Souvent, mon grand de 5 ans me demande, après avoir lui-même
affirmé la chose, si j’ai hâte à Noël. Ou à mon anniversaire. Ou à Pâques.
Autrefois (je peux cocher ce mot de ma liste de mots à utiliser au moins une
fois avant ma mort), j’avais hâte. En général. J’aimais avoir hâte à des choses
du futur. C’était avant. Avant d’être trentenaire. Avant d’avoir vécu deux
grosses crises économiques. Avant de découvrir tous ces cheveux blancs sur le
dessus de ma tête. Surtout, surtout, avant d’avoir des enfants. Ou disons à
partir du moment où mon plus vieux a commencé la garderie.
Maintenant, je ne me permets plus d’avoir hâte à rien. Avoir
hâte, c’est s’empêcher de vivre maintenant. Je n’aime pas me faire « spammer »
avec des photos Facebook partagées de pensées qui dictent de vivre le moment
présent, mais je comprends qu’il faut le faire. Tout spécialement en congé
maternité.
Au premier bébé, j’avais donc hâte qu’il fasse ses nuits, qu’il
tienne sa tête, qu’il mange du solide, qu’il se tienne assis, qu’il rampe, qu’il
marche à quatre pattes. Puis, rendue là, je me suis mise à avoir peur. J’ai
réalisé qu’en ayant hâte à tout ça, j’avais raté une partie de l’essentiel. J’allais
bientôt recommencer à travailler, et tout redeviendrait fou. Au deuxième, j’ai
eu hâte qu’il sorte de là, mais c’est tout. Et là, il a déjà plus de 8 mois, et
tout est allé tellement vite!
Les vacances (de mon chum) sont finies, déjà, après trois
semaines où l’on n’a rien fait de spécial, et ça a quand même passé tellement
vite! Je suis déjà nostalgique. Demain, je retombe dans l’inconnu. La
semi-solitude. Vous savez ce qu’on dit, il faut 21 jours pour développer une
habitude. Ça a fait 21 jours de vacances aujourd’hui. J’ai toujours cette
déprime nostalgique. Rien de sérieux. Je n’irai pas pleurer dans la remise, en
criant « pourquoi moi?!?!? ». Je sais que les vacances, on les
apprécie parce qu’elles ont un début et une fin, mais c’est quand même un
changement. Il s’est passé tellement de choses!
Et la prochaine étape, c’est le grand qui va à l’école.
Puis, moi qui retourne au travail. Si retour au travail il y a, bien entendu.
Puis, le petit qui va commencer la garderie à temps plein. Ouf. C’est tellement
près. NON!! Je n’ai pas hâte!! C’est exactement pour ça que je n’ai pas hâte à
Noël. Parce que d’ici Noël, il y a trop de choses importantes qui viendront, et
je ne suis pas prête, pas encore.
Texte inutile, mais ô combien libérateur!
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