lundi 11 juillet 2011

Principes de base

Les enfants en très bas âge tendent à rire de toutes sortes de choses, parfois étonnantes. En effet, même s’ils ne comprennent pas, ils rient. Récemment, alors que je posais une question totalement absurde à mon fils de deux ans, Patus, il m’a répondu par l’affirmative, sèchement, sans aucune hésitation. Son ton était presque nerveux. Alors, je lui ai rétorqué : « S’il y a une chose que tu dois apprendre dans la vie, mon homme, c’est qu’une femme “dans sa semaine” (pour les cœurs sensibles ou les autres, qui craignent les vrais termes), tu dois toujours lui répondre ce qu’elle veut entendre. » Et là, comme ça, il a éclaté d’un rire franc, et il riait tellement qu’il en perdait le souffle.

Puisque mon anecdote est finie, je vais en profiter pour dire n’importe quoi. Ma garderie est fermée pour cause de stupidité humaine, que dis-je, d’absence d’intelligence sociale, depuis près de trois semaines. Ce soir, alors que j’apprenais qu’elle rouvrirait sans doute mercredi, pour deux petits jours avant de fermer pour trois semaines, en vacances, l’électricité a cru bon me rappeler qu’un téléphone à fil, ça avait ses avantages. La ligne a donc été coupée brusquement, violemment même, et c’en était fait.

Penaude, je me suis dirigée vers le sous-sol, en quête d’un téléphone à fil, sans doute poussiéreux. Patus a reconnu la chose et a dit, naïvement, qu’il voulait appeler Marie-Andrée, la fille de la garderie. Il demande ses amis tous les jours depuis près de trois semaines, l’idée de l’appeler lui a sans doute semblé excellente. J’ai fini par réussir à rappeler, et à savoir ce qui en était réellement. Puis, heureusement, nous avons évité la catastrophe, car nous mangions du réchauffé, et le tout l’était partiellement. Du spaghetti tiède, c’est plus que respectable.

Après une longue marche, à chercher des camions de pompiers, puisque nous en avions entendu passer, au loin, nous sommes revenus à la maison, dans une obscurité en devenir. J’ai donc pris l’initiative d’aller nous chercher des cafés glacés chez McDo, puisque notre machine à espresso fonctionne malheureusement à l’aide d’une fiche enfoncée dans une prise. C’est la vie. Je déteste l’électricité. Je ne comprends absolument pas ce qui se trame entre l’interrupteur et l’action demandée. Ce que je sais apprécier par contre, c’est que ça fonctionne. Quand ça « crash », c’est le chaos.

En arrivant chez McDo, la chance m’a souri. Premièrement, j’ai constaté que l’architecte qui a fait les plans n’a pas tenu compte de la possible interférence entre le camion de livraison et le service au volant. Je suis donc passée par la voie lente. Pas grave, la soirée était jeune. J’ai définitivement eu l’air plus brillante que celui qui a tenté de commander malgré le camion. J’espère qu’il n’y est plus, le pauvre. Puis, une fois entrée, j’ai constaté le peu d’achalandage. Puis, les caisses qui ne fonctionnaient pas, puis qu’il n’y avait pas de café de prêt. Je voulais mes cafés, j’ai donc patienté.

Comme je suis perpétuellement en ébullition, que mon cerveau fonctionne à vitesse grand V, j’ai discuté, en moi-même, de notre dépendance à cette abstraction qu’est l’électricité. J’ai pensé que nous n’avions jamais acheté la lampe de secours qu’il nous faut, que nous n’avons pas d’horloge murale, ni de radio qui fonctionne à pile. Nous avons des chandelles, mais nous avons également des chats, et eux, ils aiment bien les chandelles. Étrangement, faute d’être sournoises comme l’électricité, les chandelles sont d’une franchise tout avouée. Tu approches trop, les moustaches (ou cils) te frisent. On parle de chat, souvenez-vous. Je n’ai pas de moustache. Je vendrais ma voiture pour m’en départir si c’était le cas.

Finalement, l’électricité est revenue. En fait, elle est revenue avant le café glacé. Tout est vrai, c’est l’ordre qui est douteux.

En conclusion, mon fils est drôle, il y a des cons, vraiment très cons, qui sont vraiment cons, nous avons entendu les pompiers, mais sans les voir, sans électricité, c’est le chaos, et le café McDo, il m’a réveillée à un point où je me demande si je pourrai dormir.

Bien à vous, lecteurs.

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