mercredi 30 mars 2011

Donnez-moi des mots

Ce texte est le résultat d’un nouveau défi d’écriture entre Lui et moi. Un texte, sans longueur ou forme déterminées, devant simplement contenir les mots suivants : Moutarde, Calcium, Gazon, Violoncelle, Cécité, Palefrenier, Écoutille, Zesteur, Abat-jour, Sauce piquante. Rien de moins.

Il n’y a pas une heure, je n’avais même pas idée que le mot « palefrenier » existait et maintenant, j’étais follement amoureuse d’un de ceux-là. Bon, je ne l’avais pas vraiment vu de très près, ni même distingué ses traits, mais, de loin, il était parfait. La démarche sans doute. Ou le cou. Il avait un beau cou.

Je dois admettre que son étrange chapeau faisait penser à un abat-jour, et que ses épaisses lunettes laissaient deviner une cécité partielle, sinon plus, mais il avait l’air tout à fait charmant. La journée était moche, j’étais moche, déprimée et lasse d’exister, mais ce jeune homme, du moins semblait-il l’être, de par sa simple existence, étirait mes lèvres gercées en un sourire niais, faisait briller mes yeux ternes.

Si j’étais d’un naturel fonceur, j’étais plutôt de type « reculante » aujourd’hui. En fait, la laideur de cette journée y était pour quelque chose dans cette hésitation. Pour tout en fait. Ce qui devait être un sympathique déjeuner de famille, grand-mère et tante obèse incluses, s’était transformé en une réplique assez convaincante d’une mauvaise comédie.

En effet, la tante obèse, moche et sale ne suffisant apparemment pas à gâcher une journée, il avait fallu que la pourriture de la galerie s’y mette aussi. Alors que, fidèle à moi-même, je portais un lâche chargement « chambranlant » de condiments et autres délices directement achetés du magasin à un dollar, sans doute à l’époque où tout était encore à un dollar, en direction des convives, ou « connesvives », la galerie, dans un craquement sourd, presque mou, s’était effondrée sous mes pieds.

Ma taille de guêpe aidant, j’avais aisément passé à travers le trou béant et je m’étais retrouvée illico dans les toiles d’araignées, les perce-oreilles, les restants de moulures décoratives, dans une position incompatible avec toute forme de dignité. Étrangement, je tenais encore fermement les bouteilles de moutarde préparée et de sauce piquante, comme si tel était mon devoir.

Davantage moralement que physiquement blessée, c’est avec dégoût que j’avais aperçu l’horrible menton barbu de ma tante obèse, me toisant à travers l’écoutille. Cette image, en plus de me donner la nausée, ou encore était-ce l’odeur du gazon en décomposition, m’avait laissé une espèce d’envie de tuer, qui collait.

J’étais sortie de ce cauchemar depuis au moins deux heures, et ma joie de vivre n’avait toujours pas refait surface, jusqu’à ce que j’aperçoive le fameux palefrenier.

Ce dernier s’avançait justement vers moi, titubant, et ma foi, il était loin d’être moche! Dans un dernier espoir de sauver les meubles, ou ma dignité du moins, j’ai enfoui mes mains dans mes poches, à la recherche d’un quelconque moyen de neutraliser mon haleine stagnante. J’avais un goût de lait dans la bouche, qui devait s’être transformé en fromage, depuis, et tout ce que j’avais dans mes poches pour me sauver la peau c’était… un « zesteur ». Oui, le truc pour retirer la partie foncée de la pelure des agrumes. Si encore l’agrume était venu avec. Mais non. Et dire que j’avais oublié de le rendre à ma mère, en plus. Mon escapade matinale m’avait un peu sonnée.

Maintenant, s’il venait me parler, j’aurais deux choix, soit j’assumerais pleinement ma consommation de calcium et son résiduel malodorant, ou encore je me sauverais à toutes jambes, priant pour qu’il soit réellement aveugle, et qu’il ne me reconnaisse pas la prochaine fois.

Au moment même où il était assez près pour que je le touche, où j’ai pu voir la couleur de ses yeux, qu’il a d’ailleurs évité de plonger dans les miens, fixant sans fléchir un objet au loin, il sourit. Instantanément, la porte du garage s’ouvrit et une belle jeune femme, tenant un énorme étui, entra. Déposant un tendre baiser sur ses lèvres parfaitement hydratées, il empoigna l’étui géant en s’écriant, tel un bambin devant son nouveau vélo : « Mon violoncelle! »

Déconfite, je me dirigeai vers ma voiture, une seule conclusion en tête : je déteste le violoncelle. Sinon, comment m’étais-je retrouvée ici, de toute façon?

mardi 29 mars 2011

BISOU!!!!


J’aimerais tellement vous entretenir de sujets palpitants, étonnants, digne de mention. Malheureusement, rien n’y fait. Outre quelques faits divers, quelconques, insignifiants, rien. Comme c’est sans doute mieux que rien, en fait, je vais vous énumérer tout ça.

Mon fils, Papus (son nom selon son point de vue), est dans une phase « non » et « bisou » combinée. La phase du non est étonnante en soi, parce qu’une intense séquence de 100 « non » consécutifs peut être suivie d’une aussi longue séquence de « oui », tout aussi mal placés. Pour ce qui est des bisous, quand il en veut un, je vous jure qu’il vous étampe ça en pleine face, bien mouillé. Crime que je l’aime.

Parlant d’amour, je suis en amour présentement. Avec mon chum, oui, bien-sûr, mais aussi avec Ondrej Pavelec, le gardien de but des Trashers d’Atlanta. Pas choquant, je vous jure. Ça m’arrive de temps en temps. Le précédent, c’était Eric Staal. Quel adon fantastique, on le verra demain!

J’ai de nouvelles lunettes! Enfin! Après six longues années à porter mes quelconques lunettes à monture dorée et ordinaire, me voilà décorée d’une magnifique monture de plastique brune, marbrée. Sérieusement, je me trouve canon. D’ailleurs, au travail, on a abondé dans ce sens. Sauf une personne, qui m’a dit : « On les voit beaucoup, tes lunettes ». Ben oui. Venant de quelqu’un que les poils sur le nez ne dérangent pas, je ferai la part des choses.

Il semblerait que le printemps songe à faire un petit tour dans notre nord. Le soleil est chaud, le trou d’eau qui menace de se changer en infiltration dans notre sous-sol est persistant et mon manteau est officiellement devenu trop chaud.

Demain, je publierai un texte, un défi d’écriture avec Lui, de Tempête de cerveau, dont le but est d’y insérer dix mots choisis au hasard. Mon texte est… étrange. Vous me direz ce que vous en pensez, demain.

Sur ce, il vient de se passer quelque chose de bien con dans le match de hockey. Je suis contre le règlement qui interdit de donner des pénalités suite à une reprise vidéo, comme on le fait au Football américain.

Bonne soirée!

mardi 22 mars 2011

La planète Montréal

Par un beau dimanche matin ensoleillé, ou enluné, parce qu’il était même trop tôt pour le soleil, je suis montée à bord d’un camion trop gros, avec deux étrangers, pour me rendre « en ville ». La mission était simple, faire bien trop de kilomètres pour aller insérer un anneau d’acier à 15 $ dans le petit doigt de mon plus vieil ami, de mon seul ami qui a vécu ma crise d’adolescence.

Pourquoi moi, et pourquoi avais-je accepté? Parce qu’il m’aime bien et parce que je suis passée par là, moi aussi, il y a de cela six ans. Une longue cérémonie qui ennuie l’assistance mais qui marque la fin de longues études et la transition entre deux mondes complètement différents. J’avais un souvenir agréable de ma propre cérémonie, parce que j’y avais vraiment « goûté ». Je m’étais sentie importante et considérée, en plus d’en être l’organisatrice. Je me lançais donc dans cette aventure avec un petit sourire niais, que seule moi comprenais.

J’ai rapidement déchanté, une fois là-bas, assise dans la rangée V du parterre de la Place des Arts, endroit beaucoup trop classe pour une colonisée comme moi. J’avais anticipé environ deux cent finissants. Ils étaient 547. Ça empestait l’ego démesuré, vous n’avez même pas idée. Toujours est-il que, mon rôle était non seulement simple, mais bien trop insignifiant pour les cinq heures de routes accomplies, et les cinq autres à venir. Sans compter les deux repas extra sel et extra gras, Pizza Hut et Saint-Hubert (beurk) et l’absence totale de confort.

À l’appel du programme d’études, je me rendais sur la scène et la responsable défilait les noms à la vitesse du son. Moi j’avais eu au moins deux minutes de gloire à mon heure, mais mon ami n’en a pas eu le dixième. C’est là que j’ai réalisé que Montréal, c’est vraiment une autre planète.

Si les finissants puaient l’ego démesuré, moi, de mon côté, je sentais la région à plein nez. Alors que nous quittions, mon manteau bien trop chaud ouvert, le foulard au vent, contournant les déchets humains et les gens pleins aux as, je me suis demandé si le mercure avait réellement indiqué -26 °C dans « le Parc » à 8 h le même matin, alors qu’à cet instant, à cet endroit, le printemps était bien installé.

La foule, les ethnies, la chaleur, la pollution odorante, l’accent montréalais plus grand que nature, les anglophones, les « quéteux », j’ai eu un genre de choc. Puis, ce fut le métro. Moi, j’ai pris le métro. Je suis encore sous le choc. En plus du fait que je n’ai jamais pris l’autobus, sinon une ou deux fois, et jamais seule, évidemment.

Pendant les cinq longues heures qui ont suivi ce choc culturel aigu, j’ai bien réfléchi. Toutes ces fois où on a ri de nous, les colons (dans le sens de colonie, pas de « pas fin »), et qu’on s’est vexés, je pense qu’on a eu tort. Au fond, toutes ces choses auxquelles nous n’avons pas accès, comme des boutiques, des épices fraîches, des bons restos, parce que nous sommes en régions, et qu’en régions, ça trippe poulet rôti (Saint-Hubert, Score’s…), ben ça ne nous empêche pas de vivre. Personnellement, je trouve qu’on manque cruellement de restaurants dignes de ce nom, mais pour le reste, ça nous donne une raison d’aller « en ville », puis de réaliser comme on est bien chez nous, à parler de motoneige et à jaser de bancs de neige avec les voisins, au lendemain d’une bonne tempête.

mardi 15 mars 2011

Emia : Source de miracles culinaires

S’il fut une époque où, chaque soirée était une nouvelle aventure gustative, une vallée de saveurs douces dans notre bouche, les années ont transformé cette audace en un éternel combat sans merci. Puisque le dimanche, le cœur n’y est pas pour faire du « manger » pour toute la semaine, nous nous contentons généralement de régler le cas du soir même, plus un.

En semaine, puisque j’arrive à la maison assez tôt, soit à 16 h 7, environ, je suis la préposée aux repas, donc, aux miracles. De passionnée de cuisine extravagante et de luxe, je suis passée maître en cuisine catastrophe. Ce soir, n’ayant point d’idée pour ledit souper, et surtout, point de protéines animales disponibles, j’ai dû me tourner vers le végé. Comme les légumineuses sont à 79 ¢ la boîte de conserve depuis plusieurs semaines, les armoires sont pleines. Il ne me restait qu’à trouver une façon efficace de produire un repas mangeable.

Entendons-nous, avec de telles conditions, mangeable, c’est déjà bien suffisant. Je suis la déesse incontestée des sauces, mais ce soir, rien n’annonçait une sauce. Étonnamment, j’ai réussi à faire quelque chose de tout à fait savoureux, délicieux et étonnant, alors j’ai pensé vous partager la recette en question. Avant de me faire fusiller, je tiens à dire que j’ai tenté de copier une recette d’une amie, sans prendre la peine de lui téléphoner. Appelons ce mets : Quinoa gratiné aux tomates.

Ingrédients :

  • 1½ tasse de quinoa bien rincé
  • ±2½ d’eau
  • 1 à 3 échalotes françaises ou un oignon, hachés
  • Quelques gousses d’ail hachées
  • Quelques champignons, en tranches
  • Tomates en dés, égouttées (1 grosse boîte)
  • Haricots rouges en conserve (1 ou deux boîtes) bien rincés
  • Bouillon de poulet
  • Fromage râpé (au choix)

Méthode :

  1. Amener l’eau à ébullition et y mettre le quinoa. Attention, le quinoa mouillé peut vous surprendre en sautant dans l’eau en motton, et faire du dégât. Cuire une quinzaine de minutes. Goûter au besoin et égoutter le surplus d’eau comme vous le pouvez. Réserver.

  2. Entretemps, dans un poêlon chaud, mettre un peu d’huile de votre choix, le Pam n’est pas de l’huile, et faire revenir les échalotes et les champignons. Ajouter l’ail quelques minutes plus tard. Cuire jusqu’à ce que les champignons semblent vouloir dorer.

  3. Ajouter les tomates en dés et cuire quelques minutes, pour évaporer un peu de liquide. Saler et poivrer au goût, pas trop quand même et ajouter des herbes (fraîches ou séchées) à votre goût et les haricots rouges. Moi, j’ai mis thym, basilic et origan, et c’était bien bon.

  4. Incorporer le quinoa réservé et continuer de mélanger, à feu moyen doux. Ajouter du bouillon de poulet au besoin, si ça semble vouloir sécher dans la casserole.

  5. Transférer le tout dans un plat de cuisson rectangulaire dont la dimension vous semble adéquate.

  6. Râper du fromage sur le dessus et garrocher dans le four, une dizaine de minutes, à la température de votre choix, selon votre cuisson de fromage favorite et votre besoin de vous brûler la bouche.

  7. Savourer!

Ce repas fut un réel succès pour mon chum et moi, mais ce fut mitigé pour Papus, qui a perdu son enthousiasme en constatant que ce n’était pas des « nouuuuu » (nouilles). De loin, ça se laissait aisément confondre avec une lasagne. J’ai déjà hâte de manger mon lunch demain midi, ça vous donne une idée?

Si vous l’essayez, n’hésitez pas à m’en parler!

Une dernière chose, tant qu’à y être, saviez-vous que le mot « quinoa » utilisé au masculin, c’est typiquement québécois? Ah bon.

lundi 14 mars 2011

Je n’existe pas... étrange!

Il était une fois une fille qui avait complètement décroché de l’écriture. Cette fille, qui avait beaucoup écrit (n'importe quoi, mais bon) n’était plus capable de le faire. Non seulement elle ne trouvait pas les sujets pour alimenter ses pensées, mais en plus, elle n’avait pas le courage de le faire et son talent pour agencer les mots en jolies phrases semblait s’être éclipsé.

Cette fille avait cru en un certain talent, mais ce qui semblait certain, soudainement, c’est que le talent avait été, le temps d’une longue déprime. Était-il donc vrai qu’il faut être malheureux pour écrire? Bizarre, troublé, carencé? Maintenant, cette fille s’acharnait, faute d’avoir autre passion.

Tout ça pour dire que, je n’ai rien de pertinent à dire. Mais je vais vous raconter une anecdote qui m’a bien fait rire. Aujourd’hui, alors que je dînais, au doux son des niaiseries de mes comparses, quand Facebook est venu sur le sujet. Je ne me souviens pas pourquoi, ni comment, mais j’en suis arrivée à dire que, moi, sur ma photo de profil, j’étais habillée. Ça donne une idée de la pertinence des propos qui règnent. Mon patron, le directeur de la division de l’entreprise pour laquelle je travaille, s’est vivement tourné vers moi en disant, l’air étonné : « Tu as un compte Facebook??? ».

Comme il est impoli de ne pas répondre, et que la question était facile, j’ai répondu par l’affirmative : « Ben oui… ». Et lui de rétorquer : « Ça me surprend, j’ai cherché pendant une heure et demie avant de t’engager et je ne t’ai jamais trouvée. » Ahahahahah! J’aime tant l’idée que les gens ne me trouvent pas!! En fait, j’aimerais aussi diminuer mes amis au minimum, mais je trouve encore délicat de supprimer certaines personnes. Conscience virtuelle, je suppose.

Comme j’ai un deuxième compte Facebook, au nom de mon chat et qui n’a aucun ami, je suis allée voir si j’arriverais à me trouver, simplement en tapant mon nom. La réponse? Non. Je n’existe pas, sauf quand on tombe sur un de mes amis Facebook.

Dernière chose, avant de vous quitter, je ne sais pas si j’en ai déjà parlé, mais, c’est sans honte que je vous confierai que je n’ai pas de téléphone cellulaire. Non. Souvent, les gens qui me demandent mon numéro de cellulaire ont tendance à paniquer, à hyperventiler, à manquer d’air quand ils apprennent que je n’en ai pas, que je n’ai pas de laisse, comme me l’a dit mon patron (un autre) récemment.

En vérité, j’aime l’idée d’être impossible à rejoindre. Certains diront que c’est inconscient de ma part, de notre part (mon conjoint non plus), surtout avec un enfant. De mon côté, je vous dirai que je vis très bien avec cette idée. De ce fait, je n’ai jamais à emmerder les gens avec qui je suis pour répondre au téléphone, à me soucier de fermer la sonnerie, à avoir l’air bête et antisociale dans les foules (euh… pas besoin de téléphone pour ça!) et je suis capable de sortir marcher sans qu’on puisse me parler. Et, je déteste parler au téléphone.

Bon, assez de tranches de vie pour ce soir.

mardi 8 mars 2011

Journée de la femme mon c**!

J’ai appris au retour du travail que c’était la journée de la femme, à la radio. C’était « Le gars qui sait tout » (l’animateur arrogant), et il jasait avec une femme de cette journée justement. Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de souligner cette journée. Faut-il que je mentionne que je ne suis pas féministe? Pas pratiquante ni extrémiste du moins. Mon opinion à moi est arrêtée et nette dans ma tête. Les temps ont changé, les femmes n’ont plus à se révolter systématiquement, à attaquer tout homme qui ose faire un commentaire, à contester toute décision qui ne les avantage pas, qui ne les concerne même pas.

Oui, certaines femmes « paient » encore par le simple fait d’être né avec le sexe faible. Certes. Mais il y a également des hommes qui vivent des injustices. C’est d’ailleurs pour contrer cela que des milliards de chartes de toutes sortes existent, tout comme les normes du travail. Les féministes (celles qui clament leur position) en sont arrivées à ne plus réfléchir et à attaquer systématiquement. Ces dernières années, les hommes passent pour des caves à longueur de journée dans les médias et moi, ça me dérange. Mes hommes, je les aime hommes, avec leurs manies d’hommes, leurs répliques d’hommes, leurs qualités d’hommes et leur pilosité d’hommes. Je fais un travail d’homme (pas physique quand même!) et je vois qu’ils sont bien meilleurs que moi. Au moins, je ne nuis pas.

Pour en revenir à l’entrevue téléphonique, la femme, qui était très intéressante en passant, disait qu’elle se battait, de son côté, pour le droit des hommes, qui se voient bafoués et ridiculisés sans raison depuis que les femmes ont ce pouvoir qu’elles chérissent tant. Sa pensée rejoignait de beaucoup la mienne et j’avais envie de vous en parler. J’aurais aimé vous donner son nom, mais c’est la portion d’entrevue que j’ai manquée…

J’avais l’intention de revenir sur les événements entourant la saga du maire de Saguenay, mais je suis sous le choc… En effet, je viens d’assister à la mise en échec de Zdeno Chara sur Max Pacioretti (match de hockey Montréal-Boston) et je suis ébranlée. Le bœuf à l’œil dans le front de 6’-9’’ et 269 lb (Chara, de Boston) a plaqué le pauvre Max qui a heurté le poteau de la baie vitrée de plein fouet avec sa tête, juste avant de s’effondrer, tout mou, sur le ventre et d’être comme mort.

Il a fini par ouvrir les yeux, mais il n’a jamais bougé. Dans la LNH, on parle de punir les coups à la tête depuis des années, mais on n’agit pas vraiment. Les accidents majeurs ont été nombreux depuis que je suis le hockey. Patrice Bergeron, entre autres, qui a dû prendre une année pour s’en remettre et plus récemment, Sidney Crosby, qui ne semble pas prendre du mieux, malgré un repos complet. Ce qui est triste, offensant et affreux, c’est qu’il y a fort à parier que le grand Chara ne sera que très peu puni. Je comprends pourquoi ce sont des hommes qui gèrent la ligue parce que si c’était moi, il paierait très cher. Je le sortirais pour le reste de la saison, séries incluses, et il devrait donner bien de ses beaux dollars.

Ce n’est QUE du sport? Peut-être, mais ce « je-m’en-foutisme » est présent partout ailleurs dans la société, alors ça devient un débat d’ordre général, même si ce ne sont que des millionnaires du sport.

Finalement, merci à ceux qui ont pris la peine de me laisser un message d’encouragement, c’était très apprécié! Vous m’avez réellement aidée!

lundi 7 mars 2011

Non non NON!

Naïve, moi, j’ai cru, belle idiote, que pour nous, ce serait différent. (En passant, mon correcteur Word prend des décisions douteuses comme enlever des accents aigus très pertinents alors que je ne lui ai certainement pas demandé de le faire.) Oui, j’ai cru que certains supplices nous seraient épargnés, que la facilité nous comblerait de bonheur, que tout irait.

Hélas, j’aurais bien dû réfléchir intelligemment, raisonner, et j’en serais certainement arrivée à la conclusion suivante : la facilité n’est jamais, ou si rarement, signe de réussite, de succès, de bonheur. « Il faut trimer dur », ce n’était pas fou. Si seulement je savais où j’ai entendu cette phrase, et surtout dans quel contexte…

Toujours est-il (si jamais quelqu’un à un équivalent de cette locution à me proposer, j’achète) que j’ai vraiment cru que la phase d’opposition de l’enfant, la phase du « non », la phase de négation, appelez-là comme vous le voulez, qu’on passerait outre. En fait non, ce n’est pas ce que j’ai cru, je dois admettre, et j’ai honte, je vous le jure, que j’ai eu l’audace de me dire que ça n’existait pas. Pendant un temps (assez long), je me suis imaginé être plus intelligente que la majorité des parents en croyant fermement que ça ne nous arriverait pas.

Intense. Ce mot, je l’ai répété une bonne centaine de fois entre vendredi soir et lundi matin. Papus, il dit « non ». Pas à tout, quand même, mais il a une bonne moyenne de 9 « non » sur 10 avec son père et 7 avec moi. Quand il est contrarié, il peut aisément hurler une dizaine de « non » à la fois énergiques et convaincus. Convaincants? Pas tous, mais il va même jusqu’à dire « non » à des affirmations simples telles que « Il y a beaucoup de neige dehors ».

Parlant de neige, oui, nous en avons eu bien plus qu’à notre tour. En fait, c’est plus d’une trentaine de centimètres qui nous sont tombés sur la tête. Bon, maintenant que c’est fait, et déneigé, est-ce qu’on peut passer à un autre appel? Je l’ai déjà dit dans un autrefois assez vague, si vous n’avez à me dire que des commentaires météorologiques, à répétition, c’est peut-être un signe du destin… Quelqu’un essaie de vous dire que nous ne sommes pas faits pour socialiser. C’est bien beau la météo mais pour être très honnête, je préfère franchement parler de trucs gras et insignifiants.

Finalement, je dois m’excuser à mes lecteurs, s’il en reste, pour la piètre qualité de mes écrits ainsi que la rareté. Mes statistiques sont très moches, et je dois admettre que je ne fais rien pour remonter la pente… Je ne suis pas inspirée, et la panne d’internet que j’ai eue après ma première semaine de travail empire à vue d’œil. Je dois me forcer. Une seule chose me manque, et c’est une correspondante avec un ami. Nous sommes en train de nous perdre et ça m’attriste énormément. Si j’étais superficielle et de premier degré, je penserais qu’il ne me parle plus depuis qu’on s’est rencontrés, mais je ne suis pas comme ça, alors je penserai qu’il est trop occupé… tout comme moi.

Sur ce, si vous êtes encore là, n’hésitez pas à vous manifester, j’ai besoin d’un peu d’encouragements… pour m’y remettre.

mercredi 2 mars 2011

Dépotoir, glandes anales et autres trucs...

Si les motivateurs, les gourous, les coachs de vie, croient dur comme fer que l’on peut être heureux partout, tant qu’on y met des efforts, il en est tout autrement pour moi. J’ai été dupe, autrefois, quand j’étais jeune, naïve et crédule, mais cette époque est non seulement révolue, mais oubliée. Si j’avais à faire une analogie avec l’alimentation, tout en restant dans un niveau de langage acceptable, je dirais que non seulement le repas (ma crédulité envers les motivateurs) est-il digéré, mais que la selle est arrivée depuis belle lurette au centre d’épuration, et qu’il se peut même que les solides aient été tamisés, séchés et qu’ils s’aèrent les esprits quelque part, dans un dépotoir.

J’ai donc cru, pendant bien trop longtemps, que j’étais la seule et unique source de mon « malheur » professionnel, que je manquais tout simplement de motivation, de joie de vivre, d’enthousiasme. C’est alors par tous les moyens possible que j’ai forcé l’intérêt, le questionnement, que j’ai tenté de développer une certaine curiosité envers mon travail, d’aimer ça. Il ne s’est fallu que de quelques semaines après mon embauche pour que je sois malheureuse. Tout y était, le travail m’ennuyait, je devais laisser mon bébé à des étrangers, je vivais mon deuil d’allaitement (pire qu’il n’y parait) et mon estime personnelle était en baisse.

Petit à petit, je suis devenue déprimée, déprimante, triste, moche et impossible à vivre. Ma déprime était tellement convaincante que je me suis crue, et je me suis mise à croire que je m’étais trompée, et que tout mon parcours professionnel n’était qu’une grosse erreur. Je passais des entrevues, l’une après l’autre, et rien ne fonctionnait, et pourtant je me trouvais très performante en entrevue. Le jour même où j’ai abdiqué, où j’ai décidé d’abandonner, de me recaser, de cesser de chercher, j’ai trouvé. Comme j’avais adhéré à mes idées, j’ai hésité, pensé refuser, puis ai décidé de me lancer, d’essayer.

Je peux sembler prompte à me prononcer, car je n’ai travaillé que huit jours, et que je suis en « formation », mais je me sens bien mieux qu’à mon ancien travail. Certes, je m’ennuie de mon meilleur ami, et ancien collègue, mais je survis. En huit petites journées, qui ont passé si vite que ça en a semblé trois, j’ai appris plus de choses qu’en huit mois, toujours à mon ancien emploi. Je sais qu’on a toujours des choses à apprendre et je suis également consciente du fait que j’en ai quand même tiré quelque chose, mais il y a des apprentissages qui valent davantage le détour que d’autres. Mon ancien travail était non seulement en deçà de mes capacités, mais également hors de mon champ d’intérêt.

Oui, il peut être utile de savoir vider les glandes anales de notre chien même si l’on est ingénieur, mais rien ne nous assure qu’on en a envie, surtout que des gens sont payés pour le faire, et même pour recevoir le petit « splash » complètement dégoûtant, si petit « splash » il y a, lors de ladite vidange. Bon, je n’ai pas de chien (et je n’y compte certainement pas) et je sais comment vider lesdites glandes, mais avouez que l’exemple est juteux. Tout cela pour dire que je ne voulais pas apprendre les choses que j’ignorais, ça m’indifférait.

Maintenant, mon travail est au-dessus de mes capacités, mais je sais que j’ai le potentiel d’y arriver. Ce que je croyais être des regrets d’orientation étaient-ils seulement une dépression? Une écoeurantite sévère? Il s’agit toujours d’acier et d’usines, mais cette fois, ça me stimule, ça me donne le goût d’avancer.

Alors, un petit message à tous les motivateurs, les sermonneux, non, il ne suffit pas de se faire croire qu’on aime notre vie pour l’aimer, mais plutôt de prendre les actions nécessaires pour retrouver le droit chemin. Plus que jamais, je crois en l’affirmation suivante, sans en abuser : « De deux options, il faut choisir celle qui, tout en nourrissant des objectifs sensés, exige le plus d’efforts et de don de soi ».

Cette phrase, mon nouveau dicton, est tout à fait contraire à la nouvelle mode des « crinqués » étasuniens qui, par leurs livres et conférences, tentent de nous faire croire qu’il est réaliste d’être riche en travaillant quatre heures par semaine, en y mettant le moins d’effort possible. Exit la passion dans le travail, le sentiment d’accomplissement, le bonheur de faire ce que l’on aime et d’être payé pour.

Bon, faute de conclusion, je conclus bêtement, vachement même. Parfois, il faut quand même se risquer dans le chemin le plus facile…