lundi 4 mai 2015

ToutaPropos critique : When Everything Feels Like the Movies (Raziel Reid, 2015)

C’était un soir quelconque, le mari jouait de la musique avec ses potes (comprendre : mes collègues) et moi, je pliais du linge. Des paniers et des paniers. CBC One à l’oreille, parce que la télé, on fait vite le tour, et que je pratiquais mon anglais. C’était une émission de lecture. On débattait de trois livres. Chaque lecteur débattait pour son protégé. Le livre cité en titre était du groupe et je l’ai voulu. Là. Tout de suite. Maintenant.

Toute de bonne conscience vêtue, je me suis rendue chez Archambault dans les jours suivants, pour me faire dire que non seulement ils ne l’avaient pas, mais que ce n’était pas non plus dans leurs plans. Aux grands maux les grands remèdes : Amazon.

Après réception, l’objet sacré a patienté sur ma table de nuit, le temps que je vienne [enfin] à bout de Le grand Quoi, livre que j’ai trainé pendant de [trop] longs mois. Une fois le Quoi terminé, je l’ai mariné un peu, parce que le deuil était tout de même réel, mais léger. Puis, ce fut le moment. J’étais prête.

Puisque When Everything Feels Like the Movies est en version originale anglaise, je savais pensais que j’aurais plus de mal à me plonger dans l’histoire. J’ai commencé, quelques pages à peine, puis j’ai dormi. Le lendemain, je l’ai traîné au travail. Tout le monde m’a dérangée dans ma lecture. Puis, j’ai lu à chaque occasion, même si c’était seulement quelques secondes, jusqu’à ce que je le finisse.

Le livre est court, à peine 171 pages. C’est de la littérature jeunesse et les principaux acteurs sont à l’école secondaire. Je ne pense pas constituer le public cible. Pourtant, pourtant. Chaque séance de lecture s’est terminé plusieurs pages après ma cible, et chaque fois, j’y ai pensé plus longtemps que ce que j’en avais lu. Je suis devenue obsédée, littéralement. J’y pensais partout. Dans la voiture, dans la douche, au travail pendant les pauses, et je n’avais plus envie de voir personne, seulement de lire. Je pensais à Jude. Je pense encore à Jude.

Quoique passionnée, l’épopée fut courte. Moins d’une semaine. Pas plus de quatre ou cinq jours. Pour une mère qui travaille et qui se couche tôt, c’est relativement court. Si l’histoire me rendait sérieusement inconfortable — le sujet est dérangeant , ce fut la porte ouverte pour un sentiment nouveau. J’ai découvert ce qu’était le « book hangover ». J’ai passé plus de 24 heures sur le choc d’avoir terminé. Une fois que c’est fini, c’est fini. Je ne pourrai plus jamais le découvrir à nouveau. Pourtant, je ne pense pas que ça aurait dû être plus long, plus étoffé. L’histoire était suffisante, pleine, complète. J’ai été secouée au point de ne pas être capable de commencer autre chose. Pour l’instant, je passe ma rage dans le café. Je suis entre deux livres, entre deux cafetières, entre deux saisons. Je devrai peut-être me pencher vers une lecture technique. Comme mon livre de « Cat Maintenance ».

Pour ceux qui aiment sortir de leur zone de confort, qui aiment se faire « challenger » sur leur ouverture d’esprit, leurs préjugés, ce livre est un incontournable. Je n’ose pas vraiment parler du contenu, si ce n’est que le personnage principal, Jude, est un adolescent homosexuel qui s’habille en femme, ou de façon très féminine. La misère est omniprésente et ça nous montre un côté que nous explorons rarement.

J’aurais voulu donner une cote sur 10, sauf que les livres jouent trop avec les émotions, et on les perçoit de façons tellement différentes selon notre état d’esprit que je n’ose pas. Je peux par contre affirmer que c’est un des livres qui m’a le plus attirée avant, pendant et après la lecture.
En conclusion, When Everything Feels Like the Movies est définitivement à lire, en anglais si vous êtes capables. Ça ne fera que le rendre plus long à lire, au pire. Sinon, j’ose croire que la traduction est en route, d’autant plus que l’auteur, Raziel Reid, est canadien.




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