jeudi 17 janvier 2013

Prière de ne pas me toucher!


Le toucher est l’un des cinq sens. Fait. Toucher est donc un mode de perception, une façon de communiquer, de manifester ses intentions, d’exister. Autre fait. Je suis une grande toucheuse. Je ressens souvent un intense besoin de concrétiser des textures qui me semblent particulières, différentes et il m’arrive même, comme je le fais parfois avec des odeurs, de me réconforter en touchant. La douceur de soie de mon bengal, les cheveux rêches de mon fils, le gaufré de ma robe de chambre, le texturé de la peinture mate, la douceur d’une voiture propre, le cuir de mon levier de vitesse. Toutes ces textures sont rassurantes et me permettent de me calmer ou simplement de passer un bon moment.

Toucher peut également être désagréable. Il y a bien sûr les textures collantes, gluantes, qui laissent une odeur sur la peau, les textures mouilleuses non désirées, les textures sableuses sur les lisses, comme une voiture sale, le métal sale et les textures coupantes. Celles-ci sont évidentes. Sinon, le pire du pire, c’est lorsqu’on touche malgré nous, lorsqu’on est touché par les autres.

Se faire bousculer dans un couloir est certes désagréable, mais encore davantage lorsqu’on se fait toucher la peau par de la peau, par un étranger. Effleurement involontaire dans une foule, haleine trop près du cou, quelqu’un qui nous enlève un cheveu en fin de vie, certains croient que toucher un humain n’est pas pire que toucher un mur. FAUX! Je m’insurge. Jusqu’à ce matin, j’aurais même affirmé que me faire toucher sur une épaisse couche de vêtements, par exemple un épais manteau d’hiver, ne me perturbait pas. Je sais maintenant qu’il n’en est rien.

Aujourd’hui, au travail, on m’a un peu trop touchée, et ça m’a perturbée. Le type n’est pas méchant, d’une grande naïveté et disons-le, très collant. Abusivement heureux de ma compagnie, en moins de cinq minutes de mesurages et de questions techniques, désagréablement entrecoupées de blagues et commentaires qui portaient à confusion, il m’a tâté les deux bras, m’a doucement brassée par les épaules et m’a amicalement poussée vers la sortie en me retenant du même coup par le dos.

Soyons clairs, soyons honnêtes, je n’aime pas ça. Entre m’être chicanée avec un collègue assez vigoureusement aujourd’hui et cela, je pense que j’ai préféré la chicane, quoique douloureuse. Je ne suis pas « sauvage », mais un peu de distance avec les étrangers, et les collègues dont on n’est vraiment pas proche, ça ne fait pas de mal.

Sur ces entrefaites, ce sera tout.

mercredi 2 janvier 2013

La minute éducative 9 : Survivre au premier -1000 de la saison


J’ai dit, et je cite, le 30 décembre 2012, soit il y a trois jours : « on n’a plus les veilles de jour de l’An à -1000 qu’on avait quand on était petits », me remémorant la salle du clairon à St-Ambroise et toutes les voitures qui rotaient en fin de soirée, à l’époque où laisser tourner la voiture pendant une heure n’était pas un problème, que ce soit pour le prix de l’essence ou pour l’environnement. Je n’avais pas regardé la météo à venir en disant ça, fait rare.

Lors de votre retour au travail, disons un 2 janvier, après des fêtes déroutinantes, si vous êtes la première et seule personne à devoir sortir de la maison, il est une idée discutable de vous lever à la même heure que dans des conditions normales, parce que le risque est d’être prêt à partir trop tôt, qu’il soit inadéquat de vous installer pour relaxer (par peur de faire hurler le chat ou de faire du bruit, ce qui réveillerait les autres), et d’arriver au travail à 6 h 45, ce qui est inutilement tôt.

Faire tourner la voiture jusqu’à ce qu’elle soit chaude est peut-être tentant, mais ça risque de réveiller ceux qui dorment (quand vous entrerez pour attendre) et, tant qu’à attendre dans ladite voiture qui vous garroche de l’air froid en pleine gueule, aussi bien partir tout de suite, surtout que vous avez seulement deux kilomètres à faire. Si jamais votre voiture principale fuit le « prestone », vous devrez peut-être prendre le « truck ». Attention, à ces températures, la pédale d’embrayage revient T-R-A-N-Q-U-I-L-L-E-M-E-N-T (c’est plus long à écrire qu’il n’y paraît) et il se peut également qu’une vitesse, je vous souhaite la quatrième, refuse d’obtempérer.

À votre arrivée au bureau, beaucoup trop tôt, la porte d’entrée non déneigée, en étant évidemment le premier, à sept heures moins quart le 2 janvier, assurez-vous de vous rappeler votre code de système d’alarme. Toujours pratique. Je m’en souvenais.

Une fois à l’intérieur, vous serez content d’être enfin au chaud. C’est un mirage! Avec votre manteau, vos mitaines de plumes et le contraste entre le dehors et le dedans, vous CROIREZ qu’il fait chaud. Une fois tout enlevé, vous constaterez que le bleu sur vos ongles colle et que votre nez ne cesse de couler comme un robinet. À ce moment, vous comprendrez que ce n’est pas parce qu’il fait plus chaud que dehors qu’il fait chaud. L’inhabituelle couche de givre sur le bord de la fenêtre vous convaincra qu’il fait vraiment (trop) froid et là, vous penserez à vérifier si votre chauffage personnel (oui, vous êtes chanceux) a, par hasard, été baissé un tout-ti-peu. Shit oui! Alors là, vous monterez ça de six beaux degrés et tout le monde dans le bâtiment entier vous enviera votre belle chaleur, qui sortira chaque fois que la porte du bureau ouvrira. Au moins, vous n’aurez pas à aller voler la chaufferette d’un collègue qui s’est dit que le 2 janvier, c’était trop tôt pour recommencer. Mais c’est toujours mieux que travailler avec son manteau d’hiver.

Finalement, la journée finira par finir, et la bonne nouvelle c’est que, c’était la pire. Demain, vous penserez à vous lever plus tard, et tout ira mieux.