jeudi 19 août 2010

Hypocondriaque, moi?

Depuis que le monde est monde, du moins depuis que je suis assez allumée pour avoir une réflexion éclairée sur le celui-ci, j’ai des petites tendances hypocondriaques. En fait, je crois que tout a commencé lorsque mes parents ont décidé de quitter la rive sud de Montréal pour s’établir dans la belle et grande région où je vis depuis ce jour. J’avais alors cinq ans et demi, ce qui étaie l’hypothèse cité en première phrase.

La propriétaire du logement où nous vivions, qui me servait un peu de grand-mère, comme toutes femmes de la courte rue où j’habitais (qui étaient d’ailleurs toutes âgées), faisait partie de ma « run de tours ». En effet, j’allais faire un tour chez toutes les madames de la rue en me rendant chez ma vraie grand-mère, qui habitait à quatre maisons de chez nous. Ma propriétaire, je l’aimais bien (à cet âge, on ne voit pas que les gens peuvent être méchants, surtout quand ils sont gentils avec nous) et je passais beaucoup de temps chez elle. Cette femme, appelons-là Madame H, juste pour lui donner un nom, entretenait ses maladies depuis leur naissance, en supposant qu’elles aient réellement existé, les cicatrices s’allongeant au fil des ans, tel le poisson du pêcheur qui raconte son épopée fantastique.

Plusieurs années plus tard, je crois même que nous ne vivions plus à cet endroit, ma mère m’a raconté que mes maux de ventre avaient souvent coïncidé avec les maux d’estomac de Madame H. Étrange. Ce que l’histoire ne dit pas, c’est si ces derniers ont réellement existé, d’un côté comme de l’autre.

Avec les années, j’ai cessé de m’approprier les maux des autres (je suis plus saine que je veux bien le laisser croire) mais j’ai développé la vilaine manie de me raconter des histoires horribles avec mes propres afflictions, si bénignes soient-elles. Internet étant un outil très dangereux dans de telles circonstances, et me connaissant trop bien, je ne vais jamais y chercher la nature de mes symptômes, pour éviter de les alimenter et d’en créer de nouveaux. Merci mon Dieu, le web n’était pas encore l’outil du peuple lorsque Madame H existait, elle était déjà bien assez convaincante sans.

Récemment, j’ai eu des maux de tête très coriaces. Je me suis demandé, en plus de me faire d’horribles scénarios en arpentant les allées du supermarché, si je n’avais pas une vilaine tumeur au cerveau, ou un anévrisme, ou une méningite même. Depuis plusieurs années, mes doigts, tous, démontrent des signes inquiétant de non-désir de répondre aux ordres, pourtant clairs, commandés par ma tête, cerveau de l’opération (ahahahahah!). Ce faisant, je me suis fait à l’idée, sans aucun diagnostic, que je faisais sans doute de l’arthrite, tout comme mon père, et sa mère, et bien d’autres encore. Tellement que je me crois, et j’ai même accepté la situation.

Depuis une semaine, j’ai mal à la tête et à la gorge. Je tousse, ma foi, sans avertissement, et à partir de 20 h tous les soirs. Est-ce un cancer de la gorge? Une bactérie tueuse? De la fatigue? Le fameux courant d’air tueur existerait-il réellement? Et m’aurait-il attrapée? Qu’en est-il de l’air conditionné? Serait-il aussi mal intentionné qu’on veut me le laisser croire? Voilà ce qui se passe dans ma tête lorsque j’ai un symptôme étrange… Et je ne parle pas de mes douleurs au dos, aux jambes, au ventre… (j’en rajoute, rassurez-vous!)

Là où je suis rassurée, c’est que je ne me crois qu’à moitié. Je ne consulte pas mon médecin à chaque fois (elle est constamment en congé maternité, ça me limite) et ça ne m’empêche pas de dormir. Pour ce qui est de ma gorge, je vais consulter sous peu, parce que ça traîne et qu’un [vilain] ami m’a évoqué la possibilité d’une infection à streptocoque, ce qui m’a un peu foutu la trouille. Il ne faut quand même pas m’encourager!

Je vous laisse, un mal de tête atroce m’assaille soudainement…

2 commentaires:

  1. Tu m'as fait rire! J'ai moi-même été hypocondriaque pendant plus de 15 ans. Ce qui est génial c'est que ça s'estompe avec le temps. Un moment donné on s'écoeure à se faire des peurs pour des riens! Je te souhaite la même chose avec les années. ;-)

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  2. Je conteste, réfute et m'insurge : je ne suis pas vilain!

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