lundi 25 juin 2012

La minute éducative 6 : Ruiner l’enfance


Entendu chez Costco récemment : « Comment ça tu as une mauvaise journée? Sois donc positive un peu. Dans la vie, les gens négatifs attirent rien que de la marde. »

Quoique pas complètement faux, cette affirmation hurlée dans un endroit aussi public que l’entrepôt Costco peut faire peur. Ou rendre mal à l’aise. C’est selon. Mais des gens un peu craqués mentaux qui agissent en foule comme s’ils étaient seuls, ça attire le regard. Encore plus quand la personne qui hurle, l’émettrice, est une maman hystérique à bout de patience qui est, de toute évidence, écoeurée de gérer sa vie, et que la personne sermonnée, la réceptrice, est une pauvre fillette d’au plus six ans.

Évidemment, puisqu’il est impossible de m’empêcher d’être moi, à moins de me bourrer de pilules, j’imagine, une tonne d’idées me sont venues en tête. J’ai tout simplement « vu » la maman faire de son magasinage un scénario représentant sa propre dure réalité d’être humain.

En passant devant l’allée des friandises, la petite aurait mentionné son attrait pour les délicieux M&M’s, et la maman se serait empressée de lui dire qu’il vaut mieux se contenter de regarder les emballages, que c’est sain tant qu’on n’y touche pas. Quand on s’y met, on ne peut plus s’arrêter, le derrière nous élargit et les seuls hommes qui veulent de nous, c’est ceux qui veulent du sexe à tout prix.

En passant devant les serviettes hygiéniques, la maman aurait dit à la petite de bien regarder les paquets, parce qu’elle serait prise avec ça pour le reste de sa vie, et que c’est vraiment de la merde d’être une femme.

En passant devant les piles, la mère aurait pris un paquet, deux même, et les aurait collés sur son cœur. Elle aurait ensuite regardé sa fille dans les yeux en lui disant que les piles sont précieuses, que les hommes sont tellement poches et égoïstes que sa satisfaction passerait toujours par un jouet à piles.

En passant devant les condoms, la petite aurait demandé ce que c’est, et la mère se serait esclaffé, disant que les condoms étaient essentiels pour éviter de se faire engrosser par un trou de cul, qui foutrait le camp une fois le problème en route.

Serait-il possible que cette femme ait finalement été vraiment frustrée contre les hommes? Disons seulement que c’est l’impression qu’elle laissait… En tout cas, même si seule la première phrase a existé, j’ai plaint la pauvre gamine. L’enfance est si pure, mais tellement courte, que cet excès de naïveté, l’incapacité de comprendre les doubles sens est précieuse comme de l’or. J’aurais tellement  voulu hurler à cette mère qu’elle était indigne, qu’il était inacceptable de parler de la sorte à un enfant, mais elle n’aurait pas compris. Elle était tellement dépassée. Malgré tout, ce fut une belle leçon. Je sais encore plus qu’avant que je suis une bonne mère. Je laisse mon fils être un enfant. J’arrêterai quand il faudra. Pas avant.

Bonne soirée.

lundi 18 juin 2012

La minute éducative 5 : Être un mâle viril


S’il fut une époque où l’option virilité de l’homme venait avec le modèle de base, à peu de choses près, cette ère est devenue souvenir, puis rumeur, puis légende, pour enfin devenir une vague impression indéfinissable.

Le mâle qui était autrefois le pourvoyeur, l’homme fort, le protecteur, l’esprit décisionnel, le cerveau, qui sentait l’homme parce qu’il avait bûché, fendu, creusé, tué, cogné, doit maintenant user de ruses plus farfelues les unes que les autres pour se prouver à lui-même qu’il est encore supérieur à la femelle, et aux autres mâles, qui sont forcément moins mâles que lui.

Voici donc quelques trucs, du point de vue du sexe faible, pour que l’homme arrive à prouver hors de tout doute qu’il est grandement supérieur, qu’il urine avec le jet le plus gros et le plus pressurisé, qu’il mange de la nourriture de mâle, qu’il a des activités de mâle, et qu’il parle de choses de mâles.

Messieurs, donc, puisque votre toison vous dégoûte, ou que vous n’en avez point, que votre chasse la plus fructueuse ressemble à un T-Bone de boucherie ou pire, d’épicerie, et que vous sentez la sueur au pire parce que vous être trop gros pour bouger et que chaque fois que vous y arrivez c’est pour aller vous prendre une bière, et que vous suez comme un cochon, voici ce que vous devez faire.

Oubliez tout ce que vous savez, tout ce que la société moderne tente de vous enseigner. Vous êtes fort au naturel, point besoin de perdre votre précieux temps à bouger et à vous entraîner. Votre virilité se résume à votre langage, ne vous perdez pas dans cette folie de bien parler et d’utiliser un vocabulaire juste. Ne lésinez pas sur les jurons. Faites des sacres votre nouvelle ponctuation. Prenez soin de commencer chacune de vos phrases par un sacre court. Insérez-en quelques-uns dans la phrase, mettez-y de l’émotion. Terminez par un sacre qui exprime bien votre sentiment, mettez-y de l’expression. Vos amis vous admireront, et les femelles vous désireront.

Quand vous avez faim, une vraie faim d’homme, gâtez-vous. La viande est votre meilleure alliée, même si le mot viande est féminin. Utilisez ce féminin pour vous faire du bien. Cette tendance à diminuer les vertus de la viande est un complot contre vous. Les gourous de la santé et du bien-être essaient de vous convaincre de bien manger, alors qu’ils ne veulent qu’être eux-mêmes plus mâles que vous. Viande, patates, pain, beurre et dessert. Et passez le mot à votre femelle.

Vous mangez beaucoup de viande et on vous taquine sur votre tour de taille? Votre entourage est jaloux. Rappelez-leur sèchement que vous êtes un mâle, que les mâles mangent de la viande, et que ceux qui mangent autre chose ne sont pas des vrais hommes. Nos grands-mères avaient compris que les vrais hommes mangeaient beaucoup de viande et de gras, et que leur ventre proéminent était garant de leur statut supérieur. Elles obéissaient.

Finalement, ne succombez pas à cette folie populaire de boire de l’alcool avec modération. L’homme saoul attire les vraies femmes, celles qui savent que l’homme est au-dessus d’elle, ou encore dans la position qui le soulage. L’alcool permet à l’homme de renouer avec sa virilité, alors que la vilaine société tente de la contenir.

Hommes, abusez des bonnes choses de la vie. N’hésitez pas à ramener votre entourage lorsque votre statut de mâle est menacé et surtout, ne traitez aucune femelle en égale, ni aucun homme non plus. De nos jours, on ne sait jamais.

lundi 11 juin 2012

Vélofolie


Si l’obésité se répand (haha) à un rythme effarant, les gens soucieux de leur santé et de leur apparence sont de plus en plus nombreux. La classe sociale ainsi que le désir de se faire voir sont des facteurs déterminants dans le choix de l’activité physique, ou encore de l’habillement du sportif concerné.

Alors que certaines activités sont à la portée de tous, comme la course à pied, à une paire d’espadrilles près, d’autres nécessitent forcément un équipement minimal coûteux, comme le vélo. Il est possible de se rendre très voyant (inutilement) en courant, ce peut être coûteux, surtout si on ajoute la montre sophistiquée et tout l’attirail technologique. Cependant, la mode du vélo, puisque c’en est une, bat des records. Les vélos à plusieurs milliers de dollars, les casques, les espadrilles et surtout, le costume coloré et commandité en lycra ultra moulant font rapidement grimper la facture du joyeux luron qui s’y met.

Pour faire de la compétition et pour être performant, pendant les défis, d’accord. Je peux comprendre. Mais pourquoi un homme qui va simplement travailler en vélo devrait-il se vêtir de la tête au pied de ce ridicule habit commandité et beaucoup trop révélateur? Et selon moi, l’efficacité du vélo pour maintenir son poids reste encore à prouver puisque je ne cesse de voir des gens avec un surplus de poids sur un vélo hors de prix, vêtus de la sorte. C’est donc dire que le vélo n’est pas la solution? Ou encore c’est la faute de l’habit? Les couleurs criardes ne mettent peut-être pas les bonnes courbes en évidence.

 Je pense que, malgré une majorité de gens qui sont des réels sportifs, ou désireux de l’être, les plus bavards sont des opportunistes qui manquent d’attention. Un peu comme les amateurs de vin. Certains sont capables d’apprécier une bouteille à 17 $ parce qu’ils le trouvent délicieux à boire, tandis que d’autres l’aiment parce qu’il coûte au moins 30 $, qu’il est rond en bouche et que les tanins font ce qu’ils ont à faire (je n’y connais rien). Pas question surtout de le boire dans une coupe à vin blanc en mangeant un burger. Nooooooooooooon! Ces « flasheux » sont ceux à cause de qui certains s’empêchent de s’adonner à ce sport, parce que les exigences sociales sont devenues trop hautes.

Pour rester dans le même thème et s’en éloigner du même coup, il y a aussi ceux qui font du vélo pour se déplacer uniquement (sans le kit), mais qui sont convaincus, parce que les vilaines voitures peuvent le faire, qu’ils peuvent également circuler en plein milieu de la rue et agir exactement comme des voitures. Depuis quand, dites-moi pitié, les cyclistes qui tournent à gauche sur un feu de circulation, peuvent-ils se mettre dans la voie de gauche, celle réservée aux véhicules, et attendre ainsi en plein milieu de la rue, pendant que les voitures s’accumulent derrière? J’ai toujours cru que les vélos se devaient de se tenir sur l’accotement. En pleine zone commerciale de Chicoutimi en plus. Dois-je rappeler au peuple que les Saguenéens sont loin d’être les meilleurs conducteurs au pays?

Toujours est-il que samedi, en revenant d’une fête d’enfant, l’appareil photo au cou, j’ai été témoin de la chose, et je n’ai pu me retenir de prendre cette photo pour vous, mes très chers lecteurs. Si vous comprenez, vous n’hésitez pas à m’expliquer, d’accord?


dimanche 3 juin 2012

La mort à Magnotta



La perverse nature humaine, dans son pire comme dans son meilleur, est en constante recherche d’émotions fortes. Soit. Parachute, Jackass, sports extrêmes ou même héroïne, les moyens pour y arriver sont nombreux. Pour les plus réservés, il reste toujours les films d’horreur, question de se faire peur comme il se doit. L’industrie du cinéma est en constante effervescence et malgré le peu de qualité, il reste de nombreux films qui peuvent satisfaire ce « besoin ».

Sinon, il reste toujours Youtube et tout ce qui s’y cache, dans le mieux comme le pire. Pour ma part, le pire que j’ai regardé, ce sont des photos de gens qui ont consommé du Crystal Meth. Pas chic. Et déjà voyez-vous, je n’étais pas fière de moi parce que je m’étais adonnée au voyeurisme, chose que je dénonce ouvertement. Mais la télépoubelle (téléréalité) en fait foi, l’humain aime ça. Il veut voir ce qui ne le regarde pas du tout. Plus c’est insignifiant, mieux c’est.

Tant que ça reste des pitounes trop bronzées avec des ongles handicapants et des dents plus blanches que la lune dans un spa avec des gars bronzés orange épilés de partout avec des muscles démesurés et déséquilibrés, c’est débilisant, mais pas dangereux. Ça ne vole pas très haut et ça rend plutôt inconfortable (à regarder), mais c’est tout doux. Encore une fois, le public jubile. Ça leur fait des affinités avec les gens du bureau.

Là où ma compréhension faille et déboule, c’est quand j’entends à la radio parler d’un être humain qui s’est filmé en train de tuer, manger, démembrer et violer un autre humain (plus ou moins dans cet ordre). C’est du disjoncté de compétition. Il est dérangé, pas de doute. Mais tous les autres qui ont VOULU voir ce vidéo, qui l’ont cherché, qui l’ont regardé, pour autre chose que le travail, pour un but autre que pour trouver des indices, ils sont à peine moins dérangés.

Moi (et devinez pourquoi ce n’est pas moi qui décide ce genre de chose) si j’avais à décider du  traitement des criminels de cette trempe, de ceux qui en plus de tuer, s’en glorifient, je ne me casserais certainement pas la tête. Premièrement, je me demande s’il est fou ou malade. Comme il n’y a pas de moyen de le savoir scientifiquement, je l’abattrais en l’attrapant, question de ne pas rater l’opération.

Pour être certain de ne pas lui abimer la tête, il faudrait viser ailleurs sur le corps. Ensuite, je sélectionnerais les plus éminents neuroscientifiques afin qu’ils puissent lui dépecer le crâne et trouver le pourquoi du comportement du dégénéré, et ainsi rassurer la population en prouvant que l’égocentrisme et le manque d’attention ne peuvent transformer un être sain en débile cannibale. Mais ça, c’est moi. Et tant qu’à faire, j’essaierais de trouver tous ceux qui se sont excités en regardant le vidéo, et je les traiterais à peine mieux. Si le fait de tuer vous dérange, il y a toujours l’option de le garder en vie, et de lui jouer dans le cerveau quand même.

Comme la gaugauche québécoise prend du galon et qu’elle risque de se retrouver au pouvoir, il faudrait vraiment éviter de ne pas le tuer. Puisque la réinsertion sociale est un point chaud de leur « mission », et que ce type de débile ne deviendra jamais moins fou, il faudrait éviter de l’enfermer, pour pouvoir lui trouver un travail et un appartement dans vingt-cinq ans, ou moins, tout en taisant son nom au public, pour éviter (ça fait beaucoup d’évitement) que les gens ne le jugent. C’est ça, la justice?