dimanche 29 août 2010

Par un beau dimanche

Nous sommes dimanche soir, il est 19 h 37, je suis seule et j’ai chaud. Mon fils est couché et étrangement, il dort. Je suis semi-confortablement assise à la table de la cuisine et j’écris. Normalement, quand je suis seule, je me néglige (pas dans le sens d’arrêter de me laver, rassurez-vous) mais ce soir, j’ai décidé de me faire plaisir. Ma belle Aroma m’a concocté, avec mon aide, un excellent café glacé au chocolat et je déguste des fraises des États-Unis blanches et croquantes, des mûres dont le goût a raté le camion de livraison et des raisins trop gros pour être naturels. Je connais beaucoup de gars comme ça. Comme mes fruits étaient tellement appétissants, je les ai enterrés d’une montagne de garniture fouettée Nutri-Whip (moi qui prône la bonne cuisine…) « boostée » au cacao. C’est presque bon.

Mon chum, quant à lui, est au salon funéraire depuis 13 h cet après-midi. Je vous ai induit en erreur, mon fils ne dort pas. Il jase, même. « Papa, Papa !! Papa ??? » Le papa en question a perdu sa grand-mère. Elle est partie, décédée, les anges sont venus la chercher, son mari l’a reprise, elle est morte, quoi. Ce n’était pas seulement sa grand-mère, c’était aussi sa sœur, puisqu’elle est venue vivre chez ses parents quand il avait 5 ans. Ça aurait fait 25 ans la semaine prochaine.

Suis-je une sans-cœur, une sauvage, une égoïste ? Oui, ça m’arrive. J’ai même déjà été tout ça en même temps. Mais aujourd’hui, j’ai préféré mon fils, qui est vraiment vivant, à une morte. Nous y sommes allés, cet après-midi, mais je vous dis qu’une prière sérieuse avec pour bruit de fond : « brmmm brmmm brrrrmmmmmmmmmmmmmmmmmmm », ça laisse pantois. Je vous entends déjà, vous qui me lisez pour la première fois (s’il en est), vous dire que je n’avais qu’à le faire taire, ce petit garçon impoli. Il a un an et trois mois, 15 mois en langage de mère, et la fonction « Mute » n’est pas encore fonctionnelle. Je pense que ça s’en vient par contre. Pour l’instant, toute tentative de le faire taire sonne à ses oreilles comme un cri d’encouragement à continuer. Toujours est-il que nous sommes partis du salon, MM (mon fils) et moi, par respect pour nous-mêmes et pour les autres.

J’étais convaincue que j’aurais l’air d’une sans-cœur (je sais, j’ai déjà utilisé ce mot, mais je ne trouve pas de synonyme qui convienne, j’attends les propositions) parce que je ne pleurerais pas, mais ce fut tout le contraire. J’ai pleuré. Il y avait longtemps que je me préparais à cette mort. J’étais mentalement mûre depuis plusieurs années. Pourquoi aurais-je pleuré la mort d’une femme de 93 ans, qui a vécu une vie rêvée, entourée de gens qui l’aimaient vraiment, et qui ne lui ont jamais fait sentir qu’elle était un boulet dans leur vie, parce qu’elle ne l’était tout simplement pas ? Il me semble qu’on ne devrait pas pleurer les gens de cet âge, on sait tous que la mort les guette (elle nous guette tous, mais vous comprenez, arrêtez de m’interrompre !). Quand je l’ai vue, dans son cercueil, je me suis fait prendre par mes propres convictions, les traîtres ! Les larmes coulaient sur mes joues, sans que je puisse les contrôler. Ma seule pensée à ce moment, fut tellement égoïste (je vous l’avais dit que j’étais égoïste !!). J’ai eu peur à mon image. Que diraient les vrais petits enfants en voyant pleurer bien plus qu’eux la femme de leur cousin ? Penseraient-ils que j’ai besoin d’attention ? Pourtant, cette femme a fait partie intégrante de ma vie pendant les dix dernières années, ça marque ! Bon. Assez de pleurnichage.

Une fois ici, MM a dormi, puis s’est levé, puis nous avons soupé en tête à tête, lançant un morceau d’omelette ou de patate douche par terre de temps en temps, pour détendre l’atmosphère. En fait, c’est lui qui lançait sa bouffe par terre, et l’atmosphère n’était point tendue. C’était plutôt le contraire, nous étions (et sommes encore) complètement « slaques ». Il fait tellement chaud !

Il est maintenant 8 h 3. Je voudrais bien aller prendre ma douche, pour sentir bon quand mon chum reviendra, plus tard, mais il fait 30°C dans la maison, et je sue comme un porc (est-ce que ça sue tant que ça, un porc ?). C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis assise à la table plutôt que sur le sofa, le portable sur les genoux, bien au chaud.

J’écris, j’écris, j’en suis à 770 mots et rien de pertinent n’est encore sorti. C’est à ce moment que je commence à me questionner sur la pertinence de publier ce billet. D’un autre côté, mon blogueur préféré pond sans cesse des billets du genre et je les lis tous avec bonheur. Pourquoi pas, alors ?

La télé est présentement syntonisée sur la chaîne Yoopa, je n’ai pas pensé de changer quand MM s’est couché. C’est une chaîne dédiée aux enfants. Jeunes. Présentement, c’est « Fifi et ses Floramis ». J’ai horreur de cette émission. Ce sont des fleurs socio affectives qui font toujours des activités palpitantes et qui, émission après émission, se font avoir par Qui-Pique, la vilaine guêpe. Merde, mon chat hurle comme un débile. Il est assis sur le tapis d’entrée, le regard complètement absent, et il hurle. Il se lèche une patte en hurlant. Il a fini. Je disais donc, Qui-Pique met le trouble et, d’un épisode à l’autre, ils cherchent tous le coupable et finissent par le démasquer, pour lui pardonner et lui dire de ne plus recommencer. Wow ! À quel âge perd-on cette naïveté qui nous permet d’apprécier ce genre de merde ?

Bon, je vous laisse là-dessus. Pour l’instant. Je reviendrai peut-être plus tard. Peut-être pas. Bonne soirée.

Je voulais vous mettre un vidéo de Fifi mais on ne voyait pas «Qui-Pique », quel intérêt alors ?

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