dimanche 27 juillet 2014

Non, je n'ai pas hâte à Noël

Souvent, mon grand de 5 ans me demande, après avoir lui-même affirmé la chose, si j’ai hâte à Noël. Ou à mon anniversaire. Ou à Pâques. Autrefois (je peux cocher ce mot de ma liste de mots à utiliser au moins une fois avant ma mort), j’avais hâte. En général. J’aimais avoir hâte à des choses du futur. C’était avant. Avant d’être trentenaire. Avant d’avoir vécu deux grosses crises économiques. Avant de découvrir tous ces cheveux blancs sur le dessus de ma tête. Surtout, surtout, avant d’avoir des enfants. Ou disons à partir du moment où mon plus vieux a commencé la garderie.

Maintenant, je ne me permets plus d’avoir hâte à rien. Avoir hâte, c’est s’empêcher de vivre maintenant. Je n’aime pas me faire « spammer » avec des photos Facebook partagées de pensées qui dictent de vivre le moment présent, mais je comprends qu’il faut le faire. Tout spécialement en congé maternité.

Au premier bébé, j’avais donc hâte qu’il fasse ses nuits, qu’il tienne sa tête, qu’il mange du solide, qu’il se tienne assis, qu’il rampe, qu’il marche à quatre pattes. Puis, rendue là, je me suis mise à avoir peur. J’ai réalisé qu’en ayant hâte à tout ça, j’avais raté une partie de l’essentiel. J’allais bientôt recommencer à travailler, et tout redeviendrait fou. Au deuxième, j’ai eu hâte qu’il sorte de là, mais c’est tout. Et là, il a déjà plus de 8 mois, et tout est allé tellement vite!

Les vacances (de mon chum) sont finies, déjà, après trois semaines où l’on n’a rien fait de spécial, et ça a quand même passé tellement vite! Je suis déjà nostalgique. Demain, je retombe dans l’inconnu. La semi-solitude. Vous savez ce qu’on dit, il faut 21 jours pour développer une habitude. Ça a fait 21 jours de vacances aujourd’hui. J’ai toujours cette déprime nostalgique. Rien de sérieux. Je n’irai pas pleurer dans la remise, en criant « pourquoi moi?!?!? ». Je sais que les vacances, on les apprécie parce qu’elles ont un début et une fin, mais c’est quand même un changement. Il s’est passé tellement de choses!

Et la prochaine étape, c’est le grand qui va à l’école. Puis, moi qui retourne au travail. Si retour au travail il y a, bien entendu. Puis, le petit qui va commencer la garderie à temps plein. Ouf. C’est tellement près. NON!! Je n’ai pas hâte!! C’est exactement pour ça que je n’ai pas hâte à Noël. Parce que d’ici Noël, il y a trop de choses importantes qui viendront, et je ne suis pas prête, pas encore.


Texte inutile, mais ô combien libérateur!

dimanche 20 juillet 2014

Préjuger, juger et... posjuger?

De toutes mes qualités, et Dieu sait qu’elles sont nombreuses, faire preuve de tolérance envers la connerie humaine n’en fait pas partie. C’est normal, vous dites-vous. Certes. Sauf que l’étendue des choses que je considère comme étant des conneries est plutôt… vaste.

J’ai des principes, et tout le monde devrait en avoir. Sauf que pour certains, on dirait que c’est très optionnel. Par exemple, le respect de la vie. Ça semble assez de base. Ça semblait. Jusqu’à cet après-midi. Nous allions au centre commercial pour faire quelques emplettes. Le bébé dans la poussette, le grand au chalet avec sa marraine.

Alors qu’on s’apprêtait à entrer dans le centre commercial, il y avait évidemment des fumeurs à la porte. Une fumeuse. Enceinte. WHAT?!!! Alors là, j’ai eu un choc culturel. Je me suis sentie tellement mal. Sa santé à elle, je m’en torche. Plus que royalement. Je passe à côté sans respirer, alors pour ma santé à moi, on s’en sort aussi. Mais son bébé? C’est certain qu’il va être « ben correct ». Ils sont toujours « ben corrects ». Ils ont leurs dix doigts, tous leurs organes et ils remplissent leurs couches comme les bébés des mères soucieuses. C’est plus tard que ça se gâte. Troubles de comportement, troubles d’attention, troubles de santé subtils, qui laissent tout simplement croire à un enfant plus fragile, avec son « caractère ».

Une fois les emplettes terminées, j’avais oublié la vilaine. Nous ressortons du magasin, retournons vers notre véhicule. Une famille marchait dans le stationnement, la mère, enceinte, cigarette à la main. WHAT!?!?!?!? DEUX FOIS DANS LA MÊME HEURE? Alors là, je n’ai pas oublié.

Marcus, 5 ans, a posé la question dernièrement. Il est passé dans un hall d’entrée ou ça puait la cigarette. Il a demandé à son père ce que c’était, complètement dégoûté. Une fois l’explication fournie, il a posé plusieurs questions. « À quoi ça sert? » Absolument à rien, de répondre son père. « Alors pourquoi? » lui de rétorquer. Il ne comprenait tout simplement pas, et il était carrément fâché, parce que ça brimait son droit de respirer de l’air qui ne pue pas. Il a dit « la prochaine fois que j’en vois un, je vais lui dire d’arrêter ». L’intention était noble, mais son père lui a dit que les fumeurs n’étaient pas capables, et ne voulaient pas arrêter. Alors il a dit « Si ce n’est pas bon pour eux, je vais les laisser continuer ».

Les fumeurs, ils ne me dérangent pas particulièrement. Tout d’abord, je n’en fréquente pas (point de ségrégation, c’est un hasard, sans doute), et mes collègues qui fument le font dans le respect, dans la mesure du possible.

Mais fumer avec un être humain qui grandit en soi, en 2014, et même dans les années 2000 tout court, c’est fucké rare! On sait tous ce que ça fait. Étrangement (vraiment?), les femmes que j’ai vues fumer enceinte ne semblaient pas nécessairement être les crayons les plus aiguisés de la boîte. On ne se cachera pas que fumer, ce n’est plus aussi prestigieux que ça l’a déjà été. Je me demande si je connais encore des gens qui acceptent des fumeurs dans leur maison. Personne n’est jamais sorti de chez moi pour aller fumer, et sachez que j’ai souvent de la visite. J’oublie que la cigarette existe jusqu’à ce que je voie des gens qui se font croire qu’ils aiment prendre l’air pour fumer leur cigarette en vitesse à côté de la porte, méprisés par ceux qui passent à côté.

On dirait que la cigarette est devenue un indicateur de classes sociales. Où je travaille, le bureau de l’ingénierie a quelques fumeurs seulement, et l’atelier d’assemblage, plusieurs fumeurs. Il y a toujours plein d’employés fumeurs dans les épiceries. Les magasins. La construction. Remarquez qu’il y a aussi des infirmières qui fument. Je suis sans mot.


En attendant que les états décisionnels délivrent des permis pour concevoir et élever des enfants (et pourquoi pas les animaux aussi), je suppose que nous devrons vivre avec ces absurdités, à classer dans le même dossier que les drogues qui font fondre la peau et la recrudescence des ITS, autrefois MTS.

dimanche 6 juillet 2014

Les pattes qui piquent

Moi, avec mon grand talent, et surtout ma grande trappe, j’ai déjà dit que je détestais tout ce qui était du militantisme. Moi. Eh oui. Mais c’était avant. Avant que je ne regarde « The Paw Project », sur Netflix. Si j’avais su que ça allait changer ma vie… Je l’aurais regardé quand même. Mais avec une petite eau minérale pour absorber mes nausées. Non, je ne suis pas enceinte.

Je suis une anti-dégriffage d’expérience. Je suis contre pour toutes sortes de raisons. Je crois fermement qu’un animal vaut plus qu’un divan, peu importe le prix d’achat, la conception ou l’allure dudit divan. J’ai toujours su que dégriffer, c’était inhumain. Heureusement, me dites-vous, ce n’est pas fait sur les humains. Je sais. Mais c’est pire, parce que c’est fait par des humains à la demande d’autres humains.

Je sais, parfois, on ne sait pas, surtout que le dégriffage, c’est un peu comme le sucre, ça génère beaucoup d’argent dans les pays industrialisés, c’est « idéalisé ». On ne nous dit pas vraiment ce que c’est, pour ne pas nous faire changer d’avis. Si, quand vous prenez consciemment votre mignon petit chaton de 8 semaines, beaucoup trop jeune pour avoir quitté sa mère en premier lieu, pour l’emmener chez votre vétérinaire, on vous disait qu’on va CONSCIEMMENT l’amputer sur chacun de ses dix-huit doigts (et plus parfois) d’une phalange complète, et que ça modifiera sa démarche, sa musculature et la façon dont il marchera pour le reste de sa vie, en plus de modifier son comportement et de risquer de le rendre obèse, peut-être reprendriez-vous votre ti-minou en disant poliment « Non merci », je vais garder mon argent, en plus de permettre à mon minet de garder ses bouts de pattes, ces mêmes bouts de pattes sur lesquels il marche 100 % du temps.

Mais non. On ne vous dit pas ça. On vous dit (presque) que c’est dans le kit de base. On stérilise et on dégriffe, c’est ça que ça prend. Surtout si vous aimez vos meubles. Surtout, et SURTOUT si vous avez, ou prévoyez avoir, des enfants. Oui. Les chats avec des griffes, dès qu’ils voient des divans (surtout en cuir) et des enfants, se prennent un élan, en crachant et en miaulant, et ils vont démolir ce qui vous tient à cœur. Sauf les chats normaux, sevrés à un âge adéquat, dont on s’occupe, éduqués et avec suffisamment de poteaux à gratter dans la maison. Mais pourquoi prendre la chance? Pourquoi permettre à son chat de garder ses bouts de doigts? Quand il aura développé des problèmes de comportement, qu’il aura des douleurs et qu’il deviendra agressif parce que vous lui avez enlevé ses griffes À LUI, vous vous direz : « Ouf! Imagine s’il n’avait pas été dégriffé, on a bien fait! »

À partir de maintenant, je me fais un projet personnel de lutter contre le dégriffage. Je ne sais pas encore concrètement comment je ferai ça, mais je le ferai. Et ça prendra le temps qu’il faudra. D’ailleurs, ce sera le seul billet que je mettrai sur ce blogue-ci, car je viens de créer un autre blogue dédié à cette lutte. Le blogue s’appelle « Les pattes qui piquent ». Ce même billet apparaîtra d’ailleurs sur ce nouveau blogue, à quelques modifications près.


Je créerai aussi une page Facebook, mais en attendant, je passerai par Toutapropos pour faire la promotion de mes articles.