samedi 11 décembre 2010

Ça s’est passé un vendredi

À première vue, c’était un vendredi comme les autres, banal, mais où j’avais à travailler une partie de l’après-midi. J’avais une rencontre importante, ce pourquoi j’ai été engagée à mon emploi actuel, le fruit de mes efforts. La rencontre était longue (interminable) et il a fallu sortir dîner avec l’inspecteur, ce que nous fîmes, mon collègue (et très bon ami) et les deux gars de la RBQ (dans deux voitures séparées).

Il était passé midi, j’étais affamée, étourdie même et notre premier choix de resto s’est avéré une mauvaise idée parce qu’il y avait une file. Après s’est rendu à notre deuxième choix, avons commandé, discuté, mangé, été déçus (moi, à tout le moins), avons payés (j’ai payé) et nous sommes partis, encore dans deux voitures.

J’étais relax, le pire était fait (il y en avait plus de fait que ce qu’il restait) et le fin de semaine était tout près. Voyant une file un peu longue, j’ai décidé de prendre une autre rue que celle qui était « prescrite ». C’est tout près de chez moi, je connais l’endroit, tout est sous contrôle. Super, en arrivant près du feu de circulation, il passe au vert, je garde ma droite pour tourner à droite quand soudainement : « Crouchhhhhhhhhhh » suivi de : « MAUDIT MALADE » (de ma bouche, suivi de termes non-recommandés)!

Là, tremblante, j’ai commencé à réciter une série d’insultes destinées au conducteur de l’autre véhicule. Après s’être rangé en plein milieu du boulevard, je lui ai hurlé que son idée était mauvaise et nous sommes allés causer plus loin, dans l’intimité d’un stationnement de Maxi. En fait, nous n’avons pas discuté parce qu’il était figé. Un vieux bonhomme à l’air sonné avec un sourire con qui n’était pas foutu de dire quelque chose.

En sortant du véhicule, fouettée directement au visage par une bourrasque de vent glacial, je n’ai pu retenir un : « LA VOIE DU MILIEU C’EST PAS POUR TOURNER À DROITE !!!!! ». Sans qu’il ne parle, nous avons échangé certaines informations par écrit. Furieuse, hors de moi, enragée, bleue, à cause de cet accroc, et à cause de l’absence de réactivité du bonhomme.

Il n’y avait aucun doute, le gars me m’avait pas vue, il était sans doute trop vieux pour conduire. Comme c’était ma première expérience de tôle froissée en plus de 11 ans, et que j’ai une belle naïveté (que je déteste), je me suis dit que c’était tellement évident que le gars était coupable qu’il n’y avait pas lieu d’alerter tout le monde. J’ai cru à mon monde idéal coloré avec des petits anges nus qui virevoltent avec des suçons colorés jusqu’à ce que j’appelle mes assurances en arrivant à la maison, 2 heures plus tard, et que je sache la version du vieux fou.

« Je l’ai contourné parce que j’étais pressée, je me suis faufilée en montant sur le banc de neige et je lui ai rentré dedans! » Come on! J’ai un Honda Civic (pas trop de type banc de neige), je suivais ma voie depuis au moins 150 pieds et IL N’Y AVAIT MÊME PAS DE BANC DE NEIGE! Bâtard!

J’ai appelé la police et un agent s’est pointé à la maison pour avoir ma déclaration vers 18 h. C’était le sosie de Superman, mon fils en a eu peur, il était pince-sans-rire, semblait emmerdé d’avoir à se taper ça (en plus, je lui ai fait une belle reconstitution avec les « Totos » de mon garçon) mais, avant de partir, à ma réplique : « Ce qui me déçoit c’est de me faire traiter de menteuse par un vieux que tout le monde va croire plutôt que moi » il a rétorqué : « C’est générationnel, plus ils sont vieux, moins ils admettent leurs torts ».

Ça a remis à l’endroit toute ma journée. J’ai senti qu’il m’avait crue. Je vais quand même avoir à payer les réparations de ma voiture (qui est bien moins touchée que la sienne) mais je ne paierai pas pour lui. Idéalement, logiquement, il aurait (ses assurances) tout payé, parce que c’est lui qui a voulu me monter dessus, en ne me voyant pas mais c’est comme ça.

En résumé, si vous vous faites rentrer dedans, appelez la police.

5 commentaires:

  1. Malheureusement, au Québec, ce sont les assurances de chacun qui payent. Jamais un assureur va payer pour les dommages à l'autre véhicule... et c'est ainsi depuis 1976.

    Non, la gestion de risque n'est pas mon domaine.

    Content de voir que ce n'est que de la tôle froissée.

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  2. Comme Lui le mentionne, je suis soulagé que tu n'aies rien eu, sauf une petite frousse et beaucoup de colère. C'est compréhensible aussi.

    En effet, la Loi du No fault est encore applicable au Québec. Malheureusement. C'est ce que voulais changer l'ex ministre Bellemare à l'époque.

    Je sais que c'est choquant et frustrant de se faire entrer dedans. Surtout si on est certain de ne pas être dans le tort. Le truc, c'est de rester cool, garder la tête froide, mettre par écrit (pendant que notre mémoire est encore fraîche) ce qui s'est produit. Et... appeler la compagnie d'assurance.

    Je suis un professionnel de la route (chauffeur d'autocar) et je sais de quoi je parle. Mais n'oublie pas ceci : rien ne se règle sous le coup de la colère.

    Bonne chance ! ;)

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  3. Euh... C'est un peu plus que ça la convention d'indemnisation directe:
    1- Le règlement se fait beaucoup plus rapidement
    2- Ça coûte beaucoup moins cher, surtout en cas de dommages corporels.
    Le no fault a du bon et du mauvais, mais lorsque ta voiture est scrap et que tu dois attendre après l'assureur de l'autre qui branle dans le manche... c'est pas mieux. Et si l'autre n'était pas couvert??? Y'a plus de bon que de négatif, j'vous le jure... un accident, c'est sacrant point à la ligne ;)

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  4. Bof, de toute façon, ce qui me fait suer là-dedans, c'est le bonhomme qui me traite de menteuse!

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  5. Vieux criss ! Moi je l'aime ton policier, et surtout son commentaire ! Oh so freaking true !

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