Je suis snob, c’est bien connu. J’ai des goûts culinaires qui dépassent de loin la moyenne des foyers de ma région, et de ma famille, peut-être même de la province ou du pays, qui sait. Contrairement à bien des gens, je sais faire la différence entre du tofu soyeux et du tofu standard, malgré le fait que je n’aime pas le tofu. Je sais aussi faire la différence entre le beurre et la margarine, que celle-ci soit colorée ou non. J’ai acheté de la margarine une seule fois, me disant que dans un glaçage à gâteau, personne ne ferait la différence. Je l’ai faite, et ma mère s’est vu offrir gracieusement un contenant de margarine presque neuf. Surprise, elle m’a demandé pourquoi, ce à quoi j’ai répondu que je trouvais le goût atroce. Elle de rétorquer : « Je ne fais pas la différence ».
Je sais qu’une échalote n’est pas un oignon vert. Je sais que le parmesan Kraft n’est en pas. Que le Map-O-Spread n’est pas du beurre d’érable, et qu’il ne le remplace pas. Je sais que le vinaigre balsamique d’épicerie vaut sensiblement le vin qui s’y vend aussi. Pour faire une histoire courte, qui est déjà assez longue comme ça, j’ai une culture culinaire que plusieurs de mes amis envient. Chouette.
Lors d’événements où la nourriture est « fabriquée » en masse, et où le sel est le meilleur atout de celui qui élabore la recette pour que les gens aient un souvenir agréable de leur repas, je trouve rarement mon compte. Jamais. Souvent, la soupe y est de loin trop salée, et parfois trop grasse. Le goût prédominant ne prédomine souvent pas grand-chose et la texture est douteuse.
Le plat principal, quant à lui, est composé d’un ou plusieurs féculents, allant de la pomme de terre duchesse trop salée et/ou trop cuite et/ou trop granuleuse, au riz, qui s’avère soit trop cuit, soit pas assez (quel scandale, non?), de légumes peu attrayants, tel brocolis ou carottes gaufrées, et d’une protéines, très souvent le poulet, trop cuit, trop salé et noyé dans une marre de sauce dégoûtante. Comme je m’y attends la plupart du temps, j’essuie la viande du dos de la fourchette et j’ingère une quantité suffisante pour survivre. Idem pour la soupe. Et le dessert, quand il est un brin appétissant. Ça n’arrive presque jamais, surtout dans les mariages où le gâteau est pire que pire. Mais, comme je le disais, je m’y attends.
Là où je suis surprise à tout coup, c’est à la salade. J’adore la salade. La laitue aussi mais je parle de la vraie salade, celle qui désigne le plat, souvent froid, composé de divers aliments, le tout arrosé d’une sauce ou vinaigrette. Là où le bât blesse, c’est lorsque, dans le genre d’événement mentionné ci-haut, on sert ladite salade. Ça ne manque pas, à tous coups, on se retrouve avec le même spectacle. Dans le bol bon marché trop petit, un amas vulgaire de laitue Iceberg, décoré de quelques morceaux de tomate et parfois, de un ou plusieurs morceaux de concombre avec la pelure, qui est immanquablement impossible à mastiquer. La salade est laide et peu appétissante, comme les autres plats, mais contrairement à eux, j’ai toujours un brin d’espoir lorsque je porte la première bouchée à ma bouche (est-ce un pléonasme?). Cet espoir, il meurt à chaque fois que la première parcelle de nourriture touche à mes lèvres et que l’odeur et le goût, d’un commun accord, trahissent la vinaigrette italienne Kraft.
À tous ceux qui seraient tentés d’affirmer haut et fort, presque fièrement, que ce cocktail dégoûtant d’ingrédients non-identifiables qui restent perpétuellement en suspension, défiant la gravité, est un passe-partout, que tout le monde aime ça, je tiens à dire que MOI, je n’aime pas ça. MOI, ça m’insulte de me faire servir une atrocité de la sorte, surtout lorsque je paie pour. Moi, je n’en ai pas de vinaigrette italienne dans mon frigo. Aucune autre non plus. Mais surtout pas celle-là.
Je vous laisse sur une recette qui torche n’importe quelle salade du chef à la vinaigrette italienne.
Ingrédients :
- Verdure quelconque (laitue romaine, roquette, épinard, etc.)
- Carottes râpées
- Chou rouge en fines tranches
- Huile d’olive de bonne qualité (malheureusement, il faut la payer…)
- Vinaigre balsamique de qualité (au moins 7 ans d’âge)
- Fleur de sel
- Poivre fraîchement moulu
Méthode :
Dans le fond d’un grand bol, fouetter ensemble l’huile, le vinaigre, le sel et le poivre. Ajouter les autres ingrédients. Juste avant de servir, mélanger le tout. Ajouter du sel dans l’assiette, au besoin.
C’est facile et bien meilleur que la maudite VIK. Merci d’avoir enduré ce billet jusqu’au bout!
LOL Très passionnant ce billet, j'ai tendance à être d'accord.... quoique je trouve que Kraft fait d'excellentes vinaigrettes non-italiennes ! Je vais tester ta recette !
RépondreSupprimerMoi aussi je déteste la vinaigrette italienne Kraft. Du vinaigre blanc, vraiment!!!
RépondreSupprimerAjoute de l'excellent sirop d'érable de la Beauce à ta recette et tu m'en donneras des nouvelles...