de finissants sont capables de vivre de leurs études, dans les domaines cités plus haut. Je suis ouverte à la discussion.

J’ai entendu, ces dernières semaines, lors de la défaite d’un vote de grève, que c’était le vote technique qui avait tout fait foirer. C’est dire qu’il y a encore de l’espoir.

lundi 12 mars 2012

Journée de la femme, mais encore

À l’aube de la trentaine, ô la vilaine trentaine, qui est à moins d’un quart d’année de me frapper en pleine gueule, je tente encore de me positionner par rapport à la condition féminine. Pays industrialisé, éducation convenable, classe moyenne, intelligence moyenne à élevée. Tous des facteurs qui facilitent la condition de la femme. Génération aidant, je ne me sens pas du tout interpelée par les « attaques » féministes et les sorties publiques des femmes à barbe.

Dans ma tête à moi, le féminisme à proprement parler est désuet au Canada. Les femmes sont devenues égales aux hommes, ce qui est une absurdité, un non-sens, et les hommes ont été réduits à l’état de… je ne trouve même pas de mot tellement on les ridiculise sans gêne. Ils ont perdu leurs avantages sociaux, comme le droit à la mâlitude et d’être galant, courtois, et de complimenter sans se faire traiter de porc.

Le combat a été mené avant moi me direz-vous, et ce qu’elles ont accompli nous a donné ce que nous avons? Soit, mais c’est du passé, qu’on en revienne maintenant. Le monde est devenu ce qu’il est, il n’est pas nécessaire de tenter de convaincre la femme qu’elle se réduit à l’état d’objet parce qu’elle dépense (gaspille) des dollars si chèrement gagnés pour un tube de mascara à 30 $. Nous sommes assez évolués pour trouver l’équilibre, non?

Si on m’avait dit que, quelque part en l’an de grâce 2012, on me démontrerait hors de tout doute que certains hommes, soi-disant virils et intelligents, croient dur comme fer que la femme n’est qu’un réceptacle qui se doit de savoir torcher et cuisiner, j’aurais esquissé un sourire et j’aurais imaginé un homme de soixante-dix ans qui a bûché toute sa vie pendant que sa tendre épouse torchait, cuisinait et se faisait remplir quand c’était requis, par l’orifice du choix de monsieur. L’image aurait été un peu troublante, j’en conviens, mais je me serais au moins convaincue que cette espèce était en fin de règne et que ce combat était de l’histoire ancienne. Jamais, au grand jamais, je n’aurais cru que de telles pensées et paroles puissent naître et se propager dans des cerveaux qui ont vu le jour au Québec alors que le combat des femmes était déjà bien gagné, qu’elles votaient depuis longtemps et qu’il était déjà dépassé de rester à la maison avec les enfants.

Ouf, pouvez-vous croire que dans ce texte, je me prononce contre le féminisme, tout en prouvant qu’il aurait encore sa place? Je ne pense toujours pas qu’il est réaliste ni souhaitable que la femme soit l’égale de l’homme, parce qu’elle n’est pas et ne sera jamais un homme. Par contre, je dois admettre qu’il est fort inquiétant de penser que je pourrais un jour me retrouver sous les ordres (professionnels – sinon au risque de sa vie) d’un homme qui me prend pour un cruchon géant. Le futur nous parlera, quand il saura quoi nous dire.

Bonne nuit.

mercredi 7 mars 2012

Le complot des fibres

C’est bien connu, il faut manger des fibres. Tellement que c’est désormais mal d’acheter des féculents qui ne contiennent pas de grains entiers. Lorsque cet idéal alimentaire est atteint, qu’il n’y a plus un seul aliment à base de farine dans toute la maison qui n’est pas une source de fibre, sauf la farine blanche, non blanchie, une fois que la transition est complète, que les « biscuits sodas » sont devenus des craquelins de pita 7 grains de Kashi, qu’il n’y a plus trace de nouilles blanches, de céréales vides, de biscuits, il survient une situation troublante.

La gastroentérite n’a rien de troublant en soi, sauf qu’en dehors d’un ventre ultraplat, il n’y a aucun avantage. J’aime bien dormir sur le divan en regardant Big Bang Theory, mais il faut bien travailler pour payer la maison qui abrite la télé. C’est encore plus intense après quatre longues journées à faire le pâté sans gras sur le divan.

Afin de retrouver l’équilibre des choses, c’est-à-dire d’en revenir à ingérer plus que ce que l’on expulse, il faut suivre certaines règles, question de ne pas brusquer ce pauvre système digestif qui a clairement payé son dû.

Il est fortement recommandé d’éviter plusieurs aliments dont les matières grasses, les fruits et légumes crus, sauf les bananes, les produits laitiers, les viandes et tout ce qui contient des fibres. Il faut privilégier les féculents, en évitant les fibres. Ces féculents que j’ai volontairement éliminés de la maison. Ces fibres avec lesquelles j’ai rempli la maison.

Lorsque les professionnels de la santé nous vantent les mérites des fibres, ils oublient que garderie égale gastroentérite et que cette dernière n’est pas compatible avec les fibres. Selon le stade, ça semble même incompatible avec tout, mais entre autres les fibres.

Puisque la gastro est également incompatible avec l’eau, qui tend à augmenter certains symptômes, comme le mal d’être général, il faut tout de même s’hydrater, étant donné que la déshydratation est une conséquence peu enviable. J’ai bu plus de Gatorade en quatre jours que dans les vingt-neuf années précédant cette gastro. Mon préféré est le jaune. Puis le orange. Puis le rouge. Mais l’original parce que le G2, il contient du sorbitol et, croyez-moi, c’est incompatible.

En conclusion, j’ai vraiment hâte de retourner travailler. Et je serais vraiment curieuse de me peser. Mais faute de pèse-personne, je me contenterai de trouver que j’ai maigri du cou. Malgré mon air vieilli (je fais vraiment mon âge), je me sens jeune parce que, comme au temps de mon anorexique adolescente, je rêve sans cesse que je mange des choses « interdites ». Par contre, cette fois, je vous promets que je les mangerai, une fois remise.

jeudi 1 mars 2012

Adjectivisation 2000

Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous faire remarquer à quel point mon billet semble inintéressant avec un titre comme celui-là. Il ne le sera peut-être pas (intéressant), puisque les lignes qui suivent tiennent encore à un futur hypothétique, mais avec un « 2000 » dedans, ça détruit toute ambition de le lire.

Je me demande en quelle année les noms d’entreprise avec « 2000 » ont commencé à apparaître. Entendons-nous que ça sonne bas de gamme depuis une belle grosse décennie?

Belle grosse. Pour une tomate, ça va. Pour une tourtière aussi, malgré que c’est plutôt laid, une tourtière, quoique toujours gros. Mais pour qualifier quelqu’un, il est préférable de se rallier à une autre combinaison de qualificatifs, n’est-ce pas?

Parfois, quand je parle de quelqu’un à quelqu’un qui ne connaît physiquement pas le premier quelqu’un de la présente phrase (allô la variété des mots?), je ne sais plus vraiment comment décrire ladite personne. Puisque je souffre d’une maladie difficilement curable, soit un perpétuel désir de cohérence, dans toute situation, si je bannis un qualificatif parce qu’il est péjoratif, je dois faire de même avec tous les autres qui décrivent le même état.

Je suis accro aux détails et très imaginative. Dans mon monde idéal, on pourrait aisément, et sans risquer la peine de mort, décrire quelqu’un en disant que c’est un petit gros, poilu, avec les dents brunes et un look douteux. Ou un vieux dégingandé avec des grands poils sur le nez et une haleine, ainsi qu'une odeur corporelle généralisée à faire vomir. Pourtant, les poils, ils sont vraiment là. Mais ce n’est pas gentil.

Dans un monde où la perception des autres serait complètement neutre et où personne ne serait mal intentionné, je pourrais aisément dire : « C’est la belle blonde grande et mince qui parle avec le petit gros et poilu, là-bas ». Si on tend à penser que la deuxième partie de la phrase est pire que la première, rien n’est plus faux. C’est même mieux. Voilà pourquoi. 3-2 pour le petit gros. Déconstruisons.

La première partie de la phrase, en plus de faire fantasmer bien des hommes, et surement bien des femmes également, décrit la femme en question avec quatre qualificatifs, soit « belle, blonde, grande, mince ». Sur quatre, trois sont subjectifs, un relate un fait. Et encore. Les gens ont le blond plutôt évasif, mais gardons en tête que c’est une couleur. Sinon, belle, grande et mince, c’est une question de perception.

La deuxième partie, quant à elle, fait peu ou pas fantasmer. Pas moi du moins. Premièrement, je n’aime pas les petits, deuxièmement, j’ai de la misère avec les surplus de poids et j’aime bien le poil, mais j’ai mes limites. Quand on peut dire de quelqu’un d’habillé, sans l’avoir vu dévêtu, qu’il est poilu, c’est que c’est trop. Petit, gros et poilu. Deux opinions, un fait. Quoique, les poils sont tellement devenus tabous, ça doit être l’avènement des salons d’esthétique 2000, qu’un simple duvet peut être devenu une grosse toison. Finalement, disons que c’est 3-3.

On ne peut donc pas dire d’une personne qu’elle est grande, parce qu’il serait péjoratif et fort probablement insultant de dire à une autre qu’elle est petite.

Dire d’une femme qu’elle est mince, ça peut sembler gentil, mais qu’en est-il de son opposé? Outre un homme qui s’entraîne pour les championnats d’hommes forts, dire d’une personne qu’elle est grosse, c’est mal.

Beau, belle, moche, ça va de soi. Et c’est tellement subjectif en plus.

Même poilu, c’est devenu un terme à éviter. S’il a longtemps décrit un simple fait, un état, une réalité et même au pire, la virilité d’un homme, c’est maintenant devenu un genre de maladie. Et ça aussi, c’est tellement subjectif.

Propre et sale. Aussi dégueulasse cela puisse-t-il être, on peut dire de quelqu’un qu’il sent bon, mais évitons de lui dire qu’il pue, parce que ça va le blesser, même si vous risquez de mourir d’asphyxie pour éviter de le sentir.

Je vais me résoudre à dire : C’est le gars avec les cheveux, dans le coin là-bas, avec des pantalons couleur patate douce ». Mais non, voyons, le gars d’à côté, il est peut-être vraiment complexé de sa calvitie naissante et le premier, il manque peut-être d’argent pour remplacer ses pantalons patate douce. C’est sans issue. Je vais me coucher.