Le temps gris et moche, ni chaud ni froid, la menace constante du ciel de nous tomber sur la tête, un enchevêtrement de blagues discutables et de sujets de conversation inintéressants ont fait de cette journée une journée ordinaire à tendance moche. Heureusement, mon garçon, très content de me voir, a su ensoleiller ma journée de ses propos décousus, parfois incompréhensibles, mais toujours mignons et très drôles.
Hier, c’était journée d’élections et ce matin, les gens étaient survoltés. Les uns irrités par le résultat global, les autres fiers du résultat symbolique, puis les autres se confondant en excuses pour les déboires de leur parti. On m’a demandé si j’avais gagné mes élections, j’ai préféré répondre vaguement. J’ai appris, récemment que la politique peut rendre les relations sociales difficiles, spécialement au travail.
Si j’ai voté Bloc, pour certains, je suis illuminée, pour d’autres, normale. Si j’ai voté NPD, je suis pour les uns une grano optimiste, pour les autres une écervelée. Si j’ai voté Libéral, je ne sais pas quoi en dire. Si j’ai voté Conservateur, je suis une raciste « redneck » amoureuse des armes à feu et contre l’avortement, pour la majorité des gens. Conclusion. J’ai voté, point final.
On aurait apparemment attrapé Ben Laden. J’hésite encore entre le désintérêt total et la neutralité. Et là, je me demande comment se manifeste la différence entre ces deux états d’esprit. J’aurais aussi pu parler d’incrédulité et de doute. La liste est encore longue.
Finalement, après avoir failli abandonner mon partenaire de course tout au long de la journée, j’y suis allée. Je suis plutôt princesse et j’aime mon confort, sans compter que j’essaie de préserver ma dignité, l’idée d’aller courir sous la pluie à 10 °C était loin d’être réjouissante. Quelque chose entre l’orgueil et l’insistance d’une tierce personne ont fait que j’y suis allée. Conclusion : j’aime courir sous la pluie et je suis bien plus en forme que je le pensais. Mais j’ai un sérieux look de « BS ». Il faudra que je magasine pour ne pas faire honte à mon co-coureur et pour que mon amour-propre puisse respirer.
Récemment, j’ai rendu public mon blogue au travail parce que j’en avais trop parlé et, je sentais vraiment que mon intimité était compromise. Finalement, je pense que personne ne m’a lue, ne serait-ce qu’une fois, sauf peut-être Benoit. Là encore, mes sentiments sont confus. J’hésite entre la déception et le soulagement.
Si quelqu’un d’autre du travail lit ceci, dites-le-moi donc, quand vous me verrez… Toujours est-il que, malgré le fait que je suis convaincue que personne ne me lit, je n’ose pas « tout » dire. Au même titre que je ne parle pas de ma famille, parce que ma mère me lit à l’occasion, et que je ne parle pas de mes états d’âme, parce que mon chum me lit et qu’il s’inquiéterait, parfois, et pour rien.
Aujourd’hui, au travail, sur l’heure du dîner, alors qu’il y avait foule à la salle à dîner, j’ai fait comme une crise de panique. Ça bourdonnait de tous les côtés, les gens à la même table que moi riaient, mais je n’entendais pas la nature des propos, et j’ai paniqué. Je me suis sentie comme à quinze ans, dans l’autobus, quand je savais que certaines filles allaient rire de moi, me mettre de la gomme dans les cheveux et me faire des « jambettes » quand je passerais à côté de leur siège. Tellement que j’ai vraiment songé à ne plus dîner au travail. J’y pense encore, d’ailleurs. J’en suis à peser les « pour » et les « contre » d’aller chez moi ou de rester au travail. J’y penserai. Si mon dernier billet parlait d’une certaine forme de guérison, il est à noter que la blessure dont il est présentement question est bien plus sérieuse que l’autre, mais à retardement. Je me demande ce que j’aime le mieux entre être parano et avoir peur de manger. Ni un ni l’autre. Il faudra que j’arrête de m’imaginer que je suis le centre de l’univers. Au fond, c’est peut-être signe que je développe l’ego fort dont j’ai besoin pour bien faire mon travail? Intéressant…
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