dimanche 29 janvier 2012

Ça s'est passé un vendredi soir

Si François Pérusse a déjà affirmé, dans un quelconque tome de sa populaire saga, qu’il n’y avait rien de mieux qu’un dimanche après-midi pour ne pas recevoir d’appel de sondage, je renchérirai en disant que le vendredi soir est également un excellent moment pour ne pas être sollicité.


Vendredi soir, donc, alors que nous étions très slaques, bien imprimés sur le sofa, dessert et café à la main, le téléphone a sonné. De base, je maugrée dès que ça se produit, à moins que j’attende vraiment un appel en particulier, alors cette fois n’a pas fait exception. Évidemment, je n’ai pas pris la peine de répondre, puisque je n’ai aucun complexe à laisser sonner le téléphone, mais mon conjoint a une tout autre vision de la chose, alors il a répondu.


À son regard, j’ai bien vu que c’était pour moi, et qu’il ne connaissait pas la voix qui osait me demander. Son sourire semi-cernable aurait bien dû m’allumer une sonnette (c’est le dernier proverbe insensé qu’il m’a d’ailleurs sorti, mon mari). En fait, je savais que c’était quelque chose de moche. La sonnette s’était bel et bien allumée.


Dès que l’interlocuteur à l’accent africanoïde eut fini de se présenter, mentionnant par le fait même Bell Canada, je n’ai fait ni une ni deux et j’ai enchaîné : « Monsieur, on est vendredi soir, il est huit heures et demie et je n’ai vraiment pas le goût de me faire vendre des services de Bell ». Mon chum est tombé à genoux par terre, étouffé de rire, pendant que le type au bout du fil éclatait aussi d’un rire nerveux. Il a dit, toujours en riant, faute d’argument de vente surpassant le mien : « On en reparlera, Madame ». Et moi de rétorquer : « C’est ça, bonne soirée. »


Je me demande s’il a mis une note à côté de mon nom.


Sur une autre note, il me semble que j’avais un million de choses à vous raconter. Oh! Je ne vous ai pas dit la bonne nouvelle? Marcus s’est tanné de Dino Dan. Ça fait un petit bout de temps, mais mieux vaut tard que jamais. Maintenant, ce sont les Umizoomi. Est-ce que c’est mieux? Oui, un peu, parce qu’au moins, depuis qu’il regarde ça tous les jours, il sait compter jusqu’à quinze. Il était passé de 3 à 4 grâce aux Smarties et il est passé de 4 à 15 grâce aux Umizoomi. Je considère cela comme un gain significatif.


Personnellement, je n’aime pas parce que c’est totalement incohérent pour mon cerveau obsessionnel-compulsif, et parce que la chanson colle vraiment dans la tête longtemps. Et Marcus qui la connaît par cœur, en plus. Mais il est tellement heureux, et il pense vraiment qu’il a des pouvoirs mathémagiques, alors si moi j’ai une soif inassouvissable de cohérence, pas lui, et c’est très important qu’il laisse place à son imaginaire, lui.


En gros, ce sont trois mini superhéros qui accomplissent des missions telles que retrouver des coquillages perdus pour une présentation scolaire, ou encore aller traire les vaches d’Umiville parce que l’éleveur de vache est cloué au lit, que sa femme lui éponge gentiment le front, et que tous les habitants d’Umiville sèchent, faute de lait. Vous devriez voir la scène de la traite, Seigneur, c’est tellement n’importe quoi qu’il faut que je fasse ma liste d’épicerie ou mon menu dans ma tête pour ne pas détruire la belle naïveté de mon fils en faisant le jeu des 88 invraisemblances inacceptables. Cette phrase était trop longue.


Bon, je suis en feu, alors c’est le moment de vous quitter. Je préfère vous laisser sur votre faim que vous emmerder par manque de substance. Bonne soirée.

1 commentaire:

  1. Heureux de connaitre une autre personne capable de laisser sonner le téléphone sans devenir folle. La plupart des gens ne peuvent résister à l'appel de la sonnerie! Je me demande pourquoi... le conditionnement je suppose.

    Accent Grave

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