lundi 16 février 2015

Paroles d’enfant...

Moi : On dirait qu’elle t’aime beaucoup C!

Mon fils : Ben oui Maman, c’est mon amoureuse!

Moi : Alors demain, tu vas lui dire un beau merci pour t’avoir fabriqué un si beau bracelet d’amour, ok? Et dis-lui dans l’oreille parce qu’elle ne voulait pas que les autres amis le sachent. Elle en a seulement fabriqué un pour toi.

Mon fils : Ok Maman.

Le lendemain, au retour de la maternelle…

Moi : Et puis M, as-tu dit merci à C pour le bracelet?

Mon fils : Oui, mais je l’ai cassé et elle va le réparer et me l’apporter demain. Et S-M m’a fait une menace, elle a dit qu’elle me donnerait une balle rebondissante si je lui donnais mon bracelet.

Moi : Ce n’est pas une menace chéri, c’est une proposition. Mais comment se fait-il que S-M sait que tu as un bracelet? C’est secret! L’as-tu dit à quelqu’un d’autre?

Mon fils : Non. Juste à A. Et à O.

Moi, suspicieuse : Eh bien.

Mon fils : Ah! Aussi, je l’ai présenté à ma classe… (comprendre qu’il a fait un exposé oral sur ledit bracelet).

Moi, crampée de rire : Et tu as dit que c’était C qui te l’avait donné?

Mon fils : Ben oui, pourquoi? Il fallait pas?


lundi 2 février 2015

Le G Word


Nous sommes humains et par le fait même, nous sommes faibles. Chacun ses faiblesses, c’est bien vrai, mais certaines faiblesses sont socialement populaires. Prenons la phobie des moufettes qui tiraille ma tendre moitié, elle est certes exagérée, mais avouez donc que vous vous feriez aussi petit devant cette mignonne petite bestiole à l’arôme saisissant…
 
Certains mots évoquent, dans un univers collectif, des réactions qui vont de la vague impression désagréable à la névrose psychotique. Moi par exemple. Je suis un être humain standard à tendance nauséatique. Comprendre : j’ai des nausées qui vont et viennent comme va la vie depuis aussi longtemps que je me souvienne. Même chose pour les maux de ventre. Je ne me laisse donc pas impressionner par un inconfort au milieu du corps.
 
Cependant, CEPENDANT, il suffit d’un petit vomi en fontaine dans le salon pour que ce soit la pa-pa, la pa-pa, la PANIQUE. Oui. La peur du G word. Et là, on essaie de trouver toutes les preuves du monde pour dire que c’était peut-être son souper de la veille, ou les tomates, et bla bla bla, jusqu’à ce que le bol se fasse le meilleur ami de l’homme en nous convaincant de façon irréfutable que l’enfant a bel et bien contracté la g*****. Et là, outre ma névrose psychotique à tendance gastrophobique, il y a les autres, qui soudain se tiennent loin et notre cerveau, qui nous transmet le « pas-sûr ».
 
Puis, lorsqu’on a passé plusieurs jours à se sentir pas-sûr et à dormir assis en enlaçant le bol « au cas-zoù », puisqu’on est parti vite du magasin en pensant que… (et pourtant non), la sensation de pas-sûr finit par s’estomper et on se dit que finalement, ça va mieux. Yé! Et quoi de mieux que les chiffres pour se réconforter? Période d’incubation de 30 minutes à trois jours (selon le site où on regarde) et on reste contagieux 48 heures après la disparition des symptômes. On calcule encore et encore avec des marges d’erreur et on se dit qu’on devrait être en sécurité maintenant…
 
Lundi midi, au bureau, alors qu’on n’a pas tout à fait d’appétit, hasard sans doute, on entend une collègue dire qu’elle se sent pas-sûr… On s’intéresse au sujet, mais on ne s’approche pas trop. On ne pense pas qu’on a deux enfants, dont un à l’école qui touche à tout sans se laver les mains et un autre à la garderie qui met parfois des choses dans sa bouche. On veut bien se convaincre que le grand l’a eu, qu’il ne l’aura pas deux fois, mais soudainement, on est pas-sûr nous aussi. Surtout que le petit ne l’a pas eu, lui. Et une autre collègue qui dit qu’il suffit d’être dans un rayon de 3 microscopiques petits pieds pour être exposés à la vapeur du corps pour attraper la g*****.
 
Fort de notre (re)nouveau pas-sûr , on s’écrase devant notre ordinateur et on écrit un billet pour notre blogue. Rendu là, advienne que pourra. Les jeux sont faits, puisqu’on s’est déjà approché à moins de trois pieds…