dimanche 18 décembre 2011

Santa Claws

Quoique je n’aie jamais été une adepte inconditionnelle du Père Noël, je n’ai jamais non plus été terrorisée par ce dernier. Lorsque j’étais petite, c’était toujours mon père qui se déguisait pour donner les cadeaux alors, pensez-vous sérieusement que j’ai déjà cru en ce bonhomme peu crédible? Sérieusement, je reconnais les gens par leur plaque d’immatriculation, leur écriture et j’accroche sur tout ce qu’il y a de détails insignifiants, alors la voix de mon père, franchement!

Si je n’ai jamais eu d’histoire de traumatisme avec Santa, il en est tout autre pour mon mari. On raconte qu’il n’a jamais voulu rien savoir de même s’en approcher. J’en ai déjà parlé sur ce blogue d’ailleurs, l’an passé, en faisant la corrélation avec la progéniture qui, pour la deuxième année consécutive, nous a prouvé que la peur du père Noël, c’est génétique. Comme s’il avait des grosses griffes… Et encore, il aime vraiment les T-Rex alors ce n’est certainement pas ça le problème. Fragile, vous dites-vous? Je vous assure que ça fait du bien bon monde quand même.

Aujourd’hui, c’était le Noël des enfants organisé par le club social de mon travail. À 13 h 30, pendant que nous déterrions notre cadeau encore emballé et que nous habillions Marcus pour nous en retourner à la maison, j’ai senti le regard méprisant de plusieurs autres parents à notre endroit. Quoi? Notre fils a une sainte peur du gros bonhomme en rouge, ne vous imaginez pas que je vais le forcer à aller s’y asseoir! Personne n’a parlé en notre présence, mais je les ai sentis tous ces « il faudra bien qu’il s’habitue » ou « ben voyons, vous allez en faire une moumoune à force de lui donner raison ».

Vous savez quoi? NON!!! Il n’est pas obligé. Du tout. Je ne déteste pas l’idée qu’il se méfie d’un vieux monsieur qu’il ne connait pas et qui essaie de l’attirer avec des cadeaux. Ça me réconforte même qu’il refuse de s’asseoir sur cet homme qui va le coller beaucoup trop, avec des intentions qui sont forcément mauvaises, que ce soit pour la paie qui vient avec ou Dieu sait quoi. À une époque où on traque les maniaques et où on s’insurge de la facilité avec laquelle les prédateurs approchent nos enfants, j’aime voir mon fils refuser catégoriquement ce contact inutile. Qu’il me colle moi. Je m’engage solennellement à combler tous ses besoins affectifs.

Si je ne suis pas une craquée mentale de la religion, je ne suis pas non plus de ceux et celles (aisselle?) qui associent systématiquement Noël avec le père Noël. C’est bien beau de l’inclure dans nos chansons traditionnelles et d’en décorer les maisons, mais vous savez quoi, je préfère encore insister sur la superbe crèche Fisher Price qui est sous le sapin. Au moins, il saura que quelque part dans notre histoire, il y a un Jésus qui est peut-être né dans le coin de Noël. C’est moins plastique que l’image commerciale du père Noël, non?

Toujours est-il que, malgré son traumatisme, il a quand même eu droit à son cadeau après sa sieste. Un beau camion-benne de marque Caterpillar avec un mauvais ajustement des mouvements. Tellement apprécié qu’il a demandé à dormir avec, demande qui a été automatiquement refusée, pour des raisons évidentes. Si seulement il savait qu’il aura la belle pelle mécanique qui va avec le 25 décembre au matin. Il va en trembler d’excitation.

Sur ce, je vous laisse là-dessus. J’essaie de vous écrire quelque chose d’intéressant sous peu.

jeudi 15 décembre 2011

Ces mots qu'on a salis

Syndrome de société ou déformation régionale de la langue, certains mots d'usage courant et platoniques à l'extrême se sont vus promus au titre de vulgarités.

J'ai follement envie de me mettre... Atchoo! du vernis à ongles. Si je n'avais pas éternué en plein milieu de ma phrase vous m'auriez prise pour une coquine! Se mettre, mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? Ne m'expliquez pas, je comprends très bien le concept. J'ai simplement du mal à faire le lien entre le mot « mettre » et l'action ci-concernée.

Il m'est récemment arrivé de faire une blague douteuse à un ami par courriel, qu'il n'a pas comprise. Alors que je lui répondais, et je cite : j'aurais dû le faire oralement, ça aurait été meilleur, je me suis sentie inconfortable et j'ai formulé autrement. Pourtant, le mot « oralement » est un mot acceptable et qui veut tout à fait dire « de vive voix ». On l'a rendu sale en le collant à un certain mouvement buccal de va-et-vient.

J'aime les chats et nous en avons deux à la maison, un mâle et une femelle. Quand on me demande si c'est une chatte, en parlant de cette dernière, je réponds bêtement que c'est un chat femelle. Est-ce que j'ai une chatte? Voyons donc, pourquoi suis-je si mal à l'aise?

Parfois, naïvement, on organise des activités auxquelles on invite des gens. On les prépare oralement avec une belle introduction puis, curieux de connaître leur intérêt on leur demande, l'oeil brillant : Est-ce que ça te tente de venir? Les esprits mal tournés répondront, le regard grivois, qu'ils viendront volontiers, qu’il n’en tient qu’à moi. Euh...

Certains mots par contre semblent puiser leur incongruité quelque part au fond de mon inconscient. Je ne pourrais vous expliquer précisément pourquoi, mais le mot « caresser » me dérange. On ne peut pas « caresser » une épaule, et « toucher » ne me rend pas vraiment plus confortable, alors contentons-nous donc de nous donner une « bean », d’accord?

Si avoir une chatte est tel que tel, affirmer haut et fort que mon mâle a une grande queue, ce qui n’est pas faux, est déconseillé hors contexte. Lorsque les deux chats sont côte à côte sur la table et qu’on me demande des informations, et les principales différences entre le mâle et la femelle, ça répond, mais autrement, les intentions qui me sont portées sont fausses. Jusqu’alors, les synonymes de queue ne la font pas pour limiter le malaise.

L’excitation est un état puissant, qui donne de l’énergie et qui permet d’accomplir des choses avec enthousiasme. Partir en voyage, c’est excitant, acheter un iPod Touch aussi. J’ai ressenti cette excitation en me le procurant. Pourtant, je n’aurais pas eu l’audace d’arriver chez moi, et encore moins au travail, en m’exclamant : « J’ai un iPod Touch, je suis tellement excitée!! » Il y a fort à parier que j’aurais droit à un sourire en coin et un « ah ouais! ».

L’eau est une substance maudite. C’est bon à boire et c’est vital, mais ça a le défaut d’être mouillé. Par contre, ce n’est pas mal tant que ce qui est mouillé est masculin. Je me suis fait prendre quelquefois à exprimer mon désarroi d’être mouillée en me sauvant d’une pluie torrentielle et c’est confirmé, seuls les esprits d’une pureté absolue n’y perçoivent rien de tordu. Imaginez-moi entrer dans la pièce, détrempée, avec l’excitation du nouveau iPod. Aussi bien tourner sa langue quelques fois avant de parler.

Tiens donc, ma chatte qui vient se faire caresser. Malaise.