jeudi 23 septembre 2010

Histoires de graines

Tous ceux qui ont l’esprit tordu auront cru que je me lançais dans l’écriture facile, les propos gras et vils, alors que les autres, ceux qui ont une intelligence égale à la mienne (ni pire ni mieux, juste égale) auront tout de suite compris que j’ai choisi d’utiliser un titre tape-à-l’œil, à haut potentiel de double sens, pour attirer le regard et être vulgaire sans l’être. Quel génie !

Il me semble bien vous avoir entretenus, dans un passé pas si lointain, de mes tendances « granola ». Quel terme mal utilisé, qui ne veut rien dire ! Des graines, ou des grains, pour limiter les possibilités, il y en a dans presque tout ce qui contient de la farine, même si on essaie vraiment de les éviter. Tout le monde est-il grano ?

Venons-en au fait. La semaine dernière, en feuilletant des recettes, mon chum s’est laissé tenter par des croquettes de tofu. Comme vous le savez, je ne suis pas une adepte. Mon chum non plus d’ailleurs. Mais il suffit simplement de savoir l’apprêter, n’est-ce pas ? C’est donc sur une route semée d’embûches que j’ai réalisé la recette en question, toujours sceptique quant au résultat. Au final, juste avant la première bouchée, j’avais déjà jeté la serviette. Les croquettes étaient non seulement peu appétissantes à regarder, mais elles se défaisaient en petits morceaux.

L’orgueil aidant, j’y ai piqué une fourchette se voulant vigoureuse, ai trempé le tout dans la très peu invitante sauce pour pâtes du commerce (conciliation travail-famille = lâcheté) et ai enfourné le tout. Était-ce dégoûtant ? Non. Savoureux ? Non plus. Qu’était-ce donc ? Neutre. J’ai donc amorcé une réflexion plus qu’intéressante (dans ma tête, c’était vraiment passionnant). La réflexion s’est poursuivie alors que j’ai mangé mon lunch du lendemain. Moins pire que dans mon souvenir. Intéressant. Puis, tout à l’heure, alors que les fameuses croquettes jouaient encore la vedette dans mon immense sac à lunch Molson Ex (je n’aime pas cette bière, en passant), j’ai eu une belle surprise, constatant que c’était même meilleur que dans mon souvenir le plus récent. Était-ce devenu savoureux ? Non, tout de même pas. Mais plus que mangeable.

J’ai réalisé que ce repas m’avait permis de m’alimenter pour survivre, sans générer de plaisir. Mes collègues sont allés manger, ce midi même, dans un restaurant qui me laisse perplexe. Une rôtisserie. Connue. J’aurais sans doute eu le même constat que je viens d’avoir après mon repas. Neutre. Mais le tout aurait été beaucoup plus gras, et bien plus salé. Somme toute, mon dîner m’a nourrie, rassasiée, et je n’ai pas eu à débourser des précieux dollars que j’aurais regrettés si j’étais allée avec eux, dû à un manque de satisfaction.

Un de mes collègues, Michel, appelons-le ainsi parce que c’est son nom, et que c’est très commun, donc peu impliquant pour lui, m’a même refilé sa salade romaine-épinards-canneberges-noix de Grenoble avec huile de noix. C’était excellent. Le résultat de mes croquettes de tofu, au bout du compte, est que j’en ai mangé trois fois, ce n’était pas dégoûtant, je n’ai pas eu faim après et mon fils a paru aimer. C’était donc un trois dollars très bien investi et ça m’a permis de travailler à ma mission de manger moins de viande. C’est donc dire que j’ai fait la paix avec le tofu ? Non. Je doute que j’en rachèterai. Mais maintenant, j’ai le droit d’avoir une opinion à ce sujet.

Savez-vous, j’ai pris un dîner 100% végétarien, avec tofu, salade, noix et il n’y avait aucune graine (NON, LES NOIX NE SONT PAS DES GRAINES, BON.) Je ne suis donc pas grano. En passant, Mich, tu remercieras ta femme de ma part pour la salade…

Bonne journée !

2 commentaires:

  1. Mais qu'est-ce qui peut être qualifié de "graines"?

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  2. Je sais pas, les graines de citrouilles, de tournesol, le pain 72 grains, les céréales de grains entiers... C'est mon point de vue.

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