mercredi 25 juin 2014

Le sein du bonheur

Tant qu'à triper sur l'allaitement (et je n'en fais pas un cheval de batail, ni un sujet d'écriture exclusif alors ne désespérez pas, messieurs), ben c'est pas mal ça mes activités sociales ces derniers temps, laissez-moi capoter sur mon petit téteur.

J'ai du mal à croire qu'il y a du monde qui disent des absurdités, ou conneries, choisissez votre mot, du genre que les bébés qui sont bons du lait (bons des seins, donc) sont des petits vicieux. En partant, ce mot-là me dégoûte au plus au point. Dans ma tête à moi, un vicieux, ça à plus de cinquante ans, ça sent à la fois le "swing" ET l'humidité, c'est mal rasé et ça passe ses après-midis assis sur un banc de parc en face des jeux d'eau du vieux port (à regarder les petites filles avec le maillot de bain étiré et les petits gars à qui on voit la craque de fesse, et que dire des parents qui mettent leurs enfants NUS dans des parcs publics!!!). À ne pas confondre avec un vieux porC.

J'allaitais mon support double à otites ce soir, et je le trouvais donc beau. Je ne pouvais pas croire que 7 mois, c'est socialement considéré comme trop vieux pour être allaité ces petites bêtes-là.

Il a décroché intempestivement du sein quelques fois, trop heureux pour l'heure, et dès qu'il se reconnectait, ses yeux viraient à l'envers et il retombait dans un état semi-conscient de bonheur quasi-absolu. Ça avait l'air d'être assez plaisant merci. Je vous entends déjà crier, Ô la vilaine, elle laisse son bébé s'endormir au sein! Ou encore, je sens votre malaise de lire si souvent le mot sein. SEIN SEIN SEIN. Que vous avez la pudeur mal placée! Vous êtes scrupuleux, comme diraient les vieux.

Je ne veux pas être une grano de classe mondiale, et encore moins une MILITANTE de l’allaitement, parce que peu importe le sujet, les militants, ça tape. Par contre, je trouve que la société se trouble de peu. Une fille a moitié saoule qui se fait engrosser par un gars avec juste une moitié de cerveau, ça passe mieux qu’une femme qui allaite un bébé qui a des dents.

En tout cas, ça me semblait hot comme sujet quand j’ai commencé ce texte, et je vais le publier avant que ça ne me tente vraiment plus de le faire!

vendredi 20 juin 2014

Boule de pisse et gomme balloune

Avoir un petit bonhomme de 7 mois, c’est pas toujours facile. Avoir un petit bonhomme de 7 mois qui ne fait pas de très belles nuits, ce n’est pas facile. Avoir un petit bonhomme de 7 mois qui a une paire d’otites… oh là là.

Il se pognait les oreilles à temps plein, et puait des oreilles (oui oui, ça peut puer ces orifices-là, et je n’ai pas caché ma surprise quand j’ai collé mon beau bébé tout propre et que ça sentait les pieds, mais par les oreilles). J’ai donc abusé du système de santé public et j’ai rempli une demande de sans rendez-vous, et bien sûr, eu un rendez-vous le jour même. Verdict, ce bébé n’a rien, il est en pleine forme. Et gras à souhait, qu’il m’a dit, le monsieur, donc pas de risque de voir débarquer la DPJ. Pour malnutrition en tout cas. Je me sentais un peu mal d’avoir abusé du temps du monsieur médecin, mais il était là pour me rassurer. Il est médecin alors moi, qui ne le suis pas, je le crois.

 Une semaine après, pognage d’oreille temps plein, et même temps double, fièvre, et finie la qualité de vie. Pour nous, et de toute évidence, pour lui aussi. Ré-abus du système donc. Cette fois, en plus d’avoir eu droit à un médecin que je connais, PAF, paire d’otites. J’ai dû, dans la folie des hormones à l’hôpital après l’accouchement, cocher sans faire exprès la case « Forfait dents et otites ». Je pensais que c’était un mythe cette affaire-là.

Le petit minou ne s’endure pas, et ça, c’est rare. Il faut donc, dans notre société qui tripe sur les médicaments, donner des antibiotiques à nos bébés le plus tôt possible. En même temps, en tant que maman, je sais que ça dure depuis déjà quelques semaines (le pognage d’oreilles) et que ça ne semble pas s’arranger tout seul. Donne-ti, donne-ti pas, le pauvre ti-loup, il a mal. Go go les antibio. Les granos me lanceront des roches, mais au moins, je serai reposée et capable de les esquiver.

Nous voici donc à la maison avec une belle tite bouteille de RAN-CEFPROZIL, pleine de glu rose. Ça devrait bien aller, dit-elle, c’est juste 3.3 mL de la fois, et ça goûte la gomme balloune…  Pourquoi pas le légendaire sirop aux bananes? Ben c’est que le petit minou, il pèse une tonne et que ledit sirop, il faut en donner 20 mL par jour. C’est beaucoup…

Premier essai, on mélange ça avec de la petite purée de pomme, question de ne pas traumatiser son homme. Oups… ça coule un peu. Et là il avale. Et là, il fait exactement le même « move » que Ace Ventura dans le deuxième film du même nom, quand il voit des petits bébés oiseaux qui ont faim. Il se fait carrément vomir. Je réessaie, des fois que… mais non. Il se fait encore vomir. Une dernière fois, tsé, pour la chance. Non plus… La langue sortie, les yeux rouges et vitreux, la petite toux pour finir ça.

Verdict, on lui donne ça sec. Ouf. Il ne semble pas trop aimer. Pourtant, et la pharmacienne, et la médecin ont dit que ça goûtait la gomme balloune. Je regrette tellement mon titre qui a vendu mon « punch ». Je me dis que je vais goûter, question de comprendre et de lui dire : « Ben non mon beau bébé, c’est pas si pire, ça goûte bon la gomme balloune ».

Doux Jésus. JAMAIS, au grand jamais, je n’aurais pu croire que quelqu’un aurait réussi à synthétiser PARFAITEMENT l’odeur des boules de pisse dans la litière et d’en faire une saveur. Une bonne petite gorgée de boule de pisse liquide, avec un arrière-goût de gomme balloune. C’est vous dire à quel point je me trouve chanceuse d’avoir ENFIN pu goûter de la litière, sans avoir à me dépogner les petites graines de dans les dents après.

N.B. Je sais que mon français est « à chier », mais je joue le jeu de la proximité. Pourquoi perler quand on parle de pisse de chat?



jeudi 19 juin 2014

Montée de lait...

Loin de moi l’envie de faire référence ou de m’identifier, ou de copier de quelque façon que ce soit l’excellent blogue du même nom. Cependant, comme beaucoup de femmes au Québec présentement, et partout dans le monde aussi mais je m’en torche un peu, je suis en congé maternité (payé par tous les autres québécois, je sais) et j’allaite, alors ça s’applique tellement à ma vie.

Parlant de tout ça, donc, et pendant que je réalise que j’écris tellement souvent via mon téléphone que je ne me souviens plus vraiment comment écrire sur un clavier (je me surprends à trouver mon ordinateur vraiment poche de ne pas faire d’auto correction quand j’écris…), il y a eu un sujet qui a attiré mon attention ces derniers jours. Je ne sais pas si ce sont les hormones, le manque de sommeil dû à la paire d’
otites de mon bébé de 7 mois ou tout simplement mes propres convictions, mais il faut que j’en parle.

L’allaitement. Non!!! Pas encore! Il y a la photo Facebook de la fille, à poils, la pitoune, qui allaite son bébé, qui a circulé sur internet et dont on a parlé dans les nouvelles. Ouais. Moi, je suis vraiment pro allaitement. En fait, je ne comprends pas du tout, pantoute voire, pourquoi toutes les femmes n’allaitent pas. Celles qui peuvent mettons. Je vois ma cousine torcher ses biberons, les frotter, les empiler sur le comptoir, jeter du lait à tous les jours parce que sa fille, ben ça lui tente pas de le boire, le lait et je l’écoute raconter que la nuit, quand elle pleure, elle finit par lui en faire chauffer un, des fois que ça ferait, et que ben non, ça fait pas, finalement. Ben, c’est entre autres pour ça que j’allaite. Et elle voulait, je vous jure, et ça n’a pas marché. C’est déjà un chantier chez nous, s’il fallait que j’aie des biberons à gérer en plus… ouf, avec mon chat fou qui passerait son temps sur le comptoir en train de garrocher lesdits biberons par terre.

Toujours est-il que l’animateur du show du matin de Kyk au Saguenay, le plus fendant de la gang, est visiblement contre l’allaitement. Premièrement, je ne comprends pas qu’on puisse être contre, mais en plus, quand t’es un mâle, on dirait que ça a encore moins de poids. Lui, il semble être contre tout ce qui est un brin naturel. Les maisons de naissance, les sage-femmes, l’allaitement, le tofu, les chats avec des griffes, les voitures électriques… En tout cas, gros scandale parce que la fille, sur sa photo facebook, on lui voit un sein, et l’autre est caché seulement parce qu’il y a un bébé d’accroché dessus. Moi, la photo, je la trouve déplacée parce que j’ai été mal éduquée, mais je la trouve ben correcte quand même. J’ai appris que le corps humain est tabou et que des photos de seins, c’est pour les monsieurs refoulés qui veulent se toucher quand leur femme est partie faire l’épicerie. Pourtant, si on prend ça autrement, c’est rien.

J’ai été mal éduquée, pas seulement par mes parents, mais par ma culture, par mon pays, le Canada, et aussi ma province, si émancipée veut-elle clamer être. On a fait un gros doigt d’honneur à la religion, mais on est resté foutument pudiques. On accepte de voir les bourrelets des filles qui veulent être à la mode et les nombrils « slaques » des bonnes femmes en retour d’âge qui pensent qu’on a le droit de mettre un chandail bedaine passé 22 ans. Par contre, des seins, pas question. Surtout des seins pleins de lait. Ou là là!! SCANDALE!

Quand j’allaite, je fais attention. Je ne me sors pas le kit au grand vent avant d’avoir le petit quasi-crocheté, sauf chez nous mettons, mais je ne m’isole pas non plus dans une bulle de verre insonorisée et teintée. Pourtant, j’ai tout pour faire capoter le monde. Mon bébé est rendu à 7 mois, et il est plus grand qu’un bébé standard d’un an. Et Dieu sait, oh oui il le sait, qu’allaiter un bébé passé trois jours, c’est vraiment fucké. Alors allaiter un bébé tellement grand que ça fitte dans aucune chaise berçante, ça dépasse l’entendement. Et là les gens zieutent et chuchotent… « Mon Dieu, il est sur le bord de venir lever le chandail lui-même, ça n’a pas de bon sens… ».

Avant, j’étais bénévole à l’association qui supporte l’allaitement dans ma région. J’ai fini par lâcher parce que les militantes grano je-veux-allaiter-mon-enfant-de-4-ans-en-public-sans-que-personne-ne-dise-un-mot, ça me tapait sur les nerfs. Faire croire à une femme à bout de nerfs et d’hormones qui se décourage qu’il faut ABSOLUMENT qu’elle allaite quand elle est en train de péter sa coche, ça me faisait suer. Par contre, quand je demande tout bonnement, sans arrière pensée, à une femme qui a des enfants, ou qui est enceinte, si elle prévoit allaiter ou si elle l’a fait dans le passé, et qu’elle répond « NON!!! » en me crachant en pleine face, avec une baboune de dégoût comme si j’étais la chose la plus répugnante que la terre ait porté… Woooo! SLAQUE UN TOUR!

J’aurais juste envie de dire « Fais-toi poser un sac à marde, tant qu’à faire, puisque c’est plus facile que faire ça dans la toilette ». Bon. Je ne suis généralement pas aussi vulgaire, sauf que là, j’en ai ma claque de ceux qui se battent pour dire que l’allaitement c’est un choix. Non, ce n’est pas un choix. Allaiter c’est normal. Un biberon c’est un choix. Pousser ton bébé naissant parce que tu ne veux pas qu’il se « plug », c’est un choix, un choix vraiment cruel que je ne suis pas capable de comprendre. Tu choisis de laisser ton enfant crever de faim si tu n’as plus de lait chez vous. Je ne dis pas que c’est un crime de ne pas allaiter, mais foutez-moi la paix avec votre choix. Et n’allez pas me toiser et me traiter de grano.

Finalement je ne me suis pas trop éternisé sur la photo. Mais j’ai crevé l’abcès…


Mon grand de 5 ans, lui, des seins, il ne trouve pas ça incroyable. Quand il va en voir à la télé, il n’ira pas se cacher pour se tâter la fourche. Des seins, c’est pour donner du lait. Son petit frère, il boit du lait dedans, et ce n’est pas pire que ça. Si vous me voyez un bout de sein par hasard quand j’allaite, ben coudonc. Si ça vous excite, vous être vraiment fucké.

Je vous invite à visiter ce blogue très cool aussi : http://monteedemilk.tumblr.com/