jeudi 28 juillet 2011

Choisir ses combats

Avoir un enfant, que ce soit par choix ou par surprise, chose que je ne comprendrai jamais, est une entreprise qui demande une implication totale et entière. Chaque journée est une nouvelle aventure et dès qu’on a l’impression d’avoir acquis une certaine stabilité, on se rend compte que la vie de famille est sans doute un des sols les plus instables que la vie sur terre ait connu. Marcher sur l’eau est bien plus prévisible qu’avoir un enfant. Au moins, on sait qu’on coulera.

Avant d’être mère, ma seule perception des enfants était celle que j’avais quand je sortais au centre commercial ou dans les fêtes de famille où, on s’entendra sur ce point, ils ne sont jamais vraiment pas à leur meilleur. Je suis enfant unique et je ne fréquente pas ma famille, et mes amis n’avaient pas d’enfants. J’avais bien certainement une opinion à propos de tout, et j’affirmais avec certitude que je ne laisserais jamais mon enfant me taper en pleine face ou faire une crise en public, car personne de mentalement sain ne désire de telles situations, mais sinon, j’avais beau avoir un minimum de vécu, je n’en savais fichtrement rien.

Le temps a passé, les choses ont changé. Maintenant, je suis mère d’un seul être humain, un petit garçon. Il a deux ans. Je sais beaucoup de choses. On m’a souvent dit que mon fils était un bébé facile. Ces gens avaient raison. Il a pleuré pendant ses trois premières semaines de vie, puis a arrêté. Mon allaitement s’est bien déroulé. Il a fait ses nuits assez tôt, vers quatre mois, peut-être avant. Il a bien mangé, s’est bien intégré à la garderie, a marché avant d’avoir un an, a parlé tôt, et bien, et s’est toujours couché aisément, sans crise, sans drame. Il a été peu malade, ne faisait pas de crises. Un enfant facile.

Vers un an et neuf mois, vingt et un mois comme disent la plupart des parents, il s’est mis à s’affirmer. Le « terrible two », m’a-t-on dit. La discipline, qui était toujours allée de soi, que ce soit pour le coucher, les interdictions, les mises à niveau, est devenu un genre de combat. Puis, il y a eu certains bouleversements, dont la fermeture impromptue de la garderie, la propreté récemment acquise et sa nouvelle capacité d’exister à plus grande échelle.

Comme lui, sans doute, nous avons été pris par surprise, ne sachant pas vraiment comment réagir. Sans le faire exprès, nous nous sommes mis à appliquer la devise « choisir nos combats ». Cette idéologie était pleine de sens, puisque sans cela, nous aurions passé la totalité de nos moments en famille à nous chicaner, à mettre le pauvre Matus en punition et à dire « non » à chacune de ses actions, puisqu’elles étaient presque toutes répréhensibles.

Après quelques semaines de cette pratique, alors que ma santé mentale commençait à battre de l’aile et que notre fils semblait de pire en pire, nous avons dû changer notre fusil d’épaule, il fallait trouver une solution, notre fils était en train de devenir un monstre. Tapes dans la figure, crise de « bacon », monsieur mou, « garrochage » d’objets, automutilation légère, il faisait tout, sans compter la manipulation avec l’« envie de pipi », qui était abusive de par sa fausseté. Qui peut bien avoir besoin d’urine quinze fois dans sa première heure de « dodo »?

Nous avions « choisi nos combats », et nous avions échoué. Nous devions alors vite établir un plan B. Ne rien tolérer. Advienne que pourrait, notre fils ne serait pas le maître de la maison, et il était hors de question que j’aie à avoir honte en public.

Maintenant, dès qu’il fait une action interdite, la riposte est immédiate. Savez-vous quoi? C’est difficile. Ça gruge du temps, et de l’énergie. Pire encore, il faut parfois annuler des choses qui nous tiennent à cœur pour être conséquents dans nos actions, pour qu’il réalise que les actions ont des conséquences. Ça marche. En moins d’une semaine, les résultats sont surprenants.

Il n’est pas redevenu le bébé facile qu’il a été, puisqu’il n’est plus un bébé, mais nous voyons très bien dans ses yeux, quand il « s’essaie », qu’il comprend la signification de nos gros yeux. Il sait quand il fait quelque chose de « mal », il hésite lorsqu’il pose l’action. Après une punition, il est plus calme, plus gentil, sauf quand il manque sérieusement de sommeil, dans ce cas, rien n’y fait.

Maintenir ce rythme quand les vacances seront finies sera dur, prenant, mais je sens que cette démarche est nécessaire pour faire de notre petit homme un enfant vivable. Il est intelligent, mieux vaut ne pas tout gâcher. Après coup, je n’ai qu’une chose à dire : Choisir ses combats? Non, pas vraiment. Les enfants méritent qu’on se batte pour eux, même si ce doit être avec eux.

mercredi 27 juillet 2011

antidog.org

Si j’avais à me créer un nouveau blogue, à cet instant précis, « at this very moment » (il y a des expressions qui sont tellement plus à propos en anglais), ce serait cela, antidog.org. La version « .com » serait sans doute déjà prise. Mon non-amour des chiens, à ne pas confondre avec haine profonde, pas toujours du moins, n’est un secret pour personne. Je n’ai pas honte de dire que je ne suis pas une femme à chiens.

Je ne nie pas leur intelligence, ou leur obéissance plutôt, ni leur charme, pour certains, mais je préfère rester à une distance olfactivement confortable d’eux. Tous les chiens puent. Sinon, ils s’y mettent dès qu’ils ont chaud ou qu’ils sont mouillés. Ceux qui sont trop petits pour puer sont trop petits pour être qualifiés de chien, selon moi. Ce sont plus des rats canins.

Expliquez-moi, pendant que nous y sommes, pourquoi les chiens de sacoches sont autorisés partout, même dans les endroits où il y a une petite panfiche avec un pictogramme de chien sous un cercle barré rouge dedans? La personne allergique ou qui a une peur phobique des chiens, on s’en fiche? Les enfants n’ont plus le droit de se présenter à l’école s’ils ont mangé des arachides ou des noix dans les trente derniers jours, mais tout le monde se sent à l’aise avec les chiens de sacoche. Ah.

Je sais que les lecteurs amoureux de chiens qui me lisent, s’il m’en reste, seront soit déçus, ou encore auront follement envie de me dire qu’il n’y a pas de mauvais chiens, seulement des mauvais maîtres, et je suis d’accord, mais le chien reste l’auteur de toutes ces crottes, de cette odeur, et c’est également lui qui ne peut s’empêcher de sortir sa langue dès qu’il s’excite un peu trop.

Aujourd’hui, alors que je courais mon 5 km avec mon partenaire de course, qui semble aimer la gent canine autant que moi, nous nous sommes fait suivre par un genre de chien, petit, blanc et déplaisant, pendant quelques secondes, qui grognait agressivement son désaccord face à notre présence de l’autre côté de la rue. S’il faisait un tour de plus autour de nos chevilles, la bouche ouverte et pleine de dents, je crois que je le promouvais directement au poste de « rack à coups de pied » (réf. François Pérusse). Sans doute le maître m’en aurait-il voulu jusqu’à me poursuivre en justice, mais j’aurais pu me rattacher au fait que son chien était en liberté. Mauvais maître!

La journée a passé, comme toutes les autres, vite, puisque je suis en vacances, et le soir est arrivé. Toute cette journée, j’ai été amorphe, drabe, moche, à une horizontalité près de m’endormir, peu importe l’endroit. Malgré tout, nous avons accompli certaines tâches moches mais utiles, et nous sommes même allés marcher, après le souper.

Mes pauvres jambes m’en voulaient déjà pour cette course matinale plutôt intense, mais j’ai un certain orgueil et je me disais qu’il serait bon pour moi de bouger encore un peu. À la fin de la ballade, nous avons emprunté un court sentier, au cas où les « lapins » (lièvres) auraient été là, pour le grand bonheur de Mâtus. Hélas non.

Une fois arrivés à la maison, j’ai marché dans la cuisine avec mes espadrilles pour aller voir s’il y avait des messages sur le téléphone. Comme j’avais été lente toute la journée, l’odeur infecte de merde (n’ayons pas peur des mots) n’a été analysée par mon cerveau une fois l’aller-retour accompli. J’avais marché dans une crotte de chien quelque part entre le départ et l’arrivée. Pourtant, je fais toujours tellement attention, mais cette fois, je l’ai échappée.

Pendant les minutes qui ont suivi, alors que je grattais le dessous de mon espadrille avec un pic à brochette en bois, j’ai tenté de déterminer si ma haine des chiens surpassait mon incompréhension de la complexité de la semelle de ma chaussure. J’ai réglé la question lorsque j’ai dû me rendre à l’évidence que seul le boyau d’arrosage pouvait quelque chose pour moi, après que le jet trop fort ait ricoché sur le caca, puis dans mon visage. Je déteste les chiens. Encore là, je sais que c’est le maître qui est en cause, mais on ne saurait jamais que ledit maître est si con, si ce n’était du chien qui pend au bout de la laisse, si laisse il y a.

Ça me fait également penser à ma fin de course du matin, alors que sur environ une cinquante de pieds, dans une rue très résidentielle, il y avait des crottes de chien bien rondes, bien puantes, qui traçaient un chemin. Il ne faut pas un diplôme d’études supérieures pour deviner que la pauvre bête tentait tant bien que mal de se soulager, mais que son maître l’ignorait en tirant sur la laisse. Je visualise très bien le chien, un cabot d’au moins 70 lb, à en juger par la dimension des agrégats, se courbant le dos, victime de ses propres sphincters, et le maître qui ne se rendait pas compte de la situation, ou tentait de l’en dissuader.

Dans les deux cas, le maître est con. S’il ne se rend compte de rien, c’est qu’il ne se soucie pas du chien, qu’il prend la marche pour lui-même, et dans ce cas, pourquoi s’embarrasser d’un chien si on s’en fiche? S’il tente de l’en dissuader, c’est qu’il n’est pas enclin à ramasser les déchets, et qu’il prévoyait passer les crottes en douce sur le terrain de quelqu’un, sinon, les ramasser sur l’asphalte semble plutôt avantageux, ça n’enduit pas les brins de gazon et ça évite qu’on sente la crotte s’effondrer sous nos doigts, dans l’angoisse que le sac faille à sa tâche.

Finalement, cette journée ne m’a pas aidée à aimer les chiens. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que la journée est finie, et que demain sera encore mieux, même si nous n’irons pas voir le vrai bison, parce que Mâtus n’a pas été gentil.

lundi 18 juillet 2011

Le morceau est tombé

Ce soir, après une éprouvante course au souper, suivi d’une tape dans mon visage, donnée par mon fils, une moi fâchée, un petit garçon en punition et une réconciliation touchante, nous avons fini par nous transporter dehors, le petit dans la grosse poussette brune, moi dans mon existence et mon chum, prêt à courir. Comme la crise avait été éprouvante et surtout longue, la marche serait courte.

La température était parfaite, après le violent déluge de la veille, et rien n’indiquait que le ciel nous était tombé sur la tête pendant près d’une heure. Fidèle à lui-même, Martus, anciennement Patus, anciennement Papus, s’est mis à décrire son environnement de manière très insistante. Heureusement, il ne s’était pas encore engagé dans son discours des camions de pompier. Depuis le fameux incendie, toutes les marches ne sont qu’un prétexte à chercher des camions de pompier.

Soudainement, nous sommes passés devant une maison, en apparence identique aux autres. Sur la partie avant du terrain, une énorme branche d’arbre, aussi grosse qu’un arbre entier, jonchait le sol. C’était un arbre à plusieurs troncs et l’un d’entre eux n’avait pas survécu la tempête. Sentant le besoin d’expliquer le tout à Martus, je me suis exécutée :

« Hier, Martus, les nuages étaient fâchés et le vent s’est mis à souffler fort, fort, fort, comme le grand méchant loup sur la maison des cochons et l’arbre s’est cassé, il est tombé par terre. L’arbre a un gros bobo. » Sans le savoir, j’avais créé un genre de monstre vraiment mignon. Les vingt minutes suivantes ont consisté en un enregistrement à propos variables, qui allait comme suit :

« L’arbre est tombé par terre. Les nuages étaient fâchés. Le morceau est tombé. L’arbre a un bobo. L’arbre a perdu un morceau. » Il a répété ces phrases, pas nécessairement dans cet ordre, pendant toute la durée du trajet. Il était réellement affligé, le regard affolé, le ton triste, inquiet. Un peu comme la fois où il avait coché sur la douzaine d’œufs cassée sur le plancher du supermarché, prétendant que « Les cocos sont cassés, Maman a de la peine ». Il était à la fois fâché et affligé. Une grosse épreuve.

Une fois dans la maison, sur la « grosse toilette » (il est pratiquement propre notre petit champion, à deux ans!!!), il a continué de s’attrister de la chose. Puis, après, dans son lit, bien étendu, relax, nous avons entendu le discours encore un peu, ralentissant le débit peu à peu.

Il a juré qu’il raconterait tout ça à son grand-père, sa grand-mère et sa marraine, où il se fait garder pour toute la semaine. Il a même eu une pensée pour Laïka, le chien. Demain, tout le monde sera au courant. Si ça se trouve, notre petit garçon ne sera pas un sans-cœur. Souhaitons qu’il ne voie que des arbres et des cocos cassés. Heureusement, nos chats ne vont pas dehors…

dimanche 17 juillet 2011

Dsl cpr po

Alors que nous subissions cette idée de génie, d’aller marcher par cette belle journée four préchauffé pas de vent, plein soleil, absence d’énergie, le petit garçon plus qu’amorphe dans sa poussette pour cause de pas-de-sieste, nous sommes passés devant une maison où une « pitoune » en bikini, la bouche entrouverte, le regard vide, le bronzage exagéré, textait. Son chum, du moins le mâle de service, lavait la voiture pas très loin.

J’ai bien eu une pensée sur son désir apparent de se montrer en bikini, tant mieux pour elle si elle aime son corps, mais j’ai surtout amorcé une réflexion sur les maudits téléphones cellulaires et la nouvelle tendance texto.

Si j’avais un cellulaire, je texterais sans doute, et beaucoup parce que je déteste parler au téléphone. J’aime beaucoup écrire, et j’ai toujours quelque chose à dire. Par contre, je ne détruirais pas les mots. Je n’ai pas vraiment les diminutifs de mots et, pour ceux qui se rappellent ce billet, je ne suis pas une utilisatrice du LOL. Pas plus que sa version française MDR. Je ne peux pas non plus dire comment je me comporterais en public avec mon cellulaire, mais je suppose que ce serait comme je le fais avec le téléphone.

Je n’ai pas de téléphone cellulaire, par contre, j’ai un téléphone à la maison (quand même), et je sais que ça fonctionne sensiblement de la même façon. La petite boîte de plastique émet un signal, sonore ou vibratoire, signalant que quelqu’un tente de nous rappeler qu’il (ou elle) existe. La majorité des gens ont un afficheur, et savent quel ton prendre pour répondre. Pour ma part, par choix, je n’ai pas d’afficheur à la maison, donc je réponds presque toujours avec un ton ennuyé et interrogateur. Si c’était le cas, je filtrerais tellement mes appels que je ne répondrais plus.

Quand on entend ledit signal, on prend l’appareil dans notre main, à moins qu’on soit accro au point de ne pouvoir le lâcher (pathétique), on regarde l’afficheur, on prend une décision quant à notre action de répondre ou non, on s’excuse aux personnes avec qui l’on échangeait, puis on répond de notre plus belle voix : Allô? Oui, allô? Oui, bonjour?! Oui? Pour ma part, j’aime les trois premiers choix. Je suis moins adepte du « Oui » sec à la mécanicien automobile.

Moi, je m’excuse. MOI. Quand je suis avec quelqu’un et que, sans m’avertir, cette personne répond à son cellulaire, qui a vibré et que je n’ai pas entendu, pendant que je parle, comme si je n’étais pas là, les fils se touchent. Pourtant, je manifeste plus ma frustration parce que je me rends compte que je ne suis « pas évoluée ». Il m’arrive de ne même pas répondre au téléphone quand j’ai de la visite chez moi. Pour moi, c’est secondaire. La personne devant moi compte beaucoup plus.

Quand quelqu’un texte en me parlant, c’est une envie de tuer que je développe. Que voulez-vous, je suis née à la mauvaise époque. En passant, puisque je vous ai en ligne, je tiens à vous dire que je ne me reconnais pas dans la pub de Bud Light. J’ai vu la pub plusieurs fois cette fin de semaine et non, c’est définitif, je ne peux pas participer au concours. Pour en revenir aux textos, je suis tombée des nues hier sur la route quand j’ai constaté que le gars qui zigzaguait à côté de moi textait… Ben coudonc. Et vous, vous sacrez-vous des autres quand votre téléphone vous parle? Juste une question comme ça.

jeudi 14 juillet 2011

Conventions sociales

Dans un passé pas très lointain, un ami, mon confrère jogger, m’a parlé d’une émission de télé qu’il aimait bien. Pour être très précise, puisque ma mémoire visuelle est impressionnante, surtout pour se rappeler les insignifiances, notre course était achevée, nous étions en mode marche, dans la rue bizarre derrière la rue où j’habite, quand il m’a introduite à The Big Bang Theory (BBT). Si le nom m’était familier, je ne pourrais vous dire si c’est parce que j’avais déjà entendu parler de la série, ou de la théorie du Big Bang elle-même.

Toujours est-il que, nous en sommes venus à nous dire qu’il possédait les saisons 1 et 2 en DVD, et que la troisième était en route. Le lendemain matin, la saison 1 m’attendait sur mon bureau. Je ne pourrais vous situer précisément dans le temps, mais je peux vous dire que nous avons terminé la quatrième saison ce soir, en moins de deux mois.

BBT est une sitcom dans lequel quatre « geeks » et leur voisine « actrice » vivent de « folles » aventures dans un monde particulier de « comic books », jeux vidéos, physique (la science, à ne pas confondre avec l’acte) et désir de femmes.

L’un d’entre eux, Sheldon, trop intelligent pour la société, « mésadapté » (j’ai toujours cru que ce mot existait) social, est tout à fait savoureux à regarder exister. Malgré son QI exagéré et son désintérêt pour toute activité sociale, il fait des efforts pour respecter les « social conventions ».

Vous êtes-vous déjà attardé aux conventions sociales? Il y en a de toutes sortes. Des bonnes comme des connes. Encore là, tout dépend du point de vue de la personne qui porte le jugement.

Récemment, j’ai poussé cette réflexion plus loin, question de me garder le cerveau en haleine. Que voulez-vous, je suis incapable d’écrire de la fiction qui soit intéressante, je dois occuper mon esprit autrement.

Sheldon, le bizarre de BBT, va jusqu’à tapoter froidement le dos d’une personne triste en disant un « There there » détaché, parce que la convention sociale le suggère. Il parle aussi aux gens avec qui il mange en tête à tête, du « small talk », même s’il s’en fout.

Pour ma part, je dois admettre qu’il y a certaines conventions sociales que je respecte, tout en me disant, d’une fois à l’autre, que je déteste. Par exemple, quand je marche et qu’un automobiliste a l’impression de faire une bonne action en me laissant passer, même si c’est mon tour, j’ai tendance à ne faire qu’un petit sourire de remerciement. Pourtant, on m’a appris, avec les années, qu’il faut faire un signe de la main, un genre de « tata ». J’adhère au tata comme mon chat adhère au principe de ne pas monter sur le comptoir.

Autre chose, les cartes. Spécialement les cartes de remerciement. On m’a déjà fait la morale à ce sujet. J’étais enceinte, et j’ai reçu des cadeaux de bébé. Jusque-là, rien d’étonnant. À chaque fois, je disais un merci sincère, du fond du cœur, avec les larmes aux yeux tellement j’étais reconnaissante (et pleine d’hormones). Un jour, on m’a fait le commentaire que certaines personnes, qui m’avaient sans doute donné un cadeau par convention sociale, les pauvres, étaient offensées de ne pas avoir eu de carte de remerciement. WTF??? Sérieusement, je ne crois pas aux cartes de remerciement. Toute personne ne sachant se contenter d’un merci sincère devrait s’abstenir d’entretenir les relations sociales impliquant des cadeaux.

Pour rester dans le registre des cadeaux, saviez-vous que, dans le cas d’une invitation à un mariage déclinée, pour une raison ou une autre, la convention veut que l’on offre tout de même un présent aux futurs mariés? WTFA???

Finalement, LA chose qui m’énerve, mais je ne la pratique pas. Il peut parfois arriver que de la visite se pointe chez nous à l’instant, ou peu de temps avant, où l’on quittait justement. Semblerait-il qu’il n’est pas correct de disposer des visiteurs impromptus. Vous savez quoi? Je n’ai aucun problème avec ce fait. Parfois, il y a d’autres gens qui nous attendent ailleurs et je tends à respecter ceux-là en premier lieu. De toute façon, je prône une convention sociale qui exige qu’on appelle avant de débarquer chez quelqu’un.

Si vous avez des choses à partager, lâchez votre fou!

lundi 11 juillet 2011

Principes de base

Les enfants en très bas âge tendent à rire de toutes sortes de choses, parfois étonnantes. En effet, même s’ils ne comprennent pas, ils rient. Récemment, alors que je posais une question totalement absurde à mon fils de deux ans, Patus, il m’a répondu par l’affirmative, sèchement, sans aucune hésitation. Son ton était presque nerveux. Alors, je lui ai rétorqué : « S’il y a une chose que tu dois apprendre dans la vie, mon homme, c’est qu’une femme “dans sa semaine” (pour les cœurs sensibles ou les autres, qui craignent les vrais termes), tu dois toujours lui répondre ce qu’elle veut entendre. » Et là, comme ça, il a éclaté d’un rire franc, et il riait tellement qu’il en perdait le souffle.

Puisque mon anecdote est finie, je vais en profiter pour dire n’importe quoi. Ma garderie est fermée pour cause de stupidité humaine, que dis-je, d’absence d’intelligence sociale, depuis près de trois semaines. Ce soir, alors que j’apprenais qu’elle rouvrirait sans doute mercredi, pour deux petits jours avant de fermer pour trois semaines, en vacances, l’électricité a cru bon me rappeler qu’un téléphone à fil, ça avait ses avantages. La ligne a donc été coupée brusquement, violemment même, et c’en était fait.

Penaude, je me suis dirigée vers le sous-sol, en quête d’un téléphone à fil, sans doute poussiéreux. Patus a reconnu la chose et a dit, naïvement, qu’il voulait appeler Marie-Andrée, la fille de la garderie. Il demande ses amis tous les jours depuis près de trois semaines, l’idée de l’appeler lui a sans doute semblé excellente. J’ai fini par réussir à rappeler, et à savoir ce qui en était réellement. Puis, heureusement, nous avons évité la catastrophe, car nous mangions du réchauffé, et le tout l’était partiellement. Du spaghetti tiède, c’est plus que respectable.

Après une longue marche, à chercher des camions de pompiers, puisque nous en avions entendu passer, au loin, nous sommes revenus à la maison, dans une obscurité en devenir. J’ai donc pris l’initiative d’aller nous chercher des cafés glacés chez McDo, puisque notre machine à espresso fonctionne malheureusement à l’aide d’une fiche enfoncée dans une prise. C’est la vie. Je déteste l’électricité. Je ne comprends absolument pas ce qui se trame entre l’interrupteur et l’action demandée. Ce que je sais apprécier par contre, c’est que ça fonctionne. Quand ça « crash », c’est le chaos.

En arrivant chez McDo, la chance m’a souri. Premièrement, j’ai constaté que l’architecte qui a fait les plans n’a pas tenu compte de la possible interférence entre le camion de livraison et le service au volant. Je suis donc passée par la voie lente. Pas grave, la soirée était jeune. J’ai définitivement eu l’air plus brillante que celui qui a tenté de commander malgré le camion. J’espère qu’il n’y est plus, le pauvre. Puis, une fois entrée, j’ai constaté le peu d’achalandage. Puis, les caisses qui ne fonctionnaient pas, puis qu’il n’y avait pas de café de prêt. Je voulais mes cafés, j’ai donc patienté.

Comme je suis perpétuellement en ébullition, que mon cerveau fonctionne à vitesse grand V, j’ai discuté, en moi-même, de notre dépendance à cette abstraction qu’est l’électricité. J’ai pensé que nous n’avions jamais acheté la lampe de secours qu’il nous faut, que nous n’avons pas d’horloge murale, ni de radio qui fonctionne à pile. Nous avons des chandelles, mais nous avons également des chats, et eux, ils aiment bien les chandelles. Étrangement, faute d’être sournoises comme l’électricité, les chandelles sont d’une franchise tout avouée. Tu approches trop, les moustaches (ou cils) te frisent. On parle de chat, souvenez-vous. Je n’ai pas de moustache. Je vendrais ma voiture pour m’en départir si c’était le cas.

Finalement, l’électricité est revenue. En fait, elle est revenue avant le café glacé. Tout est vrai, c’est l’ordre qui est douteux.

En conclusion, mon fils est drôle, il y a des cons, vraiment très cons, qui sont vraiment cons, nous avons entendu les pompiers, mais sans les voir, sans électricité, c’est le chaos, et le café McDo, il m’a réveillée à un point où je me demande si je pourrai dormir.

Bien à vous, lecteurs.

mardi 5 juillet 2011

Ink Illness

Pourquoi pas « Tattoo » ou « Tatouage »? Parce que j’ai déjà écrit un billet avec ce titre et je ne voulais pas que celui-ci ne tombe dans l’oubli avant même d’avoir existé.

Puisque je vous ai en ligne, je tiens à vous dire que mon logiciel de traitement de texte refuse catégoriquement de se mettre en français, malgré toutes mes tentatives. Nul besoin de vous décrire ma vexation dans ses moindres détails. Le soulignement vibrant rouge est sur le point de venir à bout de ce message.

Toujours est-il que, je vous en ai déjà parlé dans un billet intitulé « Tattoo », j’aime les tatouages. J’en ai quelques-uns par-ci par-là, trop selon les dires de certains, et je songe constamment à en acquérir de nouveaux. J’en parlais justement à un collègue, avant de réaliser que c’était une mauvaise idée, et il a eu la réaction qu’ont généralement les gens, surtout de sa génération, c’est-à-dire qui frisent la cinquantaine. Il a joué le papa protecteur et m’a mise en garde sur l’effet vieillissement combiné au tatouage, au risque de m’en lasser, et est même allé jusqu’à me dire qu’au fond, je faisais ça uniquement pour avoir de l’attention.

Je regrette, dis-je en frappant violemment mon index croche et inflexible sur la table du salon, mais je ne fais pas ça pour de l’attention. Où est-il expliqué, écrit, calculé, analysé, prouvé hors de tout doute que la personne qui se fait tatouer à un emplacement corporel exposable au grand public a un flagrant manque d’attention? Je veux des preuves. Je tiens à vous dire qu’il serait bien plus facile, rapide et sans douleur de chercher de l’attention en m’habillant de façon très audacieuse ou en agissant de même avec mes collègues, que de faire percer et gratter ma tendre peau par une machine à coudre encreuse pendant des heures.

J’aime le tatouage depuis longtemps. J’entamais le secondaire et déjà, je commençais à acheter des magazines de tatouage. Si on compte bien, il y a dix-sept ans que je me prépare mentalement, et physiquement. De plus, avec mon expérience des dernières années, et mon horrible tatouage raté sur la cheville, je suis plus critique que jamais. Une chose demeure certaine, si je voulais de l’attention à tout prix, mes plus grandes surfaces tatouées ne seraient pas enfouies sous mes vêtements.

Pour en revenir à mon excitation présente, j’ai fait le premier pas concret vers mon futur tatouage, j’ai fixé la date. Ma tatoueuse, me faisant une faveur, m’a placée sur un jour férié, puisque c’était la seule option. Je fêterai donc le travail en subissant cette épreuve mentale. Ne reste plus qu’à finaliser le dessin et à lui trouver un emplacement qui lui sied à merveille.

Je sais que ce sera une chouette, un hibou selon bien des gens, dont moi, qu’elle sera à cheval entre le « Cartoon » et le « Old School », qu’elle aura des couleurs vibrantes, féminines, des yeux bien ronds et qu’elle sera juchée. Il reste à définir la taille, ce sur quoi elle est juchée, l’arrière-plan et le thème. Elle sera à une distance de voix de mon hirondelle, entre moineaux, il faut s’entendre, mais j’hésite encore entre l’épaule et le bras. Je rêve de me faire tatouer le bras depuis longtemps, mais je me demande encore si mes patrons auront le même regard envers moi. Il est certain que l’été est court et que le bureau est bien climatisé, mais j’hésite.

Dans moins de deux semaines, je pourrai aller me mettre dans le bain, voir ce qu’elle a dessiné pour moi. Vous ne le réalisez peut-être pas, mais l’amour du tatouage est une maladie grave, et les traitements sont encore inconnus. D’ici là, je vous tiendrai au courant et, qui sait, vous aurez peut-être même droit à une photo, après coup…

J’ai fini par régler le problème de langue, heureusement, parce que vous n’auriez pas lu ce message.

lundi 4 juillet 2011

Bal-hâîne


Tel que promis, pour ceux qui ont suivi, me voilà prête à vous raconter notre trip grano de la fin de semaine passée. Aller voir les baleines (ou bal-hâînes, selon notre guide des Cantons de l’Est), en soi, ce n’est pas particulièrement grano, c’est même quelque chose à vivre, je vous jure. On trouve ça bien naturel, quand on les voit dans un documentaire ou dans un imagier pour enfant, mais de visu, ça surprend. Là où ça peut commencer à sentir le chanvre et la sueur, c’est quand on décide d’aller visiter les énormes mammifères marins non pas en zodiac ou en bateau, mais bien en kayak.

Pour ceux qui ignorent ce qu’est un kayak, parce qu’il y en a sans doute, les citadins sont souvent surprenants, c’est une embarcation marine sans aucune forme de motorisation, qui contient peu de passagers, généralement un ou deux, encastrés dans une jupette, et qui se meut grâce à des pagaies. On a le derrière à la hauteur de l’eau, ou presque, et on avance comme on peut, selon les conditions. Au camping d’où nous partions, le Camping du Paradis (en référence au Paradis marin), il y avait plus de VW Westfalia que j’en avais vu de toute ma vie. De quoi rendre jaloux n’importe quel concessionnaire VW.

Vêtus de « wet suit » loués, sexys comme jamais, et les jambes comprimées comme jamais, nous avons dévalé la pente abrupte menant aux kayaks, doubles dans notre cas, constatant que les souliers assortis au « wet suit » n’empêchaient aucunement les roches de nous faire émettre des « oh! Aie! Hi! » de surprise. Attaqués à l’os par les moustiques voraces de la Haute-Côte-Nord, nous avons découvert, après avoir forcé comme des bons pour mettre les kayaks à l’eau, que 4 °C, même habillés, ça surprend. J’étais convaincue de mon désir de rester hors de l’eau bien avant que la guide ne nous avertisse qu’il suffisait de dix minutes dans l’eau pour tomber en hypothermie.

Nous étions donc partis pour passer les trois heures suivantes le derrière mouillé, les pieds immergés dans les chaussons pleins de jus d’algues qui puent et la flotte (veste de sauvetage) serrée à la limite de l’inconfort. La mission : voir au moins une baleine, si petite soit-elle. Les vents étaient calmes, la température adéquate, pour ne pas dire parfaite, et la vue d’ensemble, à couper le souffle. J’en avais rêvé et maintenant, j’y étais.

Afin d’éviter une déception certaine, j’ai abdiqué à la première minute de pagayage, pagaiement, euh… (si vous savez le vrai mot, n’hésitez pas). Je viserais le plaisir général plutôt que la baleine à tout prix. Neuf minutes plus tard, alors que je défiais quand même le soleil afin de déceler un « splash » d’eau ou un aileron, on a crié « BALEINE!!!! » (dit à la saguenéenne, c’est-à-dire comme il le faut). Évidemment, je l’avais ratée. Jusqu’à ce que ladite baleine, un petit rorqual, sorte bien plus près. Ça y était, j’étais satisfaite. Je ne savais pas encore que ce rorqual tournerait autour de nous pendant une grosse demi-heure, et qu’il irait même jusqu’à sortir à moins de dix pieds de moi, la tête hors de l’eau, de sorte à m’ébahir totalement de son immensité.

Conquise, satisfaite, comblée, fière, le reste de la balade m’importait peu, mon but était atteint. Nous avons ensuite vu des bélugas, plusieurs, et avons dû rester immobiles (trop) longtemps, à reculer puisque nous étions contre vent, marée et courant, parce que les bélugas sont mentalement fragiles et que notre présence les stresse, à moins de quatre cents mètres. Puis, alors que la chaleur du jour s’estompait, que mes épaules brûlaient d’avoir tant pagayé, tout comme les fraîches ampoules dans mes mains humides et salées (ça donnait une valeur ajoutée à mon mélange de noix non salées), un autre petit rorqual d’environ huit mètres de longueur et de huit tonnes à peine a cru bon sortir à une longueur de rame de mon kayak. Comme je ne l’attendais pas, j’ai crié, puis figé.

Ce petit bonus m’a donné l’énergie qu’il me fallait pour revenir au bord. Malgré la fatigue, la marche très longue pour ramener les kayaks parce que la marée était plus que basse, l’odeur putride des algues, la caisse de Rickard’s mélangée du petit jeune homme sur les roches qui semblait m’appeler, mon bas de maillot détrempé, chose que je n’avais pas du tout prévu (ça ou une solution de rechange pour avoir le derrière au sec), ce fut une randonnée extraordinaire. Tellement que je me suis promis de le faire une fois par année, à condition de louer un chalet, parce que moi, le camping, c’est assez pour freiner n’importe quel élan d’enthousiasme. Entendre le gars de la tente voisine ronfler, péter ou même siffler du nez, très peu pour moi.

Une dernière chose qui m’a marquée, dès la mise à l’eau, une fois assis dans le fleuve, à voir passer des bestioles grosses comme des autobus, on se sent petits, je peux vous le jurer. Je vous le jure, les baleines aux Escoumins en kayak, c’est vraiment à faire au moins une fois dans une vie!

dimanche 3 juillet 2011

Rapaces

J’avais en tête de vous entretenir de la mémorable fin de semaine, de notre virée éclair au pays des baleines, et j’étais très inspirée. J’ai fait une grosse erreur, je n’ai pas mis cette expérience par écrit hier. Mais pourquoi pas ce soir, vous entends-je déjà crier, à pleins poumons, pour que je vous entende d’ici? Parce ce soir, alors que je faisais le plein « d’air pur » en poussant mon fils dans sa poussette bleue, pas très loin dans le quartier, il s’est passé quelque chose.

Après avoir traversé le boulevard, celui qui sépare mon quartier de son voisin immédiat, des sirènes de pompier se sont fait entendre. Mon fils, Patus (selon ses dires), adore tout ce qui a des roues, avec ou sans moteur, spécifiquement les « gros gros gros pamions de pompiers ». J’ai pensé rebrousser chemin pour les voir passer à vive allure, mais je me suis dit que j’étais pathétique de courir après la misère des gens. J’ai donc continué ma route en lui expliquant que les camions passaient loin loin.

Soudainement, les sirènes ont plutôt semblé se rapprocher de l’autre rue passante, celle qui compléterait mon trajet habituel jusqu’à mon quartier. Alors que nous tournions sur ladite rue, les camions sont arrivés, en trombe, toutes sirènes criantes. À leurs trousses, des marcheurs, des automobilistes, des gens qui, contrairement à moi et à quelques marcheurs habituels, n’étaient pas là pour profiter du paysage.

En les voyant, tous, trop nombreux, j’ai aperçu l’épais nuage de fumée qui s’échappait d’une maison que je ne voyais pas. Je suis sensible. Beaucoup trop. Pendant que je tentais d’expliquer à Patus pourquoi les pompiers allaient si vite vers la fumée, ma voix tremblotante, non fonctionnelle m’a trahie. Après lui avoir expliqué qu’il y avait un feu, et que les pompiers allaient mettre de l’eau dessus, j’ai fait une parenthèse, insistant sur le fait que tous ces gens étaient là pour mettre l’emphase sur la détresse de ceux dont la maison se consumait.

Nous avancions toujours, et mon chum, qui joggait, nous a rejoints. C’est là que, de notre nouveau point de vue, nous avons vu les flammes qui montaient dans le ciel. Beaucoup trop haut pour être un feu de barbecue ou de remise. Au loin, d’autres sirènes. Des renforts pour les quatre camions déjà en place. Les curieux étaient si nombreux que j’en ai eu la nausée. Oui, j’ai arrêté pour regarder, parce que la violence de l’incendie était prenante, mais jamais je n’aurais osé aller me stationner, sortir de mon véhicule, m’installer avec la meilleure vue possible du spectacle et regarder avec une curiosité sale la détresse de ces gens.

« Comme ma maison est en pleine forme et que j’ai du temps à gaspiller, je me suis dit, pourquoi pas aller regarder une famille en détresse de voir sa maison partir en fumée? ». Si ça n’avait été qu’un cabanon, ces gens auraient-ils poussé l’audace jusqu’à dire « Ah, ce n’est que ça? » plutôt que « Ouf! »?

Pendant le reste de notre marche, alors que je hoquetais de tristesse et de rage, parce que ça me touche de vivre dans ce monde, et de savoir que des gens ont passé de leur maison à la rue, j’ai détesté mon choix d’itinéraire, parce que pour tous les autres qui marchaient, j’étais comme eux, une senteuse quand, en fait, c’est tout le contraire.

Finalement, mes belles baleines ont été surclassées, mais j’y reviendrai, cette semaine, quand j’aurai conquis le ménage de ma maison. Je tente encore de m’adapter à mon statut « sans femme de ménage ». J’y parviendrai. Mais quand? Une question comme ça, est-ce qu’on finit par aimer ça, torcher, ou est-ce que c’est uniquement inné?