mercredi 29 septembre 2010

Air de mort

À peine sortie du véhicule pour me diriger vers l’entrée principale, l’odeur m’a frappée. Cette odeur, je la connaissais trop bien. Je me demande même si elle n’était pas demeurée bien cachée aux confins de mon nez pendant ces deux années. Deux années où j’en avais oublié l’existence, où ce type d’horreur n’existait plus.

Une fois à l’intérieur, tout était aussi beige, aussi sale et aussi froid que dans mes souvenirs. La plus insoutenable des chaleurs n’aurait point suffit à rendre accueillant cet endroit. Les gens, tous vêtus de la même façon, me laissaient indifférente. Dire que j’avais déjà rêvé d’être à leur place. J’avais oublié ce bruit sourd, celui qui faisait plus qu’embaumer l’endroit, qui le faisait vibrer, littéralement. La poussière rouge, omniprésente, trahissait sans gêne ce qui se trouvait derrière ces murs.

Plus j’avançais dans le long couloir, plus mon souvenir se précisait. Pourquoi fallait-il que je revienne ici ? N’avais-je pas d’autre choix ? Était-ce réellement ce pourquoi je vivrais dans les années à venir. Ce qui me ferait vivre du même coup ?

Je suivais les autres, gentiment, constatant avec un désintérêt teinté de dégoût la tristesse du décor. L’odeur était déjà disparue. En fait, elle ne disparaîtrait jamais, mais elle était assimilée. Le nez a cette capacité de rendre les arômes tolérables. Tout ce qui restait, c’était le spectacle désolant. Mais ce n’était rien en comparaison à ce qui nous attendait, tout en haut. Après être montés, tous entassé dans l’ascenseur jaune taché de brun, la vue d’ensemble m’a frappée.

Chaleur. Manque d’éclairage. Bruit infernal réduit à l’état de grondement sourd pour mes oreilles, sous leur armure protectrice. Air lourd, puant, irrespirable. Vue brouillée par une visière de plastique. Mince réconfort. Il m’aurait fallu bien plus que tout ça pour me sentir confortable.

Dans toutes ces dizaines de réservoirs ouverts, du liquide toxique, passant du beige crémeux, tel une préparation de gâteau à la vanille bien mélangée, au liquide brun rougeâtre, en passant par une préparation mixte qui aurait facilement pu être confondue avec du beurre d’érable en train de se séparer, dans un contexte différent.

Par endroit, le liquide de mort chaud faisait des nuages, invisibles, mais qui rendaient l’air asphyxiant. Nous étions alors tous pris d’une toux incontrôlable, accompagnée de picotements douloureux dans le nez. Comment pouvais-je accepter d’exister à cet endroit ?

Dans tout ce brouhaha de tuyaux entartrés, de réservoirs dégoûtants, rien n’était beau. Tellement que tout le monde semblait laid. Par les panneaux ouverts, le panorama extérieur ne faisait pas plus belle figure. Tout était gris, brun, noir. L’air semblait refuser de pénétrer jusqu’à nous, nous refuser cette bouffée de fraîcheur, comme pour nous faire sentir coupable de cette trahison envers nous-mêmes. « Tu as osé te présenter ici ? Paie, maintenant. »

Le sentiment d’inconfort m’a quittée lorsque j’ai été suffisamment loin pour ne pas voir l’air sale s’échapper au bout des longues cheminées d’acier rouillé. Cet air, il était entré et sorti de mes poumons, à peines quelques minutes auparavant. Cet air, il était vicié, dangereux. Mais cet air, rapportait bien des millions. Il faut choisir ses combats, n’est-ce pas ?

jeudi 23 septembre 2010

Histoires de graines

Tous ceux qui ont l’esprit tordu auront cru que je me lançais dans l’écriture facile, les propos gras et vils, alors que les autres, ceux qui ont une intelligence égale à la mienne (ni pire ni mieux, juste égale) auront tout de suite compris que j’ai choisi d’utiliser un titre tape-à-l’œil, à haut potentiel de double sens, pour attirer le regard et être vulgaire sans l’être. Quel génie !

Il me semble bien vous avoir entretenus, dans un passé pas si lointain, de mes tendances « granola ». Quel terme mal utilisé, qui ne veut rien dire ! Des graines, ou des grains, pour limiter les possibilités, il y en a dans presque tout ce qui contient de la farine, même si on essaie vraiment de les éviter. Tout le monde est-il grano ?

Venons-en au fait. La semaine dernière, en feuilletant des recettes, mon chum s’est laissé tenter par des croquettes de tofu. Comme vous le savez, je ne suis pas une adepte. Mon chum non plus d’ailleurs. Mais il suffit simplement de savoir l’apprêter, n’est-ce pas ? C’est donc sur une route semée d’embûches que j’ai réalisé la recette en question, toujours sceptique quant au résultat. Au final, juste avant la première bouchée, j’avais déjà jeté la serviette. Les croquettes étaient non seulement peu appétissantes à regarder, mais elles se défaisaient en petits morceaux.

L’orgueil aidant, j’y ai piqué une fourchette se voulant vigoureuse, ai trempé le tout dans la très peu invitante sauce pour pâtes du commerce (conciliation travail-famille = lâcheté) et ai enfourné le tout. Était-ce dégoûtant ? Non. Savoureux ? Non plus. Qu’était-ce donc ? Neutre. J’ai donc amorcé une réflexion plus qu’intéressante (dans ma tête, c’était vraiment passionnant). La réflexion s’est poursuivie alors que j’ai mangé mon lunch du lendemain. Moins pire que dans mon souvenir. Intéressant. Puis, tout à l’heure, alors que les fameuses croquettes jouaient encore la vedette dans mon immense sac à lunch Molson Ex (je n’aime pas cette bière, en passant), j’ai eu une belle surprise, constatant que c’était même meilleur que dans mon souvenir le plus récent. Était-ce devenu savoureux ? Non, tout de même pas. Mais plus que mangeable.

J’ai réalisé que ce repas m’avait permis de m’alimenter pour survivre, sans générer de plaisir. Mes collègues sont allés manger, ce midi même, dans un restaurant qui me laisse perplexe. Une rôtisserie. Connue. J’aurais sans doute eu le même constat que je viens d’avoir après mon repas. Neutre. Mais le tout aurait été beaucoup plus gras, et bien plus salé. Somme toute, mon dîner m’a nourrie, rassasiée, et je n’ai pas eu à débourser des précieux dollars que j’aurais regrettés si j’étais allée avec eux, dû à un manque de satisfaction.

Un de mes collègues, Michel, appelons-le ainsi parce que c’est son nom, et que c’est très commun, donc peu impliquant pour lui, m’a même refilé sa salade romaine-épinards-canneberges-noix de Grenoble avec huile de noix. C’était excellent. Le résultat de mes croquettes de tofu, au bout du compte, est que j’en ai mangé trois fois, ce n’était pas dégoûtant, je n’ai pas eu faim après et mon fils a paru aimer. C’était donc un trois dollars très bien investi et ça m’a permis de travailler à ma mission de manger moins de viande. C’est donc dire que j’ai fait la paix avec le tofu ? Non. Je doute que j’en rachèterai. Mais maintenant, j’ai le droit d’avoir une opinion à ce sujet.

Savez-vous, j’ai pris un dîner 100% végétarien, avec tofu, salade, noix et il n’y avait aucune graine (NON, LES NOIX NE SONT PAS DES GRAINES, BON.) Je ne suis donc pas grano. En passant, Mich, tu remercieras ta femme de ma part pour la salade…

Bonne journée !

mardi 21 septembre 2010

Pétard mouillé

J’ai bien aimé l’idée d’écrire un billet à la course juste avant d’aller dormir. Me revoilà! Plus ça change, plus c’est pareil. Je suis là, sur le divan, à gauche, la « strap ben slaque », le portable sur les cuisses et mon chum, pour faire changement, joue à NHL 2011. Il a la maudite oreillette Bluetooth et il jase avec ses amis. Les collègues avec qui il passe la journée. En fait, je dis ça sur un drôle de ton mais j’aime bien simplement exister à côté de lui, et faire quelque chose que j’aime pendant qu’il fait de même.

Ce qui est génial avec la fameuse oreillette, c’est qu’il peut parler avec qui il veut et répéter, souvent et sans avertir : « Je t’entends pas. » ou encore « Répète, j’ai pas compris la moitié de ce que tu as dit. » Vive la technologie. Quand il me parle, finalement, je ne réponds pas parce que je suis convaincue que ce n’est pas à moi qu’il parle.

Je voulais revenir sur mon billet précédent, qui annonçait un changement imminent dans ma vie. Ce changement devait avoir lieu hier soir. FAIL. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il ne s’est rien passé. Par contre, il n’est pas faux de dire qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Ma vie n’a pas changé. Je trouvais important de vous tenir au courant. Ceci étant dit, aujourd’hui, l’automne est officiellement arrivé. Ne me dites pas que c’était hier, si c’est le cas. À l’école on m’a toujours dit que les changements de saison étaient les 21 : juin, septembre, décembre et mars. Point final.

Tant qu’à parler de météo, j’aimerais vous dire, au cas où on aurait à se jaser face à face un jour (ou encore si on se connait), que je ne considère pas la météo comme un sujet passe-partout. Si vous me rencontrez et que vous n’avez rien à me dire, ne me dites rien et passez votre chemin. Nul besoin de me dire « On en a une belle aujourd’hui » ou encore « C’pas chaud hein? ». Ça ne me choquera pas, promis. Pour être honnête, je suis un peu sauvage et j’espère souvent ne pas avoir à parler quand je rencontre du monde. Surtout pas de la température. Je veux bien en parler avec mes amis, entre deux autres sujets, mais je ne tolère pas que ce soit l’essentiel d’une conversation. Au pire, si vous tenez ABSOLUMENT à m’adresser la parole, parce que j’avoue que je suis irrésistible (ironie), juste « Bonjour », ça fait.

À cette heure, on peut dire « Bonsoir » aussi.

dimanche 19 septembre 2010

Vite ça presse

Il est précisément 21 h 55 et j’ai follement envie de publier un billet. Le problème? Je n’ai rien à dire. Foutument rien à dire en fait. Pour une des rares fois dans ma vie, cette fin de semaine m’a paru interminable. Nous avons bien cuisiné, bien mangé, un peu bu, et nous nous sommes amusés, en famille. Outre le milliard de « commissions » (emplettes) que j’ai eu à me taper, soit l’épicerie, des pantalons pour mon fils, des produits de beauté pour moi (ça c’est plate…), c’était féérique.

Depuis quand les fins de semaine féériques nous paraissent-elles plus longues que l’éternité? Depuis que j’ai une rencontre qui pourrait changer mon futur, prendre en main mon avenir, et que ladite rencontre est lundi soir. C’est un peu contraire à mes principes, mais demain soir, je vais prendre une bière. Avec un homme qui n’est pas mon mari. Et le résultat de cette soirée… me donne mal au ventre. J’ai hâte. Je ne pense qu’à ça.

J’ai menti. Je ne pense pas qu’à ça. J’ai perdu quelques heures aussi à penser à un projet, pour le travail, qui va tout de travers. Et qui avait lieu cette fin de semaine, sans moi. Je m’en suis même retiré volontairement. Mais je me sens coupable. J’ai toujours dit que je savais mettre une barrière entre le travail et la vraie vie, mais c’est faux. J’AI ENCORE MENTI. La semaine qui s’en vient, elle sera dure. Je le sais. Dans tous les cas, peu importe le résultat de ma soirée de demain, j’aurai mal au ventre, je serai déconfite, je serai à l’envers. Mais j’ai quand même une nette préférence.

C’est vague? Oui, très vague. Je ne peux pas en parler davantage. Le pire dans tout ça, c’est que le résultat est déjà écrit, les jeux sont déjà faits. Je n’en connais simplement pas encore le dénouement. Si tout va comme je le souhaite, vous le saurez, c’est certain. Sinon, je partagerai avec vous ma déprime. D’ici là, comme à chaque fin de billet, ou presque, je vous laisse.

Bonne nuit

samedi 18 septembre 2010

Facebook

J’aime bien Facebook. En fait, rares sont les journées où je ne m’y mets pas le nez du tout. J’aime le concept, je trouve sympa de pouvoir savoir comment se portent mes « amis », ce qui les turlupine (dans une certaine mesure) et de leur voir la bette ou celle de leur fierté, soit leurs animaux, leurs enfants, ou eux-mêmes. J’adore les liens vers des vidéos stupides et des articles inusités. En bref, j’ai un petit côté voyeur, et Facebook me permet aisément de satisfaire ce « besoin ».

Là où les nerfs et la patience commencent à manquer, c’est pour les personnes dont le « Status » ne m’intéresse jamais. JAMAIS. La solution est simple, vous dites-vous, se débarrasser illico de « l’ami » en question et enfin être heureux. Hélas, comme dans la vraie vie, il y a des choses qui ne se font pas. Des actions « politically incorrect ». De la famille, des collègues, parfois, on est pris avec la personne. Vive la fonction « Hide » (mon Facebook est en anglais)!!! Je l’ai par contre découverte trop tard. J’ai enduré trop longtemps des « Post », du jeudi au dimanche qui parlent d’un atroce lendemain de veille, et du lundi au mercredi qui rêvent au jeudi à venir pour se défoncer enfin. HIDE!

Il y a ceux aussi qui font croire qu’ils vivent une vie de rêve, photos, détails et preuves à l’appui, alors que tout est arrangé. Et ceux qui détaillent tout ce qu’ils ont, pour montrer qu’ils ont quelque chose. Et ceux qui inventent (ou agrémentent) des faits pour être mieux que tout le monde. Et aussi, lorsque votre « post » ne s’adresse qu’à une ou deux personnes, un message personnel, un courriel, un coup de téléphone, ça vous dit? Ou au pire, l’écrire directement sur le « Wall » de la personne concernée. Nous, on s’en torche.

Le pire, et j’hésite à en parler, au cas où la personne me lirait, ce qui est fort peu probable, c’est la personne qui « post » sans barrière aucune des détails assez explicites de sa santé (ou de son manque de santé) intestinale. En détails. Avec l’état physique (liquide, solide ou gazeux, je vous laisse deviner) de ses déchets organiques. Et des « post » récurrents jusqu’à ce que le tout soit de nouveau sous contrôle. Miam!

Une autre personne (ou la même peut-être, qui sait?) qui parle de la mort d’un proche, et qui met des photos. Les gens meurent, c’est un fait, je ne m’en cache pas, mais selon moi, Facebook est une façon d’informer les gens et de se divertir. On peut bien-sûr y inscrire qu’on s’est enfoncé un clou de trois pouces dans un doigt, mais il faut s’attendre à avoir des commentaires stupides. On peut aussi parler de notre état de santé, pour que ceux qui sont loin sachent ce qu’on vit, mais certains détails peuvent rester en suspens. Un jardin secret, ça vous allume une lumière? Mort, fausse couche, diarrhée, ça nous rend mal à l’aise, et on ne sait pas quoi répondre. Merci, maintenant que c’est dit, je vais mieux.

Bonne soirée!

RIP Pat

Ne vous emballez pas trop vite. Je ne suis pas AUSSI déconnectée qu’il n’y paraît. Je sais que Pat Burns n’est pas vraiment mort. Pas encore disons. Cruelle, vous dites-vous? J’en ai une bonne à vous raconter, vous allez mourir vous aussi. Ceci étant dit, pour ceux qui ignorent ce que je tente de vous dire, je veux parler de la nouvelle qui est sortie hier, vendredi, à 11 h 9, voulant que Pat Burns soit mort.

À tous ceux qui ne savent pas qui est Pat Burns, tant pis, et à ceux qui ne savent pas où je veux en venir, Pat Burns a dû appeler lui-même le réseau de télévision TSN, hier, pour leur dire qu’il n’était pas mort. Bon, le type est malade, très malade. Sa mort n’avait donc rien de surprenant. Triste, d’accord, surprenant, non. Mais annoncer la mort de quelqu’un sur des « peut-être » ou des « il semblerait que », pas fort.

Quand le vent a-t-il tourné? À quel moment précis la nouvelle, le sensationnalisme, le scoop, la cote d’écoute, ont-ils supplanté le respect et le bon sens? On ne prend pas de chance, pour être certain d’être « prêt » quand la personne va casser sa pipe, on prépare tout de suite un hommage et on la déclare officiellement morte dès qu’elle n’entend pas son réveil sonner. Merde, mon chum est mort?

Récemment, dans les dernières semaines, lorsque le ministre Claude Béchard est mort, LCN a complètement perdu sa crédibilité, sa raison d’être, parce qu’ils ont annoncé ladite mort vingt minutes après son officialisation (au moins il était vraiment mort). SCANDALE! Et Mario Dumont qui n’en a pas parlé pendant son émission. Quel sans cœur. Avis à tous, NE PAS parler de la mort de quelqu’un est un péché. Mortel? AHAHAH!

mardi 14 septembre 2010

À la une

L’actualité m’emmerde. En fait, c’est un peu extrémiste de vous annoncer ça, comme ça, à froid, sans même vous y avoir préparé un petit peu… Permettez-moi de me reprendre.

Prise 2! Depuis toujours, les « nouvelles » sont un mal nécessaire dans ma vie. Je sais qu’il est important de savoir, ne serait-ce qu’un tout petit peu, ce qui se passe dans notre monde mais en même temps, je ne veux pas passer mon temps à m’inquiéter pour le reste du monde, alors qu’il y a des tas de gens tout près que je néglige. De plus, quoi que très intelligente, j’ai un cerveau plus que sélectif, ce qui signifie qu’il m’arrive fréquemment de ne pas comprendre l’essence de la nouvelle dont il est question.

Parfois, je prends la résolution de commencer à m’informer. Sûre de moi, motivée, décidée à prendre en main ma culture sociale, économique et politique (et tout le reste), je me lance, cœur et âme dans ma « mission » et pendant quelques jours, rarement plus d’une semaine, je me force à aller consulter cyberpresse.ca. De là, je me laisse inspirer par les grands titres, et je me rends à la section régionale, pour savoir ce qui se passe chez nous. J’écoute la radio le matin, dans la voiture, mais je comme je travaille à deux kilomètres de chez moi, je n’ai souvent droit qu’à une poignée de niaiseries plutôt qu’à des propos « pertinents » (j’adore les niaiseries de l’animateur, en passant).

Souvent, toujours sur le site de Cyberpresse, dans un élan d’enthousiasme, je m’informe sur les grands sujets de l’heure, sur les actualités nationales et internationales (qui sont trop souvent politiques) et après une dizaine de ligne, je décroche, puisque je ne comprends pas ce dont il est question (manque d’intérêt quasi-absolu) et je finis par retourner sur le site de RDS, là où les nouvelles m’intéressent, lorsqu’il est question de hockey et un peu de football. Et même du reste dans le fond. Sauf le baseball.

J’ai donc décidé, aujourd’hui, en direct, « live », maintenant, d’aller sur cyberpresse.ca et de vous commenter ce que j’y vois, comment évolue mon intérêt quand je tente de m’informer, et ce, en lisant seulement le titre, sans aller plus loin.

Tour Eiffel : l’alerte à la bombe est levée : C’est fini? Alors quel est mon intérêt de lire l’article? Next!

Commission Bastarache… Charest… blablabla : Sérieusement, je n’y comprends rien à cette commission. Je sais que rien d’intéressant ne s’y passe, que Jean-René Dufort en a ri, mais sinon, BORING.

Le viol, l’un des crimes les moins punis au États-Unis : Quelle surprise. Ce doit être la même chose au Canada d’ailleurs. J’irai peut-être le lire plus tard.

Arts : Je n’ai même pas pris la peine de lire le titre de la nouvelle.

Wow, seulement quatre titres et je ne suis déjà plus là. Remarquez, j’ai eu une journée difficile, je suis brûlée. Normalement, les gens qui, comme moi, n’en ont rien à cirer de l’actualité, s’intéressent au Showbizz, aux potins poches de stars en dépression, qui se séparent, qui sont en désintox, qui ont couché avec chose, qui ont perdu du poids, qui se sont fait couper les cheveux et toutes ces insignifiances. Pas moi. En fait, je pense que ça m’intéresse encore moins que tout le reste, à la différence que je me rappelle généralement le contenu longtemps après l’avoir entendu, contrairement au conflit dans le domaine de la construction (mon domaine, en passant) et la Commission Bastarache.

Finalement, ma « bonne idée » initiale, qui était sérieusement de vous faire part de ma vision des nouvelles du jour, par leur titre seulement, est un échec. Ça m’ennuie tellement que j’en perds ma joie de vivre, et du même coup, je deviens plate à mort. Pas que je me trouve particulièrement drôle d’habitude (ça arrive parfois, et je ris même mes blagues, comme si elles ne venaient pas de moi, je n’ai vraiment pas toujours l’air brillante…) mais l’actualité me coupe les jambes. Parlant de jambes coupées, j’ai très bien compris la nouvelle de la fille qui s’est fait passer dessus par un train alors qu’elle n’avait pas à se trouver là, il y a quelques mois. L’amie d’une amie d’une amie d’une amie. Je me souviens aussi de l’homme qui l’a sauvée, le héros, qui s’est fait arrêter trois fois la fin de semaine suivante, pour harcèlement et conduite avec facultés affaiblies. Comment se fait-il que je ne comprenne rien à la maudite Commission Bastarache? Je pense que mon cerveau essaie de me lancer un message…

Bonne soirée!

lundi 13 septembre 2010

Dans les petits pots


Comme à tous les ans, cette année, j’ai participé à un concours, s’il en est un, dans la revue Elle Québec, magazine auquel je suis abonnée depuis belle lurette, et que je ne fais que feuilleter, mois après mois. Cette année, tout comme il y a deux ans, j’ai gagné. Le concours en question, le « Grand Prix de la beauté Elle Québec », consiste à envoyer aux gagnantes une boîte remplie de produits de beauté « mystères » et de leur demander, après usage, leur opinion en testant à l’aveugle les produits en format original enrobé de papier collant argenté écrit « ELLE » dessus.

J’ai donc reçu, il y a quelques temps, une boîte pleine de surprises. J’étais tellement énervée que je me suis interdit de l’ouvrir, juste pour garder le suspense. Je suis comme ça, j’étire le plus longtemps possible avant d’ouvrir les colis que j’attends, les courriels que j’espère (sauf pour le travail, on s’entend) et les cadeaux de Noël. J’ai déjà étiré jusqu’au 27 décembre. Pure bonheur. Toujours est-il que, c’était vendredi, je ne travaillais pas (mon dernier vendredi de congé), mon chum venait dîner à la maison et lui, il voulait voir ce qu’il y avait dans la boîte. Je l’ai donc ouverte, tant qu’à y être.

Quand j’ai vu les minuscules petits boîtiers, qui ne pouvaient être que blush et ombres à paupière, je me suis sentie comme une enfant accro au dessin qui reçoit un gigantesque ensemble de crayons feutre de toutes les couleurs et les papiers assortis. Je jubilais. Quatre coffrets d’ombres à paupières, deux blushs, six bouteilles d’hydratants corporels, dont un en huile avec une odeur bizarre, genre huile à mouche, et trois démaquillants pour le visage. Si j’avais à me faire une image du paradis, il y aurait sans doute des petits pots et du maquillage partout. Pourtant, je ne me maquille que très peu. Allez comprendre.

J’ai rapidement intégré les nouveaux produits à ma routine, et ceci m’a fait réaliser que, dans une journée, j’utilise un nombre de produits de beauté qui frise le ridicule. Pourtant, on me dit très naturelle. Voici donc le déroulement d’une journée type de semaine, dans ma vie de consommatrice de produits de beauté. Je prendrai la peine d’inclure des détails complètement hors-sujet, pour vous garder en haleine, promis.

Je me lève à 6 h. Normalement, il y a un son externe au cadran qui me réveille avant, soit MM, un chat qui hurle, les corneilles qui font leur pause sécurité devant ma fenêtre, ou encore un énervé trop enthousiaste d’aller travailler qui décharge son bonheur sur son accélérateur. Ensuite, après m’être habillée distraitement, je me nettoie le visage (produit test), je mets un sérum (produit acheté) et une crème de jour (achetée). Une fois le décrassage complété, c’est l’heure du camouflage. Fond de teint, cache-cerne, blush (test), ombre à paupière (test) et mascara. Évidemment, un brin d’anti sudorifique, au cas où la ventilation lâcherait (encore) et du parfum, pour compenser les cheveux mal (non) coiffés.

Pendant la journée de travail, il m’arrive de mettre du rouge à lèvre et de la crème à main. Sinon, c’est le calme plat. J’en profite donc pour tenter de faire quelque chose avec mes cheveux. Ça finit toujours mal.

Une fois de retour à la maison, c’est la course au souper, alors pas le temps de se chouchouter. Ce n’est que plus tard, après le café et le chocolat, que je vais à la douche. Démaquillant pour le visage (test), démaquillant pour les yeux (c’est très différent, vous saurez), savon ordinaire, nettoyant pour le corps parfumé, shampooing, revitalisant, exfoliant pour le visage une fois par semaine, exfoliant pour le corps deux fois par semaine, gel à raser quelques fois par semaine. Une fois sortie et séchée, j’applique rapidement ma crème de nuit, avant de sécher et fendre. Ensuite, je me tartine en totalité d’hydratant pour le corps (test), je mets un produit dans mes cheveux, pour les convaincre de devenir plus faciles à coiffer (FAIL) puis je remonte au salon.

Plus tard, juste avant le coucher, je passe la soie dentaire, je me brosse les dents, je mets du baume à lèvres, de l’huile à cuticules sur mes cuticules (pas fou), de la crème à talons (ils sont secs…) puis de la crème à mains. Ensuite je dors. Si j’oublie une seule de ces étapes (sauf les cuticules, je m’en fiche un peu), je suis incapable de dormir.

Wow, n’est-ce pas que vous en savez beaucoup trop? Du même coup, j’ai réalisé que même si je me pensais simple, je suis une craquée mentale des produits de beauté. Si la soie dentaire était un produit de beauté, ça donnerait un grand total, dans mes bonnes journées, de trente produits différents. 30!!!! Et je me trouve raisonnable. Je me trouvais raisonnable.

Bon, alors maintenant que je sais que je suis folle, il est temps pour moi d’aller passer la soie dentaire, de me brosser les dents, et la suite que vous savez déjà. Bonne nuit, groupe.

jeudi 9 septembre 2010

Au diable l’éducation!

Avoir un enfant, ça change une vie. Bon, dit comme ça, simplement, ça peut vous sembler simpliste, voir carrément stupide. Vous n’avez pas tort. Il y a les changements qu’on connait tous, à savoir les nuits entrecoupées, l’impossibilité de sortir sans enfant en couple si absence de gardienne, les changements de couche, la bave sur les vêtements, les coups de tête sur le nez, et plus encore. Ces changements, on n’y est relativement préparé, du moins, ce n’est pas une surprise.

Là où ça se corse, et c’est d’ailleurs là où je veux en venir, c’est au niveau de la transmission des valeurs, de l’éducation. Bien sûr, comme tout le monde, quand on voit des enfants piquer des crises dans un centre commercial, mordre un de ses parents, ou encore un ti-cul de 17 ans qui nous tutoie gros comme le bras à l’épicerie, on se dit qu’on ne tolèrerait JAMAIS de tels comportements, qu’on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que ça arrive. C’est bien, on a déjà l’attitude, et la volonté. C’est un peu comme lire toute la théorie (que le prof nous a demandé de lire) avant d’avoir le cours en question (c’est surtout dans les cours de sciences humaines), il y a déjà une bonne partie du travail de fait.

Où ça devient tannant, c’est lorsque les comportements fautifs font rire le père. Mise en contexte (j’y prends goûts à cette locution), ce soir, alors que MM (mon fils) était dans mes bras, et qu’il poussait des cris de joies rythmés, il m’a sacré deux ou trois claques dans la face, dans un élan d’enthousiasme. Alors que je me suis insurgée, calmement mais fermement, pour lui signifier que son comportement était inacceptable, mon chum, qui était à quelques centimètres de nous, a éclaté de rire fort, à un point tel que ses genoux ont pris une pause. MM, qui adore fait rire son public, en a rajouté.

À cet instant, j’ai officiellement annoncé à mon chum qu’il était une nuisance pour l’éducation de notre fils. D’accord, j’avoue qu’il est drôle, que moi aussi j’ai envie de rire quand il me swing une varlope sur une joue, mais je la trouve toujours moins drôle quand il le fait à ma mère. Lui, ne fait pas la différence (n’allez pas croire que c’est fréquent, mais ça arrive), et il s’attend toujours à ce que quelqu’un rie. Si MM, lorsqu’il nous tape dans le visage, avait un regard haineux, de la mousse blanche qui coule sur le menton (ça arrive, mais c’est généralement du lait), un cri de fureur, qu’il nous donnait des coups de pied, nous ne ririons sans doute pas.

Mais là, c’est tellement différent, il agit, puis il fait les plus beaux sourires, de toutes ses huit dents, en gloussant et en parlant dans sa langue, que lui seul comprend. Moi aussi j’ai envie de rire, et parfois, je m’échappe, mais j’essaie de garder un semblant d’autorité.

Aussi, il lui arrive de jouer dans l’énorme bol d’eau des chats. Pour des raisons évidentes d’hygiène et de désir de plancher sec, c’est interdit. Dès qu’on lui dit : « le bol d’eau c’est NON! », il se dépêche de jeter un jouet dedans, s’il y en a un à sa portée, ou de simplement taper dans le bol avant de se sauver, vite vite vite. J’avoue, c’est très drôle. Mais c’est tout de même interdit. Tout comme lancer des jouets dans la toilette (c’était super quand il ne savait pas que le couvercle se levait). Ou se précipiter à toutes jambes avec un livre vers le bain en train de couler (dès que le parent qui dans la cuisine constate le méfait à venir, il se doit de hurler à l’autre parent, celui dans la salle de bain, que MM accoure avec un livre, ou un soulier, ou le rouleau de papier de toilette, pour le garrocher dans le bain).

Également, c’est interdit (pour MM seulement) d’aller sur le tapis d’entrée. Pourquoi? Parce que, premièrement, il y a des barreaux non-réglementaires menant vers le sous-sol (en plus de la barrière), deuxièmement, il a la fâcheuse habitude de mettre nos souliers dans sa bouche (ça finit quand la phase orale?) et que je ne veux pas qu’il y aille, point. Dernièrement, il a compris que les gens qui brettent sur le tapis d’entrée lui font généralement des « bye bye! ». Alors, pour se déculpabiliser, quand il est sur le tapis et qu’on dit : « Le tapis c’est NON! », il nous regarde et dit : « Bye bye!!!!! » en faisant le signe de la main. Comment réussir à faire de la discipline avec quelque chose d’aussi mignon? Je cherche encore. Au moins, je suis plus autoritaire que mon chum. J’ai su récemment que mon beau-père était pareil avec sa sœur et lui lorsqu’ils étaient petits. Le résultat me rassure…

Puisque toute bonne chose doit finir, je finis. Bonne soirée!

mardi 7 septembre 2010

La vie est bien trop courte pour…

L’idée originale de ce billet, elle ne m’appartient qu’à moitié. En fait, tout est parti d’un commentaire plus qu’insignifiant de ma part, très « moi », et c’est mon chum qui m’a « crinquée » à développer. Pas fou, me suis-je alors dit, enthousiaste, comme toujours, à l’idée qu’un billet puisse naître ce soir.

Pour vous mettre en contexte, je revenais de l’épicerie, tout à l’heure, et dans le sac, un sac de pastilles de marque Ricola (je les ai payées, ne vous en faites pas…).

- - Tu t’es acheté des pastilles? de demander mon amoureux, comme pour me donner des munitions pour répandre sur lui toute l’ironie dont je suis capable.

- - Oui, répondis-je, impassible (pourquoi être désagréable quand on peut ne pas l’être? La question mérite qu’on s’y attarde… Une autre fois, peut-être).

- - Tu les aimes les Ricola? Moi, dans mon idéal, il faudrait que les pastilles goûtent tellement fort que ça fasse mal quand on boit un verre d’eau après, me lança-t-il, fier de son coup, et se sentant plus mâle, sans doute.

Sans réfléchir, et d’une sérénité quasi parfaite, j’ai répondu : « Moi j’aime ça quand ça goûte bon, la vie est trop courte pour que ça goûte la marde ». Wow. Si ce n’était de la vulgarité du dernier terme de la phrase, je pense que je pourrais devenir riche avec cette citation. J’aime bien imaginer quelqu’un écrire un livre, un article, ou peu importe, un beau jour, et sortir cette phrase, avec mon nom écrit en dessous. Ça fait rêver.

Toujours est-il que, mon cerveau étant incapable d’arrêter de fonctionner, tout s’est mis à briller autour de moi, c’était comme si le monde m’appartenait… Wooo! Je m’éloigne de mon sujet d’origine. Je me suis rappelé la semaine dernière, alors que je faisais péniblement mon jogging, tentant de trouver mon souffle, après une semaine de pause forcée (pas question que je cours à +548°C, quand même) et j’avais un point. Ou est-ce plutôt un poing? Toujours est-il que, à environ trois pouces de mon nombril, un peu plus bas et vers ma hanche droite, ça faisait mal, comme si je m’étais accidentellement rentré une fourchette à fondue dans le ventre et que je venais de m’en apercevoir. Un peu orgueilleuse, me disant qu’il fallait absolument que je cours vingt-cinq minutes, pas une de moins, j’ai poursuivi, grimaçant de douleur, me répétant qu’avant, jamais je n’aurais été faible au point d’arrêter de courir pour ça.

Peu de temps après, et ça se compte en secondes, j’ai complètement changé d’opinion, arguments chocs à l’appui (j’ai toujours dit que n’importe qui pouvait me faire changer d’avis sur un sujet, à condition d’avoir les bons arguments). Je me suis donc écoutée me dire que j’étais déjà bonne de courir, tant de gens ont arrêté après un accouchement. Ensuite, pour en rajouter, je me suis dit : « J’ai mal! La vie est bien trop courte pour s’autotorturer ainsi! Souffrir pour un sortir un énorme bébé, d’accord, souffrir pour se faire tatouer, ok, mais souffrir pour courir, NON! ». Finalement, j’ai marché le reste du parcours. La douleur était persistante, je n’ai pas risqué de la raviver en recommençant à courir…

Il fut une époque où j’étai accro aux légumes. Je m’obligeais à en manger à tous les repas. Jamais je n’aurais même songé à laisser un légume choir dans mon assiette. Cinq à dix portions par jour. Brocoli, chou-fleur, asperges, choux de Bruxelles, nommez-les, je mangeais des légumes. Enceinte, je suis devenue capricieuse. J’empilais soigneusement mes légumes sur le bord de mon assiette, prenant bien soin de ne pas trop les remuer, pour éviter qu’ils ne dégagent leur arôme (être enceinte, ça rend l’odorat bionique).

J’ouvre une parenthèse pour dire que mon chum s'est acheté NHL 2011 aujourd’hui, qu’il est présentement en train de se créer un joueur, et que la musique de fond est sur le point de me rendre complètement folle. C’est un genre de techno (je ne connais rien au techno, c’est peut-être autre chose, mais ce n’est pas du rap, du punk, ni rien qui finit par « core »). Tranche de vie.

Je disais donc que, enceinte, j’évitais les légumes, sous le regard hargneux de mon chum, qui voulait que j’ingère toutes ces douloureuses vitamines (en reste-t-il seulement en plein hiver, après un long transport?). C’est resté après l’accouchement. Quand c’est trop dégoûtant, maintenant, je les laisse dans l’assiette, me disant, comme cité plus haut, que la vie est trop courte pour rester pris avec un goût de brocoli dans la bouche, même trois heures et un brossage de dent après l’ingestion. Fascinating… (mon prof d’anglais de secondaire 3 disait ça quand on disait des choses inintéressantes…)

Bon, j’ai assez parlé de moi. Encore très tranche de vie, n’est-ce pas? J'espère que vous ne vous dites pas que la vie est trop courte pour lire ce genre de chose. J’ai tout de même réussi à satisfaire mon besoin d’écrire. Merci à mes sept lecteurs! Parlez-en à vos amis…

vendredi 3 septembre 2010

Grano, moi?

Avant de me lancer dans cette diarrhée « littéraire », j’aimerais vous faire une petite description de l’image qui me vient en tête lorsque je pense à une personne « grano ». En fait, j’ai deux descriptions, une pour chaque sexe. Vous verrez, les préjugés, je m'y connais.

La femme grano porte nécessairement une jupe longue, aux motifs discutables. En aucun cas, les différents morceaux de l’habillement ne doivent s’agencer ensemble. De plus, la coiffure est forcément négligée, les cheveux sont longs, attachés distraitement, et graisseux, de préférence. Le port de sandales de caoutchouc avec des bas de laine est encouragé. Toute forme d’épilation sera considérée comme superficielle, tout comme la coquetterie. Le sac à main, s’il en est un, ne peut qu’être de chanvre conçu.

Pour la version masculine, le port (permanent) du sac à dos d’expédition est conseillé, voir obligatoire. La « cote du parfait grano » dépend même du nombre de sangles dudit sac. Le port de vêtements froissés, de couleurs terre, va de soi. Les cheveux se portent trop longs, souvent remontés en queue de cheval ou en « motton », et la barbe négligée est préférablement irrégulière et pleine de trous.

Pour le couple, évidemment, la mention des multinationales telles que Walmart (ou l’Empire monopolistique du mal), Costco, ou tout ce qui ne vend pas exclusivement des produits bio, organiques, en bambou non blanchi (ou en coton, dans le pire des cas) fait rouler les yeux au ciel. Ils fréquentent les épiceries d’aliments naturels (et je n’ai vraiment rien contre, je vous le jure) et n’achètent nulle part ailleurs. Ils gagnent un salaire de misère, mais il n’est pas question de fréquenter Loblaws ou même IGA (oubliez Super C et Maxi, même moi, je ne veux rien savoir. J’aime qu’on m’emballe… Mon épicerie.)

Parlant d’épicerie, j’adore cuisiner. Je suis de ces personnes qui achètent rarement des mets préparés (muffins, biscuits, poudings, riz aromatisés, repas surgelés), voir jamais. J’aime acheter des produits de qualité, et mettre de la variété dans mon menu. Ce faisant, je cuisine les légumineuses. Selon mon père, quiconque sur cette planète mange ce type de nourriture est grano. Je suis donc FORCÉMENT grano. Pendant longtemps, j’ai assumé ce « rôle », croyant sincèrement que je l’étais (grano). Je mangeais du yogourt nature, des All Bran, des fruits séchés, du pain complet, une laitue autre que la Iceberg, Romaine ou en feuille, et je tentais de manger des légumes à tous les repas.

Aujourd’hui, avec l’expérience de vie que j’ai, je me rends compte que pendant toutes ces années, j’ai accepté d’être grano, alors qu’il n’en était rien ! Je prône des valeurs, j’ai des convictions, qui me mettent parfois en contact avec des gens qui se rapprochent dangereusement de la définition que je me fais du grano moyen. En effet, je suis une ardente défenseur de l’accouchement sans médicament, naturel, et de l’allaitement, jusqu’à deux ans. En effet, j’ai eu la chance d’avoir une accompagnante à la naissance (merci, merci, merci encore !) et je suis également marraine d’allaitement. Pire encore, j’utilise des couches lavables et des lingettes à fesses en flanelle. Mon fils n’a jamais mangé de dessert (au grand dam de mon père) et je prône le compostage.

Toutes ces caractéristiques font de moi une personne pouvant aisément être prise pour une grano. Pourtant, je vous jure que c’est faux !!! Les vrais granos pourraient vous convaincre du contraire en moins de deux minutes !!!

Pour ma défense, je peux vous affirmer que j’utilise une couche jetable par jour. Je n’aime pas le tofu. J’aime bien les légumineuses, mais je les préfère accompagnées de viande. Je n’ai jamais utilisé le transport en commun (notre situation économique nous oblige a une seule voiture, mais ça se réglera sous peu). L’hiver, je cesse de composter. Je laisse couler l’eau pour que mes verres d’eau soient froids… J’aime magasiner. Le maquillage est pour moi une seconde peau. Je porte de l’antisudorifique. Je bois de la bière (pas de microbrasserie, de la bonne Labatt 50) et j’adore la viande. À l’épicerie, il m’arrive fréquemment de privilégier le produit en solde plutôt que le produit régional, ou québécois. J’aimerais avoir un « muscle car », un beau Challenger 1969… L’entreprise qui m’emploie, tout compte les entreprises qui l’emploient, ne respectent l’environnement que parce des normes les y obligent. Je suis une fan inconditionnelle de hockey. Vous voyez, je ne suis pas grano !

Finalement, je viens de manger un sac de Doritos, j’ai de la gomme dans mon sac à main, j’ai un sac à main qui n’est pas en chanvre, et j’ai même (conjointement avec mon mari) une télé HD, un cinéma maison, un Xbox, un PS3, un four à micro-ondes, un lave-vaisselle, plusieurs parfums et toutes ces choses qui feraient dresser tous les poils (et Dieu sait qu’ils en ont) des granos. À bientôt.

Mon grain de poivre


Bon. Ça commence bien, non ? J’ai follement envie de vous faire un aveu. En même temps, de la façon dont je m’y prends, je vous prépare à quelque chose d’extraordinaire, alors qu’en fait, c’est plutôt banal, voir inintéressant. Allez, on n’a qu’une seule vie à vivre ! Je suis vieux jeu. Ben oui, juste ça. Pourquoi ? Parce que, finalement, je suis ce que j’ai toujours clamé ne jamais vouloir être. Je ne comprends pas les jeunes. Bon, ça n’a rien d’étonnant, puisque le contraire voudrait dire que je suis une ado attardée, mais par jeunes, j’entends jusqu’à certaines personnes de mon âge… C’est là que je me trouve vieux jeu. En plus, je suis rétrograde et un peu bornée. J’ai des qualités, ne vous en faites pas…

On parlait d’animaux de compagnie à la radio, ce soir. J’y ai entendu, entre autres, des gens dire qu’ils avaient gardé leurs animaux jusqu’à ce qu’ils aient des enfants. D’autres, dire qu’ils aimaient les chats, mais seulement s’ils étaient dégriffés. D’autres encore dire qu’ils aimaient les petites bêtes, jusqu’à ce qu’ils s’en lassent, et qu’ils s’en débarrassaient ensuite. Pire, l’en d’entre eux a même dit qu’il avait peur de s’attacher ! C’est quoi le problème ? C’est là que mon cerveau à « tilté ». J’ai ressenti une frustration intérieure, et j’aurais eu envie de tirer sur tout ce qui bouge, comme mon chum est en train de faire dans sa partie de Grand Theft Auto 4… Finalement, c’est peut-être vrai que les jeux vidéos rendent violents… Je divague.

Toujours est-il que, j’ai un peu réalisé, à l’aide de mon conjoint, avec qui j’entretenais la conversation découlant des commentaires stupides des animateurs de radio, que nous vivons désormais dans une société « jetable ». J’emploierai ce mot dans son sens large, et je lui donnerai peut-être même une nouvelle définition (selon mon inspiration à venir), car le sujet est tellement « fourni » que je pourrais en débattre pendant des jours.

J’ai moi-même des chats, deux, dont j’ai déjà parlé amplement dans un billet précédent, Ma chatte, et j’aime ces petites bêtes particulières depuis que je sais qu’elles existent. Mes chats, je les ai payés, cher, et je suis même allée les chercher loin de chez moi. Quand j’étais enceinte, on m’a dit que je cesserais de les aimer. Eux (ceux qui SAVAIENT que je cesserais d’aimer mes chats), avaient fini par s’en « débarrasser », par crainte qu’ils blessent leur bébé, ou qu’ils en soient « jaloux ». En fait, ils se cherchaient des excuses socialement acceptables pour justifier leur besoin de se fondre dans la société jetable. J’ai envie d’un animal, maintenant (chien, chat, hamster, perruche, iguane, « name it »). Si jamais, plus tard, dans un futur quelconque, inexistant et indéfini, je n’en n’ai plus envie, alors à ce moment, je prendrai les dispositions nécessaires à la satisfaction de ce nouveau besoin. Je m’en débarrasserai. Il faut vivre au présent, n’est-ce pas ?

Vous n’êtes pas adepte des petits animaux de compagnie ? Tout chez eux vous dégoûte, ou pire, vous indiffère ? Soit, je vous vénère. Au moins, vous ne leur ferez jamais le sale coup de leur faire croire au bonheur. Par contre, vous n’êtes pas encore sauvé, la société jetable ne se limite pas aux animaux, vous avez encore des chances que le chapeau vous fasse !

Je crois au mariage. Je suis mariée depuis maintenant plus d’un an, avec un homme que je fréquente depuis plus de 10 ans. Lorsque nous avons pris la décision de nous marier, c’était en y croyant sincèrement, en souhaitant que ce soit « à la vie, à la mort ». Bon, je ne suis pas complètement naïve, mais j’y crois quand même du plus profond de mon cœur, et je sais que l’amour s’entretient, et qu’il faut y mettre des efforts. Il fut une époque, il y a de cela au moins vingt ans, où les gens qui n’étaient pas mariés, qui étaient simplement « accotés », étaient à part, jugés, malsains. Mes parents faisaient partie du lot. Certaines de mes amies riaient de moi, d’ailleurs, et leurs parents hésitaient à les laisser me fréquenter. Les parents divorcés, c’était poche, au même titre que porter des broches, des lunettes, ou être gros. Il y en avait un par classe, et souvent, il était l’heureux propriétaire des trois problèmes. Pour les couples, c’est pareil, les filles « dompent » leur chum, parce qu’il est en train de s’attacher, et l’inverse (quoi que de plus en plus rare).
Aujourd’hui, en plus d’y avoir plein de gros dans les classes, tout plein de gens avec des lunettes, des broches (des facettes, des faux seins, des faux cils, alouette !), c’est devenu complètement weird d’avoir des parents encore ensemble, ou pire, mariés. Les gens ne se marient plus, pour s’éviter le trouble de divorcer, ou encore, ils se marient justement pour récolter les fruits du divorce ! Aussi, certains se marient parce qu’ils en ont envie MAINTENANT, sans avoir réfléchi plus loin que le party, la nuit de noce et le voyage. Ah ! Et la robe, la FAMEUSE robe ! Il faut vivre au présent, et PARAÎTRE !

Avant (et je parle pour moi, je ne peux parler pour les autres), prendre des drogues chimiques étaient un peu tabou. Certaines personnes, dont moi, étaient complètement effrayées par ces petites pilules, dont l’origine, les effets et les conséquences étaient nébuleuses. De nos jours, beaucoup de jeunes (et mes sources sont fiables), magasinent leurs petites pilules ouvertement, sans retenue, et en prennent à toutes les sauces. Les jeunes sont intelligents, informés, sensibilisés. Ils savent que prendre de la drogue, c’est « mal ». Mais comment avoir du plaisir dans la vie, si on ne prend pas de drogue ? Bon, j’ai pris de la bière en masse, adolescente, et ce n’est pas nécessairement mieux (oui, un peu quand même), mais ça me dépasse quand même. Comment seront-ils dans dix ans, quand il sera temps de fonder une famille, de terminer des études, de faire des enfants, de s’impliquer dans cette société ? On s’en fiche, c’est le moment présent qui compte !

Au secondaire, dans les cours de FPS (formation personnelle et sociale), on nous apprenait comment s’attrapaient les MTS (à l’époque, ça s’appelait comme ça. Maintenant, on dit ITSS). On nous disait qu’il fallait se protéger, c’est-à-dire mettre des condoms (un à la fois, c’est suffisant) lorsqu’on ne pouvait être certain de la « propreté » du partenaire. Non seulement étais-je tellement trop jeune pour parler de sexe (je vous rappelle, je suis vieux jeu, et je l’étais déjà à l’époque) mais la simple idée de me retrouver avec une de ces bibittes me terrorisait ! Je pense que ça me fait encore peur, d’ailleurs, mais ma situation est rassurante. Aujourd’hui, les ITSS sont en progression. Certaines maladies autrefois disparues sont même réapparues. Pourquoi ? Parce qu’un jeune (pas tous, je le répète) qui a envie de baiser MAINTENANT, ne s’encombre pas nécessairement de condoms, ou n’a peut-être tout simplement pas envie d’en porter un. Les conséquences ? C’est quoi, une conséquence ? Il faut bien vivre au présent !

Je n’étais pas partie avec l’idée de vous faire la morale, mais finalement, c’est ce qui s’est passé. De toute façon, je viens de relire ce texte et le français est moche, facile, décevant. Je vais le publier quand même, en vous demandant pardon à l’avance pour ce torchon !

Bonne soirée.