mardi 6 janvier 2015

Folie de propagande - le biscuit Sacré

Pour toutes sortes de raisons, culturelles ou par tradition, nous respectons certains rites religieux dans ma famille. Les athées diront que je suis trop croyante, ridicule, naïve, que je suis incapable de raisonner par moi-même. Les pratiquants diront que je suis une brebis égarée, une fausse chrétienne, une traîtresse. Il n’y a pas d’issue.

Je n’ose pas me qualifier de scientifique, parce que les puristes pourront dire qu’il n’en est rien. Par contre, je peux affirmer sans crainte être une personne rationnelle dotée d’une façon de pensée toute scientifique. Je crois en la science. La science, c’est la vie. Je ne crois pas en l’Immaculée Conception ni au créationnisme. Pourtant, il m’arrive de parler d’Adam et d’Ève sans nier d’emblée leur existence (s’ils ont existé, ils n’étaient certes pas les premiers et ils ne se sont certainement pas autogénérés). Je souhaite sans remords « Joyeux Noël » et je mets sans honte une crèche (Fisher Price) sous mon sapin (elle se promène dans toute la maison, mais elle est parfois sous le sapin).

Pourtant, lors de mes cours de préparation au mariage (religieux), je n’ai jamais été capable d’accepter l’idée folle d’admettre que je me mariais à trois avec Dieu. Ben non. Juste mon chum et moi. Personne d’autre. JAMAIS je n’ai dit ce que le prêtre voulait entendre parce que c’était contre mes valeurs. J’ai choisi le mariage religieux parce que culturellement parlant, ça me rejoignait. Pas la grande robe blanche à 5000 $ (140 $ sur Ebay) ou le party à 150 personnes (18 personnes le matin), juste notre petit mariage à notre goût.

Pas assez athée fondamentaliste pour dire « Non, pas question de faire ça à l’église parce que l’Église c’est la maison du mal ». Mais trop athée pour dire « Oui, je me marie à trois avec Dieu, je prie tous les jours et Dieu me guide dans toutes mes décisions courantes, sans compter que je traîne toujours ma bible dans ma sacoche ». Je sais, athée c’est athée, c’est 1 ou 0, il n’y a pas de juste milieu. On croit en Dieu, ou on n’y croit pas. Je n’y crois pas. Pas capable. Désolée. Je suis donc athée. Sauf que je ne suis pas frustrée. La mauvaise application de la religion par les représentants de l’Église ne m’a pas rendue folle furieuse. Je respecte ma propre culture. J’aime fêter Noël. J’aime fêter Pâques. Mes enfants sont baptisés. Mais non, Dieu lui-même n’est pas mon confident. Jésus non plus. Et je ne crois certainement pas que c’est pour MOI qu’Il est mort sur la croix. Boule chiite.

Ceci étant dit, je suis tout de même capable de comprendre que certaines personnes ont besoin de Dieu pour les guider dans leur vie, parce qu’eux sont incapables de se situer dans ce tourbillon, qu’ils n’arrivent pas à se faire suffisamment confiance. OK. Ça se peut. Là où je suis un peu confuse, c’est quand des gens qui sont supposément aussi scientifiques que moi, qui ont fait des études dans un domaine cartésien, qui DOIVENT savoir que la vie est apparue sur terre à la suite du Big bang, se mettent à vouer un culte démesuré à Jésus, ou à Dieu, ou à Raël, ou Cookie Monster, pourquoi pas? Soudainement, ils remettent en question la théorie de l’évolution. Puis, ils ne croient plus aux dinosaures. Ils se mettent à voir des complots partout. Et après, ils nous disent des absurdités du genre « Mes nouveaux amis m’avaient prévenue que mes anciens amis se sauveraient en voyant comme je suis heureux et bien… ». Euh… Excuse-moi, mais si tout le monde te fuit, le grand, c’est parce que t’es rendu un méchant freak peu étrange. Tes élans passionnels concernant ton nouveau guide spirituel, si ça met juste une belle petite chaleur dans ton cœur meurtri, ben sache que ça jette tout un « frette » dans ta relation avec les gens connectés!

Bon, tout ça c’est dans mon petit coco à moi. Cependant, d’ici à ce que Satan en personne viennent tous nous berner et que deux prophètes bien intentionnés envoyés par Cookie Monster pour sauver son biscuit se fassent cruellement trucider, je me fais un devoir de vous éduquer sur la propagande, et comment s’en sauver. À priori, la propagande n’est pas purement négative. En fait, selon l’Académie française, il s’agit de « toute association ou de tout organisme qui a pour but de propager certaines opinions, publiques ou sociales, et de toute action organisée en vue de répandre ou de faire prévaloir une opinion, une doctrine ». On peut donc faire une la propagande sur les bienfaits d’une alimentation saine ou de la zoothérapie. Ou encore le cross-fit, la photo, le vélo et le végétalisme. Qui peut s’en offusquer? Mais quand ça devient trop, TOO MUCH, c’est trop.

Les esprits s’échauffent lorsqu’on se met à propager des idées religieuses ou sectaires. La politique passe encore, puisque de toute façon, toute campagne politique est nourrie de propagande. « Je n’essaie point de te convertir, mais je veux que tu rencontres Cookie Monster toi aussi, je veux que tu saches comme son biscuit est merveilleux et à quel point il peut te faire du bien ». Ou la distribution de petits papiers bibliques, de cours de relations humaines, et carrément de sectes. J’essaie de comprendre ce qui me dérange autant de la propagande sociologique. Est-ce le fait que quelqu’un semble avoir échappé son cerveau entre deux chaises perdu son bon sens ou suis-je simplement jalouse écoeurée raide de ces gens qui clament leur foi, qui savent pensent que Cookie leur parle ou qu’ils peuvent réellement atteindre le biscuit divin avant tout le monde en se tuant en masse, tels des lemmings en surpopulation, avant le 36 décembre 3050?

Nous sommes en 2015. Jamais je n’aurais cru être témoin au quotidien ce genre de phénomène. Personne d’ailleurs, il suffit de regarder la réaction des gens lorsqu’un « Prie et ça ira mieux » bien senti est échappé devant eux. Ils commencent par en rire, parce qu’au Québec on peut rire de ça, puis l’horreur remplace le rictus lorsqu’ils réalisent que l’orateur croit en son discours. Si vous vivez cela, et que vous êtes hautement inconfortable, ne faites pas l’erreur de vous taire, surtout si c’est une personne que vous côtoyez régulièrement. Dites poliment (ou en spray, selon votre type de personnalité) que vous ne désirez pas inclure Cookie Monster à votre vie (de travail, de couple, tout court) et tenez-vous-y. S’ils voient que vous ne vous insurgez pas êtes réceptif, ils recommenceront. Ce n’est pas le moment d’acheter la paix. De toute façon, vous savez comme moi que toutes les guerres du monde (à peu de choses près) sont faites au nom de Dieu Cookie Monster et de Son biscuit sacré.


Alors, pour conclure cette propagande antipropagande religieuse, je vous laisse.

dimanche 4 janvier 2015

ToutaPropos critique...


Dans la folie de la maternité, il est bon de prendre du temps pour soi (tout le temps, en fait). Ce que j’ai appris ces dernières années, c’est que lire n’est pas seulement un plaisir coupable, une façon de passer le temps, c’est une OBLIGATION. J’ai longtemps clamé, avant même d’être mère (dans mon autre vie), que je « n’avais plus le temps de lire ». Juste à l’écrire, j’ai honte. Ne pas avoir le temps de lire c’est comme dire qu’on n’a pas le temps de se laver. Quelqu’un qui veut lire, juste un tout petit peu, va trouver le temps, que ce soit en allongeant les visites aux toilettes, en sacrifiant un peu l’intensité de l’entraînement ou sur les heures de lunch au travail (ou à la maison, pourquoi pas). Être maniaque de lecture ne signifie pas lire des heures chaque jour. Un peu chaque jour, c’est suffisant pour garder le feu sacré, le fil de l’histoire, et surtout mieux que rien.

De toute ma vie, je n’ai jamais été aussi occupée que je le suis présentement. Pourtant, je n’ai jamais autant lu. Bon, je ne lis pas un livre entier sur deux jours (une fois par année) en n’arrêtant que pour combler mes besoins primaires, comme je le faisais autrefois, mais j’ai toujours un livre en cours. Ce faisant, puisque l’inspiration se fait attendre pour mon blogue, et que je me déteste ne pas écrire, exagéra-t-elle, je ferai de moi-même une très pertinente critique littéraire. NON! ToutaPropos ne se transformera pas en blogue littéraire, sinon perdrai bon nombre de mes lecteurs, mais j’en insèrerai un par-ci par-là. De toute façon, à un livre par mois (et moins), vous n’aurez pas le temps de vous lasser! Je vais donner un grand coup au début, parce que j’en ai lu quelques-uns qui valaient le coup (ou vraiment pas) dans les deux dernières années (et pendant que je m’en souviens encore). Au programme pour les prochaines semaines (et en faisant la liste, je me mets en quelque sorte la tête sur la bûche) :
Le meilleur des mondes, Charlotte Lavigne, Debout les morts, Comment les Eskimos gardent les bébés au chaud, Des fleurs pour Algernon, Le maître de l’illusion, Saga, Demain, Millenium et bien d’autres, sans doute. Mais commençons par ceux-là. Et j’aurai sans doute le temps de finir le livre des (Z)imparfaites puisque ça va déjà bon train, et que j’ai du jus pour le critiquer.

Mes goûts littéraires ont grandement évolué ces cinq dernières années et j’ai doucement délaissé les suspenses vides et prévisibles au profit de livres de meilleure qualité. Je reste tout de même fidèle à certaines séries, par orgueil peut-être, ou parce que ma mère me les apporte à la maison (c’est si facile de les lire). Il y a aussi ceux que j’ai lu trois, quatre, cinq fois. Pas que je les ai tant appréciés, mais parfois, j’avais besoin de lire, et j’étais sans le livre. Mieux vaut alors relire ce qu’on a. De toute façon, je les oublie presque instantanément…

Tout ceci étant mis au clair, je vous ai préparé à ce qui s’annonce, alors sortez votre carte de bibliothèque parce que la première critique arrivera cette semaine avec le livre : Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes Charles.


À tous, bon retour des fêtes!

vendredi 2 janvier 2015

Arthur Comeau : Back sur la graisse

Un jour du mois d’août dernier, mon chum m’a dit « Heille, hier au bureau, j’ai écouté du Arthur Comeau ». Comme il a l’habitude de me parler d’artistes de métal dont je me torche assez, j’ai répondu « Who the fuck is Arthur Comeau? ». Et lui de répondre, « Ben le troisième gars de Radio Radio, celui qui mange des onions rings dans le jacuzzi… C’est vraiment hot. »

Mon chum et moi, côté musique, on ne connecte pas vraiment. Le signal passe, mais l’image frise. C’est alors avec un enthousiasme quasi excessif qu’il m’a présenté Arthur Comeau, sur l’écran 40 pouces. Je cuisinais, donc je regardais à moitié. En entendant « Number one first place, back sur la graisse », j’ai fait « WHAT? Mais qu’est-ce qu’il dit? » Et là, c’était écrit en grosses lettres sur l’écran. Ben oui, « back sur la graisse ». Comme dans graisse de gras. Avec des gros plans de friteuses et de « crâbe » cake. Et les effets spéciaux d’image qui tourne et qui se dédouble, avec des gros qui dansent. Je suis restée… pantoise. Je ne reconnaissais pas le gars cute habillé excessivement (comme dans « beaucoup trop ») propre dans Radio Radio. Il s’était transformé en… poteux. Les cheveux longs attachés en motton et en pantalons mous gris. Et la toune! Ma parole! J’ai vécu une sorte de cassure morale.

C’est resté comme ça. Le lendemain, quand je cuisinais encore le souper et que je venais de découvrir avec effroi que Kathleen était morte, j’ai dit à mon chum « Remets-nous donc Back sur la graisse, que je lui donne une deuxième chance. » Et c’était parti. J’allais devenir fan de Arthur Comeau, autrefois Alexandre Bilodeau de Radio Radio. J’ai découvert plein de choses intéressantes, entre autres que chaque fois que je ne comprends rien dans une chanson de Radio Radio, c’est parce que c’est Arthur Comeau qui chante. Et que dans sa tête, c’est… différent. La langue qu’il parle, je ne la comprends juste pas. Ce qui m'attire encore plus. Je suis généralement à côté de la track côté musique, je n’aime pas le pop, et je ne connais rien de ce qui est viral et je suis même carrément ... bornée. Pas que je fuis ce qui est « mainstream », mais la musique de bar, elle va bien dans les bars et la musique québécoise francophone, c’est réservé 24 juin... Normalement.

Plus tard, j’ai découvert (toujours grâce à mon chum) son autre vidéo « Land of the Rising Sun » et ça y était, je voulais l’album. Pas question de pirater alors j’ai commandé le paquet spécial sur Bandcamp, le CD (ben oui, un CD, j’aime ça moi) numéroté (936/1000) avec deux macarons mauves et une carte postale signée. MALADE. Une folle dans une poche. Et j’ai eu droit à des petits dessins sur mon enveloppe et même un cœur à côté de mon nom (de la part de Sam Murdock de la maison de disque P572, juste dommage que ça ne soit pas venu de l'artiste lui-même…). Depuis ce temps, et ça se compte en mois maintenant, le CD roule en boucle dans ma voiture. À part la chanson 8 qui me perturbe, je dirais que je les aime toutes à des degrés différents (et si ça se trouve, la 8 est sans doute sa préférée, faudrait lui demander).

Après avoir lu les paroles et le texte dans la pochette du CD (revenez-en, quand même), je persiste à dire que Arthur Comeau, c’est un excentrique. Sa musique est très expérimentale, et je vous mentirais en disant que c’est à la portée de tout le monde (si vous écoutez la radio populaire, que vous aimez ce qui joue dans les boutiques branchées, ou que vous jugez un artiste après seulement une écoute, c’est mieux de laisser faire). Moi, j’aime ça. Les paroles, c’est une chose, parce qu’elles sont dans un dialecte fort exotique, mais il est passionné. Et s’il passe au Saguenay, j’irai sans doute le voir. Mon garçon persiste d’ailleurs à dire qu’il veut l’inviter à sa fête de 6 ans… Comprenez que chez moi, ce n’est pas Arthur l’aventurier, mais bien Arthur Comeau qui joue, et la musique [débile] pour enfant, non merci. Voici mes enfants (1 an et 5 ans) qui regardent le vidéo Land of the Rising Sun.



Si vous êtes juste un peu ouverts d’esprit, je vous donne tout ce qu’il faut pour découvrir Arthur Comeau! 

Voici la chanson par laquelle je l'ai découvert :  Meteghan. Je dois avoir environ 10 % des vues sur cette vidéo… en 5 mois.




Pour écouter l'album au complet sur Bandcamp


Et pour découvrir la maison de disque P572 et leur façon cool d'envoyer un paquet!!